At Mzab Société Amazighe d’Algérie
At Mzab, Une Société Amazighe d’Algérie A l’Epreuve des Temps
Prologue
Les At Mzab[1] (avec un z emphatisé) qui appartiennent au monde amazighe, est une civilisation très ancienne. Les témoignages de cette civilisation remontent aux périodes préhistoriques. De son histoire, les At Mzab possèdent une architecture traditionnelle de renommée universelle. Le Mzab est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982, ses palmeraies et ses systèmes d’irrigation qui reflètent toute une technicité, sa fameuse tapisserie, son organisation sociale ont pu garder et propulser cette société oasienne au cours des douze derniers siècles.
Ce papier et d’ordre informationnel. Il montrera aussi de manière succincte les relations qui peuvent exister entre une nature inhospitalière et une société amazighe encore profondément attachée à ses valeurs, mais qu'on aurait tort de croire immuable, où la langue amazighe forme l’indispensable socle de son existence, où la religion est gestuellement appliquée, mais infiniment plus profonde qu'on ne l'imagine souvent, où les jeunes générations sont appelées à bien vivre dans le monde de l’humanité qui avance à une vitesse vertigineuse, mais où les leçons du passé doivent bien s'apprendre et servir.
Des sites préhistoriques datant du Paléolithique ont été repérés dans la région, et des indices décrivent la présence de communautés primaires troglodytes dont l'habitat est creusé à même la roche calcaire des collines. Les signes alphabétiques libyco-berbères, quant à eux, sont attestés un peu partout au Mzab. Cependant un énorme travail d’exploration, de repérage, de collecte et de déchiffrement reste à faire pour en connaître la teneur. Si les quelques dizaines cités mortes du Mzab témoignent d'une présence amazighe antérieure à l'avènement de l'ibadhisme, le rite ibadhite, en faisant partie des écoles de la jurisprudence musulmane, s'était propagée dans la région, il y a mil ans. Il n’en demeure pas moins que les connaissances portant sur les premières peuplades qui avaient vécues dans cette région avant son islamisation, demeurent encore très limitées.
Références bibliographiques
· Brahim CHERIFI, 2003. Université de PARIS III VINCENNES-SAINT-DENIS, Thèse pour le doctorat d’anthropologie. « Etude d’Anthropologie Historique et Culturelle sur le Mzab ».
· Joël ABONNEAU, 1983. Université de PARIS I (Panthéon Sorbonne), Thèse pour le doctorat de 3ème Cycle en Art et Archéologie. « PREHISTOIRE DU M’ZAB (ALGERIE – WILAYA DE LAGHOUAT ».
· IZMULEN, Yennar 2951 (2001). Revue de l’Association Culturelle BERGAN, Numéro 01.
· Brahim BENYOUCEF, 1986. Entreprise Nationale du Livre –ALGER, LE M’ZAB : les pratiques de l’espace.
· Djilali SARI, 2003. Editions ANEP, LE M’ZAB : Une création ex-nihilo en harmonie avec les principes égalitaires de ses créateurs.
· A. RAVEREAU, 1981. Editions Sindbad, Paris, Le M’Zab, une leçon d’architecture.
· A. IBN KHELDOUN, Traduction de Slane, Paris, Geuthner, 1934, 4 Vol, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes en Afrique septentrionale.
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[1] La forme phonétique « At Mzab », qui, dans un ancien processus d’arabisation, est véhiculée par l’élite arabisante sous formes de « Beni Mzab/Mozab/Mizab/Mosâab », se compose de trois tranches : « At + M + Zab ». En bref, selon les données historiques et linguistiques que l’on n’a pas le temps d’en discuter ici, la deuxième tranche « M » devrait découler de « N » qui, en langue amazighe, est une préposition d’appartenance. La tradition orale chez les imuhaq perpétue à ce jour la prononciation « N Zab ». Le phénomène d’altération de « N » en « M » est un fait attesté en tamazight. Il est utile d’évoquer que l’anthroponyme At N Zab est en soi-même un document historique, révélateur d'un ensemble de données utiles aux chercheurs.
Par Hammou DABOUZ
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