Climatique & Géographique

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Situation géographique, climatique et démographique

Le Mzab, hyper-aride, caractérisé par la sécheresse de l’atmosphère et la grande intensité de l’évaporation qui s’opposent à toute végétation naturelle, est une région de l'Algérie qui, en étant sis dans le Sahara septentrional, se situe à 600 km au sud d'Alger, dans la Wilaya de Ghardaia (Tagherdayt[2], en Amazighe). Cette région s’inscrit dans un ensemble géomorphologique étendu sur un plateau rocheux disséqué de couleur brune et noirâtre dont l'altitude moyenne est de 500 mètres. Ce plateau avait été marqué par la forte érosion fluviale du début du Quaternaire qui a découpé dans sa partie sud des buttes à sommet plat et a façonné des vallées organisée autour d’Ighzer[3] Mzab (Oued Mzab/Vallée du Mzab). C’est à l'enchevêtrement de ses vallées que cette région doit l’appellation de filet.

A propos de la pluviométrie, force est de constater que pendant certaines années bien exceptionnelles, comme au début du siècle passé, en 1991, en automne 1994 et, dernièrement, au début octobre 2008, de violentes crues ont déferlé sur l’ighzer Mzab en causant des pertes humaines et d’énormes dégâts dans les biens.

En l’absence d’un sérieux recensement, on peut sans trop s’éloigner de la réalité dire que les amazighes dans le Mzab constituent actuellement 60% ± 5% (soit 240.000 ± 20.000) des habitants de la Wilaya. La région du Mzab, en offrant tant d’avantages, connait depuis plus d’un siècle, un afflux progressif de populations arabophones notamment nomades de confession malékite. Elle a connu également depuis l’indépendance l’arrivée d’une population amazighophone et arabophone qui exerce dans les différents secteurs économiques.

Par Hammou DABOUZ

 

Références bibliographiques

· Brahim CHERIFI, 2003. Université de PARIS III VINCENNES-SAINT-DENIS, Thèse pour le doctorat d’anthropologie. « Etude d’Anthropologie Historique et Culturelle sur le Mzab ».

· Joël ABONNEAU, 1983. Université de PARIS I (Panthéon Sorbonne), Thèse pour le doctorat de 3ème Cycle en Art et Archéologie. « PREHISTOIRE DU M’ZAB (ALGERIE – WILAYA DE LAGHOUAT ».

· IZMULEN, Yennar 2951 (2001). Revue de l’Association Culturelle BERGAN, Numéro 01.

· Brahim BENYOUCEF, 1986. Entreprise Nationale du Livre –ALGER, LE M’ZAB : les pratiques de l’espace.

· Djilali SARI, 2003. Editions ANEP, LE M’ZAB : Une création ex-nihilo en harmonie avec les principes égalitaires de ses créateurs.

· A. RAVEREAU, 1981. Editions Sindbad, Paris, Le M’Zab, une leçon d’architecture.

· A. IBN KHELDOUN, Traduction de Slane, Paris, Geuthner, 1934, 4 Vol, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes en Afrique septentrionale.

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[2] Ce toponyme, pour des raisons qu’il serait long d’évoquer ici, a bien entendu une forme et un sens en rapport avec la langue de l’établissement humain qui l’occupe depuis la nuit des temps. En effet, la forme sémantique de Tagherdayt que l’on a voulu rapprocher de tagherdat/tagherdayt, féminin d’agherda « souris », n’est elle aussi que confusion. Il s’agit là d’un homonyme que l’on a confondu par quiproquo avec le toponyme Tagherdayt.

Selon une hypothèse appuyée, le toponyme Tagherdayt, signifiant « cuvette/dépression » se décompose comme suit : « ta---t » (indices du féminin singulier, dans tamazight) + gher (découlant de iger/ager signifiant champ) + adday (partie inférieure, bas, dessous). Ce qui va en harmonie avec le sens de « cuvette/dépression ». Par ailleurs, en tamazight d’Adrar Nfusa, en Libye, le mot Tagherdayt est bien attesté. Il donne le sens de « terre située au bord de l’oued ».

[3] Ighzer Mzab, d’origine amazighe, est l’authentique toponyme de « Oued Mzab/Vallée du Mzab ». Cette appellation d’oued Mzab, véhiculée dans les écrits, ne cesse d’essayer de supplanter la forme amazighe Ighzer Mzab.

 

PUBLIÉ PAR NAT MZAB

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