Le Ksar

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L’urbanisme du Mzab présente plusieurs caractéristiques, en dépit de l’austérité imposée par la rigueur due à l’idéal social de rationalité et de fonctionnalité qui est dicté par la dureté du milieu .L’image en perspective que la ville du Mzab (le Ksar), offre au regard, est celle d’une masse bâtie dressée sur un piton rocailleux qui impose son ordre serré de maisons agglomérées harmonieusement et étagées en terrasses au point le plus haut, le minaret dressé vers le ciel annonce la ville et la protège, il en est le garant et le système nerveux. Par son ordre et son aspect compact, la ville traduit la cohérence et la cohésion de son corps social.

Les villes créations d’hommes ayant déjà une longue expérience urbaine, se sont dés le début organisées, et la structure urbaine indique ses priorités : les mosquées, les enceintes, les rues de chacune des villes sont à la fois semblables aux autres dans leur texture ; leurs éléments, leur couleur, et particulièrement par leur appréhension du site .Ghardaïa occupe sur toutes ses faces un piton au milieu de l’oued. Melika constitue l’embout d’une crête au bord du plateau rocheux, Béni-Isguène occupe un site convexe, El-Atteuf est construite sur un site raviné, et Bounoura établie à l’origine sur le sommet d’un plateau en bordure de l’oued, et descendue sur la partie ouest dont elle n’occupe plus que la partie basse.

    Chaque ville dessine un tracé concentrique autour de la mosquée et est entourée soit d’un rempart de type moyenâgeux ; soit d’une ceinture de maisons mitoyennes, faisant elles-mêmes office de rempart(1).

 

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Ksar de At Bounour(2)

Le Ksar de Bounoura a été fondé durant le XIème siècle sur le sommet de la colline au pied de laquelle se croisent l’Oued M’Zab avec l’un de ses affluant « Oued Azouil ».

La lecture de l’organisation urbaine reflète l’existence de deux Ksours sur ce même site. Le premier noyau aujourd’hui en ruine mais dont la mosquée et les fortifications ont été restaurée, occupait la partie la plus élevée  ou l’on peut encore distinguer l’étroitesse des ruelles et les dimensions des maisons qui sont plus petites que celles de l’extension réalisée au XIIIème siècle et actuellement habitées.

La particularité de ce deuxième Ksar réside dans l’utilisation de la limite de l’assiette rocheuse avec l’Oued comme assise des maisons remparts formant ainsi un véritable front défensif du côté ouest, d’une hauteur atteignant environ 20 mètres. Du côté opposé, à mi-hauteur de la bute, les fortifications du premier noyau constituent la limite Est de l’actuel Ksar.

Comme pour chaque Ksar de la pentapole du M’zab, Bounoura est entourée de vaste cimetières qui s’étendent sur des surfaces importantes et cernent pratiquement la ville. Ces véritables cités des morts occupent une place très importante dans la mémoire collective et par respect restent les seules espaces non constructibles. Ce fait permet d’éviter l’étouffement des Ksar en leur garantissant un périmètre libre de toute édification.

 

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Ksar de Tajnint(3)

    El Atteuf, la mère des Ksour, a été fondé en 1012 en aval de la vallée du M’zab par le Cheikh Khalifa Ben Abghour. Ce Ksar constitue le point de départ et l’enclenchement d’un processus d’urbanisation de la vallée M’zab. Parmi les particularités de ce Ksar, l’existence de deux mosquées dans son enceinte même. Chacune de ces deux mosquées possède son propre minaret de forme pyramidale.

     El Atteuf a célébré son millénaire en décembre 1996 sous le mot d’ordre: « Gaieté, Espoir et Amour de l’Algérie ». Ce fut un véritable déclic, permettant une véritable « Intifada » dans le domaine urbanistique et architectural. De ce fait le Ksar s’est vu bénéficier d’une attention particulière visant à sauvegarder et à promouvoir le patrimoine architectural et urbanistique local par le bais de la réhabilitation des techniques anciennes de construction.

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Ksar de Tagherdayt (4)

Fondé en 1048, Ghardaïa « Taghardaït » appelée aussi la perle des oasis et la capitale de la vallée du M’zab, est situé en amont de la vallée du M’zab, et s’organise autour d’une colline.

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Ksar de At Mlichet (5)

Melika, fondée au début du XIème siècle, se situe à équidistance entre Ghardaïa et Béni Isguène, sur le flanc est du lit de Oued M’Zab. Elle demeure le symbole de la confraternité, de la cohabitation et du bon voisinage entre les populations d’origines différentes. ...

 

Les villes anciennes (ksour)

Les villes du M’zab, même si elles possèdent chacune une particularité, présentent toutes un plan pyramidal et concentrique qui s’organise autour de la mosquée et de son minaret.

Un mur d’enceinte délimite la partie basse où se situe la place du marché qui, contrairement à la tradition musulmane, n’est pas au centre de la ville.

Les rues de la partie basse sont suffisamment larges pour permettre aux chameaux bâtés de parvenir jusqu’à la place du marché.

En montant vers le haut de la ville, les ruelles et impasses deviennent plus étroites et sinueuses, se transformant parfois en escaliers. Certaines d’entre elles sont des impasses desservant plusieurs foyers.

A l’extérieur, le crépissage est grossier : chaque zone d’ombre créée par le relief garantit un peu plus de fraîcheur à l’intérieur.

Puits dans le ksar de GhardaiaLes puits

Bien qu’un système moderne d’alimentation en eau ait été mis en place, on tombe encore sur d’anciens puits, surplombés d’un palmier. Ce palmier, puisant le précieux liquide, fournissait des dattes dont la vente permettait à la communauté d’entretenir l’ouvrage.

Porte en bois dans la vieille ville de GhardaiaL’utilisation du palmier

D’une grande simplicité et jamais démesurée, l’architecture traditionnelle mozabite est dimensionnée par la taille des palmiers dattiers et des bras de l’homme.

En effet, tout est accessible à la main de l’homme, les arches ne dépassent pas la courbe d’une palme de dattier et les plafonds ne peuvent être plus large que la longueur d’un tronc (environ 4 mètres) car c’est le tronc qui sert de poutre.

Les maisons

Conçue pour préserver les résidents des regards étrangers, les maisons – espace traditionnellement réservé à la femme – sont précédées d’une entrée en chicane. Centrées sur elles-mêmes, elles sont ouvertes sur le ciel par un patio.

Le tissage étant l’activité féminine principale, on y trouve encore souvent un métier à tisser.

À l’extérieur, on ne verra jamais deux portes face à face, « afin de ne pas gêner le voisinage », expliquent les habitants.

Les murs extérieurs ont des lignes sobres et pures. Les rues sont étroites, pour conserver la fraîcheur, et en lacets, pour casser le champ de vision et couper la force des tempêtes de sable.

« Pour vivre heureux, vivons cachés » semble être la devise des Mozabites.

 

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