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1er Voiture au M’zab

Icon 08Arrivée d’une première automobile au M’zab 1901

Les 2 Panhard et Levassor des frères belges aventureux Pierre, Jean et Joseph De Crawhez avaient atteint Ghardaïa le 14 février 1901.

Le Père David, à peine installé au Mzab, assiste à cet événement, et raconte :

Le 14 février 1901 est resté célèbre dans les annales du M’zab

Le 12, nous avions eu une fausse alerte double d’une grande déception. On avait annoncé l’arrivé à Ghardaïa de quelques « voitures automobiles ». Elles avaient franchi en 16 heures la distance d’Alger à Laghouat, soit environ 400 km.

Quelle impatience de pouvoir admirer ces engins qui marchaient tout seuls et à semblable vitesse ! …

Longtemps encore Ben Aïssa serait le roi des transports et aurait le droit de martyriser ses voyageurs pendant deux jours et deux nuits dans son affreuse cage à poulets qu’on décorait pompeusement de « service rapide » de Ghardaïa à Laghouat.

Au Sahara, les indigènes ont un système d’information qui nous déconcerte. Le 14 février … le bruit courait en ville dans l’après midi que deux automobiles allaient arriver. Comment le savait-on ? Sans doute comme on a connu la bataille de Charouin et les événements de Marguerite : plus rapidement qu’avec un télégraphe ?

De fait, vers 16h30, on apercevait deux automobiles sur la route en lacet qui descend de la crête rocheuse au fond de l’Oued M’zab. Six minutes après, elles étaient à Ghardaïa.

Tout le monde d’accourir. Nos gens sont absolument stupéfaits de la rapidité de ces voitures sans chevaux. Quelques-un éclatent de rire, d’autres battent les mains, quelques femmes pudiquement voilées, oublient toutes les consignes et font entendre de joyeux youyou ; enfin il fallait s’y attendre, l’une d’elles tombe en pâmoison.

Quelques tolbas sont là, drapés dans leur traditionnel haïk blanc, …

Les deux douze chevaux, système Panhard et Levassor de Paris, appartenaient au Baron Joseph et Pierre de Crawhez de Bruxelles, conduisant eux-même. Ils emportaient, comme invités, le Baron du Vivier, Messieurs de Barre, Daunom, le chevalier de Thiers, le Comte de Lavignan, les mécaniciens de Cordsout, Emile Gérard et Rodolphe Versmay. …

Le 15, une auto fit son apparition sur le marché de Ghardaïa au grand ébahissement des badaux qui se chauffaient au soleil.

Enfin, le 16, ces hardis voyageurs reprenaient le chemin de Laghouat.

Pour commémorer cet événement, une stèle a été dressée sur le bord du chemin environ un kilomètre de Ghardaïa.

Le Saharien.

 

houache At mẓab

grilloir cafe 2ⴰⵜ ⵎⵥⴰⴱ

ana-y-u di-s sennet twalin gwinet di-s “m” d “ẓab” at bekri ttuɣen qqaren “m” amcan n wana “n” i llan “de :préposition” ayen d asa s ẓab ɣel wass-u zeddiɣ “at warejlan” qqaren “m” amcan n wana “n” qqaren “ixef m weɣlad” dex “tageṭṭirt m waman” iziɣ “m” n “mẓab” afsu-s “nẓab” ha batta d ẓab s mani d-yusu “ẓab” s tcawit ayen d “la coline, Le plateau” “الهضبة ayen d timuṛa i wlinet f (ɣef) tininni n yidi-sent ayen d timuṛa i llent jar (Batna-Bessekra-Ṭulga-Ṭuggert) ayen d timuṛa i rewlen l di-sent “labaḍiya” si d-ɛumen ɣer-sen “banu ḥammad - lfaṭimiyyun” ɣel wass-u ayne tmuṛa qqaren-asent (les zibans)(هضاب الزاب) amaɣer taẓabbit s tcawit ayen d tamuṛt i wlin am batta teǧu tili ul d-tusi la d awrir la d tamuṛt tuli bessi s tmuṛt imenɣan i ttuɣan jar midden dessat maɣa ad d-asen at waman yeǧu illa midden imeǧura i d-usin di yuɣleb ucin-as isem y’awen tmuṛt-u i nella di-s ass-u “iɣzer n weɣlan” (isem-s amezwaru) ayen d isem (iɣzer n weɣlan) i ttuɣen dessat maɣa ad d-rnin midden s ẓab si-nni yili d “iɣzer n mẓab” timuṛa-y-u uxtenni ttuɣent ɛamrat s yijiman n midden dessat ma ad d-rnin ini-nnu n ẓab.

lan “iɣzer n weɣlan” d ijimen n yilan dessat maɣa ad yellal aser n uyuc “ɛisa n marima azul ɣef-s d mamma-s d imazzanen ayulun” iziɣ ism-u “midden n ẓab” neɣ “at mẓab” d imaziɣen rnin-d d arni f ijiman n imaziɣen izzaren i ttuɣen qqaren-asen “at weɣlan” i ttuɣen tamuṛt-u , si d-usin imeǧura-y-u s “tẓabbit” yili yettwanna-y-as “iɣzer n mẓab”ɣel wass-u midden i d-qqimen ayen lḥumet jar Batna d Bessekra d Tuggert la iles-nsen la tigemmi-nsen la wudmawen-nsen rwazen dej-neɣ nerwez di-sen .

ama ana “wad muṣab-bani meṣɛab-mizab-sufir n lkaɛbat”

wuni d asxerwec azeɛluk.

Mass Ḥawwac Abd Reḥman

(Ṛebbi at yeṛḥem)

بقلم بامون عيسى‎

Le Corbusier

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Le Corbusier

A chaque fois que je me trouve à cours d'inspiration, je prends mon billet au Mzab" Charles-Édouard Jeanneret-Gris (Le Corbusier), pionnier de l'architecture moderne.

'' Every time I find myself lacking inspiration; I take a ticket to the Mzab'' Charles-Édouard Jeanneret-Gris (Le Corbusier), one of the pioneers of modern architecture.

 

 

Notre Dame du Haut,Ronchamp

 

 Mosquee de Sidi Brahim El Atteuf Ghardaia



?tamettant = tam +ttant

ⵜⴰⵎⴻⵜⵜⴰⵏⵜ

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tamettant= tam "huit" +ttant «Ils l’ont oublié» ????

L’étymologie tam " huit " + ttant « Ils l’ont oublié » est fantaisiste et frivole.

Le substantif féminin “ tamettant “ (fait de mourir, d’être mort, mort, agonie,… » relève du thème verbal mmet “ mourir “. Le /t/ initial est le préfixe du féminin et non pas faisant partie de l’adjectif numéral tam " huit ". D’ailleurs, l’on peut réaliser son masculin amettan (sans /t/), alors que le féminin pluriel est timettanin et nom pas tamettanten (forme nulle part attestée). Rien que dans la variante amazighe Tumẓabt, on peut relever par exemple amennittu (pl. imennitta) « mort, dépouille mortelle, défunt » qui n'a aucun rapport lexical avec l'adjectif numérale " tam " (huit).

Si le /m/ est ici un morphème dérivationnel, le /n/ est de son côté une désinence qui sert à former en langue amazighe des catégories de mots tels que dans les cas de amuqqṛan et tisemsin (...). Depuis des décennies, je n’ai pas relevé à ce jour en l’ensemble amazighe des mots qui se forment selon le modèle de composition: adjectif numéral + thème verbal.

Je pense qu’au plan diachronique la famille lexicale issue du verbe mmet nécessite un traitement approfondie, et ce, dans l’ensemble amazighe…

 

 Hammou DABOUZ

"Un c'set "igg" ou "iggen

ⵉⴳⴳⴻⵏ ⵏⵏⴻⵖ ⵉⴳⴳ

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il y a lieu de corriger comme suit: iggen (forme attestée) et non pas igg (forme non attestée).

pour l’adjectif numéral féminin igget (sur lequel il s’était appuyé pour prononcer " igg "), il s’agit pour " igget = (une) " de la chute de la consonne radicale /N/ : Igget est à considérer comme étant diachronique postérieur à iggent.

Le /n/ final est même attesté dans les autres variantes amazighes (iwwen, yan,...), voire dans d'autres langues étrangères: ūnus (Latin), énas (Grec), uno (Italien), ein (Allemand), one (Anglais), un (Français), etc... 

 Hammou DABOUZ

Abras f Twenjimt yersin

abras f twenjimt yersin

Ač ḥedd sejneγ yella yberres f ayen lehna d telwitt yettasen jajnneγ… ayen asqqaren : Ṛaḥet lbal meγ Arsa n twenjimt. Ač ḥedd sejneγ dex yella yettqimayasd iggen ubessi n uxebbel jajs. Ala yella dejneγ, netta yetteffeγ γi seɛɛat sal’d yeqqim babs weḥds, yecemmeṛ yessers mɛa yimans. Seɛɛat babs yessestan imans :

Awissen lliγ dhanneteγ meγ uhu?

Yaḍra lliγ umneγ ammanč i tella teqqar ccariɛet meγ uhu?

Ttnaqqiγasd i yimanikʷ qbel m’aydnaqqan ; ttmetriγas lbayan i yimanikʷ ya ; ttnagareγ d imanikʷ ya, wama netta awen imanikʷ fayed senn ayen d middenikʷ i lliγ jarasen. Awen imanikʷ wiḍiḍen ayen d : babakʷ, mammakʷ, ayetmakʷ, isetmakʷ, leḥbab d yirbaɛen, d wayenni ḍuren γifi gaɛ.

Mimi middenu illan uhu d ṭṭerf siji, tteffγend dima diji, tteffγenid s jaj n id jajikʷ?

Seɛɛa midden bac ad feččen icras n tmeddurt, berrsenasen i yistanen iggen isestinen bla, uhu i ysestinen istanennsen.

Lmeɛna d ssas uhu d tira. Lbayan yella yekṛem semmel bla!

Aḍris n: Mourad Benmenni, yulyuz 2012, Tadmayt.

Yṭerjemt γel tugγersant d: Banuḥ Nat Ḥemmi Nuḥ.

 

Texte original en Français

La quête de la sérénité intérieure

Chacun de nous cherche cette paix intérieure, souvent appelée Sérénité. En chacun de nous réside une instabilité résiduelle. Elle est là, présente, surgissant des fois dans des moments de débats internes. Des fois on se pose la question :

est-ce qu'on est heureux ? Sommes-nous croyant suivant les règles de l'art ?

Je me critique avant que je sois critiqué. Je cherche à me prouver à moi-même. Je me bats contre moimême, mais en réalité l'autre moi c'est ma société ; l'autre moi c'est mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs, enfin tout mon entourage.

Et comment se fait-il que tous ces gens, qui sont externes à mon corps, surgissent du fin fond de moi ?

Des fois pour résoudre les choses de la vie, les gens cherchent des questions à des réponses pas des réponses à des questions !

Ce qui est insinué est plus important que ce qui est écrit...

La preuve est ailleurs !

Mourad Benmenni, Juillet 2012, Tadmayt.

 

Aɣlan système d'irrigation

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Aɣlan ⴰⵖⵍⴰⵏ

Comment est-ce que et dans quelles conditions le système d'irrigation " Aɣlan " avait-il disparu dans le Mẓab ?

La question aux historiens et au public de culture.

Selon ma première enquête, bien que les sens donnés par les variantes du Mzab et de Figuig sont quasiment identiques, la variante de Figuig est celle ayant exploité productivement et mieux le nom aƔlan. Les variantes du Haut Atlas, de Djerba, de la vallée de M’goun et du Sud-Est marocain s’entendent mieux entre elles du point de vue sémantique. Je cite : 

- Mzab : aƔlan (pluriel non attesté) « pays (natal), patrie, bled ».
- Haut Atlas (Maroc), aƔlan (plur. iƔlan) « canal d’irrigation (à ciel ouvert) qui, à la fois, sert de conduit amenant et évacuant l’eau. L’utilité de aƔlan consiste à détourner une partie de l’eau de targa/tarğa (n waman) de son cours habituel vers les espaces à irriguer par submersion ».
- Figuig : aƔlan « patrie, nation », taƔla « oasis, palmeraie », aƔlaway « oasien », imeƔlan (au pluriel) « nationalistes, patriotiques, combattants, résistants ».
- Djerba : aƔlan (plur. iƔlanen) « canal, rigole d’irrigation ». 
- Vallée de M’goun, Maroc : aƔlan « canal d’irrigation, conduit creusé qui amène et évacue l’eau ». 
- Sud-Est marocain : aɣlan « ensemble de rameaux se détachant de la rigole principale (targa) ».

Je fais remarquer que la région de Figuig atteste le nom aƔlan qui renvoie aux sens de « patrie, nation », sachant que, contrairement au Mzab, dans cette dernière région, le pluriel iƔulan est attesté dans l’usage. Par ailleurs, le dérivé en m-, à savoir imeƔlan « nationalistes, patriotiques et, par extension, combattants », est peut-être le seul cas de l’ensemble linguistique amazighe.
J'ai été conduit à penser qu'il se peut que la vallée du Mzab (IƔzer Mẓab) ait été à un moment donné de l’histoire irriguée grâce au système aƔlan, ce qui conduisait les At Mẓab à la dénommer ainsi. Dans cette hypothèse, quelles seront les causes ayant conduit à abandonner dans le temps un tel signifié au point qu’il ne se manifeste de nos jours que sous forme d’un toponyme, sachant qu’un tel canal d’irrigation pose problème de gaspillage d’eau ? Est-ce l’on peut dire que son utilisation fut par exemple tributaire des périodes de crue ?

Dans son intervention intitulée « Remarques sur l’histoire urbaine et sociale de l’oued Mizab », Slimane Daoud Ben Youcef, sans donner une référence, écrit (le texte est en langue arabe): « … On appelle la région « Aghlan » (en faisant allusion à la région du Mzab) qui veut dire le lit de l’oued, et Taɣerdayt en langue berbère est un endroit occupé d’une rigole provenant d’aghlan… ». Puis le même auteur poursuit en écrivant : « … Et le mot aghlan et taɣerdayt avec ce sens est encore utilisé au Maroc et en Libye, même le savant vénéré Abou Bakr ben Al-Arbi fut circoncis à Aghlan, près de Fès… ». Dans ce récit portant sur la région du Mzab, je puis relever les constats suivants:
1- Le nom propre AƔlan renvoie au sens de « lit de l’oued ».
2- Le toponyme TaƔerdayt est mis en relation avec une rigole provenant d’aghlan, c’est-à-dire (selon l’auteur) du lit de l’oued (Mzab ?).
3- L’auteur dénote indirectement que le nom aƔlan est d’origine hydronymique. 
4- Il évoque l’existence du mot « aƔlan » au Maroc et en Libye avec le même sens. 
5- L’auteur confirme l’existence d’un agherm (cité fortifiée) du nom d’Aghlan, près de Fès. Cela me conduit à conclure que Aghlan (près de Fès) devait dater de l’époque du savant Abou Bakr ben Al-Arbi. 
6- Ceci étant donné, je suppose que dans le Mzab le substantif aƔlan est à l’origine un hydronyme désignant un élément qui fait partie du système d’irrigation traditionnelle et obéissant à une hiérarchisation.
Ceci étant donné, je suis conduit à conclure que le toponyme AƔlan, dans le sens de « rigole, canal » se concorde avec les substantifs renvoyant aux derniers sens. 
Pour ne pas conclure, l’unité lexicale aƔlan doit avoir une loi selon la fonction de chaque élément qui soit conditionné par son entourage et par la position qu’il occupe dans le mot. Au stade actuel, je songe à une racine de forme [гLN] ou [гL]. Dans le domaine portant sur la recherche de l’étymologie d’un nom tel que celui d'aƔlan, on peut parler de résultats définitifs, mais guère de point de vue définitif. Les résultats définitifs, absents de nos jours, sauront venir avec le développement des recherches actuelles et à venir.


Il doit y avoir une loi selon la fonction de chaque élément est conditionnée par son entourage et par la position qu’il occupe dans le mot. Ici, le /n/ final de aɣlan est contaminé par le /l/ (aɣlal) pour finir à se prononcer /l/. Comme le système des signes peut être soumis à l’arbitraire de l’usage de la langue et puisque le sentiment de la langue ne peut pas être déterminé comme cela se fait en mathématiques, il est clair qu’on ne peut pas, comme pour les influences phonétiques des sons, pouvoir établir des lois strictes et applicables à l’ensemble linguistique. Sommes-nous dans la logique de songer au fait que la situation de l’Amazighe n’est pas suffisamment analysée au plan de la psychologie phonétique ?

N.B.: Je m'excuse de ne pas avoir eu le temps d'arranger mon écrit.

 

Hammou Dabouz

Ameddučel ⴰⵎⴻⴷⴷⵓⵞⴻⵍ

grilloir cafe 2ⴰⵎⴻⴷⴷⵓⵞⴻⵍ

Ameddučel di-s sennet twalin ddsent gginet ,di-s “amidi+ačal”, “amidi” ayen d ḥed teggu tlex-č yid-s(ɛma-s).

“amidi=ameddučel=taziwi=antij=aɣrim=amɣir=tuta=anṛaw=amɣiw” d iggen unamek.

Ama “ačal” ayen d tamuṛt i nella di-s i nesgeḍḍaɛ di-s tameddurt-nneɣ necnin d imṛiwen-nneɣ.

Iziɣ “ameddučel” ayen d “mmis n tmurt” s teqbaylit , “weld leblad” s ddarja. di-s ujar n wana “saḥib” neɣ “camarade” “ ami”.

Ana “ačal” “akal” “acal” ayen d tamuṛt neɣ ijdi n tmuṛt fɣen-t-d si-s(seg-s) mennaw twalin :

1. “Ačel” igget tgeḍfett ttett takercuct d usɣer d lluḥ s teɛrabt “الأرَدة” amaɣer tṣeč (tbenna) aɛmar-s s ucal d tɣuri n tmuṛt ɣer-s dex isem bla “timdi”.

2. “Ačla” asegḍeɛ n was ɣel ḥed, d aqimi ɣel tmuṛt, asegḍeɛ n wass ɣel midden neɣ i nella nečlu ɣer-sen almendad-s (contraire) d ansa ayen d asegḍeɛ n yiḍ iggen wumcan.

3. “Tičli”d ayǧur tamuṛt s yiḍarren-nneɣ adsil deffer udsil.

4. “Ačelčeq” d tičli tamuṛt tebzeǧ sa ɣa ad yili aḍar iḥeṣṣal tlext n tmuṛt-nni yili yettǧǧa iggen usalli “čleq”.

5. “Ačellu” yettwaǧǧa jar sen yifassen s tlext neɣ ula s cṛa waḍiḍen, yella dex “tačellet” i wanni yettwaǧǧan jar yifassan s tɣuri taleqqaqt neɣ s malus.

*Twareg “imuhag” qqaren-as i tlefsa “aččel” amaɣer ikeṛṛem “ačal” “ijdi”.

6. “Acellel” (č c) aḥukki n yiggen lmaɛun s yijdi s “acal/cal” d usegdaɛ ɣef-s aman amaɣer di-s “cel” i llan d “cal” tamuṛt s yijdi-s, at bekri ṣabun-nsen d ijdi .

7. “Cleṭ” mi nekli ḥed ɣel tmuṛt.

Neqqar ula d ana “yecleṭ an uɣerda” mi t-yeṭṭef ḥed s tceḥwelt-s yezweṭ ɣel tmuṛt ayen d wu “acleṭ” ctayen di-s “cl” I llan d “cal” i llan d tamuṛt.

“Ačal” I llan d ijdi n tmuṛt yella ɣel Imaziɣen iḍiḍnin qqaren “akal” ula d necnin ɣer-nneɣ awal-u.

S iwalen i di-sen “k” amcan n "č"

8. “Akli” d asiyyeb n cṛa ad yuḍa tamuṛt.

9. “Sikel” ɣel mennaw Yimaziɣen an necnin d “aṣafer” “tičli” neɣ “tikli” dennej tmuṛt amaɣer bekli ayulu usikel-nsen yettili nnej wačal neɣ dennej wakal :nnej tmuṛt.

10. “Ankal” i llan d aja n teẓnin tamuṛt bac ad teɣmi ctayen di-s “kal”.

11. “Tikelkelt” i llan “takelfeffut” tɛada seggud uɛeddis n ulem tili s uḥukki-s tamuṛt amaɣer iras ɣef-s uɛeddis-s tḥukka ɣef-s ayulu tiẓayt n ulem.

Ula d ayenni i ttasen iḍaren-nneɣ tufet am batta aysum yeksa “takelfeffut” yettili s uḥukki n deffer uḍar tamuṛt mi nella netẓalla c tayen afsu-s “tufet s tmuṛt” “ kel d uf”.

12. “Askal” “askal n tiṭṭawin” d uqul (argab) ɣel wakal ɣel tmuṛt i llan d “kel” neɣ “akal” (bissé les yeux), maca dani di-s sen inumak (lmaɛani).

*“askal n tiṭṭawin" (Baissez les yeux) (غض البصر)

*“askal n tiṭṭ” d tamettant, ḥedenni teskel tiṭṭ-s (yemmut) uji d netta i sekkel tiṭṭ-s, twaskel-as.

13. “adehkel” di-s sen twalin “adeh” d “akal” “kel” , “awdah” s tmuṛt d aɛya s tičli akal neɣ tamuṛt .

14. “akellal” d ijdi i yeǧǧu Ṛebbi tamuṛt yettuwwa nettaǧǧa si-s yuɣleb n id cṛa d mennaw lemmaɛin d ikruten, ameǧǧaru n ukellal dani iɣzer n waɣlan yettuɣ adday n at Mlicat, tlext-s qqaren-as “aẓṛu” neɣ tlaxt n ukellal.

Mass Ḥawwac Abd Reḥman

(Ṛebbi at yeṛḥem)

بقلم بامون عيسى‎

Aperçu historique

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Préhistoire:

Plusieurs zones de la Wilaya de Ghardaïa ont recélé des vestiges datant de la préhistoire, en particulier de l’âge du premier quaternaire. Les vestiges de l’homme préhistorique ont été découverts dans la région, grâce aux fouilles entreprises par les professeurs : Pierre Roffo , YVES Bonnet, Joël Abonneau, Nadjib Ferhat , Malika hachid…etc.

A)- L’industrie de la pierre :

- Site de la région d'El-Menéa

- Site de la région de Metlili,

- Site de la région de Noumerate.

- Site de la région de Laâdira Ghardaïa

B)- Les vestiges funéraires symboliques :

-  Site Aâmud Laâmiyed Guerrara,

- Site Garat Et-ttaâm Bounoura…etc.

- Site Bouhraoua.

C)- Les gravures rupestres disséminées dans les régions de:

- Site Oukhira à El-Atteuf.

- Site Intiça et Moumou à Béni Isguène,

- Site Bouhraoua

- Site le vieux ksar de Baba Saad à Ghardaïa,

- Site de Sidi Mbarek à Berriane…etc.

- Site Atfat Al katba à Daïa ben Dahoua.

- Ainsi qu’au long des deux rives de Oued Mzab.

  D'après des recherches scientifiques ces gravures datent entre 18.000 ans A.J.C et  5.000 ans A. J.C. de la période LYBYCO BERBER de l'age de bronze.

- ROFFO. Pierre

   Les civilisations paléolithiques du M'Zab   1934

- YVES Bonnet

    Gravures rupestres du M’zab. 1962.  

- JOEL abonneau:

    La préhistoire du M'zab 1986

- NADJIB Ferhat:

   De l'art rupestre intégré dans un lotissement urbain (le cas du site du Belvédère de Béni – Isguène) 2001

Moyen age

     Les Ibadhites qui furent les pionniers de cette civilisation  et les premiers bâtisseurs de la vallée du M'zab y ont élu domicile après avoir choisi le chemin de l’exil qui les conduisit de la ville de TAHERT, capitale de l’état Rostomide, après la destruction de celle ci en 909, et après une  épisode de galère et d’errance ont opté en fin de compte pour s’installer définitivement dans la vallée du M’zab pourtant hostile à toute forme de vie, inhospitalière, et caractérisée par la forte aridité de son sol ainsi que la rareté de ses ressources en eaux.

     Les Ibadhites ont entrepris l’urbanisation progressive de cette vallée, conséquemment à l’avènement de la halqua des Azzaba ibadite a partir du (10ème siècle J.C.). En institutionnalisant la pratique cultuelle, en inculquant aux populations de la vallée le sens de l’institution et sa primauté sur l’action tribale ou individuelle et en établissant la normalisation comme base de toute action, les cheikhs des halqua ont réussi à enclencher un processus d’urbanisation de toute la vallée et au-delà du Mzab, qui s’est étalé sur une période de plus de dix siècles.

    Auparavant, la vallée du Mzab avait connu un enguirlandement de groupements tribal, datés entre le 8ème et le 10ème siècle, il s'agit des ruines des premiers ksours Berbères de la vallée précédant la création de la pentapole. Parmi les vestiges célèbres, figurent les ksours tombés en ruine.

A titre d’illustration,  nous pouvons citer les vestiges des ksars suivants :

-         Ksar de Talazdit (pelote de laine) près du barrage d’El Atteuf.

-         Ksar de Aoulawal (martyr) dans l’oasis d’El Atteuf.

-         Ksar de Tamezert dans la palmeraie de Bounoura

-         Ksar de Agherm-N’ouadday au sud de la cité de Mélika fondé en 1012.

-         Ksar de Baba Saâd qui surplombe la ville de Ghardaïa fondé en 1004. 

-         Ksar Taourirt a El-menéaa en 10ème siècle.

-         Ksour Tirichine, Agnounay, Tlat Moussa dans la palmeraie de Béni-Isguène

    Avec l’avènement de la halqua, les mozabites ont réussi à asseoir les fondements d’une nouvelle vie distinguée par une urbanisation perfectionniste, qui a abouti à la mise en valeur de ces contrées réfractaires – à l’origine - à toute implantation durable.

    Cette installation a donne naissance à cinq magnifiques cités dotées chacune de sa palmeraie. Ces villes furent construites successivement selon le même schéma structurel durant la période allant de 1012 à 1353 le long du lit d'Oued M’ zab.

OPVM

Articles De Mr Hammou Dabouz

  • l'étymologie de "aẓumi" jeûne 

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     ⴰⵥⵓⵎⵉ aẓumi
    Juste une idée sur l'étymologie de aẓumi « jeûne, abstinence » qui frôle mon esprit.
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  • Saḥour Taseččirt  ⵜⴰⵙⴻⵜⵛⵛⵉⵔⵜ 

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    dernier repas nocturne (avant l’aube) juste avant le jeûne
    Taseččirt (pl. tiseččirin) 
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  • Twatra ⵜⵡⴰⵜⵔⴰ 

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    prière
    Le verbe factitif « sesten » (questionner, interroger), selon sa structure, découle du verbe primaire « esten » dont la forme sémantique véhiculée est « répondre, rétorquer ». Sa racine est la trilitère [STN] que l’on rencontre un peu partout en Tamazgha. La famille lexicale qui comporte à laquelle appartient le. .....

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  • TaƔiwt ⵜⴰⵖⵉⵡⵜ 

    Icon 08

    taƔiwt (pl. tiƔiwin)
     Pour interpréter un tant soit peu les mots de notre langue, je dirais que taƔiwt (pl. tiƔiwin) est le féminin de aƔiw qui doit dériver du nom aƔi (*) « lait (naturel ou maternel), sève laiteuse de certains végétaux ». Le suffixe /w/ de taƔiwt est employé dans la langue amazighe pour former des diminutifs. Exemple : .....

    en savoir plus

  • Tazdayt Palmier ⵜⴰⵣⴷⴰⵢⵜ 

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    palmier-dattier
    • Akercuc (pl. ikercucen/ikercac) « stipe de palmier »
    • Axellab (pl. ixellaben) « spathe de spadice de palmier dattier, enveloppe de l’inflorescence ».
    • Aziwa ou aziway (pl. iziwayen) « régime de fruits, de dattes ».
    • Aẓur.....

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  • sesten  questionner, interroger 

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    ⵙⴻⵙⵜⴻⵏ
    Le verbe factitif « sesten » (questionner, interroger), selon sa structure, découle du verbe primaire « esten » dont la forme sémantique véhiculée est « répondre, rétorquer ». Sa racine est la trilitère [STN] que l’on rencontre un peu partout en Tamazgha. La famille lexicale qui comporte à laquelle a. .....

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  • tğawt ⵜⵊⴰⵡⵜ 

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    Objet traditionnel
    Dans le Mẓab, tğawt (plu. tiğawin/tiğaggin) « Outre (sorte de seau à eau potable en cuir, orné et muni de cordes de suspension) ayant la forme d’une calotte semi-sphérique, servant à rafraîchir l’eau à boire ». On l’observait notamment dans la .....

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  • LE NOM DE LA FEMME EN LANGUE AMAZIGHE

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    Tameṭṭut ⵜⴰⵎⴻⵟⵟⵓⵜ

    «C’est cette sur-vie de petits parlers disséminés qui, tous ensemble, font la richesse dynamique et la force de lalangue amazighe. » ......

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  • COULEURS UƔMAYEN S TUMẒABT

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    ⵓⵖⵎⴰⵢⴻⵏ ⵙ ⵜⵓⵎⵥⴰⴱⵜ
    Infra le vocabulaire portant sur les couleurs que j'avais établi avec l'appui de feu Ba-Abderraḥman Ḥuwwac.
    Uɣmayen S Tumẓabt (Couleurs en langue amazighe, variante du Mẓab).....

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  • TIFAWT LUMIÈRE FEU

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    ⵜⵉⴼⴰⵡⵜ

    Quelques constats sur les noms renvoyant aux notions de « lumière, feu » en l’ensemble linguistique amazighe
    Le mot tufat appartient à une riche famille lexicale amazighe qui renferme les notions de « lumière, clarté, feu… ». Dans cette optique, je puis citer entre autres :…..
    ....

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  • LE CHAT MUCC ⵎⵓⵛ 

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    mucc / amnic / amcic

    il n'y a pas de doute que le nom ṃucc (mucc, amcic,...) soit de souche linguistique amazighe. Parmi les variantes amazighes, la tendance de prononcer ṃucc (avec /m/ emphatique) est attestée dans le Mẓab. L'emphase ici n'obéit pas au cas de aḷem ( < alɣem), c'est le phonème /m/ et non pas…......

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  • TASCA ⵜⴰⵙⵛⴰ

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    Selon mes connaissances, et depuis la nuit des temps, l’essaimage de la langue amazighe s’est effectué du sud vers le nord, et non pas l’inverse. Pour cela aussi il y a lieu d’aller chercher des interprétations étymologiques à l’intérieur de Tamazgha, et bien plus vers les régions du sud (…). Ce thème abordé est, à mes yeux, très passionnant. Le vocabulaire du métier à.....

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  • racine [KL]: Ankal; akli; akal; ačal

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    ⴰⵥⵓⴻ ⴽⵍ 

    Un mot sur la famille lexicale dont se trouve le nom akli (*)
    Il est établi que le terme akli « esclave » est en rapport lexical avec le terme « akal » qui, selon les aires dialectales amazighes, peut aussi se prononcer ačal et acal.
    Je citerai rapidement une partie de cette famille lexicale à…..
    ....

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  • l’écriture de Tamazight en graphie arabe ou l’alphabet gréco-latin ou Tifinagh

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    ⵜⵉⴼⵉⵏⴰⵖ

     les frères ABDESSALAM ont publié Tome I d'un ouvrage de grammaire de la langue Tumẓabt (Tome II n'est pas encore mené à terme, selon le co-auteur mass Brahim) en usant de la transcription gréco-latine avec des explications en langue arabe.
    N'est-il pas déjà une bonne expérience à suivre et à développer ?…..
    ....

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  • Ghardaia  Taɣerdayt

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    Ghardaia  Taɣerdayt ⵜⴰⵖⴻⵔⴷⴰⵢⵜ
    Le toponyme Taɣerdayt n’est pas en rapport avec le sens de « souris » Ghardaia est la corruption du toponyme authentique Taɣerdayt que l’on a voulu confondre injustement avec taɣerdat/taɣerdayt « souris », une autre bévue de plus. Je confirme encore une.....

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  • QUELQUES MOTS SUR TAĞNINT EL-ATTEUF 

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    ⵜⴰⵊⵏⵉⵏⵜ 

    Quelques mots sur Tağnint (El-Atteuf), une des sept villes du Mẓab (dont la date d'érection remonte au début du 11ème siècle, ère grégorienne). Tağnint « petit plateau » (arabisé en El-Atteuf) découle de la racine [GNN] fournissant dans le......

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  • Le nom Mẓab en Afrique du nord: Tlemcen Biskra Annaba Maroc 

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    Nous sommes devant une situation onomastique complexe. J’en suis conscient. La toponymie en particulier et l’onomastique amazighe en général est à considérer comme l’une des rares sources qui permettent d’explorer le passé nord-africain, bien qu’au ......

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  • Toponyme Legrara 

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    Dans le cadre de la toponymie de la région des At Mẓab, l’étymologie du toponyme Lagṛaṛa/Guerrara est irréfutablement d’origine amazighe. Si tout au long des siècles, le toponyme de la ville de ......

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  • Toponyme Bergan Beryan Berigan 

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    A propos de Bergan/Beryan, je te fournis ma première réflexion que je n’ai pas encore bien développé. Elle nécessetera un...

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  • TANFUST N YIĞEMZ D IḌUḌAN

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    Fus ⴼⵓⵙ
    Conte du pouce et des doigts
    I Yimeẓẓanen-NneƔ Tanfust N Yiğemz D Iuan
    Tenna tilet: LliƔ llueƔ.
    Yerras-da n uzakar: yya-d ad naker.
    Yerni-d anemmas: Ha batta yessen Yuc
    Yenna amelliƔ:.....

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  • ROI AJELLID ⴰⵊⴻⵍⵍⵉⴷ

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    Ağellid D Unesɣamu-s

    Ttalsen yiggen wass yettuɣ yiggen uğellid yssiğur yigget tğelda d tamuqṛant. Yffeɣ ağellid-u yiggen wass ɣel izuɣar mani yqqim yiggen yimar d azeğrar. Si d-yedwel s tufeɣt-nni, yufu yiḍaren-es, wwin, nɣint ameč s tečli......

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  • QUELQUES PRÉNOMS MZAB

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    QUELQUES PRÉNOMS MASCULINS ET FÉMININS CHEZ MZAB

    Ttalsen Amenzu « le premier ».
    Aneğlus « l’ange ».
    Amestan « le protecteur, le défenseur ».
    Sifaw « le lumineux ».
    Amnay « le cavalier ».
    ..
    ....

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  • Stades de Formation & d'Evolution de La Datte 

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    Il y a à observer 3 types d'évolution physiologique de la datte, à savoir:
    - L'évolution de la taille et de la dimension.
    - L'évolution de la couleur.
    - L'évolution du poids. 
    En grosso modo, il existe dans le M?ab 2 types de dattes
    ....

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  • Taneṭbuct

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    Taneṭbuct (pl.tineṭbucin) est un nom attesté chez les AT Mẓab dont le contenu sémantique se rapporte au « nom que porte une variété de palmiers-dattiers et, par extension, la datte même de la variété taneṭbuct ».
    Cette variété est cultivée fréquemment dans les régions du Mẓab, de Suff Ariɣ (Oued Righ) et de Suff (Oued Souf). Ses dattes sont de forme ronde, de taille moyenne de 3 cm, de couleur noire à
    ...

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  • ?tamettant = tam +ttant  

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    L’étymologie tam " huit " + ttant « Ils l’ont oublié » est fantaisiste et frivole. Le substantif féminin “ tamettant “ (fait de mourir, d’être mort, mort, agonie,… » relève du thème verbal mmet “ mourir “. Le /t/ initial est le préfixe du féminin et non pas faisant partie de l’adjectif numéral tam " huit ". D’ailleurs, l’on peut réaliser son.......

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  • ⵜⴰⵎⵛⴻⴹⵜ & ⵜⴰⴽⴻⵔⵔⴰⴹⵜ

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    On a souvent tendance à penser que tout ce qui, dans notre langue, ressemble forcément à la langue arabe en provient: taddart, tẓallit, tamezǧida,... ". Tamceḍt en est un cas. Quant à takerraḍt (pl. tikerraḍin) qui peut renvoyer aux sens de " grattoir, raclette, brosse, racloir ", il fait partie de la famille lexicale contenant kreḍ " arranger la.......

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  • "Un c'est "igg" ou "iggen

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    ⵉⴳⴳⴻⵏ ⵏⵏⴻⵖ ⵉⴳⴳ
    il y a lieu de corriger comme suit: iggen (forme attestée) et non pas igg (forme non attestée). 
    pour l’adjectif numéral féminin igget (sur lequel il s’était appuyé pour prononcer " igg "), il s’agit pour " igget = (une) " de la chute de la consonne radicale /N/ : Igget est à ...
    ....

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Asemdi n Tesreḍt

ⴰⵙⴻⵎⴷⵉ ⵏ ⵜⴻⵙⵔⴻⴹⵜ 

S yisem n yella amellay amesmullu

Tẓallit d uzul ɣef waser-neɣ Moḥammed  Tẓallit d uzul ɣef-s

Yenna Bab-neɣ Lquran :

« Faᶁekkir fa inna ᶁᶁikraa tefaɛu lmuuminiin »

Asemdi n tesreḍt

A id bab n wul ! A wasi yeččer-d aǧa n tyetti ! A wasi iteqqel ɣel dessat, yessers jar tiṭṭawin-s ayn i yeẓwan ! A wasi tiṭṭ-s tella dy useǧmi wiǧi day tɣawsa-s!

Al melmi nejju iles-neɣ yettewuwwu, itett iman-s, iqedda bessi bessi. Iles-neɣ d iles n tumẓabt, nexs nneɣ wel nɣis, d ayn i yeǧu Ṛebbi.

Iles-neɣ neṭṭed-t aɣi n mamma-neɣ, Ad yeqqim imaṛu neǧ-as kukku n zaza, nexs ad nejjumi ayen i wel nettujumuy; ctud necin neqqar lac i batta aɛzam-s, i batta aseɛzem-s, i batta ad t-nesselmed ?! Yak nella nessen-as ! Batta neqqel ɣer-s, ini d aweḍḍer. Mahella, d batta netta gaɛ, idles d tseka n tumẓabt ?!

Taleqqi n yiles, taleqqi n yidles, taleqqi n tsekla, taleqqi-neɣ ctud, necnin nerǧel ɣef-s tawurt nekli-y-as tagzint, d necnin nɣas, ami ɣi nella nedra ɣef wayen i aɣen-d-qqnen !

Twaɣit wel telli day ‘‘aḍɣa taǧa’’, twaɣit tameqqwrant dy ‘ulɣem yeḥfeẓ ɣef tedra, yeqqim iteddi ḍar.

A wissen mimi ? a wissen hami ? a wissen ha mimi ? awen tmeǧa-y-u d awen uɣasi-y-u ?

Wi ɣer-s awal-s d wenni d awal; awal widiḍen d aɛrak dy weɛrak, as-yeɛrek wedlil, ul-s ad yaḍen, tiṭṭ-s ad-ttwaden, ad-d-yedwel ixezzer lili d tamemt s’ad yili s tma-s.

Wel ssineɣ hami, ač tičelt, mi d-niwi aɣlad gaɛ a-y-at weɣlan, a-y-at yiɣersan, nessawal ɣef uẓur-neɣ, nessawal ɣef umezruy-neɣ, nbedder gaɛ ma yella cṛa, ad yeqqim iles-neɣ, nettic-as tunt-s ɣi iɣef n umur ; am batta neggʷed ad d-uḍan ɣef-neɣ yifraɣ n ujenna.

As-d ɣi ussan-u, tamejjida n keṛkuṛa, ḍran dy-s sawussan n tsekla “lhuwiyya lmizabiya beyn lmaaḍi wa lḥaaḍir”. A yezɛemen d iwalen ayen i yettwannan dy-s, ad yeqqim an dima, iles tleqqi-s, tameddit igget teḍḥa-y-as-d; ami ɣi tella d jar tsemsin d tinniḍes; ammenni d “selha wi hellken tejjed mucc ad iṛaṛ”.

Tammeddit nni yewwa-neɣ Ɛumer u Sliman n Buseɛda, Ṛebbi ad yeǧǧ dy-s tanemmirt, yuc-as azel d ameqqʷran i wiwal n tumẓabt, nettaha tili ujar. Gaɛ mɛa wammen, yettbayan-d an wi ucin ẓiriẓa i tɣiḍaḍ.

Imar n warusun tamurt n at ɛrab, yettwales ɣef-sen, ttuɣen neḍḍlen yessi-tsen d tineǧlas netniti ddrent.

Imar-u ncnin, dessat tiṭṭawin, nẓar iles-neɣ yettwaṭṭef yettwaḥnek yettleggef, yeqqim yettnusa, wiǧi s at wezɣar, netta s id bab-s ininni i llan wwten iẓuran, sčin tifeɣsa qqimen-as dy-sent i w’ad xsen attaf, qqimen tebbčen ɣef wuḍar iggen, qqnen-as lḥenni i ḍar wiḍiḍen, jjen-t ammeni d netta yeqqen, d netnin ɣilen yella irenni d aswa, assenni as-fečen, ad d-yeffeɣ, yeǧu taǧerfi !!! Aw ɣilen s wamwu llan ttarran ɣef Ddin, llan ttarran ɣef teɛrat; batta tuni-y-u tgaḥer-tt tumẓbt ad teẓwa d iwzan ! tifeɣsa ttwaɣent d wemčan yeẓwa ! am batta iles yeskeḥḥaz yewma-s ! wiǧi ttemwatan wiǧi ttemsaman ! yak wi ten-ssnen gaɛ rennin dy-s d arni.

Ddin wel asen-yenni ttat ilsen-wem ttat iman-nwem. Zeddiɣ ad yas was ad taɣem Ddin s awen tečli-y-u, amaɣer Yuc - bab n tidet - wel yenni amwu. Yak yeqqar-aneɣ « Tella dy uselfi n yiǧenwan d tmurt d unufli n yilsawen-nwem d wuɣmayen-nwem, igget llayat i midden »

Umẓab neɣs-it yemda yeṭṭef iman-s, yeṭṭef tisreḍt-s, an yimaziɣen imezwar:

Tariq u Ziyad, Yucef u Tacfin, ccix Ḥemmu u Lḥaǧ, ccix Ṭfeyec, ccix Beyyuḍ, ccix Saleḥ u Yeḥya Taleb Baḥmed, ccix Ḥemmu Ɛisa Nnuri, ccix Muḥemmed Ɛli Debbouz, Remḍan Ḥemmud, Mufdi Zakariya, lalla Mamma n Sliman …

Umẓab wel yiniz wel yettinez ɣi Uǧellid ameqqʷran. Yeqqen-aneɣ ad nili nbedd nemsed, wiǧi neǧu taleqqi neqqim umetri.

Tacma n midden wel ggʷiden i Ṛebbi wel ttiǧin cra dessat, tadrusi d tdummict igget teṭṭef dy Ṛebbi, d ufulles-nsen yewwet iẓuran.

Umẓab s tečli-s d yiles-s d uɣil-s, ixef-s wel yiniz, tawejimt-s wel tekkurreẓ. Wel t-yettɣiḍi ɣi asennan n ṭṭebsi amwa asennan n tẓiwa nessen d amčan-s.

« batta wel ay-tumined a ccix Baba ultǧemma, aɣ fuḥ aɣerraf-ikʷ.

Wi samman “madaɣ”? batta d lmeɛna-s? Awissen hami ttwattes leblaket s wemčan-s awen yilan-u?

Init-i hemmu, at Iṛan (Lfuṛs) batta asen-yeḍra si kutren iles-nsen ? A wissen imaṛu mani llan iwḍen! yak netnin llan d iggen si yimselmen ?! Maneč iteqqel ɣer-sen wasi wel yiɣis Lislam yenkeṛ id bab-s ?!

Ha taɣerma n at Ṛustum ! iǧuren abrid n tidet d tesreḍt i gedden i d-yuzen sy-s uǧellid n yiǧeldan aser neɣ Muḥamed “ tẓallit d uzul ɣef-s ”. S yidles-nsen iwḍen itran, d yiles-nsen d yiles n teɛrabt ɣer-sen batta urin, ula d iggen sy-sen wel ten-yerri ɣel deffer ; bedden ɣef yiḍaren sy-sen ay snin, ṭṭefen ssiǧuren tamurt n tefriqt, iwḍen ssiwḍen.

Wel n tetti dex, tabejna n at waman, tinez, texs nneɣ wel tɣis, teǧ s Dzayer-neɣ, s wayn i ssersen d wayni d-jjin iẓuran neɣ.

Taɣerma-y-u tunu, wel tunu tesreḍt, si ttuẓunen wawwaten ǧen fus dy way jar asen; wu d ayen i jeǧu Ṛebbi tamurt-s. Aseyyeb ɣi bessi bessi yella yessawaḍ ɣel temsi.

Yak Ṛebbi yettwelleh-aneɣ ɣef llayat-s bac ad t-neqra nfulles sy-s afulles n tidet. Ad neggʷed ɣef iman-neɣ, ǧ amwu yekli-aneɣ akḍi udaymun Iblis, teḍfer-t timlewweḥt.

Mi nella nettaǧǧa s wayen i yenna Ṛebbi, necnin nettajja ayen aɣen-d-baynen wel netteffeɣ dy-s; ad nessen neẓwa dy-s, ula, abrid i niwi yessu s tedduli. Dinni, adaymun ad yaf iman-s yerkes s tbeḥnak.

Ɣel mani neẓwa a tawmat s wekrad n tɣeggwaḍin?

Ɣel mani neẓwa s weṛwal ɣef tili-neɣ?

Batta aɣen d-asen? s waǧa an usil mi t-teṭṭef tiggʷdi?

Batta iwalen-u llan day d ahertef, sečret-i s yiḍes tinim-i mani lliɣ, ad taɣem tanemmirt.

Yak yella yiles d azedda jar midden, manč i yella dex d aseffi n yidles (izelwan d yinzan d yiwalen n yizemniyen d tenfas n zzman); mi yeccuṛ useffi ideggwel-

d d tisit n iǧenwan, ammas n sulles ad naf yenkel dy-s uyur. Aseffi ! si-s ad tsew tǧemmi ! ; yella wi t-neddlen w’as-yiwi ẓaẓa, itteqqel ɣi ɣel temčalt n wuzzal d tininni n plaṣtik, d jaj n wul-s yeqqar : tanemmirt yuɣ-it uggwaman ‘’Lebeau’’ ; ɣi llimet a tirsin ! ẓwan ya wussan ncemt ! Iɣil llan wussan as-qqimen ɣi ɣef wudem iggen.

Tẓukki tessif tičli n tḥejjamt ɣef tečli n mamma-s, taf iman-s wel telli la dy tečli-s wala dy ukusi !

Yewwa-neɣ Ɛebdelwahab u Ḥemmu n Fexxar yenna :

S’aɣa ad tafed tiẓnent tesxumbur ɣef waman

D tecmist i tẓeṭṭed tḍtika ɣef wulman

Taleqqi n w’ad inin, taleqqi n w’ad arin

S yilis n mamma-kw tifirt-s dimudan

Yewwa-neɣ Salaḥ u L ḥaǧ Ɛumeṛ n Tricin yenna :

Tameddurt an ufejjaj taleqqi n waɣa t-namen

Mi yefrires ad yuzur wel yettif w’aɣa t-naden.

A wasi mi sell awal, yettqima iḍerren yesmeḍran dy-s, wiǧi yettqima wiwal day timeẓɣin-s ! sell ɣel yiwalen-u tinid awal-č :

A i yettmunkuẓen iqedda

A i yettasen yattaweḍ-d

Fus n ujenna yif fus n wadday.

Ad nili fus dy ufus, w’aɣen yetteṭṭef čus ; ula d iggen usuf maneč i yexs yili w ‘aɣen-yettiwi, nawi sy-s taḍfi.

W’aɣen-ẓẓlen fus yas-d s tzeɛmi, as-neṭṭef fus neǧ-it seǧ-neɣ.

Gaɛ wi haten ad yeǧǧ deǧ-neɣ fus, yerr-t-id umaṛu yaɣ s deffer ufus.

Tamemt tteffeɣ-d dy buḍ n ubaǧu, s ad tili teyni ayniw di weyniw an yixsan n tbejna lac disen uxmir lac disen tasemmi. Tazizawt i uṛebbeb n ubaǧu, d uṛebbeb s ultqbala ɣi ini d aserbi, s wač cra mčan-s ad tgedd taǧuri alin-d yiɣerman ifawen wussan ; wi usmen yusem, ad yasem ɣef iman-s ; mi d tuli tfuyt cṛa ad yellisew cṛa ad icac.

Wi xsen yeggʷed i Ṛebbi, aǧellid n yiǧeldan, ula d cṛa wel t-yettirri ɣef webrid n tzeɛmi d werni ɣel dessat.

Wi hessen, yeggʷed i bercen ɛeffu, yettami-y-as iḍaren, yettwenneɣ-as i wemcum laɣna isellek sy-s, ad yeqqim dinni, d yinni iteddi-t. ureɣ-s ad-t-yessewreɣ, tamurt-s ad-t-tecc yader-t umadun.

Ṛebbi ixellef ɣef ccejṛet wel ixellef ɣef wi ttnettfen.

A Ṛebbi a Bab-neɣ, a wennni wel t-itebbi la azellal la iggen yiḍes , a Yella a Yuc,

Tadergit ɣer-č ɣef yir n bab n tesmin mi yusem. Awes-aneɣ dy wuṭuf abrid i gedden, abrid n wasi trid-t tǧed dy-s tinemmirin, wiǧi abrid n ininni i uɣin tiwri-č, d ininni ijemḍen,

Stum tidiwt-neɣ, a y-Amegdah, sifaw-aneɣ abrid, teǧed ul-neɣ d aklu n tzeɛmi, teǧed iles-neɣ ineffes-d tidet mani ɣ’ad tili. Ad nili d imsifawen d inaren ttarran-d we ḥfẓen ticutar. Tlaɣbed-aneɣ s waman d laman, ad ssedren ulawen d yijedlawen, ad ccaṛent tersin, alinet tersal.

Ammen a Yuc !

Yenna Ṛebbi adlis-s :

“Wamaa aṛselnaa min ṛasuulin illa bilisaani qawmihi liyubeyyina lhum fayuḍillu men yacaa wa yehdii men yacaa wa huwa lɛazizu lḥakiim” tsurrit n Ibṛahim, llayet 4

“inna fi xelqi ssamaawaati wa larḍi wa xtilaafi llelyli wa nnahaṛ la aayatin la aayaatin li uuli l albab” tsurrit n aali ɛimṛan, llayet 190

“inna fi xelqi ssamaawaati wa larḍi wa xtilaafi alsinatikum wa lwaanikum la aayatin lilɛaalamin -22- wamin aayatihi manaamukum billayli wa nnahaari la ayaatin liqawmin yesmaɛuun -23- … al llayet: fa aqim wejhaka li ddin ḥaniifen fiṭrata llahi llatii faṭara nnasa ɛalehaa laa tendiila lixelqi llahi ᶁaalika ddinu lqeyyimu walaakinna aktara nnasi laa yesmaɛuun -30-” tsurrit n ṛṛum, llayat si 22 al 30

Yenna dex ɣel dessat:

“Wamaa anta bihaadi lɛumyi ɛen ḍalaalatihumu in tusmiɛu illa man yuminu bi aayaatinaa fa hum muslimuun ” tsurrit n ṛṛum, llayet 53.

- ntidet ayen I yenna Yella –

At Bunur

grilloir cafe 2At Bunur

ⴰⵜ ⴱⵓⵏⵓⵔ

Nniɣ ya ad alseɣ (ad ɛawdeɣ) belli nettarra dima ismawen n yiɣerman-nneɣ ɣel yils n teɛrabt tuni d igget twaɣit ula d ana “at Bunur” nettar-t ɣel teɛrabt “annur” neɣ “nuṛa” batta awen usxarwec ,batta i d-yiwin awen ismawen ɣel midden-nneɣ neɣ ula ɣel wewrir iɛemren di-s “at Bunur”.

Iziɣ s mani yettwasamma at Bunur, “At” yettic taddart neɣ taɛcirt (midden n) amma “Bunur” ul ufiɣ igget teɛcirt neɣ igget teddart qqaren-as Bunur neɣ ula idi-s n awen yisem.

Ama netta ufiɣ mennaw imucan s yisem-u yella

• “Bunur” jar “Lexrub d ɛin bayḍa” (lexroub et ain bayda).

• “Bunwaṛa” lḥumat n “Qsantina” (constantine).

• “Bennur” lḥumat n “dzayir” (alger) ,“Bennur” d isem n iggen usfar (dwa) s tumẓabt “tilutin” (النباتات الطبية) neɣ “aɣemmay n usesfer”.

Iziɣ “at Bunur” d isem n igget tmuṛt neɣ lḥumet i d-dusin si-s(seg-s).

Mass Ḥawwac ɛebd Reḥman

(Ṛebbi at yeṛḥem)

(بتصرف) s urni

بقلم بامون عيسى‎

At Ibergan Bergan

grilloir cafe 2At Ibergan / Bergan

ⴰⵜ ⵉⴱⴻⵔⴳⴰⵏ / ⴱⴻⵔⴳⴰⵏ

An dima a necnin nettarra ismawen n yiɣerman-nneɣ ɣel teɛrabt, zeddiɣ ɣel wass-u ul ssineɣ batta ɣen tḥazan d hami .d necnin nettic-as i ḥed waḍiḍen mani ɣa ad yeṭṭef bac aɣen-yini d necci i zzareɣ dex anni ɣa ad yini deffer wammu ad t-nelmeẓ ,nexs neɣ ul nxiss an win lemẓen tiɛeddafin amaɣer d necnin nuc-asen mani ɣa ad ɛuɛcen ɣer-neɣ.

Neqqar « bir rayan » tirest teṛwa d nettaha teṛwa ?! Neɣ tesṛugga tu d tumẓabt !! Neɣ d taɛrabt !! afsu-yu ul d-yusi d almendad la ɣelda la ɣelda. D tamuṛt d tazdayt i ṛuggan s tirest uhu d tirest iman-s, ujar n wammu hami lḥumet n ay tulu taneẓruft-nneɣ qqaren-as i tirest « lḥasi » hami ɣir tirest-nneɣ nnan-as « bir ».

Iziɣ ana « bir rayan » d txerwic azeɛluk.

Ama isem illan d almendad i yuɣerm n berriyan ayen d “Bergan” d “at ibergan” “g” yedwel-d “y”

An wana:

• Agsum---- aysum s tumẓabt

• Agur ---- ayur s tumzabt

D batta “Bergan” neɣ “At ibergan” ayen d ana “taxxamt” s yiles-nneɣ amaɣer yeẓwa ya s midden iggen yimaṛ (tallit-lwaqt) imezwar-nsen zedɣen ifri (في العراء) neɣ igget texxamt dessat ma ɣa ad ǧǧen tiddar d yiɣerman, iziɣ ana “bergan” dy-s sen n id wafsu:

• afsu amezwar: ayen d midden imeǧǧura iẓwan ssani (taɣerdayt d iḍiḍnin) zedɣen tixxamin aggwud uɣerm sijek ɣa ad seccen tiddar.

• Afsu fayed sen: tuɣen midden ẓeṭṭen uflij “aflij” ayen d anni ẓeṭṭen ,ijennin sy-s taxxamt yettuẓeṭṭ iẓeṭṭwan jedṛaṛi d tifuɣalin (ḥizamat) s lewbaṛ d uẓaw bac ul yesgeḍḍiɛ aman, bac ad tili taxxamt.

Midden iẓwan sani d imeǧǧura bedren sy-sen (at nuḥ - at ben naser - at baxxa - leɛfafra - ncacba) (ات نوح - ات بن ناصر- ات باخا-لعفافرة – نشاشبة ) qqaren balli netnin ucin-as isem-s i yuɣerm.

Awen uɣerm yettuɣ ya yeɛmer s midden d ijiman n yilan amaɣer timuṛa-s d tiweḥdiyin d mennaw isaffan (suf) kellin deg-s, ul igemman ad tili bergan teɛmer ɣir hna hna .

Anni aɣen-seccnen imekras taddart n ncacba n bergan i ɣer-sen tinzar,ininni ykelben f umezruy-nsen ufin yuɣleb n id cṛa d yidsilen ɣef ininni nettuɣ nessawal ɣef-sen iɛemren timuṛa-yu s yijiman n yilan, ufin yuɣleb n yizmulen-nsen iwriren d yineɣran inḍen s uɣerm n bergan, ufin ula d tira-nsen deg yuɣleb n yimucan tira-yu illan ɣer-s d yijiman n yilan,ufin ula d lḥerǧ-nsen,awen yizmulan llan an tiṭ n tfuyt i wasi xsen ad t-yergeb,tfuyt i xsen ad adnen s bu siyyar,ayen izmulan qqaren-aneɣ nella da d azmul n ayen midden i tillim tessercusem ɣef-sen,llan ɣel wass-u (leḥniyet - infusen –baba seɛd –ccuf –balluḥ n wadday d ujenna) ufin dex ula d tira-nsen Tifinaɣ iwriren;ibessiwen-u qqaren belli ɣer-neɣ yijiman d yijiman n yilan (الاف السنوات).

“Bergan neɣ birigan” isem-u yella di mennaw n idlisen ttwarin dessat ma ɣa ad d-asen at waman d deffer wasa-nsen; urin “bergan” neɣ “birgan” batta nessiwel f uɣerm neɣ “iberganen” batta nessiwel f midden-s.

Yella s at waman d iggen uɛrab i yurin s bergan an:

• Charle Willyan eng 1826 p16

• Dr.Chaw Tomar 1743

• Ibn din aɣwaṭi 1826 p26

Mass Ḥawwac ɛebd Reḥman

(Ṛebbi ad t-yeṛḥem)

(بتصرف) s urni

بقلم بامون عيسى‎

At iɛuban

grilloir cafe 2ⴰⵜ ⵉⵄⵓⴱⴰⵏ

Ismawen i ɣer-neɣ iles-nneɣ n tumẓabt samman si-s(seg-s) imezwaren-nneɣ iɣerman-nsen d iɣulad-nsen d tjemmi-nsen bac mi ten-nebder ad nessen asnen taṛwa-nneɣ batta d afsu-nsen qqaren-as (la toponymie) neɣ (علم دراسة اسماء الامكنة) s taɛrabt.

Dessat maɣa ad ssiwleɣ f (ɣef) awen ismawen qqaren-aneɣ midden “at iɛuban” “at iɣirsan” “at mẓab” batta d afsu n ac yigg(yiggen) n awen ismawen.

zzar batta d “at iɛuban” mi nessiwel f (ɣef) igg (iggen) ad nini “ug ɛuban” ama batta nessiwel f (ɣef) mennaw ad nini “at iɛuban” ayen d ininni n waɛban ama aɛban ayen d aḥuli n ḍḍuft i teqqnen irǧazen bakri yettili yeddi yeẓẓa yizi bessi tazeǧret-s addan si-s (seg-s) d uqun am manci nniɣ ayen d aḥuli i teqqnen “Infusiyen” (at nafusa) “Libiyan” ɣel wass-u nettusamma ɣer-s amaɣer imezwar-nneɣ ttuɣen ẓaṭṭen-t tteqqnen-t ufuɣ-nsen ɣel weɣlad tadnen si-s (seg-s) tessun-t i yiḍas ayen d wuni d “aɛban”

ttuɣen ula “d Ruman” ttiṛḍen-t bbin-t s ɣer-neɣ lmeden-t s “imaziɣen” qqaren-as ula d ana “le pany” ctayen ula d ana “pany” “p” d “b” d iggen yerwaz-d i wana “aɛban” yucu dex s tuggamant “pon” i llan d taǧḍat n waɛban ama aḥuli i teqqnen iɛezzaben-nneɣ qqaren-as “aḥuli aɣrizi” amaɣer yettas-d yettuẓeṭ “aɣriz” igg(iggen) uɣerm yidi-s n “Mɛasker” yettili yefsus (yexfif) ul yeddi yuɣleb ama d aḥuli i tteqqen tameṭṭut-nneɣ ass-u d “aḥuli n Gafṣa” “Tunis” yili yettuẓeṭ ula dani uhu gaɛ d ḍḍuft yettili meɣlut ama aɛban i nettusamma ɣer-s ul d-yeqqim la aẓeṭṭa-s wala uqun-s s wanni yella yizi tazeǧrat neqqar ula d ana i ḥed ittalin i huggan iɣulad d war cɣal mebla taḍfi neqqar ḥad-nni yella yeffal aɛban ayen d ana yella (yetkeyyel iɣulad)

bekri yettuɣ uɛban yettubecca ammas n rrammet n wumdan i wexdam saɣa ad it-tubec yettaǧǧa aɛebbun an wenni i taǧǧa timelḥaft n tmeṭṭut neɣ ticbart n werǧaz mi ttubeccen “aɛebbun” ayen d ljib n yidmaren n at bekri ctayen ula d ana aɛebbun yeffeɣ-d s wana aɛban ula d uqun yella wasi s yimaziɣen yeqqar-as “aben” i wcin aɛban d uɛebbun ula d “tbanit” ttwaqqan bac ul txugweḍ

ɣer-neɣ dex “awebben” i llan uqun n ḥad yessuǧum i ḥad waḍiḍen yeqqen ɛma-s(yid-s) ad mlagan w’as-d-yusi (ul as-d-yusi) ad d-ini iwebben-yi ayen d ana yeqqan-yi ssuǧumeɣ-as.

ɣer-neɣ dex ayṛiḍ igget lmeḥḥemet n tbejna neqqar-as “tbaniqt” amaɣer ula d nettaha twaqqan tabejna ɣel wecṛum n tmeṭṭut tjerru si-s(sig-s) ẓaw-s tḥeḍḍat mi yili yebzej teffeɣ-d s usired neɣ s waman i ḥman.

Mass Ḥawwac Abd Reḥman

(Ṛebbi at yeṛḥem)

بقلم بامون عيسى‎

At iɣirsan

grilloir cafe 2ⴰⵜ ⵉⵖⵉⵔⵙⴰⵏ

uhu “at iɣersan” amaɣer “iɣers” d laɛgab “حثالة , بقايا” n westu d anni tqimen s westu i neffal,i nẓeṭṭ mi yecmer uẓeṭṭa-nneɣ mi niwaḍ tasefrest.

Ama “iɣers” neɣ “iɣersan” ayen d jaluz n wastu ayen d tinelwin ayen d iɣersan i tqiman-d deffer maɣa ad nenqed aẓeṭṭa-nneɣ nniɣ ya dex belli neqqar ula d ana “Ṛebbi as-yuc tiyti i yiɣers i sxugwaḍen” iziɣ ula neccnin aɣen-yuc tiyti axaṭer d iɣersan iziɣ ul igemmen ad nettusamma s jaluz i tqimen s uẓeṭṭa mi yecmer yenqeḍ uẓeṭṭa-nneɣ ayen d anni i tqimen itwaṭṭaf s tsefrest.

S at imaṛ-u yella wasi yettḍabbeɛ-t d aḍebbeɛ (iɣersan) ul ileḥḥi ula d alḥa i wuqun-nsen d waja si-sen (seg-sen) iggen uẓeṭṭa waḍiḍen ,ama bekri tqiman-t-as tiwessarin cersen-t igg(iggen) ɣel wiḍiḍen ẓeṭṭen si-s (seg-s) igget taziret n ameẓẓanen neɣ igg n usammaṛu i wazuɣ(suq) at bekri ɛemṛi ul ḍebbɛen cra lexxer ad nettusamma ɣel westu neɣ wulman dex hami nettusamma ɣel cra xedmen-t neɣ ẓeṭṭen-t d tisednan-nneɣ iziɣ ana i llan d almendad “at iɣirsan” ayen d tirest taẓeǧrart(taẓeǧṛaṛt)

i ɣer-neɣ dani iɣzer n weɣlan n seẓẓ n tmeṛwin(60) n yiɣallen d ujar ,nettusamma ɣer-sent amaɣer d necnin imezwar i d-nesseɣẓu d irǧazen-nneɣ imezwar-nneɣ netnin ḥfaren-ten

wa’ɣen yezzar ḥad timura-y-u neɣ ula timura n tmeddurt-u i d-yesselfa ujellid ameqran wa’ɣen yezzar ḥah aseɣẓu n awen ijiman (Des milliers) n tirsin igget fidis n tiḍiḍat

mennect n tecṛumin i d-qqimen buḍ-nsent telli ɣer-sen tirest-nni zeddiɣ ul tiwiḍ aman zeddiɣ ul yeqdi aseɣzu-s

batta netwasmma f awen tirsin d iggen cna d azeɛluk yizi amaɣer d irǧazen s yiɣellen-nsen s tezmert-nsen s tyetti-nsen neǧmen seɣẓun ayen yijiman n tersin aren-d awen tamurt-u ayulu d tadalit .

ctayen nẓun, nettwasamma ɣel wayen ixedman tisednan-nneɣ ayen « at iɛuban » nettusamma dex ɣel wanni iseɣẓun irǧazen-nneɣ ayen d tirsin tiẓeǧrarin ayen « at iɣirsan » necnin d at tirsin uhu d at jaluz i tqiman s uẓeṭṭa.

Mass Ḥawwac Abd Reḥman

(Ṛebbi at yeṛḥem)

بقلم بامون عيسى‎

At isǧen

grilloir cafe 2Ismawen n yiɣerman

ⴰⵜ ⵉⵣⵊⴻⵏ

“At isǧen” uhu d ana “abni w skan” an manc sxerwicen midden-nneɣ neɣ taṛawa-nneɣ nniɣ ya belli nexs walu arra n yismawen-nneɣ ɣel wiwal n taɛrabt ,iwamen i ǧǧin nec i samman imezwaren-nneɣ ,dex uhu d ana “At wezǧen” “At wezǧen n webrid” amaɣer usind azǧen n webrid jar “tɣerdayt” d “At bunur” ula d ana-yu d asxerwec.

“At” ayen d “ana midden n” neɣ “ininni n” neɣ “taṛwa n” ctayen awen “At” neḍṛen-t d almendad ɣel taɛrabt “ben” ama “sǧen” “zǧen” an wana “mlikeč” yedwel-d “mlika”

“At isǧen” leṣl-ess “At isgen” s “g” wuni uhu d aɛrak ayen d ammen amaɣer “g” i duwwel-d “ǧ” iles-nneɣ d mennaw id wana ctayen neqqar “deǧǧiḍ” batta nessiwel f (ɣef) cra yetwaǧǧ di (deg) yiḍ ama netta “deg yiḍ” “ di yiḍ” “g” yedwel-d “ǧ” nini neqqar “diǧǧiḍ” ayen d ammen uhu d aɛrak ctayen dex “At warejlen” qqaren ɣel wass-u “deg iḍ” dex mi nexs ad nini “iggen” ama netta yuɣleb n Imaziɣen qqaren “ iǧǧ” iziɣ maɛlic ad nini “At isǧen” amcan n wana “At isgen” awen “isgen” d batta ?

“Isgen” an “Mlikeč” d igget teddart tazeɛlukt al tizi d Imaziɣen id baba-s s wanni llan di yuɣlub takkurrez ɣef-sen tamuṛt d terḍunt yili yegmen ad ẓunen bac ad bersen f uɣṛum ,yella dex ula d imenɣan ,ul ẓunen f tiččelt igget ,di mennaw teččal, dac tnada teẓwa ɣel igget tma taddart-u qqaren-as “Segniya” d Imaziɣen d mummu n Yimaziɣen ufiɣ-ten di mennaw imucan tamuṛt n Tmazɣa “ jar Tbatent d Vgayet (Batna-Bijaya) - Ɛin mlila – Sirta (constantine) - Ɛin bayḍa – Tbessa –Tizi ouzou” awen wasa-yu ɣer-s timmaḍ d yijiman n yilan ,maca ttuɣen-t ya timuṛa-yu ɛmarent “Agnunay – Murki – Bukyaw – Tafilalt – Tercin d ujar” d iɣerman nḍan si d-usin “At isgen” d imeǧura n wi i d-usin ɣel tmuṛt i llan di-s imaṛ-u ucin-as isem-nsen i yuɣerm i llan di-s ass-u amaɣer usin-d di yuɣleb ujar n ininni i ten-azzaren timuṛa-y-nni dex tayetti-nsen d uyetli-nsen ujar d ujar s wammen yetwewc-as isem-nsen “At isgen” neqqar ula d ana “yessegni”

Ɣel wass-u ujar n mṛaw n teddart i llant “At isgen” llant dex timuṛa i bderex-ten .

Mass Ḥawwac Abd Reḥman

(Ṛebbi at yeṛḥem)

بقلم بامون عيسى‎

At mlicet At mličet

grilloir cafe 2Ismawen n yiɣerman

ⴰⵜ ⵎⵍⵉⵛⴻⵜ

Ass-u ad ssiwleɣ f (ɣef) uɣerm n “At mlicet” as neqqar “Mlika” batta d ana “Mlika” an dima nexs arra n yismawen n iɣerman-nneɣ d mennaw ismawen iḍiḍnin ɣel yiles n teɛrabt « At mlicet » d isem n midden i d-usin ɛemren-t yella ɣer-sen d yijiman n yilan (آلاف الاعوام) qqaren-asen y’awen midden “At mlikeč” “At” ayen d ana “midden n” neɣ “ininni n” neɣ “taṛwa n” dani “At mlikeč” midden n “mlikeč” At mlikeč d igget teddart d igget teɛcirt tazeɛlukt al d tizi n Imaziɣen tella di (deg) yuɣlub n yimucan n Tmazɣa .

Ẓunen midden n ayen teɛcirt tazeɛlukt amaɣer ilin di (deg) yuɣlub neɣ ẓunen s yimenɣan fel jal n weɣṛum d wudur an ma yella ḥed waḍiḍen ayulu timuṛa n awen tmeddurt ul d-usin ayulu ɣer awen tmuṛa-yu ufiɣ-ten di (deg) yuɣlub iɣerman d lḥumat ,llan ɣel wass-u ayulu n tmuṛa i nḍent f uwrir azeɛluk i seqqaren « Djeṛjṛa »llan dex lhumAt n « Setif –lburj – Aqbu – Tubirt(bouira) – draɛ lmizan(tizi ouzou) – bgayet (bijaya) » ufiɣ dex di awen “At mlikeč” ɣer-sen mennaw teddar illan-t ɣel wass-u “At mlicet” imenɣan d uẓuni n midden llan si (seg) taṛwa n baba-nneɣ amezwar ,midden tmenɣan ,tẓunan bac ad ɛemṛen-t awen tmuṛa-yu ɛma wammu tkellben f uɣṛum , nella nɛezzem adlis(aḍlis) n uyuc yenna-y-aneɣ di-s (deg-s) belli “sen si teṛwa n baba-nneɣ amezwar mmenɣen yenna yenɣ igg (iggen) waḍiḍen” .

Si d-usin “At mlikeč” ɣel tmuṛa-yu ɣer-sen yuɣleb n yijimen am manci nniɣ (ijiman n yilan) si d-usin ,timuṛa-yu ttuɣen-t ya ɛmeṛen-t ula d mani yella di-s “At mlicat” ass-u yettuɣ ya di-s midden dessAt-nsen ama netnin usin-d d imeǧura, ama netta usin-d di yuɣlub neɣ iwin-d ɛma-sen (yid) yuɣlub n uyetli s wammen yebbi uwrir i yellan di-s isem-nsen ad iniɣ alseɣ belli timuṛa-yu i nella di-sent ayulu n yiɣerman-nneɣ ttuɣen-t ya ɛamrAt si jar “tam tmeṛwin n yijimen al tmiḍi s sennet tmeṛwin n yilan”

( 80 -120الف عام قبل ميلاد المسيح ).

Timuṛa-yu ttuɣen-t ɛamrAt ya ammu dessAt maɣa ad yellal aser n uyuc ɛisa n marima azul ɣef-s d mamma-s .ayen d anni s qqaren (Palaeolithic) (العصر الحجري القديم) uhu an manci sxerwicen midden-nneɣ uhu “ɣir ajim n yilan” ana-yu d asxerwec .ad yeqqim maɛlic ad nini “At mlicat” amcan n wana “ At mlikeč” amaɣer mennaw isemawen mi kebren yettili di-sen aḍṛan n usekkil neɣ sen .

Iziɣ s mani i d-yusu wana “mlika” “M” d “L” d “K” ctayen ay caṛḍin lan di isem amezwar “mlikeč” twabbi ssa nili neqqar “mlika”

Ama “At mlikeč” i d-tedwel “At mličet” ɣer-neɣ yuɣleb tiwalin iḍaṛen “K” ɣel “c” an wana “kuz” yedwel-d d “čuz” , “ kemmed ” “ čemmed ” , “ d kel ” “ d čel ” , “ameddukel” “ameddučel”.

Inzan f “At mlicet” "امثال"

1. “S mani as tuli-d ( teẓwid) y At mlicAt ,gaɛ d tagergubt (lɛegbet)”

2. “Ḥad-nni isel aṭṭan At mlicet , yessu-y-as"

3. “Aṣemmeṛ d umlicet”

Mass Ḥawwac Abd Reḥman

(Ṛebbi at yeṛḥem)

بقلم بامون عيسى‎

At Mzab Société Amazighe d’Algérie

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At Mzab, Une Société Amazighe d’Algérie A l’Epreuve des Temps

Prologue

Les At Mzab[1] (avec un z emphatisé) qui appartiennent au monde amazighe, est une civilisation très ancienne. Les témoignages de cette civilisation remontent aux périodes préhistoriques. De son histoire, les At Mzab possèdent une architecture traditionnelle de renommée universelle. Le Mzab est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982, ses palmeraies et ses systèmes d’irrigation qui reflètent toute une technicité, sa fameuse tapisserie, son organisation sociale ont pu garder et propulser cette société oasienne au cours des douze derniers siècles.

Ce papier et d’ordre informationnel. Il montrera aussi de manière succincte les relations qui peuvent exister entre une nature inhospitalière et une société amazighe encore profondément attachée à ses valeurs, mais qu'on aurait tort de croire immuable, où la langue amazighe forme l’indispensable socle de son existence, où la religion est gestuellement appliquée, mais infiniment plus profonde qu'on ne l'imagine souvent, où les jeunes générations sont appelées à bien vivre dans le monde de l’humanité qui avance à une vitesse vertigineuse, mais où les leçons du passé doivent bien s'apprendre et servir.

Des sites préhistoriques datant du Paléolithique ont été repérés dans la région, et des indices décrivent la présence de communautés primaires troglodytes dont l'habitat est creusé à même la roche calcaire des collines. Les signes alphabétiques libyco-berbères, quant à eux, sont attestés un peu partout au Mzab. Cependant un énorme travail d’exploration, de repérage, de collecte et de déchiffrement reste à faire pour en connaître la teneur. Si les quelques dizaines cités mortes du Mzab témoignent d'une présence amazighe antérieure à l'avènement de l'ibadhisme, le rite ibadhite, en faisant partie des écoles de la jurisprudence musulmane, s'était propagée dans la région, il y a mil ans. Il n’en demeure pas moins que les connaissances portant sur les premières peuplades qui avaient vécues dans cette région avant son islamisation, demeurent encore très limitées.

Références bibliographiques

· Brahim CHERIFI, 2003. Université de PARIS III VINCENNES-SAINT-DENIS, Thèse pour le doctorat d’anthropologie. « Etude d’Anthropologie Historique et Culturelle sur le Mzab ».

· Joël ABONNEAU, 1983. Université de PARIS I (Panthéon Sorbonne), Thèse pour le doctorat de 3ème Cycle en Art et Archéologie. « PREHISTOIRE DU M’ZAB (ALGERIE – WILAYA DE LAGHOUAT ».

· IZMULEN, Yennar 2951 (2001). Revue de l’Association Culturelle BERGAN, Numéro 01.

· Brahim BENYOUCEF, 1986. Entreprise Nationale du Livre –ALGER, LE M’ZAB : les pratiques de l’espace.

· Djilali SARI, 2003. Editions ANEP, LE M’ZAB : Une création ex-nihilo en harmonie avec les principes égalitaires de ses créateurs.

· A. RAVEREAU, 1981. Editions Sindbad, Paris, Le M’Zab, une leçon d’architecture.

· A. IBN KHELDOUN, Traduction de Slane, Paris, Geuthner, 1934, 4 Vol, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes en Afrique septentrionale.

 

 

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[1] La forme phonétique « At Mzab », qui, dans un ancien processus d’arabisation, est véhiculée par l’élite arabisante sous formes de « Beni Mzab/Mozab/Mizab/Mosâab », se compose de trois tranches : « At + M + Zab ». En bref, selon les données historiques et linguistiques que l’on n’a pas le temps d’en discuter ici, la deuxième tranche « M » devrait découler de « N » qui, en langue amazighe, est une préposition d’appartenance. La tradition orale chez les imuhaq perpétue à ce jour la prononciation « N Zab ». Le phénomène d’altération de « N » en « M » est un fait attesté en tamazight. Il est utile d’évoquer que l’anthroponyme At N Zab est en soi-même un document historique, révélateur d'un ensemble de données utiles aux chercheurs.

Par Hammou DABOUZ

 

PUBLIÉ PAR NAT MZAB

Aγrum n ufa

c 7Iggen cṛa dima yettqimad lbal gaɛ mennect i netta meẓẓi, gaɛ mennect i netta tameddurt n bekri, gaɛ mennect i’γentebbi lḥaḍaret n imaṛu s ibessiwens ittbaṛagen… Cṛayu ayen d amudi n weγrum n ufa, surtout batta yettumud lγabet f yisγaren! ul ykeffi ayen aγ’ad iniγ γefs dani ula batta uriγ d iwriren n lektub! ul keffinet dex ttṣawer… Ad tekfa balakc rriḥet igget i wasi yelluẓ astesiǧur rrigs ami llanet tira d ttṣawer sɛeggabent rrwayeḥ!… taṛwa tazdadt texsit, lwacul xsent, izeɛlak xsent, id bab n lɛumuṛ ameqwran xsent. Agellil yexsit, ameṛkanti yexsit, wi ɛezmen d wa u’neɛzim yexsit... Aγrum n ufa yessemlaga midden f lxir… wi texsed ucas aγrum n ufa!

Banuḥ n At Ḥemmi Nuḥ, At izjen, Mayyu 2012.

Ben Isguen At Izgen

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Ben Isguen  At Izgen 

ⴰⵜ ⵉⵣⵊⴻⵏ

Beni Isguen dont le nom signifie « Les fils de ceux qui détiennent la foi », fut fondée en 1347.

C’est la ville sainte par excellence et la gardienne des traditions. Elle est entourée de remparts percés de trois portes qui, jusqu’à très récemment, étaient fermées la nuit. Les coutumes y sont rigoureuses et une grande correction y est exigée.

La tour de Beni Isguen

La visite de Beni Isguen mène le long de ruelles de plus en plus étroites jusqu’à la mosquée puis à une terrasse surmontée d’une tour qui, selon les propos relatés de génération en génération, aurait était bâtie en un jour. Cette tour fait office de tour de guet.

Une fois en haut de cette tour le panorama est exceptionnel et on découvre depuis ce point de vue presque toute la vallée du Mzab.

La vente à la criée

Depuis des siècles, une pittoresque vente à la criée a lieu en fin d’après-midi. Les habitants viennent vendre les objets qui ont fait leur temps au foyer. Une tradition ancestrale à ne pas manquer lors de votre visite !

La palmeraie

La ville de Beni Isguen est côtoyée par sa palmeraie qui s’étend sur 3 kilomètres et où il est agréable de se promener pendant la période des fortes chaleurs.

Endroits à visiter à Beni Isguen :

Vieux Ksar

Tour Boulila

Marché de la vente à la criée

 

 

GHARDAIA TOURISME

 

Bergan Beryan Berigan

Bergan Beryan Berigan

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A propos de Bergan/Beryan, je te fournis ma première réflexion que je n’ai pas encore bien développé. Elle nécessetera un approfondissement…

Bergan était d’après les documents historiques les plus anciens, mais aussi selon la tradition sociale, une cité renommée pour ses activités artisanales, notamment dans le domaine du métier à tisser et le tissage des tentes tout particulièrement. En effet, l’hypothèse Berriane (Bir « puits » + Riane « nom d’un personnage inexistant ») est inadmissible, cela pour les raisons suivantes :

 La base « Bir » (puits) entrant dans la composition de ce toponyme n’existe nulle part dans le sud algérien. On emploie plutôt la base toponymique « Ḥasi (Hassi) » qui entre dans la composition d’un bon nombre de toponymes. On peut citer entre autres Hassi R’Mel, Hassi Dellaεa, Hassi Settafa, Hassi Messaoud, Hassi Lefḥel. Cela est dû à des considérationss propres au climat saharien. D’un autre côté, le nom Riane est totalement méconnu de la population, et l’on atteste aucune tribu qui porte ce supposé anthroponyme Riane, ni même pas un nom de famille ou d’individu (prénom).

 En citant les anciens documents, je puis faire remarquer que les formes qui furent véhuculées par les auteurs et chroniqueurs sont « Birigan/Berigan » (Shaler), Berygan (Shaw). A titre d’exemple, dans son ouvrage traduit de l’Anglois : VOYAGE DE MONSR. SHAW, M.D. DANS PLUSIEURS PROVINCES DE LA BARBARIE ET DU LEVANT, Tome premier, l’auteur Shaw, en passant par la région du Mzab, avait au dix-huitième siècle de l’ère grégorienne cité la cité de Berriane en disant : « Berygan qui, après Gardeiah, est la plus confédérable Dashkrah… ». Ceci va dans le sens de confirmer la prononciation par At Mẓab de ce toponyme avec un /g/ plutôt qu’un /y/. Pour dire Beryan, on prononçait Bergan.

 Par l’ancienne génération (notamment les vieilles femmes), le terme abergan, c’est-à-dire zaf n ulƔem « le poile de chameau » est bien connu. Son féminin se réalise tabergant  (= tḍuft n ulƔem teεeslit). Je dirais qu’en outre, l’ancienne génération de At Bunur, en désignant les habitants de Berriane, prononçait bien At Ibergan au lieu de At Beryan et ce, en guise de nommer les gens qui habitent cette ville. On dit par exemple TaƔerdayt pour indiquer en Tumẓabt la ville de Ghardaia, et At TƔerdayt pour désigner les habitants de cette dernière.

 Dans le cadre de la littérature traditionnelle locale, je garde le souvenir d’un ancien poème en Tumẓabt où l’on cite textuellement la forme « Beryan ». Je ne risque pas de me tromper en confirmant que pendant une étape historique la forme « Beryan » fut d’un usage populaire. Et là le parallélisme avec l’autre forme diachroniquement antérieure « Bergan » est frappant. Le rapport Bergan/Beryan est hors de doute. Il est en effet remarquable et demanderait en conséquence à être expliquée.

 Bergan d’où découle la forme toponymique diachroniquement postérieure Beryan (évolution phonétique de /g/ > /y/ attestée dans la variante amazighe du Mẓab), est le singulier de Ibergan. Attention ! Bergan, comme certains gens le pensent, ne provient pas de berkan/aberkan « noir ». La différence entre /g/ et /k/ est capitale.

 En bref, au plan lexico-sémantique, Bergan renvoie au sens de « tente en poils (de chameau) ». Ce même terme bergen est attesté chez les Imuhaq (les Touaregs) sous forme de abergen (plur. Ibergenen). Il véhicule le même sens de « tente en poils ». J’ai rencontré par ailleurs chez les Touaregs le terme tagent « tente » en rapport lexical avec bergan. Il s’agit de mot de souche linguistique amazighes issu de la racine amazighe /GN/ « dormir ».

 Pour ne pas clore le débat, le toponyme Beryan nécessite des analyses aux divers plans linguistique, historique, géographique, … et anthropologique en s’appuyant sur les buts et les techniques de la toponymie.



Hammou Dabouz

Berriane Bergan

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Berriane Bergan

ⴱⴻⵔⴳⴰⵏ

Berriane fut fondée en 1690 sur l’oued Bir, affluent de l’oued N’sa, à 45 km au Nord de Ghardaia, par deux fractions chassées de cette dernière ville.

L’oasis de Berriane est florissante avec 45.000 palmiers. L’eau est assez peu abondante mais la terre est très fertile et les jardins sont bien entretenus.

 

GHARDAIA TOURISME

Bienvenu au Mzab

Icon 08Le M’Zab

Soyez le bienvenu au Mab, terre de l’originalité et l’espoir vivace, terre de la verdure et la beauté dissimulée derrière les dunes.

Vous trouverez dans AtMzab.net tout sur Ghardaïa : Histoire contemporaine et perspectives.

« Mab d’Algérie » est une expérience humaine dans ses différentes dimensions, un amour célébré entre un homme endurant et une nature hostile.

Vous trouverez également tous les chiffres et toutes les statistiques susceptibles de vous être utile pour des études sur la région ou la visiter.

Vous êtes au Mab, vous êtes à Ghardaïa.

 

Traduit par Mr Hassan Abousseddik

Bou Noura At bounour

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Bou Noura At bounour

ⴰⵜ ⴱⵓⵏⵓⵔ

Bou Noura (La lumineuse) est située à 4 kilomètres de Ghardaia.

Fondée en 1046 par une fraction des Béni-Mthar d’Ouargla, son Ksar a été détruit lors d’une série de querelles internes. Le ksar qui existe aujourd’hui fut rebâti au-dessus du premier. La nouvelle ville juchée derrière ses remparts est néanmoins particulièrement charmante.

Endroits à visiter à Bounoura :

• Vieux Ksar

• Mosquée

 

GHARDAIA TOURISME

BOUKAMEL ABDALLAH

Icon 08BOUKAMEL ABDALLAH

Entreprise de transports publics à Djelfa-Laghouat-Ghardaia; né en 1856, à Ghardaia. Une des plus importantes entreprises de transports du Sud par voitures de dernier confort, ayant en circulation plus de quarante cars de quarante voyageurs, installée depuis 1919. Cette entreprise est dirigée par les trois fils BOUKAMEL - M'HAMED - MOHAMED et AHMED. M'HAMED, né le 25 décembre 1900, à Béni-Isguen, fait ses études à Alger et son apprentissage de mécanicien; dirige la partie commerciale de l'entreprise, à Laghouat, MOHAMED, né le 27 juillet 1897, à Béni Isguen, mêmes études que le précédent, dirige la partie commerciale à Ghardaia. AHMED, né le 23 novembre 1902, à Béni-Isguen, mêmes études, dirige le transit à Djelfa, tête de ligne. Adjudicataire des services postaux des transports de guerre.

 

 

 

Bakir Bennacer

Cheikh Tfayech

grilloir cafe 2

Cheikh Tfayech

(1818-1914)-Exégète, historien, poète, encyclopédiste

De la vallée du M’zab à… Oman

«Aucune société n’est parfaite. Toutes comportent par nature une impureté incompatible avec les normes qu’elles proclament et qui se traduit concrètement par une certaine dose d’injustice, d’insensibilité, de cruauté.» C. L. Strauss Parmi ses disciples, le révolutionnaire lybien Suleiman Bacha El Barouni, l’historien tunisien Ben Taârit et Ahmed Rifaï de Medine. Parmi ses œuvres, 3 exégèses du Coran, Taysir tafsir, Daï el Amal li yaoumi el Amal, Haïmane Ezzad ila dar el Miâd. Il a envoyé des fetwas (jurisprudence) à Oman, en Kabylie, à La Mecque. Il a correspondu avec les grandes figures du Moyen-Orient du Maghreb et d’Europe.

Evoquer cheikh Tfayech dans une notice de quelques lignes n’est pas chose aisée. Sa longue vie bien remplie, son activité au service du rite ibadite, ses voyages dans le monde arabe, ses relations avec les hommes célèbres de son temps, ses œuvres qu’il est difficile de cerner nécessitent des espaces plus grands si on veut approcher cet homme hors pair que ses compatriotes ne connaissent pas. Comment peut-il en être autrement, lorsqu’on sait que la documentation inhérente à ce savant fait largement défaut. Abul Qasam El Hafnaoui ne l’a évoqué que furtivement alors que Adel Zvaïtar, dans son Mûadjam A’lam El Djzaïr, se contente d’une énumération sèche des œuvres de notre érudit… Il est né à Ghardaïa et y a passé sa prime jeunesse. A quatre ans, il perd son père. Il est pris en charge par sa mère qui a perçu en lui un enfant doué. Elle le confie à un enseignant du Coran qu’il assimile totalement à l’âge de 8 ans et lui ouvre la voie vers les disciplines théologiques et profanes. C’est ainsi qu’il se met à la grammaire arabe, à ses secrets et aux règles du fiqh, sous la férule de son aîné Ibrahim Ben Youcef, et à la logique de son cheikh Saïd Ben Youcef et de Yenten. Il assistait assidûment avec son aîné aux cours de Omar Ben Slimane Nouf, à ceux du cheikh El Hadj Slimane Ben Aïssa à l’école des «Yesdjenny yn». Il a participé en outre aux cours de Baba Ben Younès à la mosquée de Ghardaïa. Ses premières bases acquises, il s’est attelé avec une fougue remarquable et une soif inextinguible à la recherche du savoir, aidé par une intelligence supérieure et une mémoire infaillible. Autodidacte, il n’a jamais quitté son pays pour de lointaines universités et a fait montre d’une grande volonté dans l’acquisition des écrits et les copier, malgré les difficultés de communication et les vicissitudes de la vie. Un grand érudit Le savoir acquis, il fit des voyages qui l’emmenèrent vers le lointain Oman qui pratique le même rite ibadite et où il laissa une forte impression. Tfayech naquit à Beni Izguen au cœur de ce Mizab au milieu de ses cinq villes laborieuses, fondées par les ibadites : El Ateuf, Bounoura, Melika et Ghardaïa. Après avoir entamé les premières années de l’école coranique de la localité, il prit – comme le voulait l’usage au Maghrib – le chemin des centres culturels importants. Il découvre ce Machriq fascinant dont rêvaient les assoiffés du savoir : Jérusalem, La Mecque, Médine, le Caire. Les études ne l’empêchèrent point d’élargir ses relations et son savoir. Il connut le sultan Barghrach de Zanzibar qui devint son mécène. Il publia son Hawyâne al zaïd li yaouni al mâd (un commentaire en 6 volumes paru au Caire, à Zanzibar et à Tunis). Féru de lecture et d’écriture, on raconte qu’il ne se séparait jamais de sa plume, même quand il se trouvait à bord d’un bateau qui l’emmenait d’un port à un autre ! Comme tout musulman ayant les moyens, il se rendit deux fois en pèlerinage, et profitant du grand rassemblement des croyants aux Lieux saints, il donnait des conférences sur les sujets de l’heure. Il lia des relations avec des personnalités du Hidjâz, d’Egypte, de Oman, du Maroc et de Tunisie. Il entretint de régulières relations épistolaires avec l’Egyptien cheikh Muhamed Abdû. Puissent les archives de sa bibliothèque livrer les opinions des deux hommes sur les questions qui agitaient le monde musulman du XIXe siècle. Après tant de pérégrinations, tant de contacts, voilà cheikh Tfayech de retour au pays natal. Il n’était pas difficile pour lui de «régner» dans un premier temps sur les cités ibadites de la palmeraie. Une œuvre immense Là, il se consacrera à dispenser un enseignement dont la qualité lui ramena des élèves étrangers. Là, il sut donner à l’ibadisme une perception qui le rapproche du malikisme. L’affinité très étroite qui existe entre la dogmatique ibadite et celle du madhab de Mâlik ne laisse aucune place à l’incompréhension, source de divergences qui n’auraient jamais dû exister. Ou condamner avant de connaître, un poème ibadite sur certains détails sans grande importance, publié dans RO, II 960-268, mérite une lecture objective et une analyse libérée des préjugés. Je me souviens – il y a quelques années, conduisant les étudiants d’histoire, nous avions marqué une halte au Mizab. Cheikh Bayyoud, ouvert, libéral avait bien voulu démontrer, dans un cours simple à la portée des visiteurs, les points de rencontre et les points de divergence entre les deux rites. Les étudiants furent ravis d’entendre une voix autorisée minimiser avec preuves et citations les idées préconçues. Une pareille initiative devrait se conjuguer jusqu’à l’anéantissement de ces barrières nocives. De par son érudition consacrée par une vaste culture encyclopédiste ayant donné lieu à d’inoubliables publications de son vivant, le cheikh est une référence incontournable du patrimoine ibadite contemporain. «Un authentique représentant des traditionalistes ayant fait leurs preuves séculairement», note Djilali Sari dans son ouvrage L’intelligensia algérienne. Il est demeuré à l’écoute de la nahda en restant attentif à son évolution, compte tenu de l’entretien de relations suivies avec l’extérieur, notamment avec Tunis et le Caire. Notre savant s’est investi sans relâche dans toutes les disciplines à l’origine d’un savoir encyclopédique qui a fait un pied de nez magistral aux orientalistes du XIXe siècle, si attachés à leur eurocentrisme. Le cheikh prodigua son enseignement dans la vallée du M’zab et bien au-delà, suivant une tradition bien établie et un mode de vie se rapprochant beaucoup plus de l’ascèse. Son œuvre a été éditée à l’âge de 34 ans en 14 volumes sous les auspices du sultan de Zanzibar en 1897. La seconde l’a été par le département du patrimoine et de la culture relevant du sultanat d’Oman en 1991. La troisième exégèse, comme le rapporte Djillali Sari, a été bouclée à l’âge de 80 ans ! Un modérateur Le prestige du cheikh toujours grandissant et son activité débordante, le rayonnement de ses opinions lui valurent hostilité et opposition. Comme les poètes maudits, il fut jalousé, contesté au sein-même de la communauté. Ses propres coreligionnaires le mirent en quarantaine et leur haine à son encontre fut égale à l’encensement dont il fut l’objet aux heures de sa gloire. Il ne restait que le chemin de l’exil pour ce pestiféré, ce paria. Il prit son mal en patience et laissa passer l’orage pour retourner à Beni Izguen, où il retrouva son prestige et devient même chef des Azzabas. Modération, rapprochement avec la sunna firent du cheikh Tfayech la figure de proue du M’zab et l’espoir d’une Algérie unie dans sa diversité. Surnommé à la fin de sa vie «Âlim el Ufuqaïn» (savant des deux mondes), le cheikh mourut le 23 mars 1914 à Beni Izguen à l’âge de 96 ans, non sans avoir connu deux événements marquant sa région : 1852 avec le protectorat français et l’annexion du M’zab par la France en 1882. Il lutta pour que les mosquées ibadites puissent être directement gérées par les biens Habous. La consolation pour lui, c’est d’avoir laissé des dizaines de disciplines et une bibliothèque qui n’a pas dévoilé tous ses trésors. Parcours M'hamed Benyoucef Ben Aïssa Tfayech, connu sous le pseudonyme «Pôle des imams» (1237h/1821g - décédé le samedi 25 Rabi’e athani 1332h/1914g) est né en 1818 et décédé en 1914. Le plus docte des savants ibadites au Maghreb islamique de la période contemporaine. Il est issu d’une grande famille connue pour avoir enfanté moult hommes de culture, du clan des Ba M’hamed qui remonte à la famille royale Hafcide qui a régné en Tunisie de 625/983h – correspondant à 1229-1574 g). Il fait remonter dans certains de ses écrits sa généalogie au fameux Abu Hafç, Omar Ibn El Khattab que Dieu l’agrée. Sa mère est Mama Setti, fille d’El Hadj Ben Addoun du clan des Ben Yedder de Beni Izguen.

Hamid Tahri

ayane mzab ghardaia

Chèvre Mzab

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La chèvre M’zab (la brune de M’zab) un patrimoine ancestral à protéger

La  race M’zab a été découverte en 1944 par les français, elle se caractérise par une  production laitière assez importante d’environ 400-450 litres par 8 mois de lactation, une  adaptation à l’élevage traditionnel et aléas climatiques rudes de la région de M’zab. La  brune de M’zab  se distingue par une  peau fine, une robe de couleur brune avec  poils ras, une ligne  de longs  poils  noirs le long de la partie dorsale, une petite tète,  des taches blanches dans la partie faciale, et aux alentours du gigot. La  plupart des femelles sont mottes, leur petite taille leur permet de résister au vent très fort qui caractérise cette région. Avec l’avènement des importations des races caprines améliorées, la race M’zab a subit le phénomène d’absorption des gènes au profit des races provenant de l’Europe, son effectif a été réduit d’une manière drastique,  de nos jours  l’élevage de cette race  est circonscrit au niveau des agglomérations (vallée de M’zab principalement).

Dans la cadre de programme de l’ITELV de caractérisation des races caprines  algériennes, et en vu d’établissement d’un standard  une mission a été effectuée au niveau de la wilaya de Ghardaïa Par les cadres de l’ITELV en étroite collaboration avec la chambre d’agriculture et les services agricoles  de l’adite wilaya et cela afin de prospecter les zones d’élevage de la race caprine M’zab, collecte des données concernant  son élevage  et effectuer des mensurations sur les animaux.

Publié le lundi 13 juin 2016 13:31

Écrit par Mr Houari Abderrazak, Mme KHEBIBECHE- SAADI Rebiha Département conservation et reproduction ITELV Baba Ali

itelv.dz

Climatique & Géographique

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Situation géographique, climatique et démographique

Le Mzab, hyper-aride, caractérisé par la sécheresse de l’atmosphère et la grande intensité de l’évaporation qui s’opposent à toute végétation naturelle, est une région de l'Algérie qui, en étant sis dans le Sahara septentrional, se situe à 600 km au sud d'Alger, dans la Wilaya de Ghardaia (Tagherdayt[2], en Amazighe). Cette région s’inscrit dans un ensemble géomorphologique étendu sur un plateau rocheux disséqué de couleur brune et noirâtre dont l'altitude moyenne est de 500 mètres. Ce plateau avait été marqué par la forte érosion fluviale du début du Quaternaire qui a découpé dans sa partie sud des buttes à sommet plat et a façonné des vallées organisée autour d’Ighzer[3] Mzab (Oued Mzab/Vallée du Mzab). C’est à l'enchevêtrement de ses vallées que cette région doit l’appellation de filet.

A propos de la pluviométrie, force est de constater que pendant certaines années bien exceptionnelles, comme au début du siècle passé, en 1991, en automne 1994 et, dernièrement, au début octobre 2008, de violentes crues ont déferlé sur l’ighzer Mzab en causant des pertes humaines et d’énormes dégâts dans les biens.

En l’absence d’un sérieux recensement, on peut sans trop s’éloigner de la réalité dire que les amazighes dans le Mzab constituent actuellement 60% ± 5% (soit 240.000 ± 20.000) des habitants de la Wilaya. La région du Mzab, en offrant tant d’avantages, connait depuis plus d’un siècle, un afflux progressif de populations arabophones notamment nomades de confession malékite. Elle a connu également depuis l’indépendance l’arrivée d’une population amazighophone et arabophone qui exerce dans les différents secteurs économiques.

Par Hammou DABOUZ

 

Références bibliographiques

· Brahim CHERIFI, 2003. Université de PARIS III VINCENNES-SAINT-DENIS, Thèse pour le doctorat d’anthropologie. « Etude d’Anthropologie Historique et Culturelle sur le Mzab ».

· Joël ABONNEAU, 1983. Université de PARIS I (Panthéon Sorbonne), Thèse pour le doctorat de 3ème Cycle en Art et Archéologie. « PREHISTOIRE DU M’ZAB (ALGERIE – WILAYA DE LAGHOUAT ».

· IZMULEN, Yennar 2951 (2001). Revue de l’Association Culturelle BERGAN, Numéro 01.

· Brahim BENYOUCEF, 1986. Entreprise Nationale du Livre –ALGER, LE M’ZAB : les pratiques de l’espace.

· Djilali SARI, 2003. Editions ANEP, LE M’ZAB : Une création ex-nihilo en harmonie avec les principes égalitaires de ses créateurs.

· A. RAVEREAU, 1981. Editions Sindbad, Paris, Le M’Zab, une leçon d’architecture.

· A. IBN KHELDOUN, Traduction de Slane, Paris, Geuthner, 1934, 4 Vol, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes en Afrique septentrionale.

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[2] Ce toponyme, pour des raisons qu’il serait long d’évoquer ici, a bien entendu une forme et un sens en rapport avec la langue de l’établissement humain qui l’occupe depuis la nuit des temps. En effet, la forme sémantique de Tagherdayt que l’on a voulu rapprocher de tagherdat/tagherdayt, féminin d’agherda « souris », n’est elle aussi que confusion. Il s’agit là d’un homonyme que l’on a confondu par quiproquo avec le toponyme Tagherdayt.

Selon une hypothèse appuyée, le toponyme Tagherdayt, signifiant « cuvette/dépression » se décompose comme suit : « ta---t » (indices du féminin singulier, dans tamazight) + gher (découlant de iger/ager signifiant champ) + adday (partie inférieure, bas, dessous). Ce qui va en harmonie avec le sens de « cuvette/dépression ». Par ailleurs, en tamazight d’Adrar Nfusa, en Libye, le mot Tagherdayt est bien attesté. Il donne le sens de « terre située au bord de l’oued ».

[3] Ighzer Mzab, d’origine amazighe, est l’authentique toponyme de « Oued Mzab/Vallée du Mzab ». Cette appellation d’oued Mzab, véhiculée dans les écrits, ne cesse d’essayer de supplanter la forme amazighe Ighzer Mzab.

 

PUBLIÉ PAR NAT MZAB

Couleurs Uɣmayen S Tumẓabt

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 ⵓⵖⵎⴰⵢⴻⵏ ⵙ ⵜⵓⵎⵥⴰⴱⵜ

Infra le vocabulaire portant sur les couleurs que j'avais établi avec l'appui de feu Ba-Abderraḥman Ḥuwwac.

Uɣmayen S Tumẓabt (Couleurs en langue amazighe, variante du Mẓab)

1. Aɣmay (plur. uɣmayen) « couleur ».

2. Eɣmi « teindre, être teint, se teindre ».

3. Seɣmi « faire teindre ».

4. Aseɣmi « teinture, coloration ».

5. Aẓerfi (plur. iẓerfan) « argent ».

6. Tinneɣt (plur. tinnaɣ) « beige ».

7. Amellal (plur. imellalen) « blanc ».

8. Amellal axennir/ yednes (plur. imellalen ixenniren/densen) « blanc salle ».

9. Acewraɣ (plur. icewraɣen) « blanc tirant vers le jaune ».

10. Smell « blanchir ».

11. Asmelli « blanchiment ».

12. Azizaw (plur. izizawen) « bleu ».

13. Asmawi (plur. ismawiyen) « bleu ciel ».

14. Azizaw yeɣmeq (plur. izizawen ɣemqen) « bleu foncé, indigo ».

15. Anili (plur. iniliyen) « bleu marine ».

16. Agawzi (plur. igawziyen) « bleu vert ».

17. Azenğari (plur. izenğariyen) « bleu noir ».

18. Aziza/aberčan n nnilet/ « bleu noir ».

19. Azemlal (izemlalen) « blond ».

20. Awebṛi/aqehwi (plur. iwebṛiyen/iqehwiyen) « brun ».

21. Axemṛi (plur. ixemṛiyen) « brun foncé ».

22. Aɛesli (plur. iɛesliyen) « brun clair ».

23. Ademɣi (plur. idemɣiyen) « grenat ».

24. Armaḍi (plur. irmaḍiyen) « gris ».

25. ArȘaȘi (plur. irȘaȘiyen) « gris plomb ».

26. Awraɣ (plur. iwraɣen) « jaune ».

27. Awraɣ n tiyni (plur. iwraɣen n tiyni) « jaune datte ».

28. AȘenfari (plur. iȘenfariyen) « jaune clair ».

29. Awraɣ n balbali (plur. iwraɣen n balbali) « jaune d’or ».

30. Awraɣul n kabuya (plur iwraɣen n kabuya) « jaune citrouille ».

31. Tawerɣi (plur. tiwerɣi) « jaunissement ».

32. Amiwriɣ (plur. imiwriɣen) « jaunâtre ».

33. Awraɣ zefran (plur. iwraɣen zefran) « jaune safran ».

34. Awraɣ yuker s udali « jaune vert ».

35. Aqehwi (plur. iqehwiyen) « marron sombre ».

36. Aqehwaği (plur. iqehwağiyen) « marron brun ».

37. Tinneɣt (plur. tinnaɣ) « marron clair ».

38. Amuri (plur. imuriyen) « mauve ».

39. Aberčan (plur. iberčanen) « noir ».

40. Azenği (izenğiyen) « couleur de nègre ».

41. Tabberčent (plur. tibberčnin) « noirceur ».

42. Aḥenni (plur. iḥenniyen) « orange ».

43. Aṛenği (plur. iṛenğiyen) « orange brulé »

44. Axuxi/awerdi (plur. ixuxiyen/iwerdiyen) « rose »

45. azeggwaɣ (plur. izeggwaɣen) « rouge ».

46. igermez (plur. igermzen) « rouge carmin ».

47. Aɛekri (plur. iɛekriyen) « rouge orange ou rouge clair ».

48. Tazewɣi « rougeur ».

49. Uzwiɣ (plur. uzwiɣen) « rougeâtre ».

50. Azwawaɣ (plur. izwawaɣen) « roux ».

51. Adali (plur. idaliyen) « vert ».

52. Adali yifaw (plur. idaliyen ifawen) « vert clair ».

53. Aḥcici (plur. iḥciciyen) « vert pistache ».

54. Adali n tzemmurt/ziti (plur. idaliyen n tzemmurt) « vert olive ou vert sombre ».

55. ArȘaȘi irȘaȘiyen « vert bleu ».

56. Azenğari (plur. izenğariyen) « vert de gris ».

57. Taduli « verdure ».

58. Areqqi (plur. ireqqiyen) « violet ».

59. Aweḍwiḍ (plur iweḍwiḍen) « pâle terne ».

60. D amsullas « foncé vif ».

Hammou Dabouz

Dictionnaire Amazigh/Fr Android

Un dictionnaire Amazigh Français pour votre mobile Android

Une excellente application mobile pour traduire du Tamazight au Français et vice-versa. Disponible sur les mobiles Android, Amawal Dictionnaire vous permet de rechercher le mot désiré parmi 35000 mots et expressions. La fonction "le mot du jour" vous enseignera un mot au hasard. Amawal Dictionnaire est une excellente façon de perfectionner son Amazigh, ou tout simplement de se renseigner sur cette langue pour les curieux!

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Diligence au M'zab

Icon 08L'arrivée d'une diligence au M'zab en l'an 1900

Après un long voyage pénible, fatiguant et plein de risques, " la patache " arrive au terme de son chemin " terminus " et les passagers regagnent enfin leur patrie et rentrent chez eux sains et saufs; Ce sont des moments très émouvants, où le sentiment de soulagement se confond avec la joie...... la joie des retrouvailles.

 

Bakir Bennacer

Divers

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Les Mozabites refuse de remettre oued mzab à l'émir abdelkader

Nous ne sortirons pas du chemin qu’ont suivi nos ancêtres ; nos voyageurs, nos commerçants te paieront dans les pays qu’ils traverseront, les droits ou tributs qu’ils payaient aux Turcs, mais nous ne te livrerons jamais nos villes, et le jour où tu viendras avec tes canons et tes bataillons, nous abattrons les remparts de nos villes, nous te le jurons, pour que rien ne....

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Regards sur le Mzab

Introduction, Historique, Architecture, 

Société, Traditions, Conclusion (critique)

Réalisé et présnté par: Hassan Abousseddik, 

Ecole Normale Supérieure de Bouzaréah,

Alger 11-01-2016......

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Oeil de bœuf traditionnel au Mzab 

Oeil de bœuf traditionnel au Mzab, installé au sol au premier étage servant comme moyen pour voir qui est à la porte, ou, au pire, peut être utiliser comme meurtrière en cas d’attaque.

traditional ox-eye window in the Mzab, set on the ground of first floor as a way to look down whoever at the door step, or at worse, as a murder hole in case of attack.....

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Ksar, la palmeraie, et les cimetières 

Chaque ville du Mzab est composée de trois espaces essentiels et différents: le village (églament appelé Ksar), la palmeraie, et les cimetières.

Each city in the Mzab valley, is made of three main and different areas: the village (also called Ksar), the palm grove, and the cemetery.

Ac iggen s iɣerman n weɣlan yulid f........

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Les palmiers à l’intérieur de l’espace urbain

Les palmiers à l’intérieur de l’espace urbain des villes du Mzab servent pour absorber l’eau potable perdue dans des endroits tels que près des puits (sources publiques d’eau) ou dans la mosquée (Eg. à côté de l'endroit dédié à boire de l’eau).

The palm trees inside the villages of the Mzab are used to absorb lost drinkable water from places like next to the wells (public water sources) or in the mosques........

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La porte Est de Beni Isguen

La porte Est de Beni Isguen. C’est l’une des deux entrées principales de la troisième extension du village faite au 19eme siècle.

The Eastern gate of Beni Isguen, one of the two main entrances of the last expansions of the village, which took place in the 19th century.

Imi acerqi n at izjen, d iggen s sen imawen n us-zeɛlek amedjaru n uɣerm illan idṛa alqeṛn fayed mraw-d-tes.......

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Tour de guets 

Le Mzab contient un bon nombre de tour de guets, construites dans des contextes d’insécurité en particulier entre le 16eme et le 17eme siècles.

The Mzab contains a number of watchtowers built in order to defend the cities in contexts of insecurity, particularly between the16th and 17th century.

Aɣlan dis menaw n lebṛaj illan twabnan bec aderren f iɣerman luqat n tigʷdi.......

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Les arcades de Ba Mhammed

Les arcades de Ba Mhammed, un des beaux mausolées funéraires du M’zab (Beni Isguen)

Ba Mhammed arcades, one of the beautiful funeral mausoleums in the Mzab (Beni Isguen)

Ikomaṛ n Ba Mḥammed, d iggen s idlemṣalla ibhan n lemkaber n iɣzer n weɣlan (at izjen)........

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Anciennes Serrure et clé

Tnast d W Annas

Anciennes Serrure et clé en bois, vallée du Mzab

Old wooden Lock and key from Mzab Valley........

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Le Corbusier

A chaque fois que je me trouve à cours d'inspiration, je prends mon billet au Mzab

Charles-Édouard Jeanneret-Gris (Le Corbusier),

pionnier de l'architecture moderne........

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 Tour de Zelliga

Inside ''Zelliga'', the mighty watch tower and fortress. Beni Isguen. Mzab valley......

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Courge blanche et melon

Courge blanche

et melon du M'zab

White squash and melon - M'zab –

à aɣlad n iɣammayen,

taɣerdayt.

amlun d tmisa n weɣlan.......

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MÉTIER À TISSER AZEṬṬA 

(plur. izeṭṭwan)

Infra, selon la numérotation adoptée, ce petit vocabulaire dumétier à tisser azeṭṭa (attesté dans le Mẓab, Algérie) avec sa traduction en souhaitant avoir leurs correspondances dans vos variantes. Tinemmirin.

1- Tirselt (plur. Tirsal) « montant vertical ».تيرسلت جمع تيرسال

2- Zaraz (plur. Izuraz) « tenant ».زاراز جمع إيزوراز

3- Afeğğaj n uğenna « ensouple supérieure ».أفجّاج ن آجنّا

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Abyannu 

Une Fête Amazighe Qui Remonte A Quand ?

Je saisis l’occasion pour évoquer un tout petit peu Abyannu en traitant brièvement de certains aspects y afférents. De nos jours, Abyannu est une fête annuelle se déroulant vers le 10 du mois de Muharrem dans le calendrier lunaire (premier mois de l’année hégirienne). Bien que dans le stade actuel des choses, cette fête ouvre l’année lunaire, son origine quant à elle demeure inconnue.

Il est évident que les variantes phonétiques (abyannu, babyannu, tabennayut, bu-inu, etc.) proviennent d’un même nom. Celle d…...

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QUELQUES PRÉNOMS MASCULINS ET FÉMININS CHEZ MZAB

PRÉNOMS MASCULINS

 Amenzu « le premier ».

 Aneğlus « l’ange ».

Prénoms Féminins

 Taziri « La Lumière lunaire ».

 Tifawt « La Clarté ».

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ẒIRIẒA

Dans le Mẓab, il est largement admissible que la consommation des dattes est associée à la bonne santé ! Et pourtant, tant de gens ne trouvent pas de nos jours très attrayante l’idée d’en manger couramment et ce, en dépit des qualités nutritives des dattes que ce soit à l'état frais ou sec.

je cite cette fois-ci un aliment à base de dattes fortement apprécié dans tout le Mẓab, notamment pendant le mois de.....

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Lalla Belghouya

 Lalla Belghouya, un moineau du Mzab que les mozabites aiment beaucoup Quand on la voit atterrir, elle est un porte bonheur. Sa couleur noire et son bout blanc nous dit qu'au bout de chaque difficulté il y a de l'espoir!

Lalla Belghouya, a Mzab sparrow that the Mozabites love very much When one sees it land, it is a lucky charm. Its black color and its white tip tells us that at the end of each difficulty there is hope!

Lalla Belɣuya d iggen wajḍiḍ n weɣlan illan at mẓab axent ameč Mi xezrant.....

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BERGAN/BERYAN/BERIGAN


A propos de Bergan/Beryan, je te fournis ma première réflexion que je n’ai pas encore bien développé. Elle nécessetera un approfondissement…

Bergan était d’après les documents historiques les plus anciens, mais aussi selon la tradition sociale, une cité renommée pour ses activités artisanales, notamment dans le domaine du métier à tisser et le tissage des tentes tout particulièrement. En effet, l’hypothèse Berriane (Bir « puits » + Riane « nom d’un personnage inexistant ») est .....

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Edifices défensifs

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Chaque ksar, dispose d'un système défensif qui le distingue. En plus du célèbre rempart de Béni Isguène, qui constitue le premier monument classé au Mzab, nous citerons le front du ksar de Bounoura et le rempart de Ghardaïa. Il y a aussi les tours de gué enguirlandées, tout au long de la vallée, dans l'environnement des ksars et de la palmeraie, y compris  les fameuses portes d'entrée des cités. L'ensemble, constitue avec le minaret de la mosquée un système défensif intégré.

L’étape qui suit l’élection de l’emplacement de la cité, est celle qui consiste à établir le tracé de ses remparts. Ces derniers sont intercalés de portes d’entrée et de tours. Les remparts préfiguraient les contours de la ville. Jadis, les maisons remparts constituaient, partiellement, un élément de ces infrastructures de défense

    Les cités sont protégées par des remparts ; ou des maisons remparts, ainsi que par des tours de guet et de défense .L’enceinte était percée de portes surveillées en forme de bordj (tours) percés, constituant le point d’aboutissement des rues(1).

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Le front de At Bounour(2)

Localisé dans la partie ouest du ksar de Bounoura. Il se présente sous forme d'une ceinture de maisons remparts perchées sur une roche dominant l'oued M'Zab sur la partie ouest du ksar de Bounoura. Il se présente comme une sorte de défonce naturelle.

 Les habitations forment des maisons remparts juchées sur un énorme rocher taillé par l'oued,les murs extérieurs des maisons sont percés de petites ouvertures qui sont tous simplement les fenêtres des habitations , elles sont réduites à l'état de regard car comme dans les autres ksar les maisons prennent leurs lumières et leurs aération du patio central.

 

 

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El Atteuf Tajnint

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El Atteuf  Tajnint  ⵜⴰⵊⵏⵉⵏⵜ

Fondée en 1012, c’est la plus ancienne ville du Mzab. Elle est située à seulement 9 kilomètres de Ghardaia mais elle paraît déjà éloignée de tout.

El Atteuf, dont le nom signifie « Le tournant » tient son nom à sa position géographique puisqu’elle se situe au coeur du méandre de l’oued Mzab.

La mosquée Cheikh Sidi Brahim

Le long de ses hautes maisons-remparts se trouve la célèbre mosquée Cheikh Sidi Brahim vieille de 700 ans.

Son plan modeste, Ses arcades moulées et Ses niches murales ont inspiré Le Corbusier lors de l’édification de la Chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp près de Vesoul.

Endroits à visiter à El Atteuf :

Vieux Ksar

Mausolée Cheikh Sidi Brahim

 

 

GHARDAIA TOURISME

 

Evolution de La Datte

Stades de Formation & d'Evolution de La Datte

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Il y a à observer 3 types d'évolution physiologique de la datte, à savoir:

- L'évolution de la taille et de la dimension.

- L'évolution de la couleur.

- L'évolution du poids.

En grosso modo, il existe dans le Mẓab 2 types de dattes:

I. Taɣiwt tazeggaɣt (pl. tiɣiwin tizeggaɣin).

II. Taɣiwt tawraɣt (pl. tiɣiwin tiwraɣin).

Les neuf grands stades que traverse la datte sont comme suit:

1. Axellab (pl. ixellaben) " spathe de spadice de palmier dattier, enveloppe de l'inflorescence ".

2. Amersiḍ (pl. imersiḍen/imersaḍ) " inflorescence mâle de palmier dattier mâle, pollen du palmier dattier mâle et, par extension, palmier mâle ".

3. Barir " dattes embryonnaires, plus grosses un tout petit peu qu'une tête d'épingle, qui viennent en premier sur le régime après la fécondation et avant la datte laiteuse (taɣiwt), dattes au stade de nouaison ".

3.a. Alebbuz (pl. ilebbuzen/ilebbaz) " datte séchée avant maturation, datte échaudée dont la croissance s'arête à ce stade ".

4. Taɣiwt (pl. tiɣiwin) " datte verte embryonnaire à caractère laiteux ".

4.a. Turčimt (pl. turčimin) " datte verte fermentée qui commence à mollir précocement, et qui tombe. Elle est récupérée et consommée avant sa maturation totale ".

5. Aǧerḍum (pl. iǧerḍam) " datte au stade de véraison, datte jaunissante (ou mûrissante en général) ".

6. Unkir (pl. unkiren) " datte en début de maturité ".

7. Uččiḍ (pl. uččiḍen) " datte demi-mûre, datte mi-mûre ".

8. Amlaw (pl. imlawen) " datte molle et mûre, datte à l'état mûr et turgescent ".

9. Ayniw (pl. iyniwen) " datte (nom d'unité) ".

9.a. Ubṛim (pl. ubṛimen) " datte ayant atteint le stade de surmaturation ".

9.b. Talmemmayt (pl. tilmemmayin) " datte sur-mûre, déshydratée " (?).

Je souhaite, à tout le monde, très bonne récolte de dattes!

 Hammou DABOUZ

Ghardaia Taɣerdayt

Icon 08 Ghardaia  Taɣerdayt

Le toponyme Taɣerdayt n’est pas en rapport avec le sens de « souris »

Ghardaia est la corruption du toponyme authentique Taɣerdayt que l’on a voulu confondre injustement avec taɣerdat/taɣerdayt « souris », une autre bévue de plus. Je confirme encore une fois que ces ressemblances accidentelles existent un peu partout en langue amazighe.

Selon mes dernières conclusions, Taɣerdayt qui soit le toponyme de la métropole du Mzab, en Algérie, veut dire « dépression montagneuse, géographique ».

Je dirais succinctement que cette même suite de consonnes /ɣrdy/-/qrdy/-/grdy/-/grḍy/ (souvent sans /y/) est attestée en déhors du Mẓab/Algérie en fournissant des noms géographiques si riches d’histoire et de culture. Par exemple, à Adrar Nfus(a) en Libye, le nom taɣerdayt signifie « une aire mise en valeur située au bord d’un oued », à Figuig, le nom féminin taqerdayt (le /q/ et le /ɣ/ s’alternent en l’ensemble amazighe), autre forme phonétique de taɣerdayt, renvoie au sens de « outil, récipient, instrument de mesure pour certaines matières d’une capacité de 6 kg ». Si, au Niger, égerid veut dire « grenier à céréales », l’autre forme phonétique agerḍ qui, en variante Tamahaq, se prononce aussi ayerḍ, renvoie dans son application géographique aux sens de « partie déprimée d’une crête montagneuse, dépression d’une montagne, col ». Par ailleurs la variante de l’Anti Atlas (Maroc), par le même nom, véhicule le sens de « passage en lactes d’un chemin de montagne, goulet, passage étroit ». Je finis par écrire qu’en Tamazight de Kabylie, il est relevé le nom masculin agerḍ qui renvoie au sens de « col, encolure ». Nous sommes en présence d’une plate forme de noms géographiques relatifs au relief et cela, dans les différentes régions de Tamazgha (Maroc, Algérie, Libye…).

 

Note sur le toponyme de la métropole du Mẓab : Taɣerdayt

Le présent papier porte sur le toponyme Taɣerdayt noté aussi par les auteurs d’expression arabe et, ensuite, française, Ghardaia (à prononcer « Ɣerdaya »). On peut ici faire observer que le son final /a/de Ɣerdaya, n’est en réalité que le suffixe du féminin arabe « ة » transcrit aussi traditionnellement « ه ». Ce son est agglutiné à Ɣerdaya afin de lui permettre de gagner comme beaucoup d’autres noms propres un aspect morphologique arabe, en faisant disparaitre du même coup la marque du féminin amazighe « ta---t ». En bref, Ɣerday(a) est la transcription erronée de Ta-ɣerday-t. Il s’agit en bref d’une situation qui fait qu’un seul toponyme existe selon deux « manifestations » toponymiques, et ce dans un contexte dichotomique. Dois-je rappeler, pour le désambiguïser, que la lexie taɣerdayt n’est pas par ailleurs en rapport lexical avec le sens de « souris », comme dans beaucoup d’autres cas, on est devant le cas d’une ressemblance (formelle) accidentelle. De même les tenants et défenseurs de l’insoutenable et fantaisiste hypothèse selon laquelle le toponyme en question provient de Ɣardaya (transcrit en graphie arabe « غارداية ») oublient que ledit toponyme fut produit par une société d’anciennes pratiques linguistiques amazighes, et que la date supposée de l’érection de la cité Taɣerdayt est située selon les sources historiques entre 1038 et 1053 J.-C., alors que Baba Uǧemma (1) (« بابا و الجمه » en est la forme arabisée) que l’on présente en tant que fondateur de Ɣerdaya (2) et auquel l’on attribue la légende se rapportant à Daya, fut décédé vers 1171 J.-C. (567 Hégire) au moment où la cité de Taɣerdayt avait déjà plus d’un siècle d’existence, et que même certaines sources confirment que l’oasis (artificielle) de Taɣerdayt exitait en 970 J.-C. Ces données et bien d’autres (que je ne cite pas ici) corroborent bien la situation de l’origine du toponyme Taɣerdayt et mettent à néant l’appellation Ɣerdaya montée de toutes pièces.

En bref, le toponyme Taɣerdayt dont la suite de consonnes /ɣrdy/-/qrdy/-/grdy/-/grḍy/ (souvent sans /y/) est attestée en dehors du Mẓab/Algérie en fournissant des noms géographiques si riches d’histoire et de culture. Là on peut faire observer que la transcription graphique des toponymes de souche linguistique amazighe est bien loin d’être résolue, les données historiques objectives sont appelées à justifier la position de la toponymie dans le fonds de la langue d’usage. La toponymie est une science récente qui s'intéresse aux noms de lieux et tente de comprendre le sens et la signification des toponymes. Elle joue un rôle important chez les peuples qui cherchent à appréhender leur passé, à maîtriser leur présent et à jeter intelligemment les jalons de leur avenir. La toponymie en particulier (et l’onomastique en général) est à considérer d’ailleurs comme l'un des éléments qui aident à restituer la mémoire collective et à reconstruire l'identité culturelle d'un peuple. Elle permet en outre d'enrichir le lexique des langues altérées. C'est un aspect, parmi d'autres, qui traduit l'originalité d'un pays et de son soubassement identitaire et l'une des spécificités qui peut le distinguer de tous les autres pays. L'intérêt de cette science est de faire appel aux autres sciences connexes pour expliquer la signification d'un toponyme. Parmi ces sciences, on cite la géographie, l'histoire, la linguistique, la sociologie rurale, l'archéologie, la botanique, la géologie et l'architecture. En effet, les chercheurs d'histoire et de géographie font appel à la toponymie pour expliquer aussi le mouvement des populations. Pour un géologue, les toponymes peuvent refléter la nature géomorphologique, le type de sol et la nature des roches et des minéraux.

Selon mes dernières conclusions, Taɣerdayt qui soit le toponyme de la métropole du Mẓab (avec un /z/ emphatisé), en Algérie, veut dire « dépression montagneuse, dépression géographique ». c’est à cette morphologie physique que Taɣerdayt doit sa propre appelation. Dois-je dire là que la formation du toponyme ressemble à bien des égards à celle de l’autre cité du Mẓab, à savoir Taǧnint (on peut par ailleurs penser aussi à Tafilalt, Tawrirt,...). Il y a lieu de souligner que les noms géographiques de la région du Mẓab, ainsi formés, se réfèrent à une vallée, un point d’eau, une élévation, quand ce n’est pas à la végétation ou à une autre particularité des lieux en question. La toponymie amazighe en général, dans son fonctionnement, se sert largement des objets que l’on rencontre dans la langue naturelle et l’usage premier.

Pour mieux saisir l’entité physique de Taɣerdayt, on peut entre autres contempler le relief physique de Taɣerdayt par rapport à l’ensemble des monticules qui entourent le monticule Taɣerdayt en prenant un point culminant du côté par exemple d’At Mličt (Melika). Pour arriver au terme de mon écrit, je fais observer que le phonème /ɣ/ de taɣerdayt peut se réaliser /q/ tel que dans la variante de Figuig où le mot taqerdayt veut dire au plan lexical « boisseau, pouvant contenir un poids de 6 kg, récipient dont le contenu équivaut 6 kg ». Dans son application toponymique, taɣerdayt/taqeradyt (dans la langue amazighe, le /q/ est l’allophone de /ɣ/), peut rappeler notamment la forme dudit récipient, et cela tels que dans d’autres cas toponymiques. Si à Adrar Nfusa en Libye, le nom taɣerdayt signifie géographiquement « une aire mise en valeur située au bord d’un oued », au Niger, égerid veut dire « grenier à céréales », l’autre forme phonétique agerḍ qui, en variante Tamahaq, se prononce aussi ayerḍ, renvoie dans son application géographique aux sens de « partie déprimée d’une crête montagneuse, dépression d’une montagne,… ». Par ailleurs la variante de l’Anti Atlas (Maroc), par le même nom, véhicule le sens de « passage d’un chemin de montagne, goulet, passage étroit ». je finis ces quelques exemples illustratifs par écrire qu’en Tamaziɣt de Kabylie, il est relevé le nom masculin agerḍ qui renvoie au sens de « col, encolure ». Nous sommes en présence d’une plate forme de noms géographiques relatifs au relief et cela, dans les différentes régions de Tamazɣa (Maroc, Algérie, Libye…).

H. DABOUZ

Notes :

1. Son nom est Brahim Uw Youcef Ba-Ǧemma.

2. La forme Ɣerdaya, ainsi adaptée, traduit les sens de « anfractuosité » + Daya « nom propre féminin »), sachant que Daya est le nom supposé de la femme ayant demeurée cette même anfractuosité située sur le piton où fut érigée la cité de Taɣerdayt (près de l’ancienne mosquée). Cette anfractuosité haute d’à peine 1m et de profondeur d’environ 1 m 30 cm, ne peut pas abriter un être humain adulte. Au plan archéologique, aucun vestige faisant preuve de l’existence d’un abri humain n’y a été découvert (voir Brahim CHERIFI, ETUDE D’ANTHROPOLOGIE HISTORIQUE ET CULTURELLE SUR LE M’ZAB, Thèse de Doctorat, 2003).

 

Hammou Dabouz

Ghardaia Taghardeit

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Ghardaia Taghardeit

ⵜⴰⵖⴻⵔⴷⴰⵢⵜ

Fondée en 1048 sur la rive droite de l’Oued M’zab et en amont des quatre autres centres de la Pentapole par deux frères Slimane et Mohammed Ben Yahia, Ghardaia devint rapidement la capitale commerciale du Mzab.

La mosquée

La Mosquée et son minaret en forme de tronc de pyramide très allongé, domine toute la cité. Celle-ci, située sur les flancs d’une éminence conique au milieu de l’oued Mzab, développe l’étagement de ses maisons en un panorama qui ne manque ni d’originalité ni de grandeur.

L’ancienne place du marché

Au cours de votre visite, vous découvrirez au coeur de la ville haute l’ancienne place du marché. Son charme tient en grande partie à ses couleurs et à la présence de son puits centenaire auprès duquel un élégant palmier a poussé grâce aux inévitables éclaboussures et maladresses des habitants du quartier.

La place du marché

En arrivant à Ghardaia, vous ne pourrez pas râter la place du marché. Elle est très élégante et offre une très belle vue sur la vieille ville. Votre visite de Ghardaia commencera sûrement par une déambulation au milieu des commerçants présents sur cette place. Vous y verrez des vendeurs de dattes, des dinandiers, des marchands de tapis et toutes sortes d’étals très colorés.

La palmeraie

La palmeraie de Ghardaia, située à deux kilomètres en amont de la ville mérite vraiment une visite. Elle est de loin la plus florissante de la pentapole, avec quelque 60.000 palmiers. C’est, aussi une véritable ville d’été. En effet, durant toute la saison chaude des familles entières viennent y chercher l’isolement et un peu de fraîcheur. La vie y continue comme en ville, dans les mosquées, dans les écoles coraniques, chez les artisans et commerçants qui font la saison.

Endroits à visiter à Ghardaia :

• Vieux Ksar

• Vieille mosquée

• Ancienne Place du marché

• Mosquée souterraine

• Palmeraie

• Partage des eaux

• Système d’irrigation

 

GHARDAIA TOURISME

 

Guerrara Igraren

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Guerrara  Igraren

ⵉⴳⵕⴰⵕⴻⵏ

Fondée en 1631 par les Oulad Makha, qui habitaient auparavant Ghardaia et Melika, elle est la plus excentrique des villes du Mzab, à 100 km de Ghardaia.

Cette cité, se trouve sur le passage des caravanes parcourant le Sahara d’Est en Ouest et du Nord au Sud.

Le marché

Le marché quotidien qui a lieu l’après-midi est très fréquenté par les Larbaa, les Oulad Nail et les nomades de Touggourt et de Biskra.

L’oasis

L’oasis installée au fond d’une daïa contre les dernières maisons de la ville est presque luxuriante en temps ordinaire. L’Oued Zegrir qui vient de la région des daïas la submerge de ses eaux à intervalles irréguliers.

La crue détournée et retenue par des ouvrages hydrauliques fort ingénieux, peut séjourner plusieurs mois avant de s’infiltrer.

 

GHARDAIA TOURISME

Haouache Abderrahmane

grilloir cafe 2Abderrahmane HOUACHE

Abderrahmane HOUACHE est né présumé en 1928 à Tagherdayt (Ghardaia) et il a grandi à Sougueur où son père était commerçant. C’est à l’école française de cette ville qu’il entamera ses études et qu’il décrochera son Certificat d’Etudes Primaires avant de regagner sa ville natale. Il poursuivra son enseignement à l’école française où il obtiendra, pour la 2ème fois, le Certificat d’Etudes Primaires consacré aux indigènes. En parallèle, il est inscrit dans l’école libre « El-Islah ».

Son père prend la décision de l’orienter vers l’institut « El-Hayat » de Guerrara (Wilaya de Ghardaïa) pour suivre des études en théologie. Durant une année et demie, il apprendra à réciter le Coran et il rejoindra, par la suite, le cercle de « Irwan ».

Trois ans après, en 1948, il entamera sa vie professionnelle dans le commerce à Tihert (Tiaret) où il sera élu, en dépit de son jeune âge, comme président des commerçants Mozabites exerçant à Tiaret.

En 1979, il est nommé directeur de l’institut « El-Islah » (progressiste) de Ghardaïa. Poste qu’il occupera pendant 20 ans, réussissant à améliorer et les conditions d’enseignement et le niveau des élèves.

Au début des années 1980, il est désigné membre du conseil des « آazzaba » (taâezzabt) pour une durée de 15 ans.

Par la suite, il décide de mettre fin à ses activités dans ledit conseil aussi bien que dans l’institut « El-Islah », pour se consacrer pleinement aux travaux de recherche sur la langue et l’histoire amazighes.

A l’âge de 78 ans, Abderrahmane Houache est encore très dynamique. C’est un homme nourri d’une conscience aussi bien culturelle que cultuelle.

grilloir cafe 2A Ba-Abderrahmane N At Mẓab

Il est difficilement acceptable que je doive parler dorénavant de toi, Ba-Abderrahmane au passé ! " Pour qui j'entreprends tout ceci ? " (*), tu m'avais à maintes reprises révélé cela, Ba-Abderrahmane, comme si tu regrettais quelque part le désintérêt de tant de tes concitoyens du Mzab et d'ailleurs à l'égard de leur langue maternelle, Tamazight.

Mon âme est triste et mon cœur bien douloureux. Je suis plus qu'affligé ! Les mots n’y pourront plus rien. Je garde de toi que de meilleurs souvenirs, tu étais l'homme qui prônait la pensée et le savoir, l'esprit d'analyse et de critique, l'esprit libre et d'ouverture. Je me rappelle de ta perspicacité, de ton ouverture, de ta vision épistémologique ainsi que de ton jeune et indéfectible esprit, cela en dépit de ton âge avancé. Je ne cessais de te dire que l'esprit n'a pas d'âge. C'est pour cela aussi que ton esprit reste sans retour présent. Méconnaître le grand soin que Dieu a eu de toi n'est qu'aberration. Tu étais l'homme qui ne refusait pas toute demande en faveur de l'Amazighité et du savoir. Ta générosité dépassait toute imagination, ta disposition, ta disponibilité et ta conscience du fait amazighe étaient hors du commun.

Sans que je n'entends ta réponse, sache que la longue voie que tu as empruntée sera celle que les présentes et futures générations avec toute la détermination que cela impose. Quand on pense à notre pays, 2 images s'imposent: celle d'un peuple qui veut vivre et celle d'un pays qui continue de traîner dans l'impuissance de décoller. Ce sont 2 réalités de notre pays d'à présent, 2 situations sur lesquelles il y a lieu de s'arrêter longuement.

Mass Abderrahmane Houache, depuis que j'ai fait ta connaissance dans la fin des années 1980, je n'ai pas cessé de découvrir en toi le grand homme qui s'est mis au service des siens et ce, sans rien demander en retour, si ce n'est pas promouvoir l'Amazighe, langue, culture et littérature. Tu étais plus qu'un homme de qualité que l'on ne peut pas rencontrer aussi bien parmi ta génération ou même parmi les présentes générations. Tu étais l'homme qui a toujours déployé ses efforts afin que l'Amazighe du Mzab puisse trouver la place qui lui sied. Tous les échanges, tous les travaux que j'ai effectué avec toi me sont et me seront d'une grande utilité ainsi que d'une énorme aide constructive.

Que tout ce que tu as entrepris en faveur de Tamazight ne soit pas tombé à l'eau. Ta riche bibliothèque doit contenir des titres qui n'existent pas ailleurs, et surtout tes travaux de recherche, ayant durés des décennies, doivent plus que nécessairement, plus que vitalement être sauvegardés, voire développés davantage. Puisse mon pays connaître des hommes de la trame intellectuelle de Ba-Abderrahmane, toi l'un des fils les plus valeureux que la région du Mzab ait jamais engendrés.

Tu seras pour toujours dans le cœur de ceux et celles qui ont pris, qui prennent, qui prendront conscience de la langue-culture-littérature amazighe, une lumière éclairante et cela, afin que le devenir soit meilleur. Sache que comme tu as fait preuve d'une indéfectible résistance, notre langue amazighe résistera aux vicissitudes de l'histoire. Sache que dans notre pays, il y aura toujours des Hommes (hommes et femmes) qui, tant que le monde est monde, se battront pour un avenir meilleur, pour un devenir prospère de tout ton peuple.

Ad yerḥem Yuc Amuqṛan B-Abderraḥman N At Mẓab, ad yeǧǧ Yuc Amuqṛan B-Abderraḥman N At Mẓab s At Tǧemmi-s. Que Dieu lui réserve son Vaste Paradis.

Note:

(*) Voir l'entretien que j'ai réalisé avec lui en 2006 dans l'adresse:

bonjourdesougueur

Hammou Dabouz

Houache Abderrehmane

  • HOUACHE ABDERRAHMANE

    Icon 08ⵃⵓⴰⵛ ⴰⴱⴷⴻⵔⵔⴻⵃⵎⴰⵏ

    Abderrahmane HOUACHE est né présumé en 1928 à Tagherdayt (Ghardaia) et il a grandi à Sougueur où son père était commerçant. C’est à l’école française de cette ville qu’il entamera ses études et qu’il décrochera son Certificat d’Etudes.....

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  • At mẓab

    Icon 08ⴰⵜ ⵎⵥⴰⴱ

    ana-y-u di-s sennet twalin gwinet di-s “m” d “ẓab” at bekri ttuɣen qqaren “m” amcan n wana “n” i llan “de :préposition” ayen d asa s ẓab ɣel wass-u zeddiɣ “at warejlan” qqaren “m” amcan n wana “n”....

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  • At iɣirsan

    Icon 08ⴰⵜ ⵉⵖⵉⵔⵙⴰⵏ

    uhu “at iɣersan” amaɣer “iɣers” d laɛgab n westu d anni tqimen s westu i neffal,i nẓeṭṭ mi yecmer uẓeṭṭa-nneɣ mi niwaḍ tasefrest. Ama “iɣers” neɣ “iɣersan” ayen d jaluz n wastu ayen d tinelwin ayen d iɣersan i tqiman-d deffer maɣa ad nenqed aẓeṭṭa-nneɣ nniɣ ya dex belli neqqar ula d ana “Ṛebbi as-yuc tiyti i yiɣers i sxugwaḍen” iziɣ ula neccnin.....

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  • At iɛuban

    Icon 08ⴰⵜ ⵉⵄⵓⴱⴰⵏ

    Ismawen i ɣer-neɣ iles-nneɣ n tumẓabt samman si-s(seg-s) imezwaren-nneɣ iɣerman-nsen d iɣulad-nsen d tjemmi-nsen bac mi ten-nebder ad nessen asnen taṛwa-nneɣ batta d afsu-nsen qqaren-as (la toponymie) neɣ s taɛrabt. Dessat maɣa ad ssiwleɣ f......

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  • At mlicet  At mličet 

    Icon 08ⴰⵜ ⵎⵍⵉⵛⴻⵜ

    Ass-u ad ssiwleɣ f (ɣef) uɣerm n “At mlicet” as neqqar “Mlika” batta d ana “Mlika” an dima nexs arra n yismawen n iɣerman-nneɣ d mennaw ismawen iḍiḍnin ɣel yiles n teɛrabt « At mlicet » d isem n midden i d-usin ɛemren-t yella ɣer-sen d.....

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  • At isǧen

    Icon 08ⴰⵜ ⵉⵣⵊⴻⵏ

    “At isǧen” uhu d ana “abni w skan” an manc sxerwicen midden-nneɣ neɣ taṛawa-nneɣ nniɣ ya belli nexs walu arra n yismawen-nneɣ ɣel wiwal n taɛrabt ,iwamen i ǧǧin nec i samman imezwaren-nneɣ ,dex uhu d ana “At wezǧen” “At wezǧen n webrid” amaɣer usind azǧen n webrid jar “tɣerdayt” d “At bunur” ula d ana-yu d asxerwec. “At” ayen d “ana midden n” neɣ....

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  • ⵜⴰⵊⵏⵉⵏⵜ

    Icon 08Tajnint

    Ana “Tajnint” uhu d ayen lmaɛun n tizit yeṭla s lgetṛan nses seg-s. S mani ɣa tterwes “tajnint” i awen lmaɛun “tagnint” . Iziɣ d batta “tajnint”? tawalt-u teffeɣ-d s wana “tagnitt” ɣi “g” yedwel-d d “j” (g---j) nerni-as “n” bac ad tili d “tagnint” ɣel imaziɣen iḍiḍnin “agni” i tmuṛt illan tili an ttult tuli bessi....

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  • At Bunur

    Icon 08ⴰⵜ ⴱⵓⵏⵓⵔ

    Nniɣ ya ad alseɣ (ad ɛawdeɣ) belli nettarra dima ismawen n yiɣerman-nneɣ ɣel yils n teɛrabt tuni d igget twaɣit ula d ana “at Bunur” nettar-t ɣel teɛrabt “annur” neɣ “nuṛa” batta awen usxarwec ,batta i d-yiwin awen ismawen ɣel midden-nneɣ neɣ ula ɣel wewrir iɛemren di-s “at Bunur”. Iziɣ s mani yettwasamma at Bunur, “At” yettic taddart neɣ taɛcirt (midden n) amma “Bunur” ul ufiɣ igget teɛcirt neɣ igget . ....

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  • At Ibergan / Bergan

    Icon 08ⴰⵜ ⵉⴱⴻⵔⴳⴰⵏ

    An dima a necnin nettarra ismawen n yiɣerman-nneɣ ɣel teɛrabt, zeddiɣ ɣel wass-u ul ssineɣ batta ɣen tḥazan d hami .d necnin nettic-as i ḥed waḍiḍen mani ɣa ad yeṭṭef bac aɣen-yini d necci i zzareɣ dex anni ɣa ad yini deffer wammu ad t-nelmeẓ ,nexs neɣ ul nxiss an win lemẓen tiɛeddafin amaɣer d necnin nuc-asen mani ɣa....

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  • Igṛaṛen / legṛaṛa

    Icon 08ⵉⴳⵕⴰⵕⴻⵏ

    Neqqar-as « legṛaṛa » d “igṛaṛen” neɣ “igraren” i middin izedɣen dinni ama adeg-nni ad as-nini “legṛaṛa” “L” uhu n iwalen ireṭṭalen.
    Mi nexs ad nessen s mani aɣen d-yusu isem-u ad nebres deg iẓuṛan-s.
    Ufiɣ sen ifsuten i yawen tawalt-u: Igrir/igrar/tagrara (igṛiṛ/igṛaṛ/tagṛaṛa)
    D tamuṛt tused
    ....

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  • Ismawen n Tẓilla

    Icon 08ⵉⵙⵎⴰⵡⴻⵏ ⵏ ⵜⵥⵉⵍⵍⴰ

    Yeǧǧ-aneɣ ujellid ameqran semset n tẓilla yeqqn-aneɣ seg-sent(si-sent) jar yiḍ d wass ayen d  tinniḍes - atewwab - jartẓilla -tagwẓin – tisemsin. Tinniḍes ayen d ana tenni n yiḍes d tamezwart n yiḍ d tameǧarut n tẓilla n wass deffer-s ya ɣir iḍes s wamenni neqqar-as tanni n yiḍes neɣ.....

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  • Tameṭṭut Tisednan

    Icon 08ⵜⴰⵎⴻⵟⵟⵓⵜ ⵜⵉⵙⴻⴷⵏⴰⵏ

    Dessat maɣa ad iniɣ inzan i twannen di (deg) tmeṭṭut ad iniɣ s mani i d-teffeɣ tawalt-u enɣ ana-y-u amaɣer iggen waɣyul yenna neɣ yuri belli ana tameṭṭut yus-edd s ṭemt n taɛrabt i twarayen ul yessin ula batta d ṭamt ɣer-s belli d idammen as tasen i tmeṭṭut ac uyur ama netta ṭemt uhu d idammen ini-t-as ..ṭemt d aja n tiẓiwt d tameṭṭut iḍ n wattaf-as tazeqqa mi temlec ayen d wuni d ṭemt uhu d idammen ɣa asen-nini asellili neɣ idammen n.... 

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  • Ameddučel

    Icon 08ⴰⵎⴻⴷⴷⵓⵞⴻⵍ

    Ameddučel di-s sennet twalin ddsent gginet ,di-s “amidi+ačal”, “amidi” ayen d ḥed teggu tlex-č yid-s (ɛma-s).  “amidi = ameddučel = taziwi = antij = aɣrim = amɣir = tuta = anṛaw = amɣiw” d iggen unamek. Ama “ačal” ayen d tamuṛt i nella di-s i nesgeḍḍaɛ di-s tameddurt-nneɣ necnin d imṛiwen-nneɣ. Iziɣ “ameddučel” ayen d “mmis n tmurt” s teqbaylit , “weld leblad” s ddarja. di-s ujar n wana “saḥib” neɣ “camarade” “ ami”. Ana “ačal” “akal” “acal” ayen d tamuṛt neɣ ijdi n tmuṛt fɣen-t-d si-s(seg-s) mennaw.... 

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Igṛaṛen legṛaṛa

grilloir cafe 2Igṛaṛen / legṛaṛa

ⵍⴻⴳⵕⴰⵕⴰ / ⵉⴳⵕⴰⵕⴻⵏ

Neqqar-as « legṛaṛa » “ القرارة” d “igṛaṛen” neɣ “igraren” i middin izedɣen dinni ama adeg-nni ad as-nini “legṛaṛa” “L” uhu n iwalen ireṭṭalen.

Mi nexs ad nessen s mani aɣen d-yusu isem-u ad nebres deg iẓuṛan-s.

Ufiɣ sen ifsuten i yawen tawalt-u:

• Igrir/igrar/tagrara (igṛiṛ/igṛaṛ/tagṛaṛa)

D tamuṛt tused twaṭṭa f tmuṛa n idisan-s sseɣzun-t waman d ayen tmuṛt ḥerca neɣ d legric neɣ d isri ilin aman jerwen tamuṛt-u imaziɣen iḍiḍnin qqaren-as “gṛaṛt” awen tmuṛt ttic ula d aḥawal d uduli yettili dy-s ula d unkal n tezdayt.

Llan yuɣleb s awen yismawen i s neqqar “tussan n wakkal” timuṛa n Tmazɣa an :

Grara

Zirara adday n Lemniɛa .

Tagrara timuṛa n Leqbayel.

Grira jar Batna d Beskra.

Timuṛa-u usint-d an Grara-nneɣ (Gṛaṛa-nneɣ) .

• Gaṛa neɣ gaṛet

D isem n wewrir d aqezzul yenkeḍ s ujenna-s amaɣer ayen wewrir uhu n ṣṣem ,aḍɣa-s yerci lant timuṛa dy-sent awen gaṛat (gaṛ ṭɛam-gaṛ dbaj-gaṛet lejnun-gaṛa krima.....) ,mi llant mennawt ad nini “gur neɣ grar” afsu-yu yella sy-s amaɣer s aɣa ad neẓwa ɣer-s s ubrid n bergan lac ula d igget gaṛa abrid al d-naweḍ legṛaṛa nejba(nḍal) ɣef-s ad nergeb ctayen-nnaṭ sennet neɣ ujar n id gaṛa (leɛmiyyad-talemt-leqṣeṛ leḥmeṛ-lembertex d gṛaṛa iman-s)(لعميد-تالمت-لقصر لحمر-لمبرتخ-لقرار).

Ama wenni i llan idis n tilawt (proche de la vérité) ayen d afsu amezwar.

Ama ana belli gṛaṛa tezdeɣ s midden i d-yusin s at Mlicet d Tɣerdayt ɣir hna hna..wuni lac sy-s d axerwec.

Ama nettaha tella teɛmeṛ si yijiman n yilan ( منذ آلاف السنين) dessat ma aɣ ad yellul acer n uyuc Ɛisa n Marima azul ɣef-s d mama-s.

Inzi f Gṛaṛa

 “ḥed-nni neɣ cṛa-nni ul yettedder an buɛud legṛaṛa”

Neqqar awal-u i ḥed mi yella dima aɣlan ac ma ɣa ad yiẓwa l tmuṛa n ḍḍehret bac ad yexdem si iman-s d at ɣersen ad d-yedwel ɣel uɣlan.

Awal-u d tidet buɛud i ɣer-neɣ dani ajḍiḍ inessan ul t-nergib legṛaṛa ul yiǧǧi ajelf-s deg-s uhu batta niwi-t ad yemmet, afsu-s ul iɛemmer dinni ul nessin hami, ad iɛad w’as-tiǧǧin ullunen n waydar n usalas neɣ amaɣer lac ullunen n ikumar neɣ s Ṛebbi.

Mass Ḥawwac ɛebd Reḥman

(Ṛebbi ad t-yeṛḥem) 

(بتصرف) s urni

بقلم بامون عيسى‎

Ismawen n Tẓilla

grilloir cafe 2HAOUACHE ABDERRAHMANE

Yeǧǧ-aneɣ ujellid ameqran semset n tẓilla yeqqn-aneɣ seg-sent(si-sent) jar yiḍ d wass ayen d : tinniḍes - atewwab - jartẓilla -tagwẓin – tisemsin.

Tinniḍes (العشاء): ayen d ana tenni n yiḍes d tamezwart n yiḍ d tameǧarut n tẓilla n wass deffer-s ya ɣir iḍes s wamenni neqqar-as tanni n yiḍes neɣ tinniḍes.

Atewwab (الفجر): ayen d ana lfajr s taɛrabt ayen d aziyyag n lafjar yucu ɣel tlatinit (latin) “ub” ad itwaɛzam “awb”ayen d atuwweb ad iniɣ nucu ɣel tuggamant(latin) ul qqireɣ nebbi wuni zeddiɣ ad dewleɣ ɣer-s mimi d hami.

Jartẓilla (الظهر) :ayen d jar tizzarnin aḍṛan n tfuyt d tagwẓin (jar tiẓilla).

Tagwẓin (العصر) :yettwana-ya-s amɣer d fayet ukẓet (ukkeẓ) n tẓilla mi nenta (nabda)Asiḍen(leḥsab) s tinniḍes am manci ntiɣ (bdiɣ).

Tisemsin (المغرب) :i tella d tameǧarut n tẓilla n wass yuses-d isem-s amaɣer d nettaha fayet semset tẓilla uhu an manci tɣilan midden amaɣer di-s semmes n wayniz(rakaɛat).

Mass Ḥawwac Abd Reḥman

(Ṛebbi at yeṛḥem)

بقلم بامون عيسى‎

Karim amaziɣ Amyag ameǧu

Amyag ameǧu

  ali / ⴰⵍⵉ (Monter)

ari / ⴰⵔⵉ (écrier) 

kred / ⴽⵔⴻⴷ(couper) 

rẓem / ⵔⵥⴻⵎ (ouvrir)

ṣleḥ / ⵚⵍⴻⵃ (fermer) (nettoyer) 

atef / ⴰⵜⴻⴼ (entrer)

aweḍ / ⴰⵡⴻⴹ (arriver)

bbi / ⴱⴱⵉ (prendre)

bres / ⴱⵔⴻⵙ (chercher)

ččer / ⵞⵞⴻⵔ (lever)

ɛzem / ⵄⵣⴻⵎ (étudier)

ffeɣ / ⴼⴼⴻⵖ (sortir)

fren / ⴼⵔⴻⵏ (choisir)

ili / ⵉⵍⵉ (être)

ini / ⵉⵏⵉ (dire)

l'étymologie de "aẓumi" jeûne

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 ⴰⵥⵓⵎⵉ aẓumi

Juste une idée sur l'étymologie de aẓumi « jeûne, abstinence » qui frôle mon esprit.

Qu'en dites-vous ?

Si l’on cherche l’étymologie du verbe (isolé) « susem » (se taire), on serait conduit à penser dans le premier temps à une forme (primaire) telle que « sem » pour laquelle aucune trace ne puisse être décelée en l’ensemble amazighe. Il parait que ce verbe, qui doit remonter à la nuit des temps, a tellement voyagé et évolué dans le temps que tenter de l’expliquer par « sem » demeure obscure. Tentons de poser des hypothèses dont celle qui rattache le verbe « susem » au verbe primaire supposé « sem » est à écarter.

En explorant les matériaux lexicaux en notre langue, j’ai trouvé que le verbe qui explique mieux « susem » n’est que le verbe primaire « ẓem » (fermer, boucler et, par extension, presser, sucer,…), un verbe attesté partout en Afrique du Nord, y compris chez les arabo-amazighes. En Arabo-amazighe, l’expression : « ẓem fumm-ek » (ferme ta bouche) est couramment réalisée. Par ailleurs, dans une variante amazighe telle celle des At Mẓab et bien dans d’autres variantes bien éloignées les unes des autres, on a le verbe « rẓem » (ouvrir, délier, défaire, démêler,… » que je puis l’analyser comme suit :

« rẓem » = [R] (racine renfermant les notions de : négation, de privation, dépourvu de) + « rẓem m » (fermer).

En outre, la racine [R] donne « war » et « tar » qui sont d’un grand poids dans notre langue. Là si l'on demande à quelqu'un de former à partir de « rẓem » et de la racine [R], l'inverse du sens " boucler, fermer,...", ça devient quoi, la réponse ? je pense logiquement qu'on va tomber sur « rẓem » qui est bien la négation du sens de « ẓem ».

C’est pour cela j’avais dit par le passé que même le nom verbal « aẓumi » que je rattache à la racine [ẒM] ne provient pas, comme le veulent confirmer certains linguistes amazighisants, de l’Arabe, sachant d'ailleurs que nous sommes devant une pratique qui, telle que t(a)ẓallit, remonte à une période antéislamique.

Par ailleurs, on devrait être très prudent quant à l’origine d’autres mots tels que t(a)ẓallit « prière », idammen « sang », azul « salut », iles « langue »,... que certains avancent qu’ils viennent de l’arabe.

Hammou Dabouz

L'habitation

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Au Mzab les habitations dans les ksars gravitent autours de la mosquée. Leurs formes sont différentes et irrégulières. La surface de la plupart des logements n’excède pas les 100m2, leur hauteur extérieure et la répartition de leurs dépendances sont adoptées conformément aux us et coutumes de la société, à la nature de la région et aux normes religieuses, sociales, sanitaires…etc.

L’habitat se compose de deux niveaux et d’une terrasse

La structuration de l’espace d’habitation résulte du même procédé de mise en réseau de cellules simples .La maison est reliée à l’espace public (impasse ou rue), par une entrée en chicane .Le patio est le centre vital de la maison, à partir duquel s’effectue la répartition des espaces et des fonctions. L’ouverture centrale aménagée au plafond permet de faire circuler L’air et assure l’éclairage .Sur cet espace s’ouvre la chambre "tisefri", ou salon des femmes, avec un coin aménagé en cuisine et les salles d’eau .Un escalier permet d’accéder à l’étage qui est structuré d’une façon similaire au rez-de-chaussée et muni de deux portiques orientés plein sud sud/est.

 

OPVM

L’âne d’or

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L’âne d’or" Premier Romancier de l’Histoire humaine"

les Métamorphoses

Apulée de Madaure, un fils de l’Algérie, célèbre dans le monde entier, présent dans des centaines d’ouvrages historiques et d’encyclopédies reste encore bien peu connu dans son pays, voire dans la région de M’daourouch (Souk Ahras) qui l’a vu naître.

Cet érudit berbère qui a vécu à l’époque romaine, plus précisément au 2eme siècle après Jésus-Christ, est considéré par les historiens de la littérature comme le premier romancier au monde.

Apulée est l'un des premiers exemples d'une carrière littéraire entièrement faite en dehors de Rome. C'est un esprit brillant, universel, bien dans la ligne du mouvement de la Seconde Sophistique.

Né vers 125, d'une famille riche de Madaure (en Numidie, dans l'actuelle Algérie), il fit d'abord ses études à Carthage, où il apprit l'éloquence latine, avant d'aller chercher à Athènes un enseignement philosophique supérieur, de voyager beaucoup, puis de retourner en Afrique. Carthage deviendra sa résidence et où il y mourra après 170.

« L’âne d’or ou les Métamorphoses », un récit en 11 tomes écrit par Apulée, est cité en effet comme le premier livre roman d’Afrique et même du monde.

 

l’architecte André Ravéreau

grilloir cafe 2

Né en 1919, l’architecte André Ravéreau cumule aujourd’hui une œuvre construite et écrite qui est un manifeste en faveur d’une architecture cohérente et située. Il s’est beaucoup consacré à l’étude des architectures et cultures méditerranéennes, toujours dans le souci de comparer la pertinence du geste savant à celui du savoir-faire vernaculaire.

Élève d’Auguste Perret à l’école des beaux-arts de Paris entre 1946 et 1950, André Ravéreau reçoit l’enseignement rigoureux d’un « poète, qui parle et pense en construction » . En 1949, alors qu’il est encore étudiant, il se rend dans la vallée du M’zab, en Algérie. L’architecture mozabite, par l’harmonie qu’elle dégage, est décisive dans son appréhension de la construction ; ce voyage lui inspire une véritable  leçon d’architecture. « Comme tout le monde, j’ai reçu la séduction de Ghardaïa avant d’en faire l’analyse. On a l’intuition que les choses possèdent un équilibre que l’on appelle esthétique, et cela avant de savoir comment c’est, un équilibre […]. [C'est] l’analyse qui me l’a appris par la suite, j’ai vu dans le M’Zab à la fois la rigueur que j’aimais chez Perret, dont j’étais l’élève, et les formes exaltantes que l’on trouve chez Le Corbusier […]. » [André Ravéreau, Le M’zab, une leçon d’architecture, Paris, Sindbad, collection « La Bibliothèque arabe » , 1981, p. 25-26]

grilloir cafe 2

En 1965, André Ravéreau est pressenti par le ministère de l’information et de la culture d’Algérie pour devenir architecte en chef des Monuments historiques. Installé à Ghardaïa, il parvient dans le cadre de ses fonctions à sauver une grande partie du patrimoine culturel et architectural du pays. Il obtiendra, entre autres, la classification au Patrimoine Mondial de l’U.N.E.S.C.O. de la ville de Ghardaïa et de la mosquée de Sidi Okba. En 1970, il crée un premier atelier du ministère – l’atelier d’étude et de restauration de la vallée du M’Zab – qui permit à quelques jeunes architectes, qui s’y étaient présentés, de réaliser de nombreux relevés des maisons mozabites.

Insatisfait des moyens limités qu’offrait le ministère, André Ravéreau crée en 1973, à l’aide de Naït Ali, haut fonctionnaire algérien du ministère de l’Intérieur, un second atelier, l’E.R.S.A.U.R.E. (Établissement Régional Saharien d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement) plus communément appelé l’atelier de Ghardaïa ou, a posteriori, l’atelier du désert. Il y voit l’opportunité de proposer un enseignement différent de celui qu’il avait reçu aux beaux-arts, basé sur l’apprentissage d’une culture constructive par la pratique, par le chantier. Bien qu’il ne s’agisse pas de protections, de nombreuses maisons furent ainsi restaurées et quelques constructions neuves réalisées dont les logements économiques de Sidi Abbaz.

grilloir cafe 2

En 1975, par un fâcheux concours de circonstances, André Ravéreau est éconduit de l’atelier et contraint de se retirer en France où il s’installe définitivement. Aidé de son bras droit, sa compagne Manuelle Roche, il rédige et publie son premier livre, Le M’Zab, une leçon d’architecture. Depuis sa résidence ardéchoise, il continue à concevoir une architecture située. C’est ainsi qu’il obtient en 1980 le prix d’architecture Aga Khan pour le centre de santé de Mopti. Puis, en 1983, la médaille d’argent de l’urbanisme lui a été décernée par l’académie d’architecture pour l’ensemble de son œuvre. C’est récemment, en 2012, qu’il a reçu la médaille du mérite de l’Algérie pour sa contribution à la valorisation du patrimoine de ce pays.

grilloir cafe 2

André Ravéreau n’imite pas les formes de l’architecture vernaculaire mais cherche à la comprendre pour mieux inscrire ses réalisations dans l’épaisseur d’une culture. « Je me penche beaucoup sur l’architecture dite « populaire ». J’y trouve des subtilités constructives savoureuses, des inventions, une rigueur qui, à mes yeux, fait défaut à certaines architectures « de représentation ». [...] [L]’architecture dite populaire est aussi savante dans la mesure où elle est le fruit d’un savoir très élaboré. » [André Ravéreau dans Vincent Bertrand du Chazaud, André Ravéreau, Maya Ravéreau, Du local à l’universel, Paris, éditions du Linteau, 2007, p. 105.]

grilloir cafe 2

Par la suite, son travail en tant qu’architecte conseil du C.A.U.E. de Lozère de 1985 à 1993, lui inspire de nombreuses publications aux ambitions renouvelées. Suite aux études approfondies de différents lieux, du M’Zab au Caire en passant par Alger, qui ont abouti pour la plupart à des publications, André Ravéreau entame alors une série de travaux portant sur le détail des éléments d’architecture savantes et vernaculaires, à travers l’ensemble de la méditerranée : la baie, le chapiteau, le portique… Aujourd’hui, à l’âge de 95 ans, il poursuit inlassablement, ces divers travaux, fidèlement illustrés des fonds photographiques de Manuelle Roche, et sans cesse enrichis de nouvelles réflexions. 

grilloir cafe 2

 La villa M.

réalisation – avec collaboration de Philippe Lauwers, et la participation de Paul Pedrotti

localisation  Ghardaïa, vallée du M’Zab (Algérie) – nature  résidence privée – date  1967-1968 – client  particulier

 « La villa M. a été conçue en cohérence avec les traditions de la vie ibadite, principalement conduites par le climat, et la religion. La construction, disposant en tout de 700m2 de plancher, comporte plusieurs niveaux. Au rez-de-chaussée se trouvent le west ed-dar, l’espace central de vie pour les heures les plus chaudes des jours d’été, le aali, salle de prière, un bureau, des entrées séparées pour les hommes et les femmes et, de part et d’autre de la piscine, plusieurs jardins et salles de séjour. Un astucieux système de portes crée des espaces privés nécessaires aux hommes et aux femmes. Les deux étages supérieurs sont organisés autour de patios ouverts et de terrasses flanquées de galeries (traditionnelles ikomar) qui constituent autant d’espaces de vie répondant à l’usage mozabite. Ainsi, le premier étage accueille notamment une salle de prière pour les femmes.

D’un côté, il y a la maison familiale proprement dite. L’autre côté est entièrement occupé par la douira, la maison des invités, dans le respect de la tradition. La cour d’accès est située sur l’espace central, suivie de la piscine. Celle-ci est prévue en élévation de telle manière qu’elle puisse se vider naturellement, selon la pente, pour irriguer le jardin au fond. Par un système de fermeture amovible, la piscine est accessible soit aux invités, soit à la famille. Depuis la douira, il n’y a pas de point de vue sur la piscine alors qu’il en existe du côté familial : les femmes ne doivent pas être vue des étrangers mais ont toute licence de les voir.

Dominant l’une des salles des hommes en double-hauteur, un moucharabieh permet aux femmes d’observer les réunions masculines et même d’y participer oralement, ce qui n’est en rien interdit par les préceptes religieux. À la différence des moucharabieh du projet de la poste, ceux de la villa s’ouvrent sur les espaces privés du jardin ; ceux-ci sont alors suspendus au dessus de la fenêtre, en console, afin de conserver une vue plongeante entièrement libre, tout en protégeant l’intimité de la famille des espaces publics lointains.

Le chantier ayant débuté peu après celui de la poste de Ghardaïa, les matériaux et les systèmes constructifs sont les mêmes. À l’exception des glaces trempées et des matières plastiques, tous les matériaux ont été choisis parmi ceux que le marché local proposait : pierres, parpaings de ciment, poutrelles de béton armé et voûtains de plâtre. »

 

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Logements à Sidi Abbaz

réalisation – avec la participation de Michel Meert (suivi de chantier), et dans le cadre de l’ERSAURE

localisation  Ghardaïa, vallée du M’Zab (Algérie) – nature  logements économiques – date  1976 – client  Ministère de l’intérieur algérien, ERSAURE

 « Le site du projet se trouve à l’est de Ghardaïa, au cœur de la vallée du M’Zab. Les constructions se trouvent au pied d’une colline qui bénéficie d’un panorama sur la ville historique de Bounoura vers le sud et sur la palmeraie vers l’est. Il s’agit d’une vingtaine de logements, en amorce d’un groupement de plusieurs centaines d’autres. La circulation a été cherchée par des rues étroites, dont le réseau est ponctué de placettes plantées de palmiers. L’étroitesse des rues tempère l’échauffement des murs. Dans certains types de logement, une chambre se développe sur rue pour former un passage couvert, une solution bénéfique pour apporter de l’ombre à la circulation des piétons sous la chaleur.

Les logements reproduisent les rapports intérieur/extérieur propres à la coutume mozabite. Au rez-de-chaussée, on trouve la sqiffa, l’entrée en chicane qui permet de laisser la porte ouverte tout en arrêtant les regards indiscrets ; des accès au séjour sont différenciés, et peuvent être séparés par une cloison modulable. À l’étage, on retrouve la terrasse favorable au sommeil en été, bordée d’un auvent, l’ikomar traditionnel, et protégée, côté rue, par un mur d’acrotère. Cette terrasse constitue la couverture de la cuisine, placée à mi-niveau, permettant ainsi de servir indifféremment le rez-de-chaussée ou l’étage, selon la saison ou l’heure : la terrasse les soirs d’été ou le midi en hiver, le rez-de-chaussée dans le cas échéant.

Les matériaux de construction sont les mêmes que pour la poste de Ghardaïa et la villa M. La plupart des unités possèdent trois murs mitoyens et ne disposent que de peu d’ouvertures sur leur façade. La hauteur de construction n’excède pas sept mètres soixante, et la taille des fenêtres est limitée à 1m2. Une protection thermique accrue fut obtenue via la construction d’un double mur extérieur aux niveaux supérieurs, mur-masque, et grâce au percement d’ouvertures dans le toit et dans le plafond, permettant une bonne circulation de l’air. »

 

grilloir cafe 2

Hôtel des postes de Ghardaïa

réalisation – en association avec Michel Rossier et Béatriki Gattou

localisation  Ghardaïa, vallée du M’Zab (Algérie) – nature  réception, bureaux, logement – date  1966-1967 – client  Ministère des PTT

« Cette construction, implantée au sud-est de Ghardaïa, et au sud de l’espace réservé au centre administratif, constitue la première réalisation de détail du plan directeur de la vallée du M’Zab, sur lequel j’avais travaillé précédemment. Avant tout, les volumes de la poste sont définis par leur situation dans le plan d’urbanisme de détail de la place.

Sur la surface réduite de la placette d’accès, la hauteur des bâtiments ne devait pas excéder une cote de sept mètres, soit deux niveaux, plus un mur d’acrotère d’environ 1,40m. C’est à peu près ce que la tradition mozabite exige de ses constructions domestiques. La construction comprend l’appartement du receveur et, en rez-de-chaussée, la salle pour l’accueil du public. Sur la rue passante qui autorisait des hauteurs plus importantes, se trouve le central téléphonique. Le bâtiment présente une série de décrochés, permettant de conserver le point de vue sur le minaret depuis la rue.

Les matériaux ancestraux étaient alors depuis longtemps abandonnés et économiquement impraticables. À défaut d’une recherche sur ce point, j’ai utilisé les matériaux d’emploi courant : la pierre pour l’assise des murs, mais employée en blocs extraits de carrières -contrairement au long ramassage traditionnel-, et l’ « universel » parpaing de ciment. Pour palier à la mauvaise qualité isotherme du ciment -couramment compensée par le climatiseur que l’on commençait à voir fleurir sur les maisons mozabites-, j’ai alors conçu le « mur-masque » : un mur en parpaing doublé d’une cloison légère en extérieur, laissant entre les deux parois un espace de ventilation.

Les différents moucharabieh, réalisés par Abro Deraprahamian à partir d’une esquisse au 1/50è, sont en timchent, un plâtre avec une armature en tiges de palme, qui est traditionnel au pays. L’enduit couvrant l’ensemble de la maçonnerie en parpaing était également issu d’une pratique ancestrale, que peu de gens savaient encore faire : un enduit de chaux et de sable, fouetté avec les régimes de dattes qui, une fois le fruit enlevé, présentent naturellement des tiges pleines d’aspérités. »

 

aladar

L’artisanat du M’Zab

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Ghardaïa est réputée depuis fort longtemps par la diversité de son artisanat, notamment le tissage du tapis (Tapis haute laine, tapis ras, tapis motifs berbères, carpette, coussins, hambels…et), ce tissage traditionnel  connu par son unicité, son authenticité, ses formes… Le travail de la laine fournit plusieurs types de vêtement familiaux ' Kachabia, burnous, gandoura Mozabite, Khomris...autre forme d'artisanat la dinanderie, la poterie. la tannerie…

 

Site du Mzab Photos

l’écriture de Tamazight

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l’écriture de Tamazight en graphie arabe ou l’alphabet gréco-latin ou Tifinagh

Par Hammou DABOUZ

Une écriture n'est pas de caractère divin, loin s'en faut. N’est-il pas encore temps que l’on apprenne à nos enfants, à nos élèves et aux générations présentes le système de transcription le plus développé, le plus étudié et le plus adapté à notre langue, à savoir l’alphabet gréco-latin avec lequel l’on enseigne les variantes de la langue amazighe (y compris Tumẓabt) dans les universités d’Europe, d’Amérique et, même, d’Algérie ?

Ecrire Tamazight en graphie arabe est soutenu seulement par ceux qui, en leur quasi-totalité, n'ont jamais fait preuve d'avoir travaillé Tamazight même un tant soit peu. La question qui se pose, c’est : comment des individus qui n’ont rien fait pour la langue amazighe, voire qui, au fond, sont contre Tamazight, peuvent dicter aux pratiquants et promoteurs de la langue amazighe leur conduite graphique ?? Je fais remarquer là que l'alphabet arabe est d'origine araméenne, variante nabatéenne (ou syriaque) qui remonte au système alphabétique phénicien ayant aussi donné naissance à l'alphabet hébreu.

 

Si l’écriture arabe est née aux alentours du 6ème siècle de l’écriture cursive nabatéenne, les gens ignorent que l'alphabet nord-africain est beaucoup plus ancien. Là je puis résumer en écrivant que le système alphabétique amazighe (dit libyque), c’est-à-dire l’ascendant des Tifinagh qu’emploient les Imuhaq (Touaregs), devait connaitre une très longue phase de balbutiements et de gestation et ce, à travers un art géométrique amazighe. La préhistorienne Malika HACHID en s’appuyant sur des éléments linguistiques, archéologiques et historiques, fait remonter l’apparition du système alphabétique amazighe à la fin du 2ème millénaire Av. J.-C., entre 1500 et 1000 ans av. J.-C., et le vieux stock pré-alphabétique quant à lui le fait remonter aux proto-amazighes (prot-berbères) d’il y a 7000 ans, voire aux Capsiens d’il y a 10000 ans. Et depuis ces lointaines périodes il y en eut très vite diverses formes à travers cette immense Tamazgha (Berbérie) couvrant plus de 5 millions de km². Auparavant des chercheurs ont développé une thèse selon laquelle les Tifinagh seraient issues du Phénicien apparu vers 1300/1200 Av. J.-C., alors que les dernières conclusions ouvrent une nouvelle et sérieuse piste quant à une naissance nord-africaine de l’alphabet amazighe. Au sujet du système alphabétique libyco-amazighe, les chercheurs ne sont pas profondément instruits et n’ont pas pu encore tirer beaucoup de renseignements pour saisir et appréhender le passé le plus lointain de l’alphabet amazighe en allant à ses origines artistiques préhistoriques.

Des spécialistes ont tant réfléchi sur la possibilité de transcrire Tamazight selon les trois graphies en question et de dire quels sont les inconvénients et les avantages de telle ou telle graphie. Ce qui est encore très important, c’est que la graphie gréco-latine cumule la meilleure expérience et une meilleure insertion, une meilleure adaptation et une meilleure acceptation auprès de la quasi-totalité de ceux qui produisent en Tamazight, notamment en Algérie qu'à l'échelle internationale. Outre la graphie gréco-latine, le Maroc est entrain de mener une autre et nouvelle expérience avec les Tifinaɣ-IRCAM.

Il y a un plus qu'un énorme problème qui se pose là-dessus sans que les pratiquants ne s'en rendent compte ! Ecrire l'Amazighe (dans ses variantes) en graphie arabe fait et fera un obstacle à son développement, à son épanouissement et à son rayonnement comme langue autonome et insoumise, comme langue dont les détenteurs aspirent à un devenir meilleur. Les raisons les plus objectives montrent et démontrent que la graphie gréco-latine en tant que système alphabétique de l'Amazighe, est un fait incontournable, voire quasiment accompli. Je cite à titre d'exemple:

1. l'enseignement, le travail et la recherche dans la langue amazighe dans toutes ses variantes (y compris Tumẓabt) se font dans les milieux les plus sérieux en système de transcription gréco-latine (universités d’Europe, d’Amérique, de Belgique, d'Allemagne, d’Algérie,...).

2. Le système de transcription gréco-latine forme de nos jours une écriture conventionnelle et ce, contrairement à la graphie arabe utilisée dans des cercles restreints, comme par des gens du Mẓab.

3. Il n'existe pas une langue de grande transmission qui exploite plus d'un système d'écriture.

4. Ecrire Tamazight en exploitant le système de transcription gréco-latine a connu une très longue période d'amélioration et d'adaptation aux réalités de l'Amazighe, et ce, depuis le 19ème siècle.

C'est pour ces raisons que d'autres que je n'évoque pas ici qu'il est plus que trop tard de penser à l'exploitation de la graphie arabe pour transcrire Tumẓabt. C'est un peu comme 2 produits à consommer dont le plus avantageux, le plus utile, le plus conventionnel et le plus économique des 2 qui est appelé à être plus demandé et plus consommé. Le fait de ne pas considérer cette épineuse question, comme on le fait de nos jours, ne fait que profiter à la complication de la problématique dans le temps et minimiser les chances d'une sortie définitive de l'agonie de notre langue.

Comme tout autre problème auquel on apporte des solutions technique et scientifique, il y a lieu de traiter la question du choix de la graphie la plus pertinente techniquement et d'écarter les tendances subjectives. Pour ce faire, il faut bien savoir distinguer entre ce qui est utile à la langue et ce qui est utile à certaines attitudes envers cette même langue.

L’alphabet arabe forme un système d’écriture consonantique. Dans la pratique écrite courante de la langue arabe, on ne transcrit en graphie arabe que les consonnes. Alors pour quelqu'un qui ne maîtrise pas la grammaire arabe, il ne peut pas se passer des signes diacritiques, chose qui ne peut que défavoriser l'exploit de la graphie arabe par l'Amazighe. Le caractère latin fait partie d’un système d’écriture international qu’on peut qualifier de type consonantique–vocalique auquel appartient aussi l’alphabet Tifinaɣ. Les deux systèmes alphabétiques latin et Tifinaɣ, les voyelles aussi bien que les consonnes sont bien notées. En fait, lorsqu'on transcrit notre langue en caractères latins, on utilise en effet cette même essence basique à laquelle obéit notre système d’écriture Tifinaɣ qui est la graphie historique et originale de Tamazight aussi bien que latin (selon certaines recherches soutenues). Ce qui change, c'est seulement la forme graphique. A cet égard, le système de transcription latin est à considérer comme étant une variante de celui des Tifinaɣ. Par voie de conséquence, la graphie latine répond bien aux particularités et aux exigence scripturales de la langue amazighe, et ce, contrairement à l’alphabet arabe qui relève d’un système d’écriture différent et d'une autre nature. L'aspect conceptuel de l'alphabet arabe est d'une nature telle qu'elle représente bel et bien à l'Amazighe des handicaps (scripturaux et grammaticaux). Cela étant donné, le signe diacritique n’est pas seulement une caractéristique propre à la graphie arabe, mais plutôt à la langue arabe même dont les mots obéissent à une grammaticalisation variable et ce, contrairement à l'Amazighe. Vouloir coûte que coûte l’appliquer à une langue telle que Tumẓabt est un non sens. Cependant, par rapport à l'affinité latine-tifinaɣ, sur le plan de l'écrit, toute phrase peut se lire facilement et correctement, même si l'on ignore la grammaire. autrement dit, la lecture précède bien le sens, alors que par rapport à la langue arabe, l'appréhension de la chose grammaticale est préalable à la lecture-écriture. Sans entrer dans les détails (...), je dirais qu'il s'agit objectivement d'une nature spécifique et propre à l'Arabe où les signes diacritiques changent en fonction de la situation grammaticale des mots des phrases, d'où le recours obligatoire aux signes diacritiques. Les exemples n'en manquent pas.

Déjà un grand problème se pose par rapport à la langue arabe qui utilise un alphabet qui, sans signes diacritiques, complique d’ores et déjà l'écriture de cette langue. L’Arabe n'a pas de voyelles en tant que lettres à part entière que les consonnes, et Tamazight serait condamnée à perdre (dans la graphie arabe) pratiquement tous les mots si les voyelles ne sont pas transcrites au même titre que les consonnes (on va le voir dans l’exemple infra). L’Arabe n’utilise pas aussi systématiquement les signes diacritiques, et c’est tant pis pour tous ceux qui ignorent les règles de cette langue, puisqu’avec cette graphie arabe, il n’est pas possible de prononcer correctement un écrit arabe.

Imaginons par exemple que quelqu’un voudrait transcrire en alphabet arabe l’expression amazighe :

تمرت ن تمرت د تمرت.

Est-ce que c’est tamurt n tmart di tmirt ? Ou timirt n tmart di tmurt ? Ou timirt n tmurt di tmart ? Ça je ne le sais pas ?

Tamart : barbe.

Timirt : durée.

Tamurt : pays.

Ecrire Tumẓabt en usant de la graphie arabe, c’est aussi bloquer le développement, étouffer l'épanouissement et tuer Tumẓabt. C’est mettre cette langue sur une voie problématique, sans issue. Entre la vie et la mort d'une langue, il y a une meilleure voie à emprunter, celle de la science et de l'objectivité. L’emprise idéologique sur l’individu, voire l'embrigadement ne doit pas être une fatalité fatale. Le problème de transcrire Tamazight ne cesse de se poser jusqu’aujourd’hui et ce, en caractères gréco-latins, en néo-tifinagh ou en graphies arabes. En effet, je pense que vouloir imposer la graphie arabe est totalement idéologique aussi bien que subjectif, pour ne pas dire anti-amazighe. En outre, ça n’a aucun rapport avec l'objectivité des données.

A bon entendeur, salut.

NB.: A ne pas confondre entre système de transcription et langue. Par exemple, les frères ABDESSALAM ont publié Tome I d'un ouvrage de grammaire de la langue Tumẓabt (Tome II n'est pas encore mené à terme, selon le co-auteur mass Brahim) en usant de la transcription gréco-latine avec des explications en langue arabe.

N'est-il pas déjà une bonne expérience à suivre et à développer ?

LA GASTRONOMIE

La gastronomie locale présente un éventail riche et varié de plats et condiments traditionnels.

 

 

 

 

La maison mozabite

Icon 08La maison mozabite (1)

lamaison (taddert pl. tiddart) se présente extérieurement sous la forme d’une façade nue défoncée de trois ouvertures :

la porte (taurt, pl. tiuira) surmontée d’une lucarne (ullun pl. illunen) et d’un trou carré, à gauche de la porte, par lequel on peut actionner la fermeture (serrure en bois dur à tirette et chevillettes manœuvrées à l’aide d’une clef spéciale). 

 

 

Icon 08

L’entrée indirecte (imi) comprend un couloir tournant à angle droit sur le patio (ammas) en partie couvert, ne laissant au centre qu’un carré de ciel fermé d’une grille de fer. Ce patio, où, la plupart du temps, se tiennent les femmes, comporte de nombreuses niches murales carrées, un coin cuisine, surmonté d’étagères superposées (maçonnées) pour le rangement des ustensiles de ménage des produits d’usage courant, un autre coin (tahaja) est occupé par le métier à tisser.


Sur ce patio central s’ouvrent, au rez-de-chaussée, plusieurs chambres (tazka, pl. tizkaui) dont l’une, appelée tiziffri ne possède qu’une ouverture béante, elle sert de salle de prière ; les autres pièces sont à usages multiples ; des latrines se trouvent au fond du couloir.

 

Icon 08

Une cave (baju, pl. ibuja), en sous-sol, est en temps normal destinée à la conservation des denrées telles que les dattes, mais elle offre, en été, un abri appréciable contre les fortes chaleurs à ceux dont les occupations ou les ressources ne permettent pas de disposer d’une résidence d’été dans la palmeraie. 

 

 

Icon 08

A l’étage, on trouve une galerie d’arcades sur piliers sur deux côtés, déterminant deux portiques (ikumar). Au centre est le patio supérieur percé d’un trou carré et grillé déjà évoqué. Une chambre ouvre sur le patio, elle est dotée d’un réduit toilette (azru uaman) et bordée de latrines. C’est la chambre d’hôte ; une autre pièce donne sur la galerie ; elle sert souvent de réserve à provisions (h’ujerete).  

Des rondins de bois saillants servent de porte-manteaux.

 

 

Icon 08

La porte d’entrée unique, lourde et massive, s’applique dans un cadre à piédroits supportant un linteau soulagé par un arc de décharge. Elle se compose de planches de palmier assemblées, renforcées d’un bandeau horizontal décoré qui supporte un anneau de fer forgé. Une de ces planches verticales forme gond (ided) par deux appendices saillant en haut et en bas. Côté dos, les planches sont maintenues par trois traverses sculptées de petits triangles ; celle du milieu supporte un anneau métallique (tisel-sel) servant à tirer le battant.

 

Icon 08

La fermeture (duart, pl. tidduarin) est en bois dur ; on ne peut l’actionner que de l’intérieur, elle se compose d’un tirant et de chevillettes de bois descendant dans des encoches du pène. On ne peut déverrouiller qu’à l’aide d’une clef spéciale, également en bois, munie de petits tenons.

Ces maisons enjambent parfois la rue, se projetant en encorbellements supportés par des consoles maçonnées.

 

 

Icon 08La maison mozabite traditionnelle(2)

plan des etages maison mozabite

Schéma publié dans le magazine documentaire Bibliothèque de Travail – 1991 (d’après un schéma d’André Ravereau ?)

Vue de l’extérieur, les maisons sont disposées en gradins et serrées les unes contre les autres. Leur masse est aérée et allégée par des rangées d’arcades. A l’origine, les peintures des murs aux tons pastels (bleu, vert, ocre…) ne sont pas prévues pour embellir mais pour atténuer la réverbération du soleil.

 

Les matériaux de construction

Les matériaux de construction de la maison sont des matériaux naturels :

 

Le toub

Ce sont des briques d’argile, fabriquées très facilement sur le chantier de construction. Séché au soleil, le toub a une excellente qualité iso thermique.

 

Le timchent

C’est une sorte de plâtre obtenu après quelques heures de cuisson de gypse local. Il sert à faire les joints entre les briques et les pierres. Comme la terre, il peut être manié à la main sans truelle. Lui aussi a des qualités iso thermiques.

 

Le palmier

C’est avec son bois que l’on fabrique des portes et des poutres. Le palmier est l’arbre dont toute partie a son utilité à Ghardaia. Ainsi, le régime de dattes sec et débarrassé de ses fruits est employé pour l’application des enduits sur les murs.

Quel que soit le climat extérieur, la température des pièces de la maison varie très peu grâce aux murs de toub et de timchent. Cette qualité des constructions en terre suscite de plus en plus l’intérêt des architectes modernes.

 

Icon 08Visite intérieure d’une maison

plan interieur maison mozabite

Schéma publié dans le magazine documentaire Bibliothèque de Travail – 1991

Poussons discrètement l’épaisse porte de bois qui ferme l’entrée. D’abord, nous ne verrons pas grand chose parce qu’une chicane dissimule les autres pièces aux regards.

Puis, un couloir débouche dans le tizefrit (salle des femmes) également destiné à certains actes religieux.

Les pièces du rez-de-chaussée (chambre, réserve des vivres…) se répartissent autour d’un espace central, appelé « ouastdar », où l’on cuisine et prend les repas.

Une ouverture, chebek, pratiquée dans son plafond, distribue une lumière douce.

Un étroit escalier de pierre nous conduit au premier étage qui est divisé en plusieurs parties:

– au centre, un espace sans plafond appelé « tirrarghet », lieu de séjour agréable au printemps ou à l’automne ;

– ouvrant sur celui-ci par des arcades, une chambre à plafond, ikomar ;

– le salon, laali, disposant d’entrées indépendantes pour que les invités puissent entrer et sortir sans importuner les femmes de la maison.

Au second étage, une terrasse (plafond des pièces du premier) entoure la maison sur trois côtés : elle est bordée de murs de 1,50 m de hauteur, remparts contre les regards indiscrets. Cette large terrasse sert de chambre à ciel ouvert pour toute la famille pendant les chaudes nuits d’été.

En guise de meubles, des niches sont façonnées dans l’épaisseur des murs. Quelques étagères et le coffre de la mariée peint de fleurs naïves apportent une touche de couleurs qui tranche avec les murs blancs. Les fenêtres sont rares et petites, tant dans un souci de préserver l’intimité de la famille que dans un souci de conserver la fraîcheur de l’intérieur pendant la longue et étouffante période estivale.

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(1) encyclopedie berbere 

(2) ghardaia tourisme

La Mosquée

Icon 08

Les mosquées des ksars, les mosquées des oasis et les aires de prière mortuaire. L'intérêt de ces édifices réside dans la simplicité de leur forme contrairement aux autres mosquées dans le monde musulman qui se distinguent du tissu urbain de leur implantation par leur forme imposante et leur décoration excessive.

  Les mosquées du Mzab par contre se confondent dans les ksars de leur implantation sans dénoter de l'ensemble des habitations qui les composent

    Considérée comme l’élément ordonnateur et structurant de la ville, elle siège dans le centre du ksar et imposant par son volume et sa position dominante. Cette position ainsi que l’évidence de son minaret (d’une forme imposante, pyramidale allongée), traduisent l’importance de la mosquée; et son minaret occupe le point le plus haut. Dans les mosquées du Mzab, la simplicité a été scrupuleusement adoptée, à tous les nivaux, intérieurs et extérieurs(1)

 

 

Icon 08

La mosquée du vieux ksar de BOUNOURA(2)

 Fondé au XI Siècle .l'ancienne mosquée de Bounoura localisé au centre du noyau primitif du ksar de Bounoura.

Les dimensions de cette mosquée et de son minaret sont plus réduites que celles des autres villes de la pentapole, car proportionnellement aux nécessités moins importantes du premier établissement, celui-ci actuellement en ruines, était habite essentiellement par des familles qui ont émigré au ksar de Mélika, suite à une guerre intestine, il y a plusieurs siècles.

 Dû à l'effet d'abandon et au vieillissement naturel, la mosquée est tombée en ruines.

Cependant, grâce à la reprise de conscience des citoyens du ksar et à la collaboration d'architectes spécialisés, une grande campagne de Touiza s'est organisée pour sa restauration.

L'utilisation des techniques traditionnelles et des matériaux de construction récupérés sur site, sur la base d'une étude approfondie de sa structure et de son organisation ont permit la réhabilitation de ce monument en restituant son aspect original

De forme irrégulière, la mosquée est composée d'une salle de prière, dont les piliers et les arcs, de formes très simples, portent la couverture en terrasse, et d'une vaste aire de prière qui l'entoure.

 

Icon 08

La grande mosquée de Ghardaia(3)

Lors de la fondation du Ksar de Ghardaïa en 1048, elle  fut le premier bâtiment à avoir été construit sur le point le plus élevé et le plus domine de la colline.

En plus de deux salles de prières, plusieurs autres infrastructures s’articulent autour de la mosquée notamment les « Mahdrates » situées au Nord et qui sont des lieux réservés pour l’apprentissage du livre saint, ainsi que la gestion du système de surveillance et de défense de la cité.

La mosquée possède en outre, deux minarets, le premier, plus ancien, et nettement plus petit de taille, ne dépassant  pas  six mètres de hauteur, et dont il ne reste actuellement que la partie supérieure, la partie inférieure étant dégagée pour permettre un passage, suite aux différents travaux d’extension. Le deuxième minaret, fondé en 16ème siècle a l'époque du cheikh Ammi Saïd, elle a  une forme pyramidale s’élève, quant à lui à 23 mètres partir d’une base d’environ six mètres carrés.

Les déférents espaces composants la grande mosquée, demeurent animés même en dehors des heures de prière.

Cependant et contrairement aux autres mosquées du monde,  la mosquée possède une caractéristique bien spécifique, au M’zab en général est dépourvue de tout élément décoratif ou superflu.

 

La mosquée, cœur de la cité(4)

Dans toutes les villes du M’zab la mosquée est visible de tous les points de la cité mais elle est discrètement protégée par le dédale de ruelles et de maisons qui l’entourent.

La cour

La première partie de la mosquée est une cour à arcades dans laquelle sont suspendus les objets les plus hétéroclites : burnous, sacoche, manteaux, clés… Ce sont des objets trouvés dans la cité qui sont à la disposition de leurs propriétaires.

Le minaret

La mosquée est surmontée d’un minaret représenté par une tour pyramidale d’une vingtaine de mètres environ. Ce minaret est prolongé aux angles par quatre « doigts » pointés vers le ciel.

L’intérieur de la mosquée

La salle de prière est baignée d’une douce lumière et bénéficie d’une agréable fraîcheur. La salle de prière est très sobre, dénuée de toute décoration.

L’intérieur de la mosquée est rythmée par les arcs dont l’ossature est le « squellette » de la palme du palmier dattier, c’est à dire sa tige qui reste prise dans le plâtre. De même que la nature ne fait jamais deux arbres semblables, la voûte de la mosquée se compose d’arcs irréguliers et tous différents.

La décoration

Au dehors comme au dedans, la décoration est pratiquement inexistante : la mosquée n’a pas besoin de « signes extérieurs de richesse ».

ronchamp

Chapelle de Ronchamp située en France. L’architecte Le Corbusier s’est inspiré de la mosquée d’El Atteuf pour créer cette chapelle.

Une leçon d’architecture

Les mosquées du M’zab sont, par leur simplicité même, une « leçon d’architecture » et les plus grands bâtisseurs du XXème siècle comme Le Corbusier sont venus y puiser des sources d’inspiration ou de réflexion.

Icon 08 

Ainsi, Le Corbusier s’est largement inspiré de l’architecture mozabite et de la mosquée Sidi Brahim d’El Atteuf pour édifier la Chapelle de Ronchamp située en France.

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(1) OPVM

(2) OPVM

(3) OPVM 

(4) ghardaia tourisme

La place du marché

Icon 08

Elles sont matérialisées par les places de marché (souk) implantées dans les ksars. Chacune de ces places se distingue par des caractéristiques propres. Dans l'ensemble, elles continuent d'assumer le rôle de structuration de l'activité économique qui était le leur depuis leur création. A leur tour, elles ont  été sujettes à de multiples opérations de restauration(1).

Le souk est une place attenante à l’entrée principale. C’est un espace intermédiaire entre l’intérieur et l’extérieur de la cité pour garder sa vocation d’espace de jonction à l’extrémité de la cité, son emplacement évolue en fonction de l’évolution de ses remparts.

Le souk est le centre d’activité de la ville et le centre public par excellence ; lieu d’attraction, de transaction, de bruit, et de rencontres, il se trouve délibérément rejeté à la périphérie de la ville. Sa position relève d’une part de son emploi dans le sens ou l’approvisionnement en marchandises nécessite un accès facile, d’autre part, d’une représentation sociale de l’espace qui sépare l’intime du public comme le sacré du profane.

Icon 08

La place du marché Tajnint(2)

Elle se situe du côté Nord-est du Ksar. C’est un espace d’échanges conviviaux et de transactions commerciales par le bais de la vente à la criée. Ce marché a une  superficie estimée à 560m² environ, la place du marché est entourée de galeries et d’arcades de différentes tailles et dimensions à l’intérieur desquelles se trouvent des maisons de fraction.

A l’occasion de la célébration du millénaire la place a connu une vaste opération de restauration qui a touché l’ensemble de ses éléments en y apportant les corrections architecturales nécessaires.

    C’est dans cette place où ont eu lieu les festivités commémorant le millénaire de la ville d’El Atteuf et de la vallée du M’Zab en 1996.

 

Icon 08

La place du marché De Tagherdayt(3)

La place du marché de Ghardaïa appelé « Azghar Ougharme »  qui signifie l’extérieur de la cité, se situe à la périphérie sud-ouest du Ksar. Fréquenté jadis par des commerçants caravaniers venus des territoires lointains,  cette place demeure encore à ce jour le marché le plus important et le plus dynamique de toute la région. Cette place du marché a été fondée vers les années 1884.

De forme rectangulaire avec une surface atteignant environ 3.400 m2  cette place est entourée d’une galerie ‘arcades de différentes formes et dimensions, sous laquelle s’ouvrent des boutiques et des petits commerces.

Les ruelles qui débouchent sur la place du marché ont un rôle économique dans leur partie la plus proche du souk. Autrefois, chaque type d’activité marchande se trouvait dans un secteur délimité et on y trouvait la rue des légumes, la rue des épiciers, la rue des tailleurs, celle des brodeurs, etc…, tandis que la place était ouverte  à la vente des produits venus de l’extérieur comme le sel, les épices, le blé, la laine, le bétail, etc… .

La place du marché comptait par le passé une aire de prière « M’çalla » surélevée et face du coté Ouest. Au milieu de la moitié Nord-Ouest de la place se situe la « Houita » qui est une ligne de grosses pierres enfoncées dans le sol et disposées en un demi-cercle d’environ 5m de rayon. Ces pierres constituaient jadis les sièges de chacun des membres de la « Djemaa » (assemblée de notables du Ksar)  qui s’y installaient pour débattre des affaires de la cité.

En octobre 1997 la place du marché - pour la première fois depuis son existence- une vaste opération de réhabilitation et de restauration  redonnant ainsi à cet espace son vrai visage historique (lieu de rencontres d’échanges et de convivialité).

Cette opération a touché l’ensemble des éléments constituant la place du marché commençant par le traitement des façades corrections architecturales, rétablissement des éléments endommagés, consolidation des poutres et des mures, crépissage, pavage. Le but principal de cette opération étant promotion et la réhabilitation du patrimoine architectural local.

 

OPVM

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OPVM

Le barrage Ighzer N-Tissa

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Un élément structurant et marquant les espaces extra-muros dans le Mẓab

« La base authentique de toute étude sérieuse de l’art architectural est à rechercher dans les œuvres les plus modestes que les peuples ont su produire un peu partout et que les architectes ont rarement remarquées. Ces architectures populaires sont accrochées au sol, elles lui appartiennent, elles sont naturelles, elles épousent leur milieu, elles collent à la vie des gens. » Frank Lloyd Wright.

Le barrage (voir photo. infra) d’Ighzer N-Tissa (1) qui, comme partout dans le Sahara, un ouvrage vital, sert à stocker l’eau des pluies et à retenir l’eau des crues pour une meilleure exploitation hydrique. L’un des rôles principaux d’un barrage réside dans l’alimentation des nappes phréatiques qui, dans le Mẓab, traversent de nos jours une période de sécheresses « Tirmiẓin (2) ».

Ad d-yawi Yuc aman n wenẓar yllan ad sseswen Iğedlawen d ulawen.

Notes :

(1) J’avais par le passé interprété le nom géographique IƔzer N-Tissa (Oued N'Tissa, forme officialisée) comme étant un composé qui peut se traduire par « La Vallée d’Irrigations ». Grâce à un savoir-faire ancestral, cette vallée fut en fait détournée artificiellement à un point de son parcours, cela pour pouvoir arroser en aval une grande partie de la palmeraie située à des niveaux supérieurs au parcours naturel des crues de ladite vallée. Donc, on est bien devant un oued qui, après détournement artificiel, a effectivement un rôle important, celui d’irriguer une bonne partie de la palmeraie d’At Izğen (Beni-Isguen).

(2) Tirmiẓin est un nom féminin au pluriel qui peut se traduire par le sens de « grandes sécheresses ; période de sécheresses ».

hammou dabouz

le chat mucc ⵎⵓⵛ

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mucc / amnic / amcic

il n'y a pas de doute que le nom ṃucc (mucc, amcic,...) soit de souche linguistique amazighe. Parmi les variantes amazighes, la tendance de prononcer ṃucc (avec /m/ emphatique) est attestée dans le Mẓab. L'emphase ici n'obéit pas au cas de aḷem ( < alɣem), c'est le phonème /m/ et non pas /cc/ qui, dans le nom ṃucc, est emphatisé. Le tendance de Tumẓabt de prononcer /ṃ/ est remarquable. Il me paraît qu'ici l'emphase de /m/ est causée la voyelle /u/ qui le suit. Cette emphase est de la même formation que pour le cas de aṃṃu(ni), sachant qu'à l'origine aṃṃu(ni) découle de la composition: am " comme " + wuni " celui-ci, pronom démonstratif ".

En bref, mucc/ṃucc, tels que d'autres noms d'animaux (aɣyul, amellal, tamilla, etc.), est une dénomination associée à la couleur " grise " (de la robe d'animal), sachant que des formes verbales et adjectivales telles que sṃucci " rendre gris et "ṃucci " gris " sont attestées en l'ensemble amazighe. Je puis aisément émettre la thèse que primitivement la dénomination mucc/ṃucc se soit appliquée dans la langue amazighe après que le chat gris, qualifié par sa couleur (le gris), s'y soit répandu.

Depuis la haute antiquité si ce n’est pas la préhistoire (j’aurais besoin d’un appui archéologique se rapportant aux gravures rupestres…), le chat est indissociable du paysage social nord-africain. Les anciennes sociétés amazighes avaient-elles pris connaissance et domestiqué plusieurs races de chats parmi ces animaux ? Existe-t-il un type de chats qui puisse être qualifié d’autochtone ? Y a-t-il depuis les temps fort anciens des types allogènes ayant concurrencé un chat nord-africain pour qu’ils puissent être mêlés au cours des siècles ? Est-ce que nous pouvons trouver une piste qui puisse renforcer une étymologie de (a)mucc propre à l’Amazighe ? Tant de questions que l’on peut se poser. Cela nécessite des moyens et une étude approfondie.

Ce que je constate dans un premier temps, c’est que les données lexicales nord-africaines actuelles pourraient constituer une sérieuse trace de l’existence ancienne d’au moins 2 variétés de chats, l’une s’appelle (a)mucc/amnic/amcic (selon les variantes amazighes) et l’autre gaṭṭus. La première dénomination si elle est la plus répartie dans la langue amazighe (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Parlers de l’extrême sud de Tamazgha), la 2ème forme (gaṭṭus) est bien restreinte (Tunisie, Libye,… ?). Il existe même dans le dialectal nord-africain le nom mucc xelwi qui veut dire le chat sauvage. Il provient sans aucun doute de la langue amazighe.

J’attire votre aimable attention que la forme gaṭṭus (takeṭṭust, à Ghdamès) est très proche du Grec gátos, du bas latin cattus « chat (domestique) », du Proto-slave kat’, de l’Anglais cat, du gaulois cattos, du Géorgien kata, du Maltais qattus (dont le félinin est qattus) que de l’Arabe qiṭṭ (قط ).

Avant de trancher sur la question de la souche linguistique des variantes (a)mucc/amnic/amcic et gaṭṭus, il faudrait analyser les données aussi bien amazighes qu’extra-amazighes. Là il y a du pain sur la planche. Faute de moyens, je ne pourrais pas aller dans les détails.

Avant de trancher sur la question de savoir si gaṭṭus est amazighe tandis que (a)mucc/amnic/amcic est d’origine latine, il faudrait analyser les données aussi bien amazighes qu’extra-amazighes. Là il y a du pain sur la planche. Faute de temps, je ne vais entrer dans les détails. Quant à la forme (a)mucc, il est bien légitime que raisonnable de penser aux 3 hypothèses suivantes :

1- (a)mucc appartient à un fond linguistique méditerranéen.

2- (a)mucc fut passé de Tamazight vers d’autres langues.

3- (a)mucc est un emprunt à une autre, voire d’autres langues notamment indo-européennes.

Pour trancher sur l’une des 3 hypothèses, nous avons besoin aussi en la matière de nous appuyer sur des études étymologiques.

En effet, le chat a depuis d’anciens temps (préhistoriques) fait partie de la faune de Tamazgha. Sa domestication doit en particulier être très reculée dans le temps et ses aires de distribution restent à établir. L’art rupestre nous renseigne par ailleurs sur l’existence de cet animal ayant vécu au néolithique (voir site Awis, Tadrart,... » : gravure rupestre mettant en scène un chat d’espèce plausiblement domestique).

Tanemmirt.

Hammou Dabouz

 

Le Ksar

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L’urbanisme du Mzab présente plusieurs caractéristiques, en dépit de l’austérité imposée par la rigueur due à l’idéal social de rationalité et de fonctionnalité qui est dicté par la dureté du milieu .L’image en perspective que la ville du Mzab (le Ksar), offre au regard, est celle d’une masse bâtie dressée sur un piton rocailleux qui impose son ordre serré de maisons agglomérées harmonieusement et étagées en terrasses au point le plus haut, le minaret dressé vers le ciel annonce la ville et la protège, il en est le garant et le système nerveux. Par son ordre et son aspect compact, la ville traduit la cohérence et la cohésion de son corps social.

Les villes créations d’hommes ayant déjà une longue expérience urbaine, se sont dés le début organisées, et la structure urbaine indique ses priorités : les mosquées, les enceintes, les rues de chacune des villes sont à la fois semblables aux autres dans leur texture ; leurs éléments, leur couleur, et particulièrement par leur appréhension du site .Ghardaïa occupe sur toutes ses faces un piton au milieu de l’oued. Melika constitue l’embout d’une crête au bord du plateau rocheux, Béni-Isguène occupe un site convexe, El-Atteuf est construite sur un site raviné, et Bounoura établie à l’origine sur le sommet d’un plateau en bordure de l’oued, et descendue sur la partie ouest dont elle n’occupe plus que la partie basse.

    Chaque ville dessine un tracé concentrique autour de la mosquée et est entourée soit d’un rempart de type moyenâgeux ; soit d’une ceinture de maisons mitoyennes, faisant elles-mêmes office de rempart(1).

 

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Ksar de At Bounour(2)

Le Ksar de Bounoura a été fondé durant le XIème siècle sur le sommet de la colline au pied de laquelle se croisent l’Oued M’Zab avec l’un de ses affluant « Oued Azouil ».

La lecture de l’organisation urbaine reflète l’existence de deux Ksours sur ce même site. Le premier noyau aujourd’hui en ruine mais dont la mosquée et les fortifications ont été restaurée, occupait la partie la plus élevée  ou l’on peut encore distinguer l’étroitesse des ruelles et les dimensions des maisons qui sont plus petites que celles de l’extension réalisée au XIIIème siècle et actuellement habitées.

La particularité de ce deuxième Ksar réside dans l’utilisation de la limite de l’assiette rocheuse avec l’Oued comme assise des maisons remparts formant ainsi un véritable front défensif du côté ouest, d’une hauteur atteignant environ 20 mètres. Du côté opposé, à mi-hauteur de la bute, les fortifications du premier noyau constituent la limite Est de l’actuel Ksar.

Comme pour chaque Ksar de la pentapole du M’zab, Bounoura est entourée de vaste cimetières qui s’étendent sur des surfaces importantes et cernent pratiquement la ville. Ces véritables cités des morts occupent une place très importante dans la mémoire collective et par respect restent les seules espaces non constructibles. Ce fait permet d’éviter l’étouffement des Ksar en leur garantissant un périmètre libre de toute édification.

 

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Ksar de Tajnint(3)

    El Atteuf, la mère des Ksour, a été fondé en 1012 en aval de la vallée du M’zab par le Cheikh Khalifa Ben Abghour. Ce Ksar constitue le point de départ et l’enclenchement d’un processus d’urbanisation de la vallée M’zab. Parmi les particularités de ce Ksar, l’existence de deux mosquées dans son enceinte même. Chacune de ces deux mosquées possède son propre minaret de forme pyramidale.

     El Atteuf a célébré son millénaire en décembre 1996 sous le mot d’ordre: « Gaieté, Espoir et Amour de l’Algérie ». Ce fut un véritable déclic, permettant une véritable « Intifada » dans le domaine urbanistique et architectural. De ce fait le Ksar s’est vu bénéficier d’une attention particulière visant à sauvegarder et à promouvoir le patrimoine architectural et urbanistique local par le bais de la réhabilitation des techniques anciennes de construction.

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Ksar de Tagherdayt (4)

Fondé en 1048, Ghardaïa « Taghardaït » appelée aussi la perle des oasis et la capitale de la vallée du M’zab, est situé en amont de la vallée du M’zab, et s’organise autour d’une colline.

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Ksar de At Mlichet (5)

Melika, fondée au début du XIème siècle, se situe à équidistance entre Ghardaïa et Béni Isguène, sur le flanc est du lit de Oued M’Zab. Elle demeure le symbole de la confraternité, de la cohabitation et du bon voisinage entre les populations d’origines différentes....

 

Les villes anciennes (ksour)

Les villes du M’zab, même si elles possèdent chacune une particularité, présentent toutes un plan pyramidal et concentrique qui s’organise autour de la mosquée et de son minaret.

Un mur d’enceinte délimite la partie basse où se situe la place du marché qui, contrairement à la tradition musulmane, n’est pas au centre de la ville.

Les rues de la partie basse sont suffisamment larges pour permettre aux chameaux bâtés de parvenir jusqu’à la place du marché.

En montant vers le haut de la ville, les ruelles et impasses deviennent plus étroites et sinueuses, se transformant parfois en escaliers. Certaines d’entre elles sont des impasses desservant plusieurs foyers.

A l’extérieur, le crépissage est grossier : chaque zone d’ombre créée par le relief garantit un peu plus de fraîcheur à l’intérieur.

Puits dans le ksar de GhardaiaLes puits

Bien qu’un système moderne d’alimentation en eau ait été mis en place, on tombe encore sur d’anciens puits, surplombés d’un palmier. Ce palmier, puisant le précieux liquide, fournissait des dattes dont la vente permettait à la communauté d’entretenir l’ouvrage.

Porte en bois dans la vieille ville de GhardaiaL’utilisation du palmier

D’une grande simplicité et jamais démesurée, l’architecture traditionnelle mozabite est dimensionnée par la taille des palmiers dattiers et des bras de l’homme.

En effet, tout est accessible à la main de l’homme, les arches ne dépassent pas la courbe d’une palme de dattier et les plafonds ne peuvent être plus large que la longueur d’un tronc (environ 4 mètres) car c’est le tronc qui sert de poutre.

Les maisons

Conçue pour préserver les résidents des regards étrangers, les maisons – espace traditionnellement réservé à la femme – sont précédées d’une entrée en chicane. Centrées sur elles-mêmes, elles sont ouvertes sur le ciel par un patio.

Le tissage étant l’activité féminine principale, on y trouve encore souvent un métier à tisser.

À l’extérieur, on ne verra jamais deux portes face à face, « afin de ne pas gêner le voisinage », expliquent les habitants.

Les murs extérieurs ont des lignes sobres et pures. Les rues sont étroites, pour conserver la fraîcheur, et en lacets, pour casser le champ de vision et couper la force des tempêtes de sable.

« Pour vivre heureux, vivons cachés » semble être la devise des Mozabites.

 

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06 ghardaia tourisme

Le M’Zab

Icon 08Le M’Zab

Le M’Zab, une région d’Algérie à 600 km au sud d’Alger. Cette région c’est un plateau rocheux dont l’altitude varie entre 300 et 800 mètres. nommé al-Shabka (filet), à cause de l’enchevêtrement de ses vallées. Le lit des oueds, qui coulent que très rarement, est constitué de sables alluviaux et éoliens. C’est dans le creux de l’oued M’Zab, sur des pitons rocheux, que s’est érigée la pentapole ou les cinq cités :

al-Atteuf (Tadjnint en berbère), Mélika (At-Mlishet), Bounoura (At-Bunur), Beni-Isguen (At-Isdjen), Ghardaïa (Taghardayt), et. Chacune de ces cinq cités est entourée par des collines ravinées par l’érosion pluviale.Deux autres cités, Berriane et Guerrara font partie aussi de la région, mais qui se situent en dehors de la vallée ; la première à 45 km au nord, la seconde à 110 km au nord-est.  

Le nom Mẓab en Afrique du nord

Icon 08 Tlemcen Biskra Annaba Maroc

Nous sommes devant une situation onomastique complexe. J’en suis conscient. La toponymie en particulier et l’onomastique amazighe en général est à considérer comme l’une des rares sources qui permettent d’explorer le passé nord-africain, bien qu’au prix d’immenses difficultés, dues aux influences exogènes qu'aux altérations dues au temps.

Au sujet de la suite des consonnes /zb/, je dirais rapidement que le nom Mẓab est en Afrique du nord d’une application toponymique largement attestée. Par exemple dans la Wilaya de Tlemcen le nom de lieu « forêt Mzab » obéit aussi à la suite des trois consonnes /mẓb/. Les anciens textes avaient porté sur des informations se rapportant à la langue amazighe sont d’un intérêt. Leur exploration est d’une grande importance dans le sens de permettre de clarifier et de dégager de nombreux renseignements linguistiques, lexicaux, phonétiques...

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L’une des régions nord-africaines ayant diffusé le nom « Zab » est celle de Biskra, capitale des monts Zab (pluriel Ziban). Bechalgia de nos jours fut jadis une antique ville connue sous l’autre forme de Zabi que les sources médiévales la citent sous formes de Azba, Adna et Arba. S’agit-il d’erreurs commises par des copistes, sachant la représentation graphique de la lettre arabe /D/ est très proche de celle de /R/ : (/ز/ ≠ /ر/ ≠ /د/), d’autant plus que l’omission du signe diacritique de la lettre arabe /Z/ transforme cette dernière en /R/... Pas loin de la Wilaya Biskra, en allant vers le Nord-Est, il existe un oued qui porte ne nom de Iɣzer n Ẓab. La forme dérivée de Ẓab parait plus répandue. Elle s’applique aussi bien sur la toponymie que l’anthroponymie : Mẓab (Sahara septentrional d’Algérie), Mẓab (Région de Casablanca/Maroc), Tazbent (un village dans la Wilaya de Annaba),... et la forêt Mẓab (Dans la Wilaya de Tlemcen). Ces noms ont à mon sens de fortes chances d'être apparentés les uns aux autres. Je fais remarquer succinctement que la forme primaire azabu attestée dans la variante Tamahaq, est à rapprocher au sens de « fait de camper, de descendre… ».

Dans l’état actuel de mes recherches, ces formes bien que d’autres non citées sont à relier à une racine bilitère [ZB] renvoyant à la notion fondamentale de « camper, installer un campement… » dont sont issus divers dérivés...

Tanemmirt.

Hammou Dabouz

Le Patrimoine Immatériel

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La convention de l’UNESCO 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel définit ce "patrimoine culturel immatériel" par l’ensemble des pratiques, représentations et expressions, des connaissances et savoir-faire que les communautés et les groupes et, dans certains cas, les individus, reconnaissent comme partie intégrante de leur patrimoine culturel. Ledit patrimoine, appelé parfois "patrimoine culturel vivant", concerne les domaines suivants :

les traditions et expressions orales, y compris la langue en tant que véhicule pour le patrimoine culturel immatériel, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, les savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel.

Transmis de génération en génération, le patrimoine culturel immatériel, est recréé de manière permanente par les communautés et les groupes en fonction du milieu dans lequel ils vivent, des rapports qu'ils entretiennent avec la nature et de leur histoire. Le patrimoine culturel immatériel procure aux populations et aux communautés un sentiment d'identité et de continuité ; la sauvegarde de ce patrimoine promeut, nourrit et favorise le développement de la diversité culturelle et de la créativité.

opvm

Les cimetières

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Ils sont localisés à l’extérieur de la cité. Et ils sont nombreux, ils se trouvent  généralement hors des villes du M'zab mais organisés par elles et en fonction d'elles. Le cimetière est un espace intégré constituant une réelle ville des morts. Sa superficie est importante et contient des aires de prière mortuaire, reliés de bâtisses ouvertes à l’air libre, servant de lieu d’adoration de lecture du Coran en particulier en période d’hiver, durant laquelle une rotation pour l’accomplissement de ces rituels et la desserte des offrandes sont institués sur ces aires chaque vendredi.

Chaque quartier du cimetière porte le nom d’une célébrité religieuse ou sociale en générale qui y est enterrée. Le lieu d’enterrement y est déterminé par appartenance familiale, en fonction d’un usage rigoureusement suivie.

 

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Mausolé Chikh sidi brahim

Se localise en contrebas sur le versant sud du ksar. Fondée au 15ème siècle .Ce monument est une Mosquée funéraire et de fraction contiguë au tombeau du cheikh sidi brahim.

    Cette mosquée comprend une salle à demi souterraine. Elle est surmontée d’une petite pièce en demi niveau par  rapport au sol et au plafond de l’ensemble .La grande salle au niveau du sol extérieur est ouverte par des arcades  Sur un coté, et par un large claustra au dessus du tombeau du cheikh sidi brahim. Tout un mur est percé de niches et d’ouvertures en demi-lunes. Des piliers à l’implantation irrégulière portent arcs et liteaux qui supportent la poutraison en tronc de palmier.

    Une terrasse recouvre l’ensemble accessible par un escalier extérieur et ceinturé par un mur d’acrotère qui dessine le périmètre de la mosquée .une aire de prière prolonge la grande salle.

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Mausolé Chikh Baissa-Oualouani (3)

La mosquée est entourée de deux cotés (sud-est et sud-ouest) d'une large aire de prière maçonnée (M'çalla ).

La salle de prière a une forme rectangulaire avec une langueur de 15.50 m et une largeur de 9.00 m, elle est devisée en deux parties, la première comporte des piliers de sections carrée ou rectangulaire portent des arcs qui soutiennent des coupoles, la deuxième partie est postérieure vu sa construction.

Sur la terrasse de l'édifice, apparaissent les séries de coupoles irrégulières et plus ou moins aplaties dont certaines sont à peine esquissées .on avant il y a le Mihreb nettement formalisé, les coupoles ont une hauteur qui dégrade vers le mihreb .des pinacles marquent certains angles de l'édifice.

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Mausolé Chikh Baba-Ouljemma (4)

LOCALISATION : Mosquée de cimetière et de fraction, située au nord du ksar de Ghardaïa, sur une colline dominant le cimetière.

Baba-Oualdjemma c'est l'un des membres fondateurs du ksar de Ghardaïa. la mosquée qui porte son nom est datée du XIV° siècle.

DESCRIPTION : L'accès à la mosquée ce fait à partir d'un long escalier, la mosquée est de forme irrégulière, elle est entourée de tombeaux, se forme d'une seul pièce dont les piliers de sections carrées et rectangulaires portent des arcs qui soutiennent une série de coupoles formant le plancher.

 

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Tombeau et Mausolée Chikh Aissa (5)

Les tombeaux du Cheikh Abou Mahdi Aïssa ben Smaïl, et de ses disciples se situent au Nord du Ksar de Melika, à l’intérieur d’un grand cimetière assimilé à une véritable ville des morts.

Cheikh Sidi Aïssa, venu de la région des hauts plateaux de Ouled Naïl, vers 1500 Il eut de nombreux disciples dans la vallée du M’Zab et d’autres venus de Djerba en Tunisie et de Djabel Naffoussa en Lybie. Il laissa de nombreux écrits dans différents domaines comme le fiqh, la littérature, et autres sciences.

Mélika sa ville d’adoption, lui a gardé fidélité en lui consacrant le privilège  de rehausser ses pierres tombales et celles de ses disciples par leur matérialisation en petites œuvres réalisés en Timchemt (plâtre local). Ces œuvres assimilés à des sculptures surréalistes, offre avec leurs pinacles de différentes hauteurs une image plastique inédite et sans pareil.

 En avant de ces tombeaux s’étale une aire de prière où se rassemblent les habitants de Melika lors des funérailles et de la « Ziyara » ou visite. Celle ci est annuellement organisée au printemps par les « Azzaba »  (conseil des sages), et consiste essentiellement à divulguer l’histoire locale et assurer la perpétuité des connaissances de la mémoire collective.

 la mosquée Sidi Aïssa, située en bordure de cimetière et près de l’enceinte du Ksar, faisait partie intégrante de l’ensemble du paysage architectural de ces lieux, mais malheureusement, elle fût détruite dans les années soixante.

 

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Les Fêtes

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MARIAGE COLLECTIF OU GROUPE :

La région de Ghardaïa est célèbre pour l’organisation de mariage collectif en signe de solidarité avec les couples démunis.

FETE ‘’YENNER ‘’:

Janvier nouvel an Amazigh : célébré chaque année par la préparation d’un met sucré dénommée ‘’ arfis’’.

FOURAR  Février :

A l’orée de la saison du printemps, les habitants de la région effectuent des visites des mausolées funéraires et les saints de la région ou des cercles de Dikr  et des donations sont effectuées a l’occasion.

LA FETE DU TAPIS :

 Annuellement en mois de Mars, la région de Ghardaïa célèbre par l’organisation d’un défilé de chars ornés de tapis des différentes régions d’une foire de produits de l’artisanat des jeux et chants folkloriques.

MOIS DU PATRIMOINE :

A travers l’ensemble des localités de la région et du Maghreb Plusieurs activités scientifique et culturels sur le patrimoine sont organisées entre le 18 avril ‘’journée mondiale du patrimoine ‘’ et le 18 mai ‘’journée mondiale des Musée’’ décidé a la suite de la conférence de Casablanca en 1995.

LA NAISSANCE DU PROPHETE ‘’ MOHAMED ‘’ QLSSL :

Cette fête très prisée dans la région est célébrée en présence des habitants de la région  par .des chants religieux  des visites familiales. A Ben Izgen, une tradition veut que les enfants allument des flambeaux a base d’huile. par ailleurs, une quantité d’huile est offert traditionnellement a la mosquée.

FETE "AAMAR":

En mois de juin début des chaleurs, les habitants du ksar effectuent le déplacement vers les résidences d’été se trouvant dans leurs palmeraies et jardins. A l’occasion de cette transhumance, les enfants sont vêtus d’habits traditionnels , des campagnes de nettoiement des palmeraies sont effectues sous l’autorité des ‘’ Oumanas El sil ‘’ assemblée de notables chargée de la gestion de leau et du réseau traditionnel de distribution

LA COLLECTE DES DATTES :

    Cette fête est célébrée a travers l’ensemble des  palmeraies et jardins de la région  ou il existe plus de 150 variétés de dattes  dont: Bent akbala, Tamdjouhart, Deglet nour  une foire de la datte est également organisé

FETE DE ACHOURA :

Une fête religieuse célébrée au mois de Mouharem de chaque année lunaire ou un met dénomme ‘’Ibaoun ‘’ est préparé a l’occasion .des chants de Abianou ‘’ abina  nouh sont chanté par les enfants .visites familiales sont également effectuées..

FETE " ALLAY": LE RETOUR DES RESIDENCES D’ETE VERS LES KSAR:

 En commencement de  la période hivernale a partir le début du mois de Novembre, les habitants résidés dans la palmeraies font le retour vers le ksar, un met dénommé ‘’Iouzan cheikh Hamou El Hadj" est préparé a base de graine de blé et les filles se vêtissent d’habits traditionnel.

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Les matériaux de constructions

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L'impérieuse nécessité d’adaptation au site et à la rigueur du climat, que distingue des écarts de chaleur considérables, a imposé à la population de la Chebka du Mzab de recourir à l’optimalisation de l’usage du matériaux locaux disponibles. Ils répondront ainsi aux impératifs de la solidité et de l’isolation sans négliger l’esthétique qui constituera une donne immanente dans toute réalisation.

1)  La pierre:    

Blanche, extraite de la couche de calcaire constituant la roche superficielle. Elle s’y présente sous différentes dimensions. Adaptée aux conditions de transport vers le lieu de travail, sa taille définitive sera l’œuvre du constructeur qui lui apportera les ajustements appropriés à la nature du bâti. Une fois élevé, le mur sera couvert d’une couche de mortier de chaux qui harmonisera sa forme.

2)- La chaux :

Disponible dans la région à profusion. Son extraction s’opère de la couche superficielle des collines. Il est disposé dans des fours d’une hauteur de près de deux mètres.  Son brûlage s’opère de la même manière que le timchemt, mais consomme de 05 à 06 fois la quantité nécessaire au plâtre. Ce qui rend la tache plus coûteuse.

3)-  Le Timchemt

Plâtre local, de couleur blanc-cendré extrait d’une couche superficielle ou de gisements à une profondeur maximale d’un mètre. Ce plâtre est brûlé dans un four disposant d’une ouverture en-bas. Cette dernière est fournie en bois et en divers déchets. Le gibs est entassé sur le dôme du four sur une profondeur de près d’un mètre et demi pour être brûlé pendant vingt quatre heures. Lorsque la quantité de bois est consommée, la pierre devient tendre ; le plâtre doit être séparé des déchets de cendre pour être prêt à la consommation.

4)- Le Toub, (l'adobe)

Des briques fabriquées en terre argileuse. Après l’avoir imbibé d’eau, cette dernière est malaxée pour être ensuite versée dans des moules. Les briques fabriquées sont laissées pour sécher au soleil. Parfois une quantité de foin est mélangée au gâchis pour lui donner plus de résistance.

 

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Les Mozabites refuse de remettre oued mzab à l'émir abdelkader

Les Mozabites refuse de remettre oued mzab à l'émir abdelkader

Icon 07« Nous ne sortirons pas du chemin qu’ont suivi nos ancêtres ; nos voyageurs, nos commerçants te paieront dans les pays qu’ils traverseront, les droits ou tributs qu’ils payaient aux Turcs, mais nous ne te livrerons jamais nos villes, et le jour où tu viendras avec tes canons et tes bataillons, nous abattrons les remparts de nos villes, nous te le jurons, pour que rien ne sépare les poitrines de nos jeunes gens des poitrines de tes soldats ; tu nous menaces de nous priver des grains du Tell, mais nous avons pour vingt ans de provisions de poudre et de dattes, et nous récoltons ce qu’il nous faut à peu près de blé pour vivre. Tu nous menaces de faire mettre à mort tous les Beni Mzab qui habitent tes villes ; tue-les si tu veux, que nous importe ! Ceux qui ont quitté notre pays ne sont plus de nous ; fais plus, écorche-les ; et si tu manques de sel pour conserver leurs peaux, nous t’en enverrons en quantité. (Tout ce que tu as dans les mains, apporte-le)»(1)

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(1) LE SAHARA ALGERIEN, ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES, STATISTIQUES ET HISTORIQUES sur LA RÉGION AU SUD DES ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS EN ALGÉRIE, Pages : 69 - 70

ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES, STATISTIQUES ET HISTORIQUES sur LA RÉGION AU SUD DES ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS EN ALGÉRIE, Ouvrage rédigé par les documents recueillis par les soins de M. LE LIEUTENANT-COLONEL DAUMAS, Directeur central des affaires arabes à Alger et publié avec l’autorisation de LE MARÉCHAL, DUC DE DALMATIE , Président du conseil, ministre de la guerre, PARIS LANGLOIS ET LECLERCQ Rue de la harpe, 81 FORTIN, MASSON ET Cie Place de l’école de médecine ALGER, DUBOS FRÈRES, RUE BAB-AZOUN,

Les palmeraies

Icon 08Les palmeraies(1)

Les palmeraies sont situées à proximité des villes, elles comportent de nombreux ouvrages hydrauliques, barrages d’absorption, galerie souterraine; puits, ruisseaux artificiels ou rigoles (seguia). Ces oasis tendent à devenir de véritables cités d’été .On y construit de plus en plus de maisons pour profiter, à la saison chaude, de la relative fraîcheur que dispense l’ombre des palmiers et de l’eau.

La palmeraie du Mzab est donc plus qu’un jardin d’agrément, elle est le fruit d’un travail difficile, anciennement, les Mozabites ne possédaient aucune habitation fixe dans l’oasis .On n’y rencontrait que quelques tours de guet ou des veilleurs, armés, montaient la garde pour prévenir la population en cas de danger et la faire refluer vers les ksours .Puis, on en vint à construire de simples zraib (huttes en terre) recouvertes de branchage, puis on fit des maisons de torchis et ( donc vers 1880),  les Mozabites ,on y construit des habitations  semblables à celles  de la ville.

Divisées en parcelles de jardins, elles se situent à proximité de chaque ksar, mais sur certains ksars, elles s’étalent longitudinalement pour occuper des distances importantes. Les oasis représentent un ordre architectural et urbanistique intégré. Les passages y sont  étroits, car étant limités par les murs des jardins, construits en terre battue, ils constituent des rigoles servant à desserte des eaux des oueds qui, périodiquement, s’écoulent au Mzab. A la base de ces murs, sont percés des ouvertures normalisées et rigoureusement gérées par un collectif d’amines chargées de la supervision de l’irrigation de la palmeraie.

 

Icon 08La palmeraie, un havre de paix d’une grande fragilité(2)

Les palmeraies sont des lieux très agréables à vivre pendant les mois les plus chauds. La palmeraie offre un paysage aux apparences si naturelles qu’on oublierait qu’elle a été entièrement créée par les hommes. Ces jardins sont la récompense de siècles d’efforts incessants pour domestiquer le désert.

Un ami mozabite vous invitera sûrement à vous reposer quelques instants dans son jardin, au milieu des plantes d’agrément, jasmins, lauriers et rosiers qui mêlent leurs parfums à ceux des orangers ou des amandiers.

Ville d’été

De nombreuses habitations ont été construites dans la palmeraie. L’ensemble constitue la ville d’été qui se retrouve noyée dans une végétation luxuriante. Dans les rues, on marche entre les hauts murs de pierre et de toub ; sur le sol, tapissé de sable, les pas sont silencieux. Ici, d’ailleurs, tout respire le calme et la sérénité.

Les cultures dans la palmeraie

A l’ombre des palmiers dattiers, les Mozabites pratiquent la culture.

De nombreux arbres fruitiers (orangers, citronniers, grenadiers, figuiers…) sont protégés de l’ardeur du soleil par les palmes des palmiers. A leur tour, les arbres fruitiers abritent sous leur feuillage des cultures de céréales et de légumes.

L’irrigation

Les jardins de la palmeraie sont traditionnellement irrigués par des seguias (petits canaux) et des rigoles. La plupart possèdent aussi des bassins qui constituent des réservoirs d’eau afin de subvenir aux besoins d’arrosage et d’irrigation des cultures. Sous le climat saharien, chaque arbre nécessite plusieurs dizaines de litres d’eau par jour.

Le palmier

Le palmier est au M’zab l’arbre par excellence et fait partie du patrimoine et des richesses locales.

Il se prête aux usages les plus divers.

Son tronc fournit :

des poutres pour les toits

des planches pour les portes

des mesures pour les commerces

des mortiers pour écraser le grain

des récipients de toutes sortes

Ses branches (ou djerid) font :

des clôtures

des toitures

des torches

on les utilise pour battre le linge et pour râcler la laine

Les épines servent d’épingles, d’aiguilles, d’alènes et de poinçons.

Avec les feuilles, ou lif, on tresse des nattes des couchettes, des cordes, des entraves, des sacs et des paniers.

La datte

La datte est la panacée. La population s’en nourrit et l’emploie comme onguent pour les plaies et les gerçures, tandis que le noyau concassé est donné aux chèvres, ânes ou chameaux.

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(1) OPVM

(2) ghardaia tourism 

 

Les ruelles

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A l’intérieur des villes, la circulation s’effectue à travers des ruelles généralement étroites, elles sont partiellement couvertes parfois, protégeant contre l’ardeur des gelées et des rayons solaires, et permettant une circulation d’air qui adouci la température suivant la nature et la configuration du terrain ; elles sont souvent tortueuses et très en pente.

 En épousant les contours de la colline d’implantation, les ruelles du ksar sont sinueuses au gré du relief.

OPVM

Liens

 

 

MZAB PHOTOS

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MZAB PHOTOS

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مؤسسة عمي سعيد

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DICTION FR-MOZABIT

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DICTION FR-MOZABIT

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KSAR TAFILELT

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موقع نير

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www.elminhaj.org

CHABAKA MIZABYA

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الشبكة المزابية

mzab.50megs.com

EL MANAR

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مركب المنار بالحميز

www.elmanar.org

Tira s Tumzabt

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Tira s Tumzabt

www.tumzabt.tk

Aladar Assoc Andre Ravereau

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Aladar Assoc Andre Ravereau

www.aladar-assoc.fr

TAWALT

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موقع تاوالت

www.tawalt.com

TAMATART

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موقع تاماتارت

http://www.tamatart.com

M'Zab Unesco

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M'Zab Unesco

unesco.org

M'Zab Wikipedia

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M'Zab  Wikipedia

wikipedia.org

 

Livres et Ouvrages

Voici quelques livres en vente sur amazone concernant le  Mzab. et dans cette page vous treverez d'hotre livre en PDF a telecharger gratuitement.

       

 
         
         
         
         
               

 

Les PDF Sur le Mzab en général

Voici quelques livres (pdf) sur la région du Mzab.

  • المعجم العربي الأمازيغي أحمد شفيق
  • 02 leçon darchitecture 2
  • 03 le mzab manuel roche 02
  • 03 le mzab parcour lilinair
  • 03 lumier du mzab
  • 04 le mzab
  • 04 le mzab 02
  • 05 le mzab espace et societe
  • 05 le mzab espace et societe 02
  • 10 les maisons mozabite
  • 11 dictionair mozabit fr
  • 16 bni mzab
  • 17 mosque mozabite
  • 34 nachaat ibadhya khalifat
  • 42 ibadhit sociologie
  • 30 Le MZab Études danthropologie historique et culturelle
  • 31 Le MZab Études danthropologie historique et culturelle 2
  • 12 histoir hibadit maghreb
  • 17 mosque mozabite
  • 17 mosque mozabite

Carte du Mzab afficher  / telecharger

les beni mzab 1 afficher / telecharger

les beni mzab 2 afficher  / telecharger 

Morand M. (1903) - Les kanouns du Mzab   afficher  / telecharger 

Moulieras 1895 Les Beni Isguen Mzab  telecharger 

Soleillet 1874 Afrique occidental Mzab  telecharger 

Zeys 1886 Législation mozabite  afficher  / telecharger 

Alport-1954 Mzab  afficher  / telecharger

 

Les PDF Sur la langue mozabite

Voici quelques textes (pdf) sur la langue mozabite.

Abdessalam 1996 orthographie Tumzabtafficher  / telecharger

Basset R 1890 Une Etude sur la legende de Loqman Berbère telecharger  

Basset R 1893 Langue zenati du Mzab telecharger

Basset R 1893 Etude sur la Zenatia du Mzab de Ouargla et de l'Oued-Rir telecharger

Delheure 1989 Etude sur le mozabitetelecharger

Delheure 1989 Systemes verbaux ouargli-mozabite telecharger

Khalainou 2006 Tajerrumt Grammaire Mozabite afficher  / telecharger  

Samuda 1840 Essai de la langue des Beni-Mzabs afficher  / telecharger 

ILUGAN N TIRRA Règles d’écriture afficher  / telecharger

Dictionnaire Mozabite - Français - Lexique Français-Tumẓabt. - Conjugaison de verbes mozabites. - Racines de mots. - Exemples de textes en mozabite et leurs signification en français. Possibilité de contribuer dans le dictionnaire en proposant des mots pour les ajoutés. - Plus de 570 pages. Existe en version en ligne et PDF téléchargeable.

 

Plus de 60 Dictionnaires et lexiques en tamazight (de toutes les dialectes berbères : kabyle,mzab,touareg,...etc) En téléchargement libre (PDF) 

 

AǦRAW N YIWALEN Tumẓabt T-tfransist J. Delheure - Lexique Français-Tumẓabt. - Racines de mots. - Exemples de textes en mozabite et leurs signification en français. - Édition : 1984 - Plus de 340 pages. Existe en version papier et PDF téléchargeable

 

Les PDF Sur le patrimoine

Voici quelques textes (pdf) sur le patrimoine: l'agriculture, le système d'arrosage etc.

Biarnay 1924 Les dattiers dans lOasis de Berriane afficher  / telecharger

Bouchair & Dupagne 2003 declin du Mzab afficher  / telecharger

Bouchair 2004 Traditions de construction de Mzab (Anglais) afficher  / telecharger

Delheure J. (1975) - LHydraulique traditionnelle à Ouargla et au Mzab telecharger

Hurlaux 1903 La culture du palmier dans les oasis du Mzab et de Ouargla telecharger

 

 

Bibliographie préhistorique du M'zab

ABONNEAU J. Préhistoire du M'zab, thèse 3e cycle, Art et Archéologie, Paris, Sorbonne, 1983.

-AUMASSIP G., Le Bas-Sahara dans la Préhistoire, Études d’Antiquités africaines, CNRS, Paris, 1985.

-AUMASSIP G., DAGORNE A., ESTORGES P., LEFÈVRE-WITTER P., MAHROUR M., MARMIER F., NESSON C, ROUVILLOIS-BRIGOL M. et TRÉCOLLE G., « Aperçu sur l’évolution du paysage quaternaire et le peuplement de la région de Ouargla », Libyca, 1972, t. XX, p. 205-257.

-BALOUT L. L’Algérie préhistorique, Paris, AMG. 1958.

-BASSET, « Deux stations tardenoisiennes d'Algérie : Mélika et Bou Saada », Bulletin de la Société préhistorique de France, 1926, vol. 23, numéros 3-4, pp. 111-112.

-BONETE Yves, « Gravures rupestres du M'zab », in BLS, n° 13, 3/1962, pp. 16-29.

-JACQUET, « Notes au sujet d'un monolithe de Guerrara », in Rec. Notes et Mém. Soc. Archv., 1898, Constantine.

-CAMPS G., Les civilisations préhistoriques de l’Afrique du Nord et du Sahara, Doin, Paris, 1974.

-MARMIER F. et TRÉCOLLE G., « Étude de l’industrie du gisement d’Hassi Mouillah, région de Ouargla, Sahara algérien. I. L’œuf d’autruche », Libyca, t. XIX, 1971, p. 53-114. II. Le matériel de broyage, Libyca, t. XX, 1972, p. 135-148.

-MOREL J. « Notules de préhistoire mozabite », Libyca, tome XXIV, 1976, pp. 173-180

-ROFFO Pierre, « Note sur les Civilisations Paléolithiques du Mzab », (Congrès Préhistorique de France), 1933.

-ROFFO P., « Sépultures indigènes antéislamiques en pierres sèches, étude sur trois nécropoles de l’Algérie centrale », Rev. afric, t. 82, 1938, p. 197-242.

-SAVARY J.P. « Gravures rupestres d’âge historique au Mzab », Libyca, tome VIII, 1960, pp. 299-308.

-SAVARY J.-P., « Industries préhistoriques de la région de Fort Thiriet (Sahara oriental) », Bull. Soc. préhist. franç., t. 58, 1961, p. 605-620.

-SOYER R. « Les gisements préhistoriques du grand Erg oriental : Hammadas - grand Erg Chebka du M’zab », Bulletin de la Société préhistorique de France, 1926, vol. 23,

-LEFEBVRE G. « Mission Berriane, Djelfa, Libyca, t. 24.

 

Bibliographie sur la langue

Abdesslam, Ibrahim; Abdesslam, Bakir (1996): Précis d'écriture et de grammaire de la langue berbère (mozabite). Ghardaia.

Basset, René (1883-1888): Notes de lexicographie berbère. In: Journal Asiatique.

Basset, René (1887): Argot du Mzab. In: Journal Asiatique (4), S. 437–442.

Basset, René (1888): Loqman berbère (14 Textes mozabites): Leroux, Paris.

Basset, René (1893): Etude sur la Zenatia du Mzab, de Ouargla et de l'Oued-Rir'. Paris: Leroux (Publications de l'école des lettres d'Alger. Bulletin de correspondance africaine, 12).

Brugnatelli, Vermondo (2004): Notes d'onomastique jerbienne et mozabite. In: Kamal Naït-Zerrad, Rainer Vossen und Dymitr Isbriszimow (Hg.): Nouvelles études berbères. Le verbe et autres articles. Actes du « 2. Bayreuth-Frankfurter Kolloquium zur Berberologie », Bd. 8. Köln: Rüdiger Köppe Verlag (Berber Studies, 8), S. 29–40, Last check 23.03.2007.

Dallet, Jean-Marie (1969): Contribution à l'étude des parlers berbères. Pour une vérification des notations berbères d'Ernest Gourliau. Fort-National, Algeria: Fichier de Documentation Berbère, Fort-National.

Dallet, Jean-Marie (1970): Berbère de l'Oued-Mzab. Le verbe, glossaire, classification: Fichier de Documentation Berbère, Fort-National.

Delheure, Jean (1984): Agras n yiwalen Tumzabt t-transist - Dictionnaire Mozabite-Francais: SELAF, Paris (Etudes ethno-linguistiques Maghreb-Sahara, 2).

Delheure, Jean (1986): Etude sur la Langue Mozabite. Paris. Kopie.

Delheure, Jean (1989): Étude sur le mozabite. In: Etudes et documents berbères (6), S. 120–157.

Duveyrier, Henri (1858): Vocabulaire Mzabite. In: Zeitschrift der deutschen morgenländischen Gesellschaft (XII), S. 176–186.

Grand'Henry, Jacques (1976): Les Parlers Arabes de la Region du Mzab (Sahara Algerien). Leiden: Brill (Studies in Semitic languages and linguistics, 5).

Ighoulad, Brahim (1986): Deux textes de l'Oued Mzab. In: Etudes et documents berbères 1, S. 64–67.

K'halainou, Mohammed (2006): Tajerrumt n Tmazitt (Tumzabt). Grammaire Berbère. Le Mozabite. Ghardaia.

Kirchner, Arne (2011): Language Diversity Endangered. Französisch, Arabisch, Berber: die sprachliche Situation der Mozabiten in Algerien. In: Anja Overbeck, Wolfgang Schweickard und Harald Völker (Hg.): Lexikon, Varietät, Philologie. Romanistische Studien : Günter Holtus zum 65. Geburtstag. Berlin ;, Boston: De Gruyter, S. 103–121.

Kirchner, Arne (2012): Etat actuel de la langue mozabite : résultats d'un sondage. In: Dymitr Ibriszimow, Rainer Vossen und Harry Stroomer (Hg.): Études berbères VI. Essais sr la syntaxe et autres articles. Köln: Rüdiger Köppe Verlag (Berber Studies, 35), S. 175–190.

Masqueray, Emile (1879): Comparaison d’un vocabulaire des Zenaga. Avec les vocabulaires correspondants des dialectes des chawia et des beni mzab. In: Archives des missions scientifiques et litteraires (3/5), S. 473–533.

Masqueray, Émile (1995): Les kanoun des Beni-Mzabs (1878). In: Etudes et documents berbères 13, S. 211–228.

Motylinski, Gustave Adolphe Calassanti de (1885): Bibliographie du Mzab. Les livres de la secte abadhite. In: Bulletin de Correspondance Africaine (3), S. 15–72.

Moulieras, Auguste (1895): Les Béni-Isguen (Mzab), essai sur leur dialecte. Oran: Fouque.

Nouh-Mefnoune, Ahmed; Abdessalam, Brahim (2011): Dictionnaire mozabite-français. Réghsïa, Algérie: ENAG.

de Samuda: Essai sur la langue des Beni-Mzabs. In: Le Moniteur algérien 1840.

Zouaoui, Yasmina (1996): La variation linguistique dans six parlers berbères d'Algérie. (étude fonctionnelle et comparative des unités syntaxiques du kabyle de la soummam et des Babors, du chaoui, du mozabite et du touareg de l'Ahaggar). Lille: Atelier national de Reproduction des Thèses, Lille.

Culture

L'Islam tolérant et pacifiste de Mohammed Messen

 

mzab house

LIVRES SUR GHARDAIA ET LE MZAB

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LIVRES SUR GHARDAIA ET LE MZAB

Ghardaïa et le Mzab ont toujours attiré des architectes, sociologues, ethnologues et aventuriers du monde entier car la Vallée du Mzab est une source inépuisable de recherches, réflexions, découvertes…

De très nombreux livres, études et reportages sur le Mzab ont été publiés. Nous vous proposons une large bibliographie incluant des livres d’André Ravereau, Emmanuelle Roche, Claude Pavard, Anne-Marie Goichon…, afin de vous permettre d’approfondir votre découverte de la région.

c 22Le Mzab, une leçon d’architecture – André RAVEREAU

Hommes et Sociétés. Editions Sindbad, 1981. 282 pages.

Au Sahara, mille ans d’une architecture exemplaire sans architecte ont inspiré une philosophie de la ville à André Ravereau.

Pouvoirs, urbanistes, sociologues s’épuisent à freiner la croissance des mégapoles, les bâtisseurs ne savent plus comment ni pourquoi ils construisent. Partir des besoins élémentaires de l’homme, étudier les matériaux locaux, le climat, arrêter de « technifier », telle est la nécessité, tel est l’avenir.

Ce livre nous entraîne des maisons du Mzab -admirables et inventives- aux temples grecs, de Ledoux à Gaudi, des cathédrales aux HLM pour recueillir et transmettre l’enseignement offert par une architecture toute de confort véritable, de tradition et de lumière.

Cet ouvrage contient 177 photos et 27 figures pour l’éblouissement du lecteur.

c 22L’atelier du désert – André RAVEREAU

Ed. Parenthèses, 2003. 183 pages.

La fascination du désert, ce milieu qui s’apparente à l’infini, évocateur de l’hostile et de l’inhumain, aura encore opéré, comme sur tant d’autres voyageurs du Sahara.

Lorsque André Ravereau découvre les cités du Mzab, par-delà le choc émotionnel, il prend conscience de ce que peut apporter cette architecture dans la définition de nouvelles pratiques. Et c’est pour renforcer sa compréhension du lieu qu’il y anime un atelier destiné à perpétuer et à protéger ce patrimoine ; un  » atelier du désert » qui verra se succéder plusieurs générations de jeunes architectes venus se confronter à cette gestion du territoire tout à la fois respectueuse du contexte naturel et des cultures locales.

C’est à partir de cette expérience inaugurale que sont présentés les projets et réalisations d’André Ravereau, dont l’architecture a su s’émanciper de tout formalisme. Privilégiant toujours une approche éthique plutôt qu’esthétique, son oeuvre révèle une écriture patiente et cultivée du projet qui restitue au constructeur et à l’usager la propriété de son geste et l’authenticité de sa parole.

Une véritable leçon d’architecture où le bâti reprend sans fioritures l’expression d’un mode de vie  » situé « .

c 22Le Mzab. Cités millénaires du Sahara – Manuelle ROCHE

Etudes et Communication Editions, 2003. 120 pages. Préface de Mouloud Mammeri.

Ecrit au présent vers la fin des années soixante, cet ouvrage a connu publication (Artaud 1970, 1973, 1978) sous une forme différente et moins complète. Il a pu aider André Ravereau, son inspirateur, alors architecte en chef des monuments historiques d’Algérie, et son directeur Si Ahmed Baghly à obtenir son classement de la Vallée du Mzab pour sa qualité architecturale.

De là, cette précieuse entité a été ensuite inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Bien des « objets » ici photographiés ont peut-être aujourd’hui disparu ce qui fait de leur représentation dans ce livre, autant de précieuses images d’archives.

 

c 22La vie féminine au Mzab. Etude de sociologie musulmane – Anne-Marie GOICHON

Ed. Geuthner, 1927. 389 pages. A fait l’objet d’un 2ème volume édité en 1931.

Melle Anne-Marie Goichon a su inspirer pleine confiance aux femmes Mozabites, et par là s’explique le fait qu’elle ait pu réunir l’abondante matière du présent livre. Les renseignements réunis sur la vie féminine au Mzab ont été obtenus au cours d’un séjour de quelques mois.

Des femmes Mozabites ont conté leurs coutumes et Melle Goichon s’est chargé de retranscrire ces paroles après les avoir confrontées avec les dires d’autres femmes Mozabites pour en extraire les bases communes de la vie féminine au Mzab.

 

 

c 22Lumières du Mzab – Claude PAVARD

Editions Delroisse, 1974. Livre trilingue français-anglais-arabe.

Claude Pavard est licencié de Sociologie et Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques. Photographe, cinéaste, journaliste et conférencier.

Il a effectué de très nombreux séjours à Ghardaia et dans le Mzab, pour réaliser 2 films en couleurs dont le premier : « La lumière du Mzab », a déjà obtenu le label et la prime à la qualité du Centre National de la Cinématographie.

Ses travaux sur le Mzab lui ont valu le Prix de la « Fondation de la Vocation« .

 

 

c 22Habiter le désert, les maisons mozabites – Donnadieu et Didillon

Ed : Pierre Mardaga, 1977. 254 pages.

Ce volume se veut une approche à caractère scientifique d’une architecture traditionnelle – sans architecte – replacée dans son vécu.

« Habiter dans le désert » est le fruit tardif de quelques années de vie dans le Sahara algérien au milieu des habitants de la Vallée du Mzab, un regard et une recherche sur les hommes, sur leurs constructions, sur les rapports qu’ils entretiennent avec elles.

Cette étude a été entreprise au cours de la mission d’implantation de l’Atelier d’Etudes et de Restauration de la Vallée du Mzab à laquelle les auteurs ont participé entre février 1970 et décembre 1972.

L’Atelier a été créé par le Gouvernement Algérien sous l’impulsion d’André Ravereau, alors architecte en chef des Monuments Historiques.

Pour mener à bien cette étude, les auteurs ont effectué des recherches bibliographiques, procédé à des visites, à des entretiens aussi bien avec les notables qu’avec les plus simples et les plus démunis. Ils ont pris de nombreuses photographies, ont cherché à connaître avec précision le plus d’éléments possibles : techniques de construction, mise en oeuvre des matériaux…

c 22Maurice Bouviolle. Peintre, écrivain du Mzab – Élisabeth Cazenave

Éditeur : Association Abd El Tif. 2002, 64 pages

Peintre, écrivain du Mzab, 1893-1971, Bouviolle se sent attiré par la peinture. Ne pouvant trouver d’évasion dans la grisaille des ciels de sa région, il devient un peintre nomade en Algérie plantant son chevalet là où une scène provoque son émotion.

Il est lauréat du concours pour le prix de la villa Abd-el-Tif en 1921 avec son camarade Jean Bouchaud. Le Sud l’attire, c’est pour lui un « Orient pur », et c’est dans le MZab qu’il va transformer son esthétique ; il va recevoir de ces terres ensoleillées, une illumination intérieure qu’il idéalise.

En 1922, sa toile Marché à Ghardaia exposée au Salon des artistes Français lui assure un succès total. Bouviolle devient le peintre du Mzab par excellence. Il reçoit le grand prix artistique de l’Algérie en 1931. Aux expositions coloniale et internationale de 1931 et 1937, le gouvernement général de l’Algérie, le charge d’exécuter de grands dioramas. Magie de l’art, avec des couleurs, des pinceaux et quelques mètres de toile, Bouviolle nous permet d’accomplir un étonnant voyage.

La Société des peintres orientalistes algériens le récompense en 1936. Une grande exposition au musée de la France d’Outre-mer est consacrée aux sept villes du Mzab en 1939. Il met son talent au service de la colonie et comme beaucoup s’en fait le propagandiste. Il ne quitte pas l’Algérie après son séjour à Abd-el-Tif. Avec Louis Fernez, entre 1956 et 1958, il réalise la décoration du vestibule du lycée de jeunes filles de Kouba représentant La Joie de vivre. C’est l’amour de la vie, son exaltation, cette joie de vivre, qui fuit sans cesse qu’il exprime.

c 22Le Mzab, une oasis algérienne – Bibliothèque de Travail n°1028

Publications de l’Ecole Moderne Française

27 mars- 20 avril 1989, 28 élèves du collège Gérard-Yvon de Vendôme dans le Loir-et-Cher et quatre de leurs professeurs parcourent plus de 3000 km à travers l’Algérie.

Que d’expériences, d’images, de souvenirs accumulés au cours de ces trois semaines de voyage ! Mais s’il est, en Algérie, une région fascinante entre toutes, c’est bien… le Mzab et ses villes saintes. Cette revue vous invite à la découverte de cette aventure sur les rivages du Sahara.

c 22Au Mzab, désert dans le désert. José GERS

Librairie de l’Oeuvre Saint Charles, Bruges (Belgique) 1936, 226 pages.

« Ce livre est un récit d’un voyage et d’un séjour au Mzab : désert dans le Désert, situé dans le Sud Algérien et s’étendant sur une superficie de 3 800 000 hectares de terre nue, roc et sable, erg et hamada. (…) je voudrais définir, en la résumant, l’intention de ce livre ; introduire le lecteur parmi les villages de sable et de rêve érigés en plein désert et vers où conduisent les pistes calcinées… ; l’initier à l’histoire et à la vie des peuplades Mozabites qui se disent « les purs entre les purs… » ; apprendre à connaître leur passé leurs moeurs, leur farouche et fanatique idéal spirituel... ; visiter les oasis, ces jardins miraculeux (où toutes les fleurs et tous les fruits poussent dans un sol réputé stérile par excellence) et les cimetières sans nombre, où les vivants conversent familièrement avec les murs… ; exposer très objectivement, des problèmes coloniaux qui se posent pour tous les peuples colonisateurs, dans toutes les colonies du monde… ; évoquer les grandes figures sahariennes, dont la plus grande et la plus pure : Charles de Foucault… ; feuilleter le livre précieux de la poésie musulmane… D’autre part, si ce modeste carnet de route pouvait contribuer à donner au lecteur une notion plus haute, sinon nouvelle du voyage, à savoir : que l’intérêt du voyage ne consiste pas uniquement à découvrir des paysages nouveaux mais, surtout, à découvrir l’Homme, le but que je me suis proposé, serait largement atteint. »

c 22Les puritains du désert – André CHEVRILLON de l’Académie Française

Librairie Plon 1927. 272 pages.

Récit d’un voyage qui mena André Chevrillon à Ghardaia au début du XXème Siècle.

Les descriptions, très détaillées, sont pour la plupart toujours d’actualité : 

Un livre d’une grande richesse.

« Courts et replets, la plupart, bien vêtus, drapés de haïks, de mousselines immaculées, ils (les Mozabites) ont des airs de sagesse rassise et confortable. (…) Mais que de richesses, quelle diversité d’étalages, au souk de Ghardaia ! Qui aurait cru que, du désert, peuvent sortir tant de choses désirables ? D’abord, par terre, parmi les chameaux déchargés, les marchandises de poids : ballots de laine, couffins de grains, fagots de r’tem qui sert de combustible, pains de sel vierge, venus de Ouargla. Mais surtout (par terre, toujours sur la poudre du sol) mille humbles assortiments : des gousses rouges de piments, les cailloux résineux du benjoin, du henné en paquets d’herbe sèche, – et tous ces petits tas précieusement rangés, de brindilles, épluchures, dont mon compagnon M’zabite me dit l’usage : du bois d’aloes pour le parfum, de l’écorce de noyer pour le tan, des coques de grenades pour la teinture. Et tant de roses pastèques, tant d’oranges ! »

 

c 22Faits et dires du Mzab. Timgga d-yimln n at-M’zab. J. Delheure

Selaf, Paris, 1985. 332 pages.

Qui sont les Mozabites, les gens du Mzab ? Quelles sont leurs croyances, leurs pratiques, leurs coutumes, leurs habitations, leurs occupations ? Depuis la naissance, au long de leur vie, à travers mariage, vie de famille, vie en société, jusqu’à la mort, quel est leur comportement ?

Par tranches, plus ou moins longues cela nous est ici conté, dans leur propre langue, berbère du Mzab, de façon vivante et non sans humour parfois, illustré et moralisé par quelques contes, paraboles et légendes.

Le texte berbère écrit sous la dictée des divers transmetteurs ou conteurs, tous mozabites, est accompagné de sa traduction française et de quelques notes.

Tout le M’zab ne se lit pas dans ces pages, certes, et il y a, comme partout, des coins qui restent cachés. Cependant, quel riche aperçu nous est donné dans ces Faits et Dires du M’zab sur le pays, ses habitants, leur coeur et leur âme !

c 22Le Mzab, espace et société – Brahim Benyoucef

Imp. Aboudaoui, 1992. 292 pages.

L’auteur, lui-même originaire du Mzab est diplômé en planification, urbanisme et aménagement (Université de la Sorbonne) et en Langues et Civilisations Orientales (Sorbonne Nouvelle).

La formation et la croissance des villes le long de l’Oued Mzab a été et reste un mystère pour des non initiés.

Comment une population armée seulement de volonté et de courage a-t-elle pu s’installer dans une vallée au sol aussi rocailleux ? Comment les Mozabites ont-ils pu mener à bien un développement aussi harmonieux, rationnel et humain de leur agglomération ?

L’auteur répond ici à ces questions et à bien d’autres.

c 22Le Mzab Parcours millénaire – Brahim Benyoucef

Editions Alpha, 2010

Cet ouvrage est le résultat d’une recherche et d’une réflexion très fouillées qui analysent profondément l’originalité urbanistique des villes du Mzab. L’auteur s’intéresse de près à ce modèle d’approche que représente le M’zab dans le contexte d’aujourd’hui où la dichotomie tradition-modernité met la cité ancienne devant le défi de son propre renouvellement pour advenir sans se perdre dans la modernité.

 

 

 

c 22Ghardaia Le M’zab – Chemins de fer Paris Lyon Méditerranée Réseau Algérien

Editions Baconnier, 1930, 80 pages.

Brochure touristique publiée par le Paris-Lyon-Méditerranée réseau Algérien avec 2 cartes.
Cette ouvrage constitue certainement le 1er guide touristique sur Ghardaia et le Mzab. Il est très complet et reste, en grande partie, complètement d’actualité.

Les auteurs se sont attaché à faire découvrir et à expliquer le Mzab avec des thématiques très variés et de nombreuses illustrations.

Cet ouvrage débute par une introduction « Qu’est-ce que le Mzab ? » complétée par une présentation détaillée de l’histoire, des spécificités et des points d’intérêts de chacune des villes du Mzab.

Une section historique présente ensuite les événements qui ont poussé les ibadites à s’installer dans la vallée du Mzab.

Puis, une section sociale présente la population du Mzab, la gestion de l’eau et l’architecture locale.

c 22Le Mzab, une création ex-nihilo en harmonie avec les principes égalitaires de ses créateurs – Djilali SARI

Editions Anep. Ouvrage édité avec le concours du Commissariat Général de l’Année de l’Algérie en France. 80 pages.

L’auteur décrit le parcours original de la construction du Mzab devenu un chef d’œuvre d’une ingénierie hydraulique sans hydrauliciens, un chef d’œuvre d’architecture sans architectes et un chef d’œuvre d’urbanisme sans urbanistes.

 

 

 

 

c 22Le Mzab – Smaïl Benhassir et Hocine Seddiki

Editions Al Bayazin (Alger) 2013, 176 p.

Paru dans la collection “Les régions d’Algérie et d’ailleurs” des éditions Albayzin, ce beau livre est une sorte de guide qui transporte le lecteur de 911 après l’Hégire à aujourd’hui. Il fait découvrir le mode de vie des habitants, de la culture, vestiges et monuments de cette vallée.

Composé de treize chapitres, chaque partie est accompagnée par de jolies photographies prises par les deux auteurs.

Pour mettre le lecteur dans le bain et le faire voyager dans cette belle région du pays, chaque illustration est accompagnée de textes et de légendes pour une meilleure description des lieux, des vestiges et monuments de la vallée du Mzab.

c 22Architecture traditionnelle méditerranéenne – Commission européenne – Meda-Euromed Heritage

Ecole d’Avignon – 144 pages, livré avec un Poster et un CD-rom

Cette ouvrage est consacré à tous les pays qui bordent la méditerranée mais Ghardaia est à  l’honneur sur la couverture du livre. Nacer, un des guides de notre Association est en photo sur cette couverture.

L’architecture traditionnelle est ici doublement envisagée comme patrimoine transmissible et comme parc immobilier. Valeur et usage. Elle est lieu de travail, de repos et de rencontres : un espace organique qui accueille toujours l’activité et la vie quotidienne du méditerranéen. Elle est un facteur important de développement social et économique, et se nourrit de l’identité des peuples. Sa réhabilitation, quelquefois sa protection, sont essentielles pour maintenir vivantes richesse et diversité de nos paysages, de nos façons de vivre dans la continuité de l’espace et du temps.

 

du http://ghardaiatourisme.net/livres/

Melika At mlichet

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Melika At mlichet

ⴰⵜ ⵎⵍⵉⵛⴻⵜ

Melika (La Reine) se dresse à quelques centaines de mètres de Ghardaia. Le périmètre de la ville est défini par des de hautes maisons qui font office de rempart.

Le cimetière

Son cimetière accueille les tombeaux de Cheikh Sidi Aissa et de sa famille. Ces tombeaux prennent la forme de monticules touchants de simplicité et ressemblant à des doigts de torchis chaulés pointés vers le ciel.

Endroits à visiter à Melika :

• Vieux Ksar

• Cimetière de Cheikh Sidi Aïssa

 

GHARDAIA TOURISME

 

Métier à tisser azeṭṭa

Métier à tisser  azeṭṭa(plur. izeṭṭwan)

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Infra, selon la numérotation adoptée, ce petit vocabulaire dumétier à tisser azeṭṭa (attesté dans le Mẓab, Algérie) avec sa traduction en souhaitant avoir leurs correspondances dans vos variantes. Tinemmirin.

1- Tirselt (plur. Tirsal) « montant vertical ».تيرسلت جمع تيرسال

2- Zaraz (plur. Izuraz) « tenant ».زاراز جمع إيزوراز

3- Afeğğaj n uğenna « ensouple supérieure ».أفجّاج ن آجنّا

4- Afeğğaj n wadday « ensouple inférieure ».أفجّاج ن آجنّا

5- Azlum (plur. izelman) « grosse corde ».آزلّوم جمع إيزلمان

6- Aɛmud n wadra (plur. iɛumad n wadra) « barre d’appui, tendeur ».أعمود ن أدرا جمع إيعوماد ن آدرا

7- Tsadert (plur. tisudar) « cordelette servant à maintenir la tension des fils de chaîne et le blocage de l’ensouple inférieure, anneau (ancré dans le sol) ».تسادرت جمع تيسودار

8- Taɣda (plur. tiɣedwin) « barrette (sur laquelle se fixe la chaînette ».تاغدا ن...... جمع تيغدوين ن .....

9- Tasefrest (plur. Tisefras) « cordelette tenant la baguette de la chaînette ».تاسفرست جمع تيسفراس 

c 7

10- Aɣeddu (plur. iɣedwan) « lisière, fils du bord, bordure de la nappe de chaîne ». أغدّو جمع إيغدون

11- Ustu « nappe de chaîne enroulée à l’ensouple supérieure, chaîne ».اوستو

12- Inelli (plur. inelwan) « fil de lisse, écheveau de fil torsadé servant à monter la lisse, lisse ».إينلّي جمع إينلوان

13- Mawal (plur. imawalen), taɣda n yinelli « roseau, baguette de lisse faite d’un roseau ».ماوال جمع إيماوالن

14- Tmijja (plur. timijja) « fil torsadé retenant et séparant les mailles le long de la baguette de lisse ».تميجّا جمع تيميجّا

15- Mawal n uzeṭṭa (plur. imawalen n izeṭṭwan) « roseau de tissage que l’on abaisse et relève pour croiser les fils de chaîne arrière et avant ».ماوال ن آزطّاجمع إيماوالن ن إيزطوان

16- Mawal (plur. imawalen) « roseau supérieur (immobile) ».ماوال جمع إيماوالن

17- Mawal (plur. imawalen) « roseau supérieur (mobile) ».ماوال جمع إيماوالن

18- Tajebbadt (plur. tijebbadin) « tirant tendeur en corde, dispositif servant à tendre la nappe tissée sur le plan de la largeur en vue de garder celle-ci constante ».تاجبّادت جمع تيجبّادين

19- Taɛeḍḍaḍt (plur. tiɛeḍḍaḍin) « mâchoire de fer, tendeur »

20- Tajebbadt (plur. tijebbadin) « tendeur en corde ».

المصدر: منشور في الفايسبوك

 

 

 

 

 

 

Minaret de M'Zab et d'Agadez

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- « C'est en particulier au M'Zab que notre monument dut emprunter la structure de son minaret. »

- « Encore une fois, c'est l'architecture mozabite qu* évoque la sobriété de la grande mosquée d'Agadez. »

- « A Ghardaïa et dans les autres centres de la pentapole, se retrouvent ces mêmes monuments élancés, légèrement pyramidaux, dont le sommet est marqué par les coins dressés de la plate-forme. Les similitudes sont trop frappantes pour qu'il soit besoin d'insister. Si l'influence du M'Zab sur Agadez est ainsi clairement suggérée, encore une fois elle ne pourra pas être prouvée : c'est que subsiste le problème de l'antériorité du minaret mozabite. »

« Cressier Patrice, Bernus Suzanne. La grande mosquée d'Agadez. In: Journal des africanistes, 1984, tome 54, fascicule 1. pp. 5-40 »

 

Hammou Dabouz

Moufdi Zakaria

grilloir cafe 2Moufdi Zakaria, auteur des paroles de l’hymne national algérien et poète de la révolution

Moufdi Zakaria Al Cheikh est né en avril 1908 à Beni lsguen où il a commencé ses études. Il intégra ensuite des écoles tunisiennes et acheva ses études à la mosquée Ezzaytouna de Tunis.

Dès le début des années 30, il s’engage dans l’action politique et patriotique. Il était, à ce titre, un militant actif au sein de l’Association des étudiants musulmans nord africains, ainsi que dans les partis Etoile Nord Africaine, Parti du Peuple Algérien, Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques, Front de Libération Nationale.

Il a contribué à l’activité littéraire et politique dans tout le Maghreb. De 1937 à 1959, il a été emprisonné à cinq reprises. Il a occupé le poste de Secrétaire général du Parti du Peuple Algérien et de rédacteur en chef du journal Echaâb qui appelait à l’indépendance de l’Algérie dès 1937.

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Sa poésie reflète la réalité algérienne et maghrébine à travers ses différentes phases du combat de 1925 à 1977. Il était un partisan de l’union des pays du Maghreb. Ses poésies se caractérisent par une sincérité dans l’expression, et une éloquence dans les paroles. Il excellait dans la poésie patriotique.

Il est le parolier des chansons de la Révolution et de l’hymne national “Qassaman” ainsi que de plusieurs chansons populaires.

Il possède une riche production littéraire dont une partie n’est pas encore éditée. Parmi ses oeuvres on peut citer «La flamme sacrée», «A l’ombre des oliviers», «Inspiration de l’Atlas», et sa merveille éternelle «L’Iliade algérienne».

Moufdi Zakaria est décédé à Tunis le 1er jour du mois sacré de Ramadhan de l’année 1397 de l’Hégire correspondant au 17 août 1977.

Il est inhumé à Beni lzguen.

 

 

http://ghardaiatourisme.net/moufdi-zakaria/

Mṣab Mẓab At Mẓab

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Mṣab / Mẓab  / At Mẓab

Sans vouloir toucher le fond des choses qui appellent à consacrer beaucoup de temps aussi bien que de moyens, je dirais que le fond populaire de la région du Mẓab est quasi-totalement zénète. Les At Mẓab cités par exemple par le père de l’histoire des Imazighen Abderrahmane Ibn Xeldun sous forme arabisée Beni Muṣab «مصاب », sont affiliés à At Badin (Beni Badin d’Ibn Xeldun).

Les sources ibadites aussi bien que non ibadites de l’époque médiévale, ont désigné la population du Mzab par 1 dénomination principale, à savoir M(u)ṣab. Ibn Kheldun lui-même utilise la forme « Muṣab » pour les compter au nombre des différents groupes apparentés aux Zénètes qui peuplaient (à quelle époque ?) la région du Ẓab, mais aussi le Sahara (et en particulier le petit sud). Par ailleurs, Ibn Kheldun décrit les Badin et leurs ramifications tribales y compris les Beni Muṣab comme suit : « les Beni Badin ibn Mohamed descendant de Zahhik (1) par une filiation dont je ne m’occuperai pas à présent. Parmi leurs nombreuses ramifications, on peut citer les Beni Abd-El-Ouad, les Beni Tuğğin, les Beni Muṣab et les Beni Aerdan,… sous les Zenata de la première race, on désignait toutes ces tribus par le nom de Beni Ouacin ; mais cela se faisait avant l’époque où elles étendirent leurs nombreuses ramifications sur l’Ifrikia, sur le désert de Barka et sur le Zab » (Ibn Kheldun, Tome III, p. 303). Par ailleurs, sans arriver à placer sa thèse dans un cadre historique, W. Esterhazy, dans « Origines et migrations des tribus berbères et particulièrement des Beni-Mzab », fut le premier à établir le lien entre le Zab et la dénomination Mzab. En outre, H. Aucapitaine évoque de sa part que les Mozabites tirent leur nom du Zab, pays qu’ils ont quitté pour se fixer dans la région où ils sont aujourd’hui.

Je voudrais attirer l’attention que les Habitants du Mzab se sont depuis un temps immémorial nommés At Mẓab, jamais At Muṣab (مصاب), At Muḍab (مضاب) (2), ni At Muṣɛab (مصعب) ou AT Mizab (ميزاب), comme ils n’ont jamais employé d’ailleurs le toponyme Ghardaia, c’est toujours Taɣerdayt. Ces cas sont nombreux et nécessitent d’être pris sérieusement en études. En outre, je voudrais préciser que la forme Mizab « gouttière » (avec un /z/ non emphatique) qui est de création relativement récente (voir Cheikh Tfeyyeche). Elle doit dans les meilleures conditions remonter à l’époque de Cheikh Tfeyyeche, c’est-à-dire au dix-neuvième siècle ou même un peu avant. Cheikh Tfeyyeche, sans jamais étudier la langue amazighe du Mzab, avait tenté de ramener le nom Mẓab à Mizab. Et pour étayer cette nouvelle thèse, il avait véhiculé ce qu’il entendait probablement dans son entourage (des « histoires » montées de toutes pièces et connues de tout le monde).

Si je prends le coté linguistique de la chose, je serais conduit à faire remarquer que les schèmes de Muṣab et Muṣɛab qui sont respectivement de type CVCVC et CUCCVC n’existe pas dans la langue amazighe du Mẓab. Aussi étrange et aberrant que cela paraisse, les élites arabisantes et arabisées ne cessent de nous montrer qu’une population étrangère à l’arabe se serait désignée depuis des temps immémoriaux par des noms qui ne font pas partie de leur langue. Encore sans aller au vif du sujet, j’attire votre aimable attention que les auteurs médiévaux avaient opté dans la transcription en graphie arabe de noms propres (anthroponymes et toponymes) pour l’usage presque conventionnel de la lettre arabe «ص » au lieu de l’authentique « ẓ » (/z/ emphatisé), car cette dernière n’existe pas dans l’alphabet arabe. Tant de cas illustrent bien ma thèse y compris le cas de Beni Mṣab (بني مصاب) : Beni Mṣab < Beni Mẓab < At Mẓab.

Toujours au plan linguistique, la forme Mẓab/Nẓab dérive du nom primaire ẓab qui, de son coté, est un toponyme qui couvre une province ou un groupe d’oasis situées dans une dépression limitée par les montagnes des Aurès et de Tell (montagnes de l’Atlas). Par ailleurs, ce que je fais remarquer, c’est qu’actuellement, les monts du Zab sont situés dans la Wilaya de Biskra, dont la variante amazighe employée est Tacawit. Je rajoute que d’après mes souvenirs, il existe à Batna un endroit qui s’appelle iɣzer n ẓab. Quant à l’étymologie de ẓab, des idées primaires aussi bien que non appuyées qui ne cessent de venir à l’esprit. Les évoquer, ça sera peut-être dans le futur.

Le nom Mẓab, si l’on veut éviter de le réduire aux seuls récits particuliers, doit être envisagé et étudié à la fois sous son aspect géographique, anthropologique, linguistique, épigraphique et historique. D’ailleurs, l’étude d’un ethnonyme-toponyme est appelée à être interdisciplinaire. Et si l’érection des cités du Mzab était dictée par une unité ethnique ayant la même langue, il serait difficile de songer que le nom Mzab puisse découler d’une autre langue que celle des Amazighes du Mzab.

Notes :

(1) je pense là qu’il y a glissement d’une autre erreur de transcription de type : Zeğğik > Zahhik, «ج » # « ح » sachant que les signes diacritiques ont toujours posé problème dans les différents manuscrits, et un copiste peut bien omettre de transcrire lesdits signes, par exemple : «ص » peut devenir «ض », « ج » « ح » et «ز » « ر », etc…)

(2) Même avec une petite tache (d’une mouche, par exemple), un copiste non averti peut s’induire en erreur en transcrivant «مضاب » au lieu de «مصاب ».

Tanemmirt.

Hammou Dabouz

Mystère de deux minarets

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El-Ateuf et le mystère de deux minarets

Yves Bonet

El Atteuf aurait été précédée par trois villages : « Oughira » dont il reste la mosquée plus ou moins entretenue, à quelques centaines de mètres de la ville actuelle ; « Tilesdite », qui aurait été le premier de tous les établissements ibadhites au Mzab, et « Aoulaouel », ces deux derniers villages dans la palmeraie d’El-Atteuf.

Jusqu’à présent on s’étonnait toujours de l’existence de deux mosquées à El Atteuf. Et Tristram nous en signale trois en 1859 ! Les explications proposées pour expliquer la présence de deux minarets (conflit interne et scission) ne sont peut-être pas satisfaisantes. Qu’il me soit permis d’avancer une hypothèse. Je préciserai d’abord qu’il y a, à l’extérieur d’El Atteuf, contre la face ouest de l’enceinte, le cimetière de la ville. Une partie, la plus ancienne et qui n’est plus utilisée, est appelée le cimetière « Soleyman ben Abdeljebar el Motazili » et aurait été le lieu d’inhumation des Motazilites qui vivaient autrefois en cet endroit. On sait que les Motazilites (appelés aussi Wacilites du nom d’un de leurs chefs Wâcil ibn ‘At’a) formaient une secte dissidente en conflit avec les ibadhites et qu’ils occupaient, entre autres, la région du Mzab où ils avaient le nom de Beni Mzab. Il se pourrait alors que les premiers ibadhites soient venus s’installer près d’El Atteuf où ils trouvèrent au moins un ou deux villages. Ce qui expliquerait les trois anciens villages cités plus haut. Ayant ensuite converti (mais tardivement) les Wacilites à l’ibadhisme ils se seraient réunis pour former une seule ville divisée en trois quartiers, d’où les trois mosquées. 
Le principe de l’unicité de la mosquée dans chaque ville dut l’emporter ce dernier siècle pour réunir les deux quartiers ibadhites dans une seule enceinte religieuse, le quartier des anciens motazilites conservant la sienne. 
Un petit argument en faveur de cette hypothèse est le minaret de cette dernière mosquée qui n’est pas de la même proportion que tous les autres. En effet, il n’a que douze à treize mètre de haut au lieu de vingt, … et de ce fait parait effilé. …
L’hypothèse avancée n’est qu’une base de travail. D’autres recherches plus complètes pourront confirmer ou, au contraire, infirmer ces données. 
(Bonet Yves, "Le Mzab vu par un Anglais en 1859", Bulletin de Liaison Saharienne, juin 1962, n °46, pp. 129-139).

Photo : Tajninte (El-Ateuf, 1863). Source :

Ville Ludovic, Exploration géologique du Beni Mzab, du Sahara et de la région des steppes de la Province d'Alger, 1872, 570 p.

Mzab est prestigieux

Le Mzab est prestigieux sans intention de prestige(1)

André Ravereau – Architecte

De nombreux écrivains, géographes, ethnologues, architectes, explorateurs… ont écrit sur le Mzab.

Nous vous proposons quelques extraits de ces témoignages d’une grande valeur. Certains écrits datent du XIXème Siècle et témoignent de ce qu’était le Mzab autrefois.

A la lecture de ces récits anciens, nous sommes surpris par la similitude entre les temps passés et le Mzab actuel.

Malgré le progrès et le développement, le Mzab a su préserver ses particularités et son authenticité.

 

grilloir cafe 2Simone de Beauvoir

Dans « La force des choses » Simone de Beauvoir, écrivaine française (1908-1986) décrit son arrivée à Ghardaia en ces termes :

« C’était un tableau cubiste, magnifiquement construit : des rectangles blancs et ocres, bleutés par la lumière s’étageaient en pyramide; à la pointe de la colline était fichée de guingois une terre cuite jaune qu’on aurait crue sortie, géante, extravagante et superbe, des mains de Picasso : la mosquée. Les rues grouillaient de marchands et de marchandises : des carottes, des poireaux, des choux à la peau si brillante et si lisse qu’ils semblaient non des légumes mais des fruits. Gras, la face reposée, les Mozabites avaient l’air bien nourris : la plupart des épiciers d’Algérie étaient originaires du M’zab où ils retournaient après fortune faite. »

grilloir cafe 2Manuelle Roche

Manuelle Roche (1931-2010), photographe, enseignante à l’Ecole des Beaux Arts d’Alger, compagne d’André Ravereau, auteur de nombreux livres sur l’Algérie et le M’zab et réalisatrice de film et documentaire. Dans la préface rédigée pour le l’ouvrage « Le Mzab, une leçon d’architecture » d’André Ravereau elle écrit :

« La maison mozabite est grande. Elle l’est, d’une part, car les matériaux sont sur place et la main-d’oeuvre est en principe communautaire, donc non rémunérée ; d’autre part, afin d’offrir plusieurs possibilités climatiques selon les heures et les saisons. »

 

 

grilloir cafe 2Hassan Fathy – Architecte Egyptien

Hassan Fathy, architecte Egyptien (1900-1989), s’est longuement exprimé au sujet de l’architecture mozabite lors d’un entretien donné au Caire.

« Je vous comprends d’admirer l’homme qui a travaillé au Mzab avec ses propres mains. Il a lutté contre les matériaux, les contingences, avec sa culture. C’était un duel avec la matière, et lorsqu’il a résolu son problème : il avait créé la beauté. »

« Prenons un homme du Mzab, il a construit sa maison selon sa quotidienneté. Chaque ligne exprime l’être qui l’a faite. Comme dans un habit à sa taille : dedans il se sent à l’aise, il n’est ni trop grand ni trop serré. »

« Les arcades du Mzab sont faites avec des branches de palmier incorporées ; comme dans le béton, l’armature est cachée. Cela m’intriguait. C’est le premier exemple de cette sorte de construction que j’ai connu. C’est très intéressant car les matériaux locaux donnent une forme et cette forme doit être belle… Cela provient de ce que la forme concilie les forces qui agissent, donnant l’esthétique, la beauté. »

grilloir cafe 2André Ravereau – Architecte

André Ravereau est certainement l’un des architectes qui a le plus étudié l’architecture du Mzab.

Dans son ouvrage de référence « Le Mzab, une leçon d’architecture », il présente nombre de croquis et photos qui sont le fruit de ses travaux de recherche sur place.

« Une architecture bonne, c’est à dire répondant au mieux aux besoins et au milieu physique – même construite avec les plus extrêmes simplicité et économie -, peut être belle. Et si elle est belle, elle peut également être prestigieuse, sans intention de l’être. Le Mzab est prestigieux sans intention de prestige. »

 

 

grilloir cafe 2André Chevrillon – Académie Française

Les puritains du désert – André CHEVRILLON, membre de l’Académie Française. Librairie Plon 1927. 272 pages.

Récit d’un voyage qui mena André Chevillon à Ghardaia au début du 20ème Siècle. Les descriptions, très détaillées, sont pour la plupart toujours d’actualité :

« Courts et replets, la plupart, bien vêtus, drapés de haïks, de mousselines immaculées, ils (les mozabites) ont des airs de sagesse rassise et confortable. (…) Mais que de richesses, quelle diversité d’étalages, au souk de Ghardaia ! Qui aurait cru que, du désert, peuvent sortir tant de choses désirables ? D’abord, par terre, parmi les chameaux déchargés, les marchandises de poids : ballots de laine, couffins de grains, fagots de r’tem qui sert de combustible, pains de sel vierge, venus de Ouargla. Mais surtout (par terre, toujours sur la poudre du sol) mille humbles assortiments : des gousses rouges de piments, les cailloux résineux du benjoin, du henné en paquets d’herbe sèche, – et tous ces petits tas précieusement rangés, de brindilles, épluchures, dont mon compagnon mzabite me dit l’usage : du bois d’aloês pour le parfum, de l’écorce de noyer pour le tan, des coques de grenades pour la teinture. Et tant de roses pastèques, tant d’oranges ! »

 

 

M. Zeys

Voyage d’Alger au Mzab – M. Zeys (1887)

« On nous propose une promenade dans les jardins de Ghardaia. Nous acceptons avec empressement. On avance avec peine dans les étroites ruelles, bordées de murs bas, qui divisent l’oasis entre les divers propriétaires ; montés sur nos mules, les branches basses des palmiers fouettent le visage. Partout on entend le grincement strident des poulies car, on peut le dire jour et nuit on arrose et il y a une population entière d’hommes, d’enfants, dont l’unique labeur en ce monde est d’entretenir les dattiers dans les conditions voulues pour qu’ils vivent et prospèrent. On sait qu’un dattier doit avoir les pieds dans l’eau et la tête dans le feu : le soleil ardent du sud se charge de fournir le feu ; l’eau est fourni par le travail incessant de l’homme. »

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(1) ghardaia tourisme

 

 

Mzab irrigation

Icon 08LE SYSTEME TRADITIONNEL DE REPARTITION DES EAUX

LES OUVRAGES HYDRAULIQUES((1):

    Le système de partage des eaux au Mzab repose sur le principe d'exploitation maximale et équitable des eaux de pluie et leur juste répartition dans l'ensemble de la palmeraie. En plus se système comprend des tours et des espaces  qui permettent une surveillance permanente des crues, afin de veiller à la bonne répartition des eaux et d'éviter les éventuels dégâts qui peuvent être provoqués. Ces infrastructures revêtent une importance capitale dans la création des palmeraies du Mzab. Elles continuent à assumer le même rôle dans leur préservation. C'est pour cela qu'en grande partie, ce système d'irrigation s'est vu faire l'objet de restaurations périodiques.

Icon 08LE SYSTEME TRADITIONNEL DE REPARTITION DES EAUX DE CRUES(2):

    La vallée du M’Zab étant un site aride et  désertique où l’eau y est d’une très grande rareté, à contraint les fondateurs de la civilisation ksourienne du M’Zab à entreprendre la réalisation d’un ouvrage hydraulique et ils ont crée un système très efficace pour capter les eaux des crues qui servent à alimenter les puits et la nappe phréatique par des réserves d’eaux pour le domptage des crues de l’oued M’Zab.

    Il se caractérise un système de gestion judicieuse d’une haute précision et d’une extrême rationalité.

    Ce système est constitué de plusieurs digues de retenue d’eau, des puits capteurs d’eau et des ruelles canal et des canaux souterrains qui dirigent l’eau vers les palmeraies.

    Le cheminement de distribution dans les canaux peut aller jusqu'à une distance de trois à quatre kilomètres depuis l’ouvrage de retenu Il est à signaler que cet ouvrage ancestral demeure toujours fonctionnel

    Chaque jardin reçoit exactement la quantité d’eau nécessaire à l’arrosage du nombre de palmiers concernés

    Ce système hydraulique complexe datant du 14ème siècle composé de digues, diguettes, canaux, séguias, tissanbad, rasfates, puits de captage des eaux...etc. est géré depuis sa création par une commission de sages experts, appelés «Oumanas»

 

Icon 08Mzab : irrigation(3).

« C’est avec émotion que nous contemplions l’ensemble édifié au cœur du désert, véritable miracle de la volonté humaine.

Quelle foi devait animer ces hommes qui s’acharnaient à demeurer là, défiant les forces de la nature, imposant la vie à ces terres arides !

A mon avis, ces Berbères austères et opiniâtre, avaient crée quelque chose de plus valable pour l’humanité que les anciens moines ascétiques du Sahara oriental.

N’ont-ils pas fait surgir des rochers et du sable un jardin fantastique un lieu désormais habitable ?

Au point de montrer au monde que lorsque l’intelligence se double, chez l’homme, de vertus spirituelles l’incitant à créer plutôt qu’à méditer, à capter les sources souterraines d’eau plutôt qu’à végéter sur un sol ingrat, le désert lui-même finit par se soumettre à sa loi ».

 

Icon 08L’irrigation et les puits dans le Mzab(4)

L’eau, source de vie

Par leur travail, leur énergie, leur persévérance et leur endurance, les Mozabites ont réussi à transformer en de riantes oasis un sol aride qui semblait destiné à demeurer stérile.

Pour eux, comme pour toutes les populations vivant dans le Sahara, l’eau a une importance vitale.

Il pleut en moyenne dix jours par an dans la région. Une forte pluie de plusieurs heures est nécessaire pour provoquer une crue des oueds et ceci n’arrive qu’une ou deux fois par an, voire une fois tous les deux ou trois ans.

Aussi, les habitants ont-ils tout prévu pour récupérer le maximum du précieux liquide.

Icon 08Le système de partage des eaux et d’irrigation

L’ingénieux système de partage des eaux de crues et d’irrigation des cultures est constitué de différents ouvrages : barrages, digues, rigoles, canaux souterrains…

Ce système, vieux de plus de 7 siècles, est admirable par sa très grande précision et son mode de distribution équitable.

L’irrigation des jardins et en particulier des palmiers de la palmeraie se fait de manière très rationnelle : la quantité d’eau distribuée à chaque parcelle dépend de la quantité des plantations présentes sur cette parcelle.

Des barrages ont été construits sur le cours de plusieurs oueds. Certains alimentent des canaux (parfois souterrains) qui acheminent l’eau jusqu’au coeur des oasis. D’autres canaux retiennent les eaux qui s’infiltrent lentement dans le sous-sol pour rejoindre la nappe phréatique et les puits.

Icon 08Les puits

puits mzabPour aller chercher l’eau, les Mozabites utilisent des puits pouvant atteindre cent mètres de profondeur et ayant coûté près de trente ans de travail à leurs ancêtres.

Une poulie permet de descendre et de remonter le delou (outre en peau de chèvre) attaché à l’extrémité d’un cordage tracé par un animal ; celui-ci, âne ou mulet le plus souvent, va et vient sur une rampe de terre appelée « chemin de l’âne ».

Cette rampe qui est en pente est d’une longueur égale à la profondeur du puits. L’outre est terminée par un tuyau ouvert à l’extrémité duquel est attachée la petite corde qui le maintient relevé et par conséquent fermé pendant que l’outre descend, se remplit d’eau et remonte.

Dès qu’elle reparaît, la petite corde entraîne le tuyau dehors tandis que la plus grande continue à élever le delou. Le tube s’allonge et l’eau s’écoule dans le petit bassin ou asfi, d’où elle passe dans le grand bassin.

Le crissement des poulies anime encore aujourd’hui la palmeraie même si l’ancien système est peu à peu remplacé par des mono-pompes.

Des canaux (ou seguias) établis avec le plus grand soin irriguent les palmeraies.

Dans les jardins se trouvent des conduits (ou tissenbot), dont la section est soigneusement fixée suivant la superficie et la situation du terrain à arroser.

 

 

Icon 08BARRAGE DE BENI ISGUEN(5)

Le grand barrage de Beni Isguen est également appelé ahbas et son nom s'est étendu à toute la zone environnante. En amont du ksar, il se situe sur le lit de l'oued N'tissa au niveau d'une des plus courtes distances entre les deux collines qui limitent la palmeraie.

D'une longueur de 430 m sur une largeur de 3 m à la base et de 1 m au sommet, avec une hauteur moyenne de 8 m, le barrage est subdivisé en deux parties essentielles.

La première est en forme de déversoir et de distributeur, légèrement incliné dans le sens de la longueur sur 77 m. Le long du corps du déversoir, 74 pierres plantées verticalement brisent la vitesse du courant des eaux et permettent aux oumanas (commission de gestion des eaux de crue) d'apprécier l'importance des crues selon la pierre atteinte par le niveau de l'eau. A la limite supérieure de ce déversoir, une borne d'une hauteur déterminée et localement appelée cham'a (bougie) indique le niveau des crues dangereuses. Si l'eau atteint le sommet de ce témoin, l'alerte est rapidement donnée pour évacuer toute la palmeraie et une partie de l'extension du ksar.

La deuxième partie du barrage constitue le réservoir naturel qui permet l'alimentation de la nappe phréatique. Il s'agit de deux puits creusés au niveau du barrage qui facilitent et accélèrent l'approvisionnement de la nappe et diminuent ainsi l'effet d'évaporation, étant donné l'étendue de la surface des eaux stockées surtout en période hautes températures.

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(1) (2),OPVM

(3) Témoins de l'histoire 

(4) ghardaia tourisme

(5) islamicart.museumwnf

Mzab leçon d'architecture

Mzab  leçon d'architecture André Ravereau

 

 

Mzab Unesco

grilloir cafe 2La Vallée du M’zab(1)

Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1982

La reconnaissance par l’Unesco

L’Unesco décrit le M’zab en ces termes :

« Le paysage de la vallée du M’zab, créé au Xème siècle par les Ibadites autour de leurs cinq ksour, ou villages fortifiés, semble être resté intact. Simple, fonctionnelle et parfaitement adaptée à l’environnement, l’architecture du M’zab a été conçue pour la vie en communauté, tout en respectant les structures familiales. C’est une source d’inspiration pour les urbanistes d’aujourd’hui. »

Monuments et sites

Les monuments et sites ayant permis le classement de la vallée du M’zab au Patrimoine Mondial de l’Unesco sont :

– les ksour

– les maisons traditionnelles

– les mosquées

– les minarets

– les aires de prières et mausolées

– les remparts

– les tours

– les systèmes de partage des eaux

– les barrages

– les jardins de la palmeraie

– les puits traditionnels

Décision d’inscription du Mzab au Patrimoine Mondial de l’Unesco

Pour figurer sur la Liste du Patrimoine Mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection définis par l’Unesco dans la Convention du Patrimoine Mondial.

La décision de l’inscription du M’zab sur la Liste du Patrimoine Mondial, est justifiée par le respect de 3 critères, qui sont :

– témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages

– apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue

– être un exemple éminent d’établissement humain traditionnel, de l’utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d’une culture (ou de cultures), ou de l’interaction humaine avec l’environnement, spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l’impact d’une mutation irréversible.

 

Vallée du M'Zab(2)

Le paysage de la vallée du M’Zab, créé au Xe siècle par les Ibadites autour de leurs cinq ksour, ou villages fortifiés, semble être resté intact. Simple, fonctionnelle et parfaitement adaptée à l’environnement, l’architecture du M’Zab a été conçue pour la vie en communauté, tout en respectant les structures familiales. C’est une source d’inspiration pour les urbanistes d’aujourd’hui.

Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

Situés à 600 km au sud de la ville d'Alger, au cœur du désert saharien, les cinq ksour (villages fortifiés) de la Vallée du M'Zab forment un ensemble homogène extraordinaire constituant la marque, dans le désert, d'une civilisation sédentaire et urbaine porteuse d'une culture originale qui a su, par son génie propre, préserver sa cohésion à travers les siècles. Constituée des ksour et des palmeraies d'El-Atteuf, de Bounoura, Melika, Ghardaïa et Béni-Isguen (fondés entre 1012 et 1350), la Vallée du M'Zab a conservé depuis le XIe siècle pratiquement le même mode d'habitat et les mêmes techniques de construction, commandées tant par un contexte social et culturel spécifique que par la nécessité d'une adaptation à un milieu hostile, dont le choix répondait à une nécessité historique de repli et un impératif de défense. Chacune de ces cités miniatures, enserrée de murailles, est dominée par une mosquée dont le minaret fait fonction de tour de guet. La mosquée est en effet conçue comme une forteresse, dernier bastion de la résistance en cas de siège, et comporte un arsenal et un silo à grains. Autour de ce bâtiment essentiel à la vie communautaire, s'organisent des maisons disposées en cercles concentriques jusqu'au rempart. Chaque maison constitue une cellule cubique de type fixe, illustrant une organisation sociale égalitaire fondée sur le respect de la structure familiale dont elle s'attache à préserver l'intimité et l'autonomie. Au début du premier millénaire, les Ibadites ont donc créé au M'Zab, avec les matériaux locaux, une architecture vernaculaire qui, par sa parfaite adaptation au milieu et par la simplicité de ses formes, garde une valeur d'exemple et d'enseignement pour l'architecture et l'urbanisme contemporains.

 

Critère (ii) : Les ensembles anthropiques de la Vallée du M'Zab témoignent, par leur architecture puissamment originale datant du début du XIe siècle et par la rigueur de leur organisation, d'un modèle original exceptionnel d'implantation pour les établissements humains de l'aire culturelle du Sahara central. Ce modèle d'habitat a exercé une influence considérable pendant près d'un millénaire sur l'architecture et l'urbanisme arabes, y compris sur les architectes et urbanistes du XXe siècle, de Le Corbusier à Fernand Pouillon et André Raverau.

Critère (iii): Les trois éléments constitutifs des ensembles urbains et d'habitat de la Vallée du M'Zab : ksar, cimetière et palmeraie avec sa cité d'été, sont un témoignage exceptionnel de la culture ibadite à son apogée et du principe égalitaire qui était méticuleusement appliqué par la société mozabite.

Critère (v) : Les éléments constitutifs de la Vallée du M'Zab sont un exemple éminent d'habitat humain traditionnel, représentatif de la culture ibadite qui, à travers d'ingénieux systèmes de captage et de répartition de l'eau et de création de palmeraie, a su réaliser une interaction extrêmement efficiente de l'homme avec un environnement semi-désertique.

Intégrité (2009)

Les limites du site sont bien définies et comprennent tous les attributs du bien. Les opérations de restauration de monuments historiques culturels et cultuels (mausolées et mosquées), du système défensif (abords, tours de guet, remparts et maisons remparts) et du système hydraulique, contribuent au maintien de l'intégrité. Malgré les effets de la pression du développement urbain et les dégâts mineurs causés par des inondations occasionnelles, les attributs du bien ne sont pas menacés et le bien de la Vallée du M'Zab conserve toujours intactes ses conditions d'intégrité.

 

Authenticité (2009)

L'authenticité du bien est attribuable à la forme du parcellaire, du système viaire et du bâti traditionnel des ksour, en particulier dans les zones intra muros. Le maintien des fonctions originelles dans ces dernières à permis de renforcer la viabilité du bien et contribue au maintien de son authenticité.

 

Besoins en matière de protection et de gestion (2009)

La gestion et la protection du bien de la Vallée du M'Zab sont confiées à l'Office de protection et de promotion de la vallée du M'Zab (OPPVM) dont les principales missions concernent l'application de la législation en vigueur, relative à la protection du patrimoine culturel, la constitution d'une banque de données des monuments et sites et la promotion, la recherche et la formation dans les domaines du bâti traditionnel et de l'artisanat.

Conformément à ces missions et dans le cadre de la Loi 98/04 portant sur la protection du patrimoine culturel, le bien de la Vallée du M'Zab a été érigé en Secteur sauvegardé avec des limites conformes au maintien de son intégrité. La vallée du M'Zab a connu une croissance urbaine et démographique très accélérée depuis le début des années 1980, dû à son emplacement stratégique entre le nord et le sud du pays. L'élaboration du plan de sauvegarde permettra d'assurer la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel de la Vallée, à travers notamment le contrôle de la croissance urbaine au niveau des palmeraies, des zones inondables ainsi que les éléments constitutifs du paysage naturel.

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(1)  ghardaia tourisme

(2) unesco

NOM DE LA FEMME

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LE NOM DE LA FEMME EN LANGUE AMAZIGHE

Par Hammou DABOUZ

«C’est cette sur-vie de petits parlers disséminés qui, tous ensemble, font la richesse dynamique et la force de lalangue amazighe. » H.D.

L’ensemble de communautés  d’une même langue est toujours soumis aux différents et divers facteurs tels l’histoire, l’économie et la politique . Il est aussi influencé par l’étendue géographique. Les liens qui unissent la langue et la société sont très étroits à tel point qu’il est impossible de parler de la langue sans parler de la société. Et la langue reste toujours le résultat des situations sociales, culturelles, économiques… et politiques qui se suivent dans le temps et dans l’espace.

La langue amazighe comme d’ailleurs toute langue, et avec ses stratifications inter dialectales, ne fournit pas particulièrement au plan lexical, un cas d’homogénéité. Elle connaît un ensemble de variantes dialectales aussi riche et aussi diversifié. Même si l’on reste dans un même champ émantique, l’image sémantique d’un mot peut se différer plus au moins sensiblement d’un système dialectal à un autre.

La superficie (aussi bien que la vaste étendue préhistorique et historique) que se partagent les variantes amazighes est tellement immense que cela n’est pas sans entraîner  une hétérogénéité aux plans phonétique et lexical(-sémantique). La discontinuité territoriale et L’écart lexical sont dus aussi aux modifications des situations sociales et politiques en entraînant des répercussions sur la langue et des mutations dans le comportement linguistique.

Les sons et leur(s) signification(s) sont indissociables de la vie la plus profonde de l’Amazighe, à  distinguer la valeur lexicale d’un mot et la (les) situation(s) contextuelle(s) où le mot est employé, puisqu’un seul mot peut avoir plusieurs significations (polysémie), déjà pour un même dialecte. La concordance lexicale en Amazighe n’est en grande partie imparfaite que d’apparence, et ce, à cause de la parenté génétique qui comporte d’amusants glissements et  évolutions de sens et de forme . Dans beaucoup de cas on n’arrive pas à avoir ce qu’on cherche dès le début. Mais dans la quasi  totalité des situations de souche amazighe, on peut généralement finir par trouver un correspondant dont la racine est attestée dans les parlers en comparaison, en suivant les parallélismes reconnus dans l’état amazighe général.

On peut commencer dans des questions à connaître les éléments qui constituent les sons les plus irréductibles, ensuite les sons proprement dits, puis les possibilités de combinaisons de sons, c’est -à-dire racine, mot et enfin combinaison et fusion de deux racines, voire plus. Cependant les frontières entres ces niveaux restent discutables. Ce n’est pas comme l’exactitude mathématique qui consiste à dire que la somme des angles d’un triangle soit toujours égale à la somme de deux angles droits.

 Au stade actuel de connaissances de la langue amazighe, les variantes sont dues aux différentes transformations lexicales, dont il peut être évoqué la métathèse, la dissimilation, la réduction et l’augmentation, l’assimilation, le changement phonétique, l’effacement et la disparition de la composition, le nivellement…et l’alternance.

Bien que les phénomènes concernant la variation lexicale sont d’une énorme complexité, je me bornerai dans ce papier à aborder le terme Tameṭṭuḍt afin d’esquisser et d’exposer une idée sommaire illustrant la situation générale de ce substantif.

 Tameṭṭuḍt (2) « femme, épouse... », qui, au singulier, a su se conserver dans la quasi totalité des parlers sans qu’un autre nom usant d’une racine autre que celle de ce dernier n’a pu le supplanter, est un substantif dont le rapport signifié/signifiant a depuis longtemps attiré les amazighisants, et dont le correctif mérite d’être apporté.

Allant de l’évidence que, en raison de leur appartenance au même système(-héritage) linguistique, la parenté structurale et les correspondances dans l’ensemble des  variantes amazighes ne sont pas  fortuites, le terme Tameṭṭuṭ (ou avec une autre forme transcriptive : tameṭṭuḍt) est morphologiquement et sémantiquement identifié par rapport à la forme verbale ṭṭeḍ « téter le lait au sein », dont la racine est solidement distribuée dans les sociétés linguistiques amazighes. Ce verbe est connu sous différentes prononciations de la plupart, sinon de tous les dialectes amazighes  attestés (3) , excepté celui des Touaregs (parler de l’Aheggar)

La situation qui vient d’être mise à la lumière n’a pas été vue. Selon Werner  VYCICHL ,le nom tameṭṭut (variante acoustique attestée en Kabylie, en Algérie centrale, à Nefoussa, à Gourrara, chez les Beni Snous...) est à rapprocher au verbe mḍey « goûter, déguster... »dont il précise que cette interprétation était dégagée par BEN SEDIRA. D’un autre coté, A.BASSET avait incorrectement tenté de ramener ce nom au verbe mḍu « prendre femme... ».Ces deux tentatives d’interprétation ont le tort d’avoir recours à des données basées sur des unités qui ne sont pas en rapport ni de signifiant ni de signifié avec la variante tameṭṭut(4) . Les entiment linguistique peut être trompant, et il y a là une différence à faire entre ce qui peut être et ce qui est démontrable. F. DE SAUSSURE dit : «ce qui importe dans le mot, ce n’est pas le son lui-même, mais les différences phoniques qui permettent de distinguer ce mot detous les autres, parce que ce sont elles qui portent la signification. »

La variante tameṭṭut que l’on a voulu faire coïncider de manière superficielle avec les formes verbales mḍey et mḍu (le phénomène de ressemblances morphologiques et accidentelles est rencontré dans l’ensemble amazighe), afin d’arriver à lui coller leurs sens, ne permet pas d’après les matériaux que le système linguistique amazighe offre de se pencher sur ces interprétations. La perturbation sur laquelle on s’est basé est certes due au fait que par suite d’une évolution phonique, la forme tameṭṭut, qui, de façon apparente et déroutante ,laisse songer à *m-Ḍ (l’astérisque désigne le caractère hypothétique de la forme), a partiellement rompu le lien avec Tameṭṭuṭ dont on n’avait pas vu le rapport morpho -sémantique avec le verbe primaire ṭṭeḍ.

A partir même du verbe mḍey « goûter », la forme hypothétique tameṭṭuyt ne peut pas être admise. La forme plurielle kabyle ti-meṭṭu-yin avait probablement poussé à associer ce nom avec le verbe mḍey pour supposer le singulier ta-meṭṭuy-t. Mais au regard de l’examen de la situation pan-amazighe , cette étymologie ne peut avoir d’appui, ceci pour au moins 4 raisons :

1.Le pluriel kabyle timeṭṭuyin(5) ne représente déjà qu’une spécificité sur la quelle on ne peut pas être conduit à tirer une conclusion globale.

2. La forme tameṭṭu(y)t n’est nulle part attestée pour même être amené à avancer l’hypothèse :*tameṭṭu(y)t > tameṭṭut.

3. Le pluriel timeṭṭuyin, où la semi-voyelle /y/ ne fait partie que de l’indice du pluriel féminin ti----yin, ne doit faire songer à l’hypothèse tameṭṭu(y)t. Ceci est causé par l’assimilation de /ṭ  / en /t/ dans la variante tameṭṭut, ce qui, bien entendu, donne lepluriel kabyle ti-meṭṭu-yin (dont la formation isolée ne devrait pas être très ancienne), et non pas (plus ?) timeṭṭuṭin, timeṭṭaṭ…

 4. Le plus important est que, en dehors du Kabyle, la morphologie tameṭṭuṭ est relevée. En étant bien maintenue, elle est en harmonie avec les données sémantico-lexicales générales. Il va de soi qu’il n’existe pas des faits dialectaux isolés, mais des systèmes langagiers complexes aussi bien que solidaires, localisables dans l’espace et, à un degré très moindre, dans le temps.

En passage, on signale cependant que le terme tameṭṭuṭ, dans le « DICTIONNAIRE des Racines BERBERES Communes », de Mohand Akli HADDADOU, est classé, au même titre 3 que timiṭ (nombril…) , dans la même famille lexicale à racine MḌ. Or, cette autre ressemblance accidentelle a dû se produire suite à l’évolution : Tameṭṭuṭ > Tameṭṭut. Là on a recouru à une similitude phonétique apparente sans aucun rapport avec le contenu. On est parti d’un jeu d’une ressemblance trompeuse et d’ une approximation phonétique pour rapprocher les deux termes en question. Le terme timiṭ «petite bouche, petite ouverture, nombril, cordon ombilical…» qui est construit sur la racine bilitère MḌ véhiculant la notion de« ouverture, bouche, orifice …», devrait être rapprocher de imi « bouche ». On fait remarquer là que le terme timiṭ n’est que le diminutif  de imi. La diachronie se présente dans ce cas comme suit : MḌ > M, disparition de la deuxième radicale dans le terme imi « bouche ».

Ceci dit, et au champ de la comparaison, les analogies inter-dialectales permettent de montrer, à partir de données dialectologiques probantes, que le terme tameṭṭuṭ, en occupant sur le terrain lexical la case d’un titre spécifique, présente un déverbal (à préfixe m-) issu du verbe pan-amazighe ṭṭeḍ, à bilitère ḌḌ :

tameṭṭuṭ =               ta---t             +                              m                   +           ṭṭeṭ.

                     Indice du fém. sing +  Préfixe de dérivation passif + Téter le lait au sein

Dans le cas de la version tameṭṭut attestée en Kabyle(6), voire ailleurs, la position à la fin du terme est responsable du fait qu’à la place de / ṭ / (résultant de l’influence combinatoire et surtout de la présence de la dentale occlusive sonore emphatique / ḍ / au voisinage du suffixe féminin / t /) il y a le / t /. Ce qui ramène à dire que tout bonnement cette forme phonique, ayant acquis une certaine indépendance morphologique, devient méconnaissable, donc elle n’est plus d’apparence motivée dans l’ensemble de la famille lexicale à racine  bilitères ḌḌ  , mais qui est bien éclairée par les variantes verbales ṭṭeḍetṭṭeṭ , relevées même dans le dialecte kabyle. Il se mble que le Touareg de l’Aheggar fait recours à un verbe à racine autre que celle de tameṭṭuṭ pour véhiculer le sens de « téter le lait au sein ». Il s’agit du verbe senkes, à sens factitif.  Cependant, et d’après le dictionnaire de DE FOUCAULT, T. III, p. 996, les Imuhaq usent du verbe lḍeḍ (7)pour véhiculer le sens de « le fait de téter un animal,le sujet étant une personne ». Ce verbe peut sous un angle diachronique être expliqué par lḍeḍ< nḍeḍ, dérivé deḍeḍ, et en accord avec l’évolution : /n/ > /l / attestée selon desrégions amazigho-phones. La parenté génétique, les enquêtes lexicales et les descriptions dialectologiques aident à faire savoir que des situations d’évolution multi-linéaires, aussi complexes qu’elles paraissent, interviennent et changent par voie de conséquence l’aspect des mots dont le repérage de la racine devient difficile (si non impossible), aussi bien que phénomènes mouvants dans l’ossature lexicale de l’Amazighe (8). Ceci fait partie du caractère dynamique de toute langue vivante. Quant au sens véhiculé de « celle qui allaite » au sens factitif et non pas passif comme le montre le morphème dérivationnel « m », l’existence du nom de la femme an amazighe suivant la forme tameṭṭuṭ analysée supra en : ta---t +m + ṭṭeḍ pose un certain problème d’incompatibilité du rapport signifié/signifiant. C’est en allant au Maroc central (source orale) que l’on puisse trouver le nom d’agent tamsuṭṭeṭ « qui allaite » selon lequel on est conduit à déduire la reconstruction suivante :

tamsuṭṭeṭ =            ta---t       +                           ms                                            +           ṭṭeḍ

                 .Indice du fém. +  sing. Préfixe de dérivation passif-factitif  + téter le lait au sein

En analysant l’ensemble général et, notamment, la forme tamsuṭṭeṭ harmonieusement intégrés dans la famille lexicale (9) à bilitère ḌḌ qui, sans distinction dialectale, fournit desvariantes : ṭṭeḍ,ṭṭeṭ... «téter, sucer le lait au sein », suḍeḍ, suṭṭeḍ, suṭṭeṭ... « allaiter, faire téter au sein », asuḍeḍ, asuḍeṭ, asuṭṭeṭ, asuṭṭeḍ... « fait de faire téter au sein », uṭṭuḍ,uḍuḍ...

4 « Tétée au sein », ineṭṭeḍ (10)«c’est contagieux», iweṭṭeḍ (11)« lente »...,qu’ on peut aisément reconstruire la forme diachroniquement antérieure * tamseṭṭuṭ (l’astérisque indique que la forme n’est pas attestée ) où le morphème dérivationnel factitif arrange bien les choses.

De ce qui précède, le nom * tamseṭṭuṭ devrait former une originalité pan-amazighe. En dépit qu’il n’est pas attesté de nos jours, il peut être, selon les règles de formation et le critère d’intégration, expliqué et appuyé par l’examen de l’ensemble linguistique amazighe . Comme il est constaté supra, cette famille lexicale connaît des réalisations de prononciation, suivant la phonologie propre à chaque dialecte, voire parler. La variante sous-standard tameṭat testée en Touareg de l’Aheggar, même si elle forme apparemment une unité éloignée et plus isolée que d’autres, doit aussi être objectivement ramenée à tameṭṭuṭ ,attesté en Touareg des Iwllemmeden et en Tamachaq (région d’Agadez). Il s’agit pour le cas de la variante apocopée tameṭ de la réduction de la radicale Ḍ, d’où la reconstruction : tameṭṭuṭ > tameṭ ,donc ḌḌ > Ḍ (qui est une évolution due à la chute de la deuxième radicale).

En conclusion, les phonèmes / ḍ/ et /ṭ  / ne sont que l’allophone d’un même phonème. Même si ces règles ne paraissent pas rigoureusement systématiques dans certaines air es dialectales, elles doivent être très anciennes dans la langue amazighe.

En passant, nous arrêtons un petit peu sur les deux règles phonétiques qui gouvernent dans le sens évoqué supra :

1ère Règle: le /ṭṭ/ dans le verbe ṭṭes (dormir, s’allonger...) résulte de la tension de / ḍ  / présent dans iḍ es (sommeil...).

2 ème Règle : chez par exemple les Mozabites (dorénavant, At Mzab), timekre ṭ(12) « voleuse », qui, du point de vue genre, se distingue par rapport à la forme nominale masculine imekre ḍ « voleur », illustre le / ṭ / final qui se résulte de la combinaison de /ḍ/ et / t /.D’ailleurs, le nom tameṭṭuṭ sert à lui seul à illustrer ces deux processus.

Le mieux est peut-être de présenter un petit relevé lexical inter dialectal qui, en étantbien réparti sur ces deux règles, peut être représenté comme suit :

/ḍ/ ----------------- tension-----------------→/ṭṭ/ (réduit dans des cas à /ṭ/),

/ḍ/ + / t/ (et jamais dans l’ordre inverse : / t / + /ḍ/) ---- voisinage----→/ṭ/.

Voici quelques exemples illustratifs attestés dans trois régions éloignées les unes des autres :

Kabylie (région du Nord)

Changement de parler

ṭṭeḍ (téter) en haute Kabylie -------------------------------------ṭṭeṭ  en basse Kabylie.

aḍar (pied) en haute Kabylie ------------------------------------ aṭar en basse Kabylie.

iḍelli (hier) en haute Kabylie -------------------------------------- iṭelli en basse Kabylie.

Changement de genre a

(âe) bbuḍ (ventre) -------------------------------- ta (âe) bbuṭ (diminutif de a (âe) bbuḍ) .

ayaziḍ (coq) ------------------------------------------------------------------ tayaziṭ (poule).

Changement de nombre

taweṭṭuft (fourmi) ------------------------------------------------------- tiweḍfin (fourmis) .

taseṭṭa (branche) ------------------------------------------------------- tiseḍwa (branches).

tajerwiṭ (lambeau) --------------------------------------------------- tijerwiḍin (lambeaux).

tamnaṭ(province) ----------------------------------------------------- timnaḍin (provinces).

Changement de classe

aṭṭan (maladie) --------------------------------------------------- aḍan (fait d’être malade).

Mzab (région du sahara septentrional)

Changement de parler

tageṭṭuft à At Izğen(13)---------------------------------- tigeḍfet (fourmi) à Tagherdayt(13).

Changement de genre

tamruṭ (fusil) ------------------------------------------------------------------- amruḍ (canon).

tghaṭ (chèvre) ---------------------------------- ighiḍ (chevreau) et tighiḍ et (petite chèvre).

dtasemmaṭ (c’ est froide, au fém.) ------------------- d asemmaḍ(c’ est froid, au masc.).

Changement de classe

takerraṭ (peigne) ---------------------------------------------------------------------- kreḍ (coiffer).

Etat de composition

asennaṭ (composé signifiant « hier » < as + nneḍ) ------------------------- nneḍ (tourner...).

Touareg (région du grand Sud)

Changement de nombre

taseṭṭa (branche épineuse) -------------------------------------- tiseḍwa (branches épineuses).

tabaraṭ(fille) ------------------------------------------------------------------------ tibaraḍin (filles).

Changement de genre

tabaraṭ (fille) ----------------------------------------------------------------------- abaraḍ(garçon).

talekkuṭ (petite cravache) ---------------------------------------------------- alekkuḍ(cravache).

iḍ (nuit) au Mzab, aux Aurès, en haute Kabylie... se réalise iṭ en basse Kabylie...

Si nous retirons de *tamseṭṭuṭ l’indice discontinu du féminin t---t, nous obtenons le masculin *amseṭṭuḍ qui, grâce qu’il résulte de la combinaison de la bilitère ḍḍ et du schèmeaMS-CCuC, serait théoriquement possible pour tous les dialectes amazighes. Il est connu sous forme de ameṭṭu (chute de la consonne C=/ḍ/) chez les Kabyles, où il signifie « la femme hommasse »

D’après  des choix offerts par l’Amazighe, tameṭṭuṭ < *tamseṭṭuṭ donne théoriquement au masculin ameṭṭuḍ < *amseṭṭuḍ , qui, par ailleurs, est attesté chez quelquescommunautés linguistiques amazighophones. Mais son existence doit être considéré epostérieure au féminin tameṭṭuṭ.

D’ où :         *amseṭṭuḍ     <                               ms                                       +        ḌḌ

           femme hommasse  <    morphème dérivationnel passif-causatif   + racine bilitère

Détermination des idées que renferme l’élément de base ḍḍ : la racine ḌḌ (14) ,commune à tous les mots présents dans la même famille lexicale, et dont quelques exemples  sont cités supra, témoigne de façon tranchante de l’association aux notions de «téter, sucer le lait (au sein), attacher, coller, adhérer, contracter... ». Faute de matériaux suffisants, il faut noter que cependant la série des idées citées peut être non exhaustive

Exemples : A Ighzer Mzab (Oued Mzab)

              Suḍeḍ                 <                          s                             +         ḌḌ  

« Faire téter au sein »  <   Morphème dérivationnel actif +  racine bilitère

              Uṭṭuḍ        <          ḌḌ  

« tétée au sein »  <   racine bilitère

En Kabylie

          Ineṭṭeḍ                <                       n                                   +      ḌḌ  

«c’est contagieux »    <  morphème de dérivation passif  + racine bilitère

Le terme femme en langue amazighe, fondé précisément sur le sens de téter le lait au sein, est bien celui qui, aux plans du signifiant et du signifié, est compatible avec la forme tameṭṭuṭ provenant de *tamseṭṭuṭ. Et *tamseṭṭuṭ peut se traduire par : « celle qui fait allaiter (le lait au sein) ». En passant, on attire l’attention que nous sommes en présence d’une dérivation complexe (/m/+/s/) relevée dans le cas de tamsuṭṭeṭ . La combinaison des morphèmes dérivationnels ne doit être représentée dans l’ensemble des variantes que par untrès petit nombre de cas.

Il semble qu’il y a sur le terrain socio-linguistique une tendance (générale ?) selon laquelle le titre de tameṭṭuṭ ne peut plus être appliqué sur la femme répudiée, ou dont le mari est décédé ; il est remplacé par taheǧǧalt, tahejjalt (variantes de taheggalt), tanuḍeft...qui, selon les situations spécifiques, peut signifier veuve, divorcée ou encore la femme dont lemari est absent (pendant une durée). Cette étendue polysémique est attestée tout particulièrement chez les At Mzab.

A un autre plan, il est important de savoir qu’ à partir des considérations socio-culturelles et religieuses actuelles, le sens de tameṭṭuṭ (en considération de la forme conceptuelle synchronique) est indirectement lié à celui d’engendrer, c’est -à-dire associé à la qualification d’être mariée, donc éventualité d’avoir des enfants, qui, selon notre culture et notre religion, sont la condition sine qua non de présupposer l’existence du mari. Il y alà l’idée de l’interprétation sémantique diachroniquement fausse, mais synchroniquementvraie. En fait, une langue populaire d’une dynamique diachronique et d’une très vieille cultureorale arrive généralement à perdre la conscience de l’étymologie d’un mot et ce, avec l’écoulement des périodes. Un mot donné perd peu ou prou de son premier sens(changement, transfert, extension...) pour suivre un destin inconnu.

Quant à la forme panchronique * tamseṭṭuṭ,  il n’y a pas d’indice évident sauf letémoignage de ṭṭeḍ qui, dans une régularité sémantique certaine, signifie « téter le lait ausein ». Ceci forme au sens positif  un trait d’archaïsme (en usage et non périmé) qui, grâce à la conservation (15) du presque même sens dans l’état général, autorise à dire que nouspourrions penser que la supposition que tameṭṭuṭ (16) en tant que produit social, ait signifié« celle qui fait téter le lait au sein, donc celle de laquelle est né un(e) enfant (voire davantage) » ou un sens semblable, possède un fort degré de plausibilité et d’acceptabilité (fonction de l’interprétabilité) reposant sur le fait que chaque variante sociale a conservé des traits d’archaïsme remarquables. Et à partir du principe de l’exhaustion synchronique, ces traits de conservation vont en faveur de penser que le terme* tamseṭṭuṭ aurait pu tirer son étymologie du proto-amazighe qui, en remontant à la préhistoire, n’a jamais été attesté, et dont sa situation exacte nous échappe.

En songeant au rang de la femme et son rôle matriarcal dans l’organisation de la  société amazighe préhistorique, il y a à préciser que les interprétations évoquées ci-dessus justifieraient et coïncideraient avec certains récits historiques et ce, selon les considérations-besoins de la société humaine de ces époques reculées. Il est largement admis que le statutdont avait bénéficié la femme durant la période antéislamique lui était très différent de celui d’à présent, la société amazighe ayant été durant des millénaires régie en référence ausystème matriarcal. Pour cela que le terme tisednan qui nous est parvenu, est un hyponyme du mot lionnes. Il y a même un conte qui date de l’époque de l’ Agellid (roi) Juba II où il estutilisé le mot tisednan pour dire la gent féminine. Sans avoir la moindre intention de confirmer

une situation très lointaine, je dirais que ceci reste sujet à être éclairci en creusant un peu plus dans cette direction.

Dans l’état synchronique actuel de l’Amazighe, bien que le terme d’héritage commun tameṭṭuṭ connaît les pluriels timeṭṭaṭ, timeṭṭuṭin, timeṭṭuḍin...,  admet morphologiquement des pluriels divers (provenant d’autres racines amazighes) et spécifiques, tels que tillawin, tisednan, tidma, tiḍiḍin qui, en raison de leur diversité synchronique, doivent être considérés comme le témoin d’une existence relativement récente (par rapport à la forme tameṭtuṭ qui est bien évident à l’origine des pluriels timeṭṭuṭin, timeṭṭaṭ ). La dialectologie amazighe peutbien expliquer ces situations qui, dans une unité diachronique profonde, sont liées à l’inspiration et aux matériaux linguistiques qu’exploite chaque dialecte, voire ensemble dedialectes. Cette portée n’appartient pas à la perspective du présent papier.

Pour conclure, toutes les variantes attestées tameṭṭut(17) (Kabyle, Tarifit, Tamazight,Ouargla...),tameṭṭ aṭ (Ouarsenis), tameṭṭ at (Bettioua du Rif), tameṭ,  meṭet meṭmeṭ (Touareg de l’Aheggar), hameṭṭut (Aurès), ameṭṭut (Chenoua)... sont à remonter à la forme tameṭṭuṭ (< *tamseṭṭuṭ) , attestée de nos jours en Touareg des Iwllemmeden, … et chez les At Mzabde Berriane.

En tenant compte de l’évolution: / t / > / h / > / a /, et de ce qui précède dans le présent papier , je prends la liberté de m’amuser à avancer à partir du nom graphique *t-a-ms-eṭṭuḍ-t la série évolutionnaire morphologique qui peut être appelée le jeudiachronique à base synchronique (le sens de la flèche indique un état diachroniquement postérieur) :

*tamseṭṭuḍt >  tameṭṭuḍt (chute dumorphème factitif S) >  tameṭṭut

*tamseṭṭuḍt >  tameṭṭuḍt (chute dumorphème factitif S) >  tameṭṭut   >  hameṭṭut   >  ameṭṭut  

*tamseṭṭuḍt >  tameṭṭuḍt (chute dumorphème factitif S) >  tameṭṭu (chez les Imuhaq ?) > tameṭ    >    meṭ    >    meṭmeṭ

Formé par redoublement

La diachronie globale des racines lexicales se manifeste comme suit : ḌḌ > Ḍ .

Notes :

1. Terminologiquement, j’entends par langue amazighe tous les dialectes (étudiés ou pas) usités de nos jours àl’échelle internationale, y compris celui des Touaregs (ou, comme je préfère, des Imohaq).Il est lamentable de constater que, sans représenter un événement spectaculaire, des dialectes-cultures(combien sont-ils ?) ont dû mourir et disparaître à jamais ; d’autres continuent de céder irréversiblement le terrain en creusant leurs tombes éternelles. En raison de quoi la sauvegarde (description et établissement de dictionnaires même par groupe de parlers entre lesquels l’intercompréhension est évidente) de ces dialectesdoit être l’une des préoccupations premières des chercheurs -lexicographes, voire des Etats Nord-africains etce, pour permettre une évolution maîtrisable et équilibrée en s’approchant le plus que possible d’une harmonie écolinguistique.

2. Contraire à une certaine tendance transcriptive, je préfère transcrire un seul / ṭ/ pour qu’il ne soit pasconfondu avec l’état de tension / ṭṭ  /, aussi bien que pour indiquer qu’il est le produit de: / ḍ / + / /. Asignaler que tameṭṭuṭ est partiellement abandonné dans certains parlers au profit d’autre s formes commetamghart, tulet..

Suite à un glissement, en Tacelhit, le terme tamghart usité pour véhiculer le sens de femme, est à l’origine employé pour donner vertueusement le sens de vielle femme. Il est une forme amazighe hyperonymique.

3. Je tiens à dire « tanemmirt » et à remer cier très vivement tous les amis amazighophones qui m’ont permis, lors du temps (si court qu’il paraint) que j’ai passé avec eux, d’accéder à leurs parlers maternels que je ressens si proches que le mien (Tumzabt).

4. L ’essentiel de la méthode d’analyse des éléments lexicaux consiste à rechercher dans les éléments primaires qui se répètent aussi dans d’autres contenus, à condition que ça soit vérifié et confirmé dans l’ensemble des dialectes, voire des parlers. Le principe de la méthode appliquée consiste à dégager une analyse à un double plan:

Plan1 . Celui du vocabulaire du même dialecte, voire parler, c’est -à-dire les comparaisons, lesentrecroisements et les dépouillements sémantiques-morphologiques qui se manifestent par des unitéssémantiques identifia bles (plus petites), et qui permettent de dégager toujours au sein d’un même dialecte une vision non seulement synchronique, mais, bien souvent, diachronique.  A titre d’exemple, dans une famille lexicale d’un même état synchronique et d’un même dialecte comme celui des At Mzab, il est relevé le verbe uwc (donner) aussi bien que le nom nfac (= don, aumône...), à catégorie d’origine non nominale. Le premier donne à penser à une racine de forme WC, alors que le deuxième, qui s’analyse en n (préposition, à ne pas confondre avec le morphème dérivationnel n) + fac (donner), permet d’arriver à la racine FC qui, dans le même dialecte, tolère d’ores et déjà deux suppositions : WC > FC ou bien WC < FC (dans un dialecte, deux états = deux voies diachroniquespossibles).

Plan2 . Celui de la comparaison des diverses variantes, c’est -à- dire des situations faisant l’objet d’unevision plus profonde, voire générale de l’ensemble.Suite à notre exemple, et étant donné que l’évolution / k / > /č / (> / c /) est déjà établie, nous arrivonsà FK > F Č> FC. Ce n’est qu’en analysant les autres dialectes accessibles que nous sommes poussés à conclure par transitivité FK > W Č > WC, en justification avec ces diverses situations. L’interversion isolée des radicales dans KF est propre auw Imuhaq (y a-t-il des éléments dans ce dernier dialecte qui peuventaller en faveur de confirmer la situation évolutionnaire : FK > KF ?).En conclusion, la situation se manifeste comme suit: FK  > F Č > C > W Č > WC (> C). D’oùla racine FK  propre aux dialectes du Nord.Ce sont ces ressemblances qui doivent être soumises à un examen de plus en plus minutieux au fur et àmesure que les règles de reconstructions se font de plus en plus élaborées  

5. Ce pluriel, d’après le dictionnaire kabyle de J. M . DALLET, page 527, signifie femmes au sens péjoratif.

6.  En Kabyle, voire ailleurs, il semble selon des situations isolées comme celle de tameṭṭut (/ t / au lieu de /ṭ/)que la tendance à ne pas répéter deux prononciations similaires successives est la cause de l’apparition d’une forme altérée.

7. A l’occasion, je tiens à remercier notre chercheur en langue et histoire amazighes, Mass Abderrahmane HOUACHE n At Mzab pour les précieuses remarques qu’il m’a faites.

8.Il est par logique inductive formulé des paramètres et postulé des règles appliquées dans une bonne partie  du vocabulaire général et ce, pour toute la gamme des dialectes étudiés. Cela pousse à dire qu’il est indispensable de songer à l’établissement global des règles et des fonctions de la structure linguistique amazighe qui laissent prédire la structure partielle d’un mot qui peut être exposé à une(des)transformation(s), de sorte qu’on peut l’écarter, lorsqu’on étudie les éléments d’une variante susceptible d’être frappée éventuellement par l’une des transformations lexicales (métathèse, dissimilation, réduction, augmentation, assimilation, changement phonétique, effacement de la composition, nivellement, alternance...) connues dans l’état de connaissance de la langue amazighe. Ceci aidera en particulier à la confection de dictionnaires dans les domaines étymologique et néologique dont la fiabilité et la validité dépendent essentiellement des instruments et de l’outillage lexicographique mis en exploitation -classification, de la systématisation et de l’approfondissement des recherches -comparaisons, tout en montant le fleuvediachronique qui continue de couler sans interruption. Cela permettra non seulement à la linguistique amazighe (théorique), mais aussi à la langue amazighe d’avancer de manière non perturbée.

9. Chacun des parlers puise dans son arsenal de moyens linguistiques et ajoute jusqu'à un degré aux caractéristiques communes d’autres traits spécifiques (et évolutifs). Nous touchons là l’une des complications du classement des dialectes par les comparatistes amazighisants, entre lesquels les critères (du degré) de parenté ne font pas l’unanimité, ce qui laisse que la question de la filiation inter -dialectale n’est pas encore tranchée une fois pour toutes.

10.Le sens de ineṭṭeḍ semble provenir en Kabyle du sens de contracter au nourrisson une maladie (ou comme il est dit : le mauvais lait) par le sein (organe de la tétée). C’est de là que l’unité lexicale ineṭṭeḍ, étant dérivée de ṭṭeḍ, veut qu’elle soit véhiculante du sens de «c’est contagieux ».

11.Le pluriel de iweṭṭeḍ se réalise du point de vue phonique dans le parler de Berriane (< Bergan, At Mzab) iwetḍen. Il s’interprète comme suit: iwetḍen < iweṭṭḍ en.Cette assimilation de /ṭṭ/ en / t / provient du fait que la langue (iles) n’a pas pu prononcer le /ṭṭ/ auvoisinage de /ḍ  /. Ce qui veut dire que l’accumulation / ṭṭḍ/ est irréalisable à la fin de ce terme pluriel.

Dans une autre optique, ce terme est formé selon un mode de composition vivant en l’ensemble amazighe. Cette composition n’est pas encore bien mise à la lumière ; mais cela nous entraînerait trop loin. Et je me contente de dire que, si Dieu veut, ce mode de composition fera ultérieurement l’objet d’une enquête -recherche générale.

12. L’extension sémantique de ce nom réside dans le fait que, en véhiculant le sens de « multi-prise », timekreṭ dans le dialecte des At Mzab est un néologisme (populaire) obtenu par changement de sens à partir desannées 1960-1970.

13. En raison que, comme beaucoup d’autres, ces toponymes authentiques restent par résistance employés parles Amazighophones du Mzab, je préfère transcrire Tagherdayt (= cuvette, dépression fermée...), At Izğen(d’origine anthroponymique) et non pas Ghardaïa et Ben Isguen comme le portent à tort les cartes et ce, depuis la période coloniale française jusqu’à nos jours.

 14. Il y a présomption que la structure conceptuelle conservée ḍḍ (d’origine onomatopéique ? A signaler qu’unecertaine capacité d’accueil de l’Amazighe pour l’onomatopée est remarquable) remonte, comme le témoigne la distribution, l’intégration et la régularité (la plus profonde), au substrat amazighe (les allophones /ḍ  / et  / ṭ/,attestés dans les systèmes graphiques libyco-amazighes , sont déjà un indice permettant d’avancer l’idée de cette ancienneté et de penser à l’origine lointaine et locale de ce terme). Sauront-ils les paléographes, les développements des recherches en Amazighe, mais aussi les inscriptions libyco-amazighes dévoiler cette appartenance aux états linguistiques les plus lointains (proto-langue propre à tous les dialectes vivants, voiremorts). Ceci dépendra des découvertes et des déchiffrements-lectures des transcriptions, qui, comme l’indiquent, doivent être dans le vaste ensemble des variantes -systèmes libyco-amazighes d’un très grandnombre à l’échelle du semi-continent Amazighe. Et la variation de la graphie libyco-amazighe mérite d’être examinée de telle façon qu’elle puisse être bien cernée chronologiquement et géographiquement. Pourraient -ils ces systèmes alphabétiques être fixés selon le parallélisme des spécificités dialectales, comme le sont parexemple les spécificités phoniques-lexicales auxquelles se rattachent les dialectes.

15. Il est utile d’ajouter aux critères d’intégration et de distribution un troisième que nous pouvons appeler le critère de conservation sémantique. En d’autres termes, tameṭṭuṭ est une formation dont l’étymologie fait penser qu’ à partir de la tenue sémantique deṭṭeḍ, ce terme est si régulier et naturel qu’il ne peut pas être formé indépendamment ou selon l’inspiration et les choix spécifiques à chaque dialecte. C’est à quoi nous pouvons nous pencher un petit peu sur la possibilité qu’il appartient à un stade très ancien, aussi bien qu’il ya de plus une grande raison de penser qu’il n’ait eu, dès sa création, le sens de femme et d’épouse. La logique est que nous ne pouvons pas imaginer que toute une langue déjà individualisée depuis environ 8 mille ans et disséminée sur une partie considérable de notre corps planétaire terrestre depuis des périodes fort anciennes puissent tous ensemble subir les mêmes évolutions (facteur temps, vaste espace oral, géographique , climatique, social, historique...) et diverger du point de vue rapport sens/composant de la même façon. C’est pourquoi nous avons aujourd’hui des dialectes d’un degré d’hétérogénéité allant en s’accentuant, mais l’homogénéité peut s’expliquer par l’hétérogénéité. Ceci peut former un terrain fertile sur lequel il est permis de tenter de suivre l’évolution individuelle d’un mot et ce, suivant la méthode d’aller du connu pour arriver à l’inconnu. Et ceci sera toujours une tâche tentante où le degré de validité et de confirmation de l’hypothèse dépendra en partie de l’état de connaissances de l’ensemble linguistique en question.

 16. Le terme tameṭṭuṭ, parmi beaucoup d’autres, permet même de jeter une certaine lumière sur la civilisation et les institutions les plus reculées des habitants de l’amazighie. Il y aurait là des études à faire au plan durapport langue, histoire, société et civilisation.

17. je fais là abstraction de la distinction spirante et occlusive en attribuant la même transcription aux variant est ameṭṭut et thameṭṭuth 

 

Références bibliographiques

-FRERE JEAN-MARIE CORTADE, 1969. Université d’Alger, Institut de Recherches Sahariennes. « Essai de Grammaire Touareg (dialecte de l’Aheggar)».

-Chaker S., 1991. BOUCHENE. Alger. « Manuel de Linguistique Berbère I ». : p. 125.

-Chaker S. EDITIONS BOUCHENE. Alger «Une décennie d’études berbères (1980-1990) ». Index 0741.

-Chaker S., 1996 .ENAG. « Manuel de Linguistique Berbère-II ». : p. 248.

-Mohand Akli HADDADOU, 2006/2007. HCA. « DICTIONNAIRE DES RACINES BERBERES COMMUNES ». :p. 124-125.

-Renet BASSET, GURAYA, 2000. « LEXICOGRAPHIE BERBERE ». p. 47.

-Jean Dubois, Mathée Giacomo, Louis Guespin, Christiane Marcellesi, Jean-Baptiste Marcellesi, Jean

-PierreMével, 1989. Paris. « Dictionnaire de linguistique »

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Nouh Mefnoun

  • S maneč tumẓabt γ a’nari
    zzar, i manayu i nessawal

    c 7 Awal n tugγersant yettwarin, yella badabada ydegg̊eld assu d iggen webrid sy iburad n littiṣal (voie de communication) jar tawwat At Mẓab dy lantirnat, ula batta zeddiγ ....

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  • Udmawen d tsunan d trejwin n tira s Tugɣersant

    c 7 Yiwi‑ted : Banuḥ Nat Ḥemmi Nuḥ
    Taddart Tadelsant n Ṣaleḥ Merɣub 
    1 Udmawen i tessecna Tira tugɣersant
    Tifinaɣ :Asjuri‑nsent ɣerneɣ Tuggamant: Asjuri‑s ɣerneɣ
    ....

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  • Asemdi n Tesreḍt

    c 7 Yenna Bab-neɣ Lquran :
    « Faᶁekkir fa inna ᶁᶁikraa tefaɛu lmuuminiin »
    A id bab n wul ! A wasi yeččer-d aǧa n tyetti ! A wasi iteqqel ɣel dessat, yessers jar tiṭṭawin-s ayn i yeẓwan ! A wasi tiṭṭ-s tella dy useǧmi wiǧi day tɣawsa-s!
    ....

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  • Abras f Twenjimt yersin

    c 7 Ač ḥedd sejneγ yella yberres f ayen lehna d telwitt yettasen jajnneγ… ayen asqqaren : Ṛaḥet lbal meγ Arsa n twenjimt. Ač ḥedd sejneγ dex yella yettqimayasd iggen ubessi n uxebbel jajs. Ala yella dejneγ, netta yetteffeγ γi seɛɛat sal’d yeqqim babs....

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  • Tala n Yedder Yemmut

    c 7 Iggen werjaz d ussan yejmeḍ izuγar... qdanas leɛwin d waman, yeffad al ad yejba f tmettant. S cceddet, ctud yiweḍ γel yigget teddart d tabeẓẓant, nettaha day d axxam yerci, zzman yeccit ul dyejji dys la lγerf wala ullunen. Axiggen werjaz yufu........

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  • c 7Tanfust  N tmuṛa

    L’histoire des sept filles et l’ogresse

    Iggen wass iggen werǧaz ɣers tamettuṭ tiṛew-as sat1 tẓiwin2. Temmut tmettuṭ-nni tejj-d tiẓiwin-u i baba-nsent3. Yedwel yawi igget tmettuṭ bla. Teqqim ttṛabba disent al ttunawwa ssisent. Ass si wussan tenna-yas i werǧaz-s : awi ɣef-i tiẓiwin-u, eǧǧ-asent abrid, enɣ-itent, meɣ uc-i-d beṭṭu 4 ad.......

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  • Tarist n yiman

    c 7 Tarist an d mi yessed bab-s, tezbel tiṭṭs yebbi-t yiḍes, ula bettek!… an d mi dyeččer yaf imans yecreh yesteɛfa, d twenjimts tersu n tidet… Tarist γel lebdan ittnekkaḍen, an wi neggzen Tala n wamanisemmaḍen....

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  • Aγrum n ufa

    c 7 Iggen cṛa dima yettqimad lbal gaɛ mennect i netta meẓẓi, gaɛ mennect i netta tameddurt n bekri, gaɛ mennect i’γentebbi lḥaḍaret n imaṛu s ibessiwens ittbaṛagen… Cṛayu ayen d amudi n weγrum n ufa, surtout batta  ....

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Organisation urbaine et architecturale

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Organisation urbaine et architecturale

L’organisation urbaine dans le Mzab est amazighe dans son essence et musulmane dans sa doctrine. Pour mieux comprendre la portée du rite ibadhite, il faut explorer en profondeur dans le milieu socioculturel de ces populations amazighes ayant embrassé l’ibadhisme[6]. L’architecture du Mzab, qui s’intègre dans un environnement spécifique et répond à des besoins stricts, se caractérise par la simplicité. C’est pourquoi il y subsiste des pratiques hostiles au luxe et aux comportements ostentatoires. Partout dans les cités du Mzab, une des grandes énergies de la communauté a été le long des siècles mobilisée pour arriver à ériger sur des tertres les actuels sept igherman en mettant préalablement un savoir-faire déjà consolidé durant l’âge d’or de Tahert, un savoir-faire bien appris et repris, bien revalorisé et maîtrisé par les At Mzab. Il est aussi utile de préciser que le Mzab forme par ailleurs la continuité d’Isedraten[7] (Sedrata) éphémère qui a été ensevelie sous la mer des sables. La fondation des sept cités actuelles (Igherman, sing. d’Agherm) s'était étalée sur une période de presque sept siècles et ce, avec la fondation de la dernière cité de Bergan vers la fin du dix-septième siècle. Ces cités se distinguent par leur architecture spécifique et une organisation de l'espace qui s'articule autour du sacré et du profane (mosquée et cimetière, habitations et marché), un dedans et un dehors qui caractérisent aussi bien la demeure familiale que la cité. Le paysage du Mzab offre un contraste coloré, entre l’ocre rose des monticules, le vert des verdoyantes oasis, le bleu vif du ciel et le bleu pastel des cités dont les maisons sont étagées les unes au-dessus des autres.

L’implantation de l’Agherm se fait sur un tertre dégagé afin de répondre aux quatre principes primordiaux :

1. Protéger la cité de toute incursion et/ou attaque extérieure en mettant à profit les accidents de terrains qui entourent l’agherm.

2. Protéger et dégager les terres cultivables.

3. Mettre à l’abri les habitations et les activités urbaines du ksar de tout risque d’inondation.

4. Avoir la meilleure protection contre les rigueurs climatiques.

L’implantation de l’Agherm avec la palmeraie forme le noyau-socle de la vie humaine qui fait partie d’une étendue géographique. Les espaces vitaux desquels est tributaire la population sédentaire sont comme suit :

1. Agherm (cité fortifiée) : enclos habité et assurant la vie familiale et sociale.

2. Tijemmiwin (Palmeraies) : espaces de subsistance et de fraicheur.

3. Tinḍal (Cimetières) : espace des morts.

Chaque agherm s’organise suivant trois espaces qui sont les éléments de structuration, avec un réseau de parcours (rue, ruelle et impasse) :

1. Centre spirituel sacré, la mosquée (tamesjida).

2. Domaine d’habitation intime (tiddar).

3. Centre public, masculin et profane, le marché (souk).

Le site d’implantation de l’Agherm répond à des besoins, et les diverses données ne favorisèrent que l’idée d’un isolement recherché et sécuritaire et ce, dans le contexte d’une vie oasienne opposant l’intérieur sécurisant et connu de l’extérieur hostile et inconnu. Par conséquent, la société du Mzab était contrainte de subvenir strictement à ses besoins substantiels les plus vitaux que de ses palmeraies créées de toutes pièces dans le désert. Par ailleurs, l'ibadhisme et tamazight comme langue et culture constituent la double cohésion qui fait qu'il est difficile de dissocier un umzab (mozabite) de l'ibadhisme.

Vie culturelle

Une culture qui ne s’actualise pas s’anachronise, pour prendre à coup sûr le chemin qui mène tout droit à la disparition. La diversité, l’expression de soi, la transformation et la prospérité sont le résultat de la vitalité culturelle. La diversité culturelle est autant précieuse que la biodiversité. Dans le Mzab, même si elle est basée sur l’oralité, toute une vie littéraire et culturelle a toujours existé. A présent, le patrimoine immatériel est aussi attesté par un grand fond de manuscrits portant sur les divers domaines historique, linguistique, religieux, juridique, social… et littéraire. Cette multi-richesse avait vite attiré l’attention des européens qui l’ont exploitée dans beaucoup de recherches interdisciplinaires.

La culture dans le Mzab est l'expression la plus profonde de ses richesses. Chaque période historique a laissé une masse de savoir-faire et de connaissances qui ne cessent d'évoluer de génération en génération. Quant aux générations actuelles, il est constructivement de leur devoir de penser à la préservation et à la mise en valeur de tout l'ensemble culturel du Mzab et ce, sous ses différents aspects d'expressions poétiques, techniques… et artistiques. L’emprise sociale de la culture populaire est une réalité nationale et un habitus légitime. L’avenir des At Mzab dépend diamétralement et plus que jamais du rapport de ces derniers aux éléments constitutifs de leur langue et de leur culture amazighe qui sont en symbiose avec leur religion universelle.

Le grand inventaire des contes (tinfas, en amazighe du Mzab) populaires oraux qui, dans une étape ultime, continue de résister à la disparition, nécessite une sauvegarde écrite. Le conte traditionnel se situe en effet à l'articulation de deux types de sociétés, l'une traditionnelle, et l'autre en devenir. C’est un inventaire qui offre un menu varié au plan thématique et selon des typologies variables. Dans un schéma simplifié, les récits peuvent être classés selon trois catégories :

1. Les légendes inspirées des textes sacrés, mais bien adaptés aux réalités géographiques, culturelles, sociales… et économiques.

2. Les récits issus de la région du Mzab et traitant de thèmes spécifiques à cette dernière.

3. les récits inspirés d’œuvres connues et faisant partie des autres cultures (comme « Mille et Une Nuit ») sans rapport avec les réalités historiques de la région.

En excluant les récits de la 1ère catégorie, les autres se manifestent an ayant les caractéristiques suivantes :

§ Du point de vue contenu, les récits narrés sont courts et, des fois, bien très courts (anecdotiques et légendaires).

§ L’anecdote fait relater la genèse d’un adage ou justifier une légende.

§ Le héros est toujours un personnage humble : une veuve, un(e) orphelin(e), une personne pieuse, une fille, etc...

§ Faisant partie de l’oralité, le conte reste malléable (il y a à remarquer que des détails apparaissent et disparaissent d’un conteur à l’autre).

§ Le conte traditionnel n’a pas de propriétaire, il relève du monde des conteuses, et fait partie au fond du patrimoine populaire.

§ Un bon nombre de contes ne connait pas de titres. On fait remarquer que le titre correspond dans la plus part des cas au nom du héros ou à une formule consacrée.

§ Le conte oral est véhiculé par le genre féminin à la veillée.

§ Contrairement aux domaines artistiques tels le chant et la danse, le conte populaire est toléré par les hommes de pieux.

§ Des contes narrés dans le Mzab ont, comme au reste de Tamazgha, leurs versions dans la tradition méditerranéenne.

L’expression orale est le trait marquant des différentes productions intellectuelles et artistiques nées dans le Mzab. Malgré que l’ancien patrimoine culturel véhiculé par la tradition orale (contes, adages, poèmes, proverbes, chants ou toute autre forme d’expression) recèle bien une richesse intellectuelle, morale et artistique d’une grande valeur, tout s’est passé comme si, pour les lettrés (en langue arabe), seule la chose religieuse mérite le soin d’être écrite. Aujourd’hui, on peut dire que le passage d’une production culturelle orale à celle écrite a été marqué par la création du conseil de Tumzabt dans les années 1980 auquel ont pris part des hommes déterminés. Ces sont ces hommes qui ont marqué les tous débuts du passage de la langue amazighe dans le Mzab du stade de l’oral à l’écrit. A présent, le Mzab compte des dizaines d’homme ayant produit des centaines de poèmes et de proses. Le nombre de poètes ne cesse d’augmenter depuis notamment les années 1990, et des recueils de poèmes sont aujourd’hui publiés. Par ailleurs, l'introduction de l'enseignement de tamazight dans le Mzab, qui avait connu ses débuts vers le début des années 1990 au sein de l'institut "El-Islah" de Tagherdayt où a été introduites la matière langue et la littérature tumzabt, a tout particulièrement permis de contribuer à marquer le passage de l’oralité à l’écriture. Et cet enseignement qui résiste à toutes les tentations d’étouffement, dure jusqu’à nos jours.

Par ailleurs, depuis les années 1980, des étudiants du Mzab ont pris l’initiative de prendre en charge leur langue-culture en animant des expositions culturelles aux universités et au sein des associations dont la plus renommée est l’association Bergan pour la protection de l’environnement et la sauvegarde du patrimoine culturel. Dans cette optique, et suite à une demande destinée au HCA, il y avait du 22 au 24 mars 2000 l’organisation par le mouvement associatif, sous l’égide du HCA, de la deuxième édition du Festival de la poésie amazighe à Bergan.

Dans ce temps, deux revues ont été animés (revues Tifawt et Izmulen). Quant aux mass médias, outre la présence de tumzabt à la chaîne 2, la chaîne de Ghardaia, depuis sa création, consacre de manière subalterne un certain temps très insuffisant pour diverses émissions en langue amazighe du Mzab.

Par Hammou DABOUZ

 

Références bibliographiques

· Brahim CHERIFI, 2003. Université de PARIS III VINCENNES-SAINT-DENIS, Thèse pour le doctorat d’anthropologie. « Etude d’Anthropologie Historique et Culturelle sur le Mzab ».

· Joël ABONNEAU, 1983. Université de PARIS I (Panthéon Sorbonne), Thèse pour le doctorat de 3ème Cycle en Art et Archéologie. « PREHISTOIRE DU M’ZAB (ALGERIE – WILAYA DE LAGHOUAT ».

· IZMULEN, Yennar 2951 (2001). Revue de l’Association Culturelle BERGAN, Numéro 01.

· Brahim BENYOUCEF, 1986. Entreprise Nationale du Livre –ALGER, LE M’ZAB : les pratiques de l’espace.

· Djilali SARI, 2003. Editions ANEP, LE M’ZAB : Une création ex-nihilo en harmonie avec les principes égalitaires de ses créateurs.

· A. RAVEREAU, 1981. Editions Sindbad, Paris, Le M’Zab, une leçon d’architecture.

· A. IBN KHELDOUN, Traduction de Slane, Paris, Geuthner, 1934, 4 Vol, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes en Afrique septentrionale.

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[6] L’histoire qui nous renseigne que l’islamisation de Tamazgha (Afrique du nord) a été grâce à la conquête d’Okba Ibn Nafeâ est en fait fausse. Ce dernier ne fut pas parvenu à propager par les armes la nouvelle religion en Afrique du nord. La preuve est que ce même conquérant avait été au cours d’une bataille tué par l’Agellid amazighe Aksil (Kosseila). Les faits historiques les plus objectifs montrent que l’islamisation des amazighes est le fruit de l’action d’un nombre de missionnaires pacifiques d’un courant de l’islam dit ibadhisme.

[7] Le toponyme Isedraten doit son origine à une tribu amazighe issue des Izenten (Zénètes). La date hypothétique de sa destruction par un chef nommé El-Mançour El-Machriq (dont la nationalité demeure inconnue) remonte à 1274 de l’ère grégorienne. Et une fois cette ville bondonnée par ses habitants, elle a été ensevelie par les sables.

 

 

 

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Origine ethnique des At Mzab

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Origine ethnique des At Mzab

Loin de toute idée simpliste, il est à préciser que le renforcement du peuplement du Mzab serait non seulement consécutif à la chute de l’Etat Rustumide et l’exode définitif des populations de Warejlen (Ouargla) et d’Isedraten (qui étaient déjà amazighes ibadhisés), mais il serait aussi le résultat de la migration dans le temps de quelques familles de la région des Aurès, de l’est algérien, d’une partie de la Libye… et de la Tunisie actuelle. Si les origines géographiques de tamazgha (amazighie) qui traversent cette société du Mzab, se chevauchent bel et bien aux divers plans, les gens ignorent superbement cette donnée pour autant dans la vie sociétale actuelle.

Toutes les données fondées conduisent à dire que l’hypothèse d’Ibn Kheldoun selon laquelle la filiation des At Mzab remonte à l’ancêtre éponyme des Zénètes. Selon cette filiation, les At Mzab sont les frères des At Toujin, At zerdal et At Abdelwad. Et ces trois branches sont issues de la tribu des At Badin frères des At Rached, dont la filiation remonte à Udjana, ancêtre présumé des Zénètes (izenten, en tamazight). C’est une descendance dont l’ascendance éponymique remonte à Imedghasen en passant par les Gétules de la période pré-chrétienne dont une partie s’est jointe aux Garamantes. Selon les données linguistiques, l’appartenance des At Mzab à la branche Zénète est incontestable. Il est bien fondé que la variante amazighe que pratiquent à nos jours les amazighes du Mzab, est très proche de celles dites zénètes telles que tacawit dans les Aurès, tazennatit de la région d’Adrar, Matmata de la Tunisie… et Tarifit dans le nord du Maroc. Quant à l'établissement de la communauté noire et métisse, dans le Mzab, elle est en grande partie le fruit du commerce transsaharien, autrefois florissant mais dont le coup d'arrêt a été amorcé vers 1848, date à laquelle la loi interdisant la traite des esclaves a été promulguée. Toute cette population n’en constitue pas moins un groupe virtuel sans disposer encore pour autant d’un construit symbolique qui le rendrait reconnaissable à travers des signes stables rendant identifiable le contenu d’une identité commune. La question de l’existence de la communauté d’At Mzab va de soi-même, puisqu’elle regroupe des groupes de familles, voire de fractions homogènes les unes aux autres. Les fondements définissant les At Mzab s'articulent autour de quatre critères principaux :

1. Le critère linguistique (emploi d’une variante amazighe dite tumẓabt).

2. Le critère historique (les At Mzab ont en leur actif une préhistoire et une histoire sociale extra-millénaire).

3. Le critère cultuel (les At Mzab font partie du rite musulman ibadhite).

4. Le critère culturel (mode de vie, arts, connaissances pratiques, traditions…).

Par Hammou DABOUZ

 

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Ouargla Warjlan

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Ouargla Warjlan

Un nom propre est à considérer comme étant un objet exceptionnel de la langue dont le statut est principalement double :

1- Il s’intègre, par sa nature et ses fonctionnements, au champ lexical de la langue et cela, de la manière la plus naturelle qui soit.

2- Il se distingue de tous les mots de la langue, et tout particulièrement de l’unité lexicale dont il est le plus proche (nom propre) et ce, par son aspect spécifiquement tributaire des autres réalités liées à un contexte de naissance particulier, à une histoire, à une géographie, à une anthropologie… D’où la difficulté de le définir.

La ville de Ouargla se targue d’être l’une des plus anciennes, si ce n’est pas la pas ancienne du Sahara. La cuvette de Ouargla avec ses palmeraies et l’espace l’entourant, est une dépression géographique située pratiquement sur la méridienne de Béjaia en partant de N’Goussa (un toponyme amazighe) dans le nord jusqu’au mont (Gara) Akrima au sud, c’est-à-dire le long de 30 à 40 km. Cette dépression fermée qui est riche en sites préhistoriques (des spécialistes font remonter la période à plus de 100.000 ans), témoigne d’une occupation humaine fort ancienne. À cette lointaine période, les conditions climatiques furent différentes de celle de notre époque. Les vestiges et les dessins rupestres témoignent de l’existence d’un grand fleuve « AƔeṛƔaṛ » dont l’un de ses affluents est l’oued « Mia » qui prend sa source dans le plateau de Tidekelt. A propos de la situation historique que préhistorique de Ouargla, l’archéologie est appelée à répondre à tant de questions en suspens.

Selon les plus anciens auteurs tels Abu Zakaria, Derjini, Al-Wassiani, la forme la plus répandue et la plus ancienne est « Warjlan ». Cependant le père de l’histoire des Amazighes, Ibn Xeldun, avait écrit que les « Beni Warkla » sont des Zénètes ayant fondés « Warjlan ». Selon certaines sources locales, Louargli est l’ancêtre des Ouarglis et le fondateur de Ouargla, comme cela se passe dans d’autres cas de noms géographiques qui sont d’origine anthroponymique. je fais remarquer que d’innombrables noms de villes et/ou de régions commençant par le lexème war/ar/ur---- sont parfois ceux de tribus amazighes occupant ces espaces. J’en cite quelques-uns: Warfella, Warsenis, Warifen, Warzifa, Wardigha, Warzmar, Urtezzer, Uryaghal, Urzidan, Wartajen, Wartin, Waryagel (près de Béjaia), Wartizallin … Ce sont des formations lexicales de la branche amazighe zénète attestées à l’Est, au Centre qu’à l’Ouest de Tamazgha. Ce mode de compositions qui, en étant fréquent dans des régions éloignées d’Afrique du Nord, revient fréquemment dans le domaine onomastique en composant aussi bien des noms de tribus que de lieux (d'origine manifestement anthroponymique). L’onomastique amazighe est l’une des rares sources permettant d’explorer le passé de Tamazgha, bien qu’au prix d’immenses difficultés, dues aux altérations du temps et exogènes.

A en débattre…

Hammou Dabouz

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At Mẓab آت مــژاب ⴰⵜ ⵎⵥⴰⴱ

Soyez le bienvenu au Mẓab, terre de l’originalité et l’espoir vivace, terre de la verdure et la beauté dissimulée derrière les dunes. Vous trouverez dans AtMzab.net tout sur Ghardaïa : Histoire contemporaine et perspectives.

« Mẓab d’Algérie » est une expérience humaine dans ses différentes dimensions, un amour célébré entre un homme endurant et une nature hostile.

Vous trouverez également tous les chiffres et toutes les statistiques susceptibles de vous être utile pour des études sur la région ou la visiter.

Vous êtes au Mẓab, vous êtes à Ghardaïa... EN SAVOIR PLUS

 

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LE M’ZAB

Le M’Zab, une région d’Algérie à 600 km au sud d’Alger. Cette région c’est un plateau rocheux dont l’altitude varie entre 300 et 800 mètres. nommé al-Shabka (filet), à cause de l’enchevêtrement de ses vallées. Le lit des oueds, qui coulent que très rarement, est constitué de sables alluviaux et éoliens. C’est dans le creux de l’oued M’Zab, sur des pitons rocheux, que s’est érigée la pentapole ou les cinq cités : al-Atteuf (Tadjnint en berbère), Mélika (At-Mlishet), Bounoura (At-Bunur) et.....

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Aperçu Historique

En abordant l’histoire des At Mzab, force est de constater qu’on ne peut que l’intégrer comme une partie de Tamazgha (Afrique du Nord). Comprendre le Mzab d’aujourd’hui, c’est aussi reprendre la voie d’une histoire riche d’événements et de leçons. A l’ancienne population amazighe proto-tumzabt qui existe dans le Mzab depuis des temps immémoriaux, s’étaient agglutinées des familles amazighes qui avaient trouvées dans cette région meilleur refuge pendant les invasions notamment romaines; ces...

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At Mzab Amazighe d’Algérie

Les At Mzab (avec un z emphatisé) qui appartiennent au monde amazighe, est une civilisation très ancienne. Les témoignages de cette civilisation remontent aux périodes préhistoriques. De son histoire, les At Mzab possèdent une architecture traditionnelle de renommée universelle. Le Mzab est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982, ses palmeraies et ses systèmes d’irrigation qui reflètent toute une technicité, sa fameuse tapisserie, son organisation sociale ont pu garder et propulser cette société oasienne au cours des....

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Rappels Historiques

En abordant l’histoire des At Mzab, force est de constater qu’on ne peut que l’intégrer comme une partie de Tamazgha (Afrique du Nord). Comprendre le Mzab d’aujourd’hui, c’est aussi reprendre la voie d’une histoire riche d’événements et de leçons. A l’ancienne population amazighe proto-tumzabt qui existe dans le Mzab depuis des temps immémoriaux, s’étaient agglutinées des familles amazighes qui avaient trouvées dans cette région meilleur refuge pendant les invasions notamment romaines ; ces populations y avaient édifié des igherman (cités) pré-islamiques. Après...

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Structuration Sociale

La religion a était l’élément clé dans la structure sociale mozabite. Une telle communauté pour qu’elle puisse subsister malgré les agressions qu’elle a subi, elle doit avoir une volonté de survivre et de vaincre. Cette volonté est fondée systématiquement sur la base des convictions religieuses et des raisons assez logiques pour se développer à travers les générations. La religion, il n’y a pas une source de vie plus forte que les convictions religieuses. Lors de notre recherche nous avons distingué que le seul élément commun entre les différentes apparitions des sociétés mozabites est le rite Ibadhites, malgré les différences ethniques. La société mozabite se...

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Origine Ethnique Des At Mzab

Loin de toute idée simpliste, il est à préciser que le renforcement du peuplement du Mzab serait non seulement consécutif à la chute de l’Etat Rustumide et l’exode définitif des populations de Warejlen (Ouargla) et d’Isedraten (qui étaient déjà amazighes ibadhisés), mais il serait aussi le résultat de la migration dans le temps de quelques familles de la région des Aurès, de l’est algérien, d’une partie de la Libye… et de la Tunisie actuelle. Si les origines géographiques de tamazgha (amazighie) qui traversent cette société du Mzab, se chevauchent bel et bien aux divers plans, les gens ignorent superbement cette donnée pour...

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L’Organisation Urbaine

L’organisation urbaine dans le Mzab est amazighe dans son essence et musulmane dans sa doctrine. Pour mieux comprendre la portée du rite ibadhite, il faut explorer en profondeur dans le milieu socioculturel de ces populations amazighes ayant embrassé l’ibadhisme[6]. L’architecture du Mzab, qui s’intègre dans un environnement spécifique et répond à des besoins stricts, se caractérise par la simplicité. C’est pourquoi il y subsiste des pratiques hostiles au luxe et aux comportements ostentatoires. Partout dans les cités du Mzab, une des...

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MṢAB; MẒAB  ou AT MẒAB

Sans vouloir toucher le fond des choses qui appellent à consacrer beaucoup de temps aussi bien que de moyens, je dirais que le fond populaire de la région du Mẓab est quasi-totalement zénète. Les At Mẓab cités par exemple par le père de l’histoire des Imazighen Abderrahmane Ibn Xeldun sous forme arabisée Beni Muṣab, sont affiliés à At Badin (Beni Badin d’Ibn Xeldun). Les sources ibadites aussi bien que non ibadites de l’époque médiévale, ont désigné la population du Mzab par dénomination principale, à...

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Mzab Unesco

Le paysage de la vallée du M’Zab, créé au Xe siècle par les Ibadites autour de leurs cinq ksour, ou villages fortifiés, semble être resté intact. Simple, fonctionnelle et parfaitement adaptée à l’environnement, l’architecture du M’Zab a été conçue pour la vie en communauté, tout en respectant les structures familiales. C’est une...

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Le Corbusier

A chaque fois que je me trouve à cours d'inspiration, je prends mon billet au Mzab" Charles-Édouard Jeanneret-Gris (Le Corbusier), pionnier de l'architecture moderne. '' Every time I find myself lacking inspiration; I take a ticket to the Mzab'' Charles-Édouard Jeanneret-Gris (Le Corbusier), one of the pioneers of...

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Aɣlan Pays Natal

Comment est-ce que et dans quelles conditions le système d'irrigation " Aɣlan " avait-il disparu dans le Mẓab ? La question aux historiens et au public de culture. Selon ma première enquête, bien que les sens donnés par les variantes du...

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AT IƔIRSAN Mr HOUACHE

AT MẒAB AT IƐUBAN et AT IƔIRSAN uhu “at iɣersan” amaɣer “iɣers” d laɛgab n westu d anni tqimen s westu i neffal,i nẓeṭṭ mi yecmer uẓeṭṭa-nneɣ mi niwaḍ tasefrest. Ama “iɣers” neɣ “iɣersan” ayen d jaluz n wastu ayen d....

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Tafilalet écologique

Cette éco-ville dans le Sahara est un projet qui remonte à 20 ans dont l’objectif est de faire fleurir le désert, tous les habitants aidant à planter des arbres et recyclant leurs déchets Tandis que nous nous rendions en voiture au sommet de la colline, un jardin en terrasse entouré de murets de pierre est apparu dans le.....

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Francais/Tumzabt en ligne

Tifawin a aytma, Nella netleɛ awen-nessers ǧar ifassen-nwem awen wesmel ɣef tantala Tumẓabt. Imira-yu, asmel-u dis akan umawal n Tumẓabt-Tuggamant yeččer-d f awen tudemt n pdf. Neɣs deɣ a'nessif asmel s werni n tseftit n yimyagen. Asaǧǧa n wesmel zeddiɣ ul yenḍi, d isemmisen zeddiɣ llan usren. Ad tnejjmem ad...

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Petite Poignée De Main Isiw ⵉⵙⵉⵡ

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 ⵉⵙⵉⵡ

Isiw (pl. isiwen) « petite poignée de main, quantité (de liquide, notamment) occupant le volume d’une main ouverte ». Il s’agit d’un nom masculin issu de la racine [SW] renvoyant à la notion fondamentale de « boire ».

Quelques termes de la même famille lexicale à racine [SW] attestés dans la variante amazighe du Mẓab : suw « boire ; fumer », sessuw « faire boire, abreuver, arroser, irriguer », aseswi « fait de faire boire, d’abreuver, d’arroser, d’irriguer », tassa (pl. tissa) « irrigation » ((IƔzer/Oued N Tissa), toponyme) », aswa (pl. iswaten) «breuvage, boisson ».

Hammou Dabouz

Quelques mots sur Tağnint El-Atteuf

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Quelques mots sur Tağnint  El-Atteuf

ⵜⴰⵊⵏⵉⵏⵜ

Quelques mots sur Tağnint (El-Atteuf), une des sept villes du Mẓab (dont la date d'érection remonte au début du 11ème siècle, ère grégorienne).

Tağnint « petit plateau » (arabisé en El-Atteuf) découle de la racine [GNN] fournissant dans le Mẓab des mots dont je cite les suivants :

- Agnin (nom masculin augmentatif de tagnint) « ustensile en sparterie (fibres et folioles de palmes tressées) caractérisé par sa dimension relativement grande (plus que celle de tagnint) et sa forme de gros cône renversé que l’on utilise pour contenir des denrées sèches ».

- Tagnint « ustensile (en sparterie) caractérisé par sa dimension relativement petite (moins que celle de agnin), sous forme de bol, que l’on utilise pour contenir et rafraîchir de l’eau à boire (pendant la saison estivale) ». Pour doter tagnint d'une bonne impérméabilité, on l’enduit et recouvre souvent de goudron.

- Tagnunnayt (féminin de agnunnay) « ayant la forme sphérique, globulaire ».

- Gnunni (verbe intransitif) « rouler par terre, dégringoler, débouler ».

Tağnint est un toponyme correspond au substantif kabyle « AGNI » qui, à partir duquel nous pouvons déduire le féminin « tagnit », veut dire « le petit plateau ». Le lieu Taginant « petit barrage » (qui est le diminutif de aginan « barrage »), situé au Moyen Atlas (Maroc), est aussi en rapport lexical avec tağnint. Agennant dans l’une des variantes amazighes renvoie au sens de « barrage ». A l’échelle de quelques aires géographiques amazighes, agnin peut signifier « seau (en sparterie, par exemple), récpient ». Ce sont des mots issus de la racine [GNN] qui fournit des noms géographiques. La famille lexicale de cette racine est si riche en contenants et contenus (sémantiques).

Hammou Dabouz

Quelques Prénoms Mzab

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Quelques Prénoms Masculins et Féminins Chez Mzab

Prénoms Masculins


• Amenzu « le premier ».
• Aneğlus « l’ange ».
• Amestan « le protecteur, le défenseur ».
• Sifaw « le lumineux ».
• Amnay « le cavalier ».
• Yur « la lune ».
• Asirem « l’espoir ».
• Abɣur « bénéfice, richesse, avantage et, par extension, petit, jeune garçon, prince charmant » est un ancien nom propre attesté dans le Mzab. 
• Iruw « le clerc mineur ».
• Ziri « le grand clair de lune ».
• Iddir/idder « le vivant ».
• Meddur « le vivant ».
• Yifiten « il est mieux qu’eux, le meilleur,… ».

Prénoms Féminins

• Taziri « La Lumière lunaire ».
• Tifawt « La Clarté ».
• Illi « Ma fille ».
• Tala « La Fontaine ».
• Tasekkurt « La Perdrix ».
• Talwit « La Guérison, L’Apaisement ».
• Tabghurt « La Richesse ».
• Nanna « grand-mère (tombée en désuétude) ; titre honorifique qui a le sens de madame pour une personne âgée ; dame aînée, sage et expérimentée ».
• Mamma « maman en langage enfantin ».
• Baya « grande dame distinguée et noble ».
• Lalla « grande sœur, grande dame ». On réalise l’expression: D Lalla « c’est brave femme, une véritable dame ».
• Setti « grand-mère » qui est bien entendu en rapport avec le nom amazighe de « père » qui se réalise « ti », d’où aussi tetti/tatti/betti « tante paternelle », tima « grand père maternel ». Ce que je constate, c’est que le nom ti « père » a quasiment disparu de la langue amazighe, excepté Tamahaq et Tumẓabt. Le lexème ti continue de se manifester dans les variantes amazighes en état de composition. Je ne pense pas que setti puisse être l’amazighisation de « سيدتي » où la terminaison /yi/ marque l’adjectif possessif en langue arabe et « سيدة » n’est que le féminin de « سيد». Donc le /t/ de « سيدتي » n’a rien à voir avec le /tt/ de setti. Là nous pouvons remarquer qu’il y a lieu de faire attention, car les ressemblances linguistiques accidentelles induisent bien en erreur. Enfin les noms ti et setti qui s’expliquent parfaitement par l’Amazighe, sont de souche amazighe et n’admettent pas un rapprochement linguistique avec la langue arabe (une des langues filles du Sémitique), ni avec le Syriaque, ni avec l’Araméen où le nom de « père » est « HaBaH ».

Hammou Dabouz

racine [KL]: Ankal; akli; akal; ačal

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Par Hammou DABOUZ

Un mot sur la famille lexicale dont se trouve le nom akli (*)

Il est établi que le terme akli « esclave » est en rapport lexical avec le terme « akal » qui, selon les aires dialectales amazighes, peut aussi se prononcer ačal et acal.

Je citerai rapidement une partie de cette famille lexicale à racine [KL].

- Akal « terre, sol, terrain… ».

- Nkel « planter, transplanter… ».

- Ankal (plur. inkalen) « plant ».

- Kel « gens de ». Ce terme « kel », dans la société des Imuhaq, entre dans la dénomination de tribus tel que celui de « at/ayt » attesté dans les variantes amazighes du Nord.

- Aklal (plur. Iklalen) « famille » est attesté chez les Amazighes de la région du Rif, parler des Iznacen.

- Tikli « marche ».

- Akel « aller, cheminer, suivre, marcher… ».

- Tačellet (plur. tičellatin) « motte, boule de terre… ».

- Sikkel « fixer à terre »… ».

- Kel/cel « passer les heures de la journée chez quelqu’un… ».

- Amnukkal, qui prend la place du titre agellid/ağellid des variantes du Nord, est obtenu chez les Imuhaq par dérivation de kel.

Note:

(*) Voir (ntre autres adresses) Akli (esclave) in www.wikimazigh.com

Rappels Historiques

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En abordant l’histoire des At Mzab, force est de constater qu’on ne peut que l’intégrer comme une partie de Tamazgha (Afrique du Nord). Comprendre le Mzab d’aujourd’hui, c’est aussi reprendre la voie d’une histoire riche d’événements et de leçons.

A l’ancienne population amazighe proto-tumzabt qui existe dans le Mzab depuis des temps immémoriaux, s’étaient agglutinées des familles amazighes qui avaient trouvées dans cette région meilleur refuge pendant les invasions notamment romaines ; ces populations y avaient édifié des igherman (cités) pré-islamiques. Après l'avènement de l'Islam, et au 7ème siècle de l’ère chrétienne, la population amazighe de cette région a adopté la nouvelle religion. Il y a tout un nombre de vestiges ruines témoignant tout particulièrement que bien des établissements amazighes pré-ibadhites y existent, tels que talezdhit, awlawal, tmazert, bukyaw… Cette population amazighe, disons semi-nomades, vivaient principalement d’élevage et d’agriculture saisonnière. Et c’est à partir du onzième siècle que le monde du Mzab a connu un grand passage historique ainsi qu’un véritable épanouissement marqué par le rite ibadhite qui a été adopté par l’ensemble des At Mzab depuis plus de 10ème siècle. Ce changement de mode de pensée et un nouvel apport démographique amazighe ont poussé la société d’At Mzab à naître telle qu’elle est connue de nos jours. A partir de cette époque, cinq igherman ont été édifiés sur des pitons rocheux, il s’agit de Ghardaïa (Tagherdayt, en langue amazighe), Mélika (At-Mlicet) Bounoura (At-Bunur), Al-Atteuf (Tajnint) et Beni-Isguen (At-Izdjen). Deux autres cités, Berriane (Bergan) et Guerrara (Iguerraren) font partie aussi de la région des At Mzab, mais qui se situent en dehors de la vallée du Mzab ; la première à 45 km au nord, la seconde à 110 km au nord-est.

 

Par Hammou DABOUZ

 

PUBLIÉ PAR NAT MZAB

Regards sur le Mzab

Regards sur le Mzab

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introduction

historique

architecture

société

traditions

conclusion (critique)

 

Réalisé et présnté par: Hassan Abousseddik

Ecole Normale Supérieure de Bouzaréah

Alger 11-01-2016

Roi Ajellid ⴰⵊⴻⵍⵍⵉⴷ

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Ağellid D Unesɣamu-s

Ttalsen yiggen wass yettuɣ yiggen uğellid yssiğur yigget tğelda d tamuqṛant. Yffeɣ ağellid-u yiggen wass ɣel izuɣar mani yqqim yiggen yimar d azeğrar. Si d-yedwel s tufeɣt-nni, yufu yiḍaren-es, wwin, nɣint ameč s tečli ɣeff yebriden rreẓen d yiwriren bedden. S inni yessufeɣd yigget tnaḍt teqqar : « iɣulad n uɣerm-es s manči llan ad twadnen s yiğlimen !».

Mwa, yuc-as yiggen unesɣamu yigget twenğimt tif tenni n uğellid, an d iğğa day yiggen weğlim d ameẓẓan dagwud n uḍar n uğellid.

S inni tedwel-d tawenğimt-nni d annat n wuqqun n terčasin.

Iziɣ wasi yexs ad yedder yẓul ɣeff wudem n Tmuṛt-u, ul yberres ad yemti tameddurt aytulu. Mwa, ad yemti iman-es zzar, s inni ad swenğem amettay n midden ayyulun.

Amawal :

Ağellid (plur. Iğelliden) « roi ».

Tağelda (plur tiğeldiwin) « royaume ».

Tufeɣt (plur. tufɣiwin) « sortie, pique-nique ».

Tanaḍt (plur. tinḍin) « décision ».

Anesɣamu (plur. inesɣuma) « conseiller ».

Annat (plur. Innaten) « début ».

Mwa « mais »

Mti « changer ».

Hammou Dabouz

Saḥour Taseččirt ⵜⴰⵙⴻⵜⵛⵛⵉⵔⵜ

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Taseččirt  ⵜⴰⵙⴻⵜⵛⵛⵉⵔⵜ

dernier repas nocturne (avant l’aube) juste avant le jeûne

Taseččirt (pl. tiseččirin) 

L’influence de la langue arabe sur celle amazighe est connue, tout particulièrement sur le vocabulaire religieux. Une fois islamisés, les Imazighen ont par leur génie propre créé, traduit, adapté, voire conservé beaucoup de mots nécessaires à la pratique religieuse. Par ailleurs, les Amazighes musulmans ont dans l’espace et dans le temps emprunté à l’Arabe une grande partie de mots se rapportant à la religion et ce, de manière non uniforme.

La langue amazighe dans son ensemble et à ce jour, contient un grand nombre de mots se rapportant au domaine religieux. Le présent choix se porte sur un nom que l’on continue d’employer largement chez les At Mẓab. Il s’agit du nom féminin au singulier « taseččirt » dont le pluriel se réalise « tiseččirin ». Pour les autres variantes, je ne suis pas bien renseigné là-dessus. Pour cela, je laisse le soin à mes compatriotes amazighes de nous en informer davantage.

Taseččirt est le nom du repas par lequel l’on entame le jeûne propre à l’Islam. C’est un nom féminin qui traduit le sens de « dernier repas nocturne (avant l’aube) juste avant le jeûne, repas précédant le début de jeûne (chez les Musulmans)». Taseččirt est le mot qui correspond au nom arabe « Saḥour » (1).

Du point de vue lexical, taseččirt relève du thème verbal (factitif) seččer (2) « faire lever, réveiller… ». Nous sommes là en présence d’un mot qui découle de l’idée se rapportant à l’action d’éveiller, de tirer du sommeil, de réveiller (aseččer) et ce, en vue de prendre le repas précédant le début de jeûne musulman (3).

Notes :

(1) Le Saḥour est le nom arabe du repas que l'on prend à la fin de la nuit durant le mois de Ramadan.

(2) Seččer est l’autre réalisation phonétique du verbe sekker attesté dans des variantes amazighes et qui remonte au verbe primaire ččer/kker « se lever, s’éveiller (du sommeil), se mettre debout, se mettre à … ». Les employeurs de Tamahaq, quant à eux, font usage de la forme nker et son factitif senker. Par ailleurs, au Moyen Atlas, les variantes nker, nčer et kker sont attestées.

(3) Le Prophète (PSL) recommande de : « Prendre le dernier repas nocturne du Ramadan, car il est source de bénédiction » en ce qu'il fortifie et stimule le jeûneur. Il a dit : « ma communauté sera toujours dans le bien tant qu'elle retardera le moment du repas du début de jeûne ».

Hammou Dabouz

Sesten Questionner Interroger

Icon 08ⵙⴻⵙⵜⴻⵏ

Le verbe factitif « sesten » (questionner, interroger), selon sa structure, découle du verbe primaire « esten » dont la forme sémantique véhiculée est « répondre, rétorquer ». Sa racine est la trilitère [STN] que l’on rencontre un peu partout en Tamazgha.

La famille lexicale qui comporte à laquelle appartient le verbe sesten « questionner »:

• Asetna (pl. isetnan) « réponse ».

• Asettan (plur. isettanen) « répondeur ».

• Tasettant (plur. tisettanin) « répondeuse ».

• Asesten (plur. Isestanen) « fait de questionner, question, interrogation ».

• Amsestan (pl. Imsestanen) « interrogateur, questionneur, ange interrogateur du tombeau et, par extension, homme insupportable, homme horriblement laid ».

• Tamsestant (pl. Timsestanin) « femme insupportable, femme laide ».

• Anmestan (pl. inmestanen) « discuteur, contestateur, rival… ».

Hammou Dabouz

Sociologie de l'Algérie De Pierre Bourdieu

Sociologie de l'Algérie De Pierre Bourdieu 

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RÉSUMÉ

Présente les différents groupes ou "aires culturelles" de la société algérienne, les Kabyles, les Chaouïa, les Mozabites et les arabophones. Met en lumière ce qui les rassemble et ce qui les sépare. Reprise d'un des premiers ouvrages publiés de Pierre Bourdieu (1958).

كتاب Sociologie de l'Algérie للأستاذ بورديو حول الجزائر وخصص للمزاب فصلا كاملا.

رابط تحميل الكتاب من موقع www.4shared.com

رابط تحميل الكتاب من موقع www.mediafire.com

Structuration sociale

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La religion a était l’élément clé dans la structure sociale mozabite. Une telle

communauté pour qu’elle puisse subsister malgré les agressions qu’elle a subi, elle doit

avoir une volonté de survivre et de vaincre. Cette volonté est fondée systématiquement sur la

base des convictions religieuses et des raisons assez logiques pour se développer à travers

les générations. La religion, il n’y a pas une source de vie plus forte que les convictions

religieuses. Lors de notre recherche nous avons distingué que le seul élément commun entre

les différentes apparitions des sociétés mozabites est le rite Ibadhites, malgré les différences

ethniques.

La société mozabite se caractérise par un mouvement religieux plus au moins

différent de tous ce que pratiquent les autres tribus en Algérie. Une société qui se modernise

ces derniers jours après son repli sur elle-même pour plusieurs siècles, sans pour autant

changer les fondements sociaux de sa gestion qui est composé des élus de la société dans les

sciences religieuses et les sciences de vie

Malgré les divergences des races que la société mozabite a pu englober, elle forme une masse rigide aux effets de modernisme, pratiquement elle est parmi les rares communautés qui ont préservé leurs structures sociales, si elle n’est pas la seule en Algérie, malgré la globalisation qui a envahi le monde entier. Cette forte structuration était derrière la mystérieuse architecture classée comme patrimoine mondial par l’UNESCO. Nous allons présenter en bref cette structure particulière de la société mozabite avant d’entamer notre exploration de la symbolique de la lumière des mosquées mozabites.

Dans ‘’Le M’zab : Espace et Société’’, B. Benyoucef nous rapproche la constitution de cette structure. La mosquée est jusqu’à nos jours le centre du pouvoir interne, de décision, de législation et l’Imam est le chef spirituel et temporel, à lui revient l’autorité suprême. Le principe de Choura comme nous l’avons déjà définit ; principe de la tradition prophétique, basé sur la prise de décision après avoir consulté les docteurs en loi islamique qui sont les membres de la halkat appelés Azzaba, et le conseil est le conseil des Azzaba. Ils désignent l’un d’entre eux comme juge. Le pouvoir judiciaire est autonome. Parmi les membres de halkat ou conseil des Azabba, le juriste consulte.

Ce conseil veille sur la vie économique, culturelle, intellectuelle, sociale, politique et morale et même d’ordre général à l’intérieur du Ksar ; donc, pour chaque ksar un conseil. C’est à l’échelle de chaque ksar, à une échelle réduite figure le conseil consultatif (chourate) pour gérer la famille, unité de base de la formation du ksar. Entre ces deux échelles, il y’avait le conseil de Djemaa, qui a maintenant un rôle plus symbolique que pratique, c’est un conseil au niveau de chaque Arch. ; fraction, à l’intérieur de chaque cité, présidé par le Hakem, et un assistant appelé Naïb, il est dépendant du conseil de Azzaba, chargé essentiellement de la gestion des biens de chaque fraction. A une échelle suprême nous retrouvons le conseil confédéral des sept villages (ksour) appelé Majlis Ammi Saïd, constitué par un membre de chaque cité, le président de ce conseil est l’un de ses membres, élu chaque cinq ans. Ce conseil est chargé de la gestion des grandes affaires, les relations extérieures, …etc

 

Majlis Ammi Saïd

Il existe aussi un conseil constitué de femmes appelé le conseil Timsiridines ; le recrutement des femmes dans ce conseil se fait de la même manière que le conseil Azzaba, sur la base de la qualité morale et intellectuelle et preuve de dévouement. Ses membres sont chargés de l’enseignement et l’éducation auprès des femmes, la supervision de l’ordre social et les toilette funéraire.

Le présent schéma démontre l’hiérarchie des différents conseils :

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Schéma démontrant l’hiérarchie des conseils caractérisant la société mozabite

 

 

 

 

Vie sociale

Les cités du Mzab sont organisées en une structure lignagère : le lignage ou Taddart selon la taxinomie locale est un groupe de descendants dont les membres revendiquent un ancêtre commun. La descendance se trace à travers les hommes, et l’on est, contrairement à la société des Imuhaq (Touarègues), dans le cas d'une société patrilinéaire. Le Suff[4] (alliance politique entre fractions) est constitué de plusieurs lignages que chacun joue entre autres le rôle de solidarité et d’alliance ; c'est une sorte d'alliance qui n'a pas d'existence institutionnelle, qui peut d'un moment à l'autre changer de configuration. Le choix de quitter ou de demeurer au sein d’un Suff revient ou lignage. Ce choix se fait en fonction des intérêts de conjoncture. On se définit par rapport à une telle ou telle famille et on appartient à un tel ou tel lignage. Chaque cité regroupe des tribus qui, elles, constituent des Suffs. La tribu se structure dans une organisation pyramidale complexe à trois niveaux. Au premier niveau viennent les fractions (tiâcirin), regroupant chacune, sur une base généalogique, un ensemble de Tiddar (familles élargies portant le même nom d’état civil et supposées descendre d’un ancêtre éponyme). La fraction est une unité administrative de base gérée par une assemblée représentative. Elle dispose des biens communs notamment un siège où elle tient les assemblées générales et organise les noces. Au deuxième niveau, un ensemble de fractions forme la tribu, qui n’est généralement pas le fait d’une descendance généalogique, mais plutôt d’une alliance politique permanente entre des fractions et clans. On arrive, au troisième niveau, à l’alliance des tribus sous l’égide des Iâezzaben[5] (religieux ibadhites). C’est pour cela que E.MASQUERAY observa que l’agherm dans la Mzab est une cité de deuxième degré qui, en étant une structure trilitère, représente des ressemblances frappantes avec l’ancienne cité grecque.

Aujourd'hui, le sentiment d'appartenir au Suff a disparu auprès des nouvelles générations. Les mutations que connaît la région ont eu un impact considérable sur les mœurs et les comportements. On assiste à l'émergence de nouvelles formes de conscience individuelle ; et des attitudes propres aux sociétés de type différencié prennent de plus en plus d'ampleur.

 

Par Hammou DABOUZ

 

Références bibliographiques

· Brahim CHERIFI, 2003. Université de PARIS III VINCENNES-SAINT-DENIS, Thèse pour le doctorat d’anthropologie. « Etude d’Anthropologie Historique et Culturelle sur le Mzab ».

· Joël ABONNEAU, 1983. Université de PARIS I (Panthéon Sorbonne), Thèse pour le doctorat de 3ème Cycle en Art et Archéologie. « PREHISTOIRE DU M’ZAB (ALGERIE – WILAYA DE LAGHOUAT ».

· IZMULEN, Yennar 2951 (2001). Revue de l’Association Culturelle BERGAN, Numéro 01.

· Brahim BENYOUCEF, 1986. Entreprise Nationale du Livre –ALGER, LE M’ZAB : les pratiques de l’espace.

· Djilali SARI, 2003. Editions ANEP, LE M’ZAB : Une création ex-nihilo en harmonie avec les principes égalitaires de ses créateurs.

· A. RAVEREAU, 1981. Editions Sindbad, Paris, Le M’Zab, une leçon d’architecture.

· A. IBN KHELDOUN, Traduction de Slane, Paris, Geuthner, 1934, 4 Vol, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes en Afrique septentrionale.

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[4] Il est à faire remarquer que le Suff ne se constitue pas sur des bases ethniques et il ne reflète pas une opposition nomades/sédentaires, arabes/amazighes. Tout au contraire, il traverse tous ces clivages, parce qu’appartenir à une ligue est une nécessité qui ne dépend pas de la nature du groupe, ni de son origine, ni de son affiliation religieuse.

[5] Le terme iâezzaben découle du singulier aâezzab qui signifie « reclus » et, par extension, le membre du conseil de la mosquée.

 

PUBLIÉ PAR NAT MZAB

Symbole Du Tapis

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L’artisanat du M’Zab

le tapis est l’un des meilleurs moyens d’expression de la vallée du M’Zab. Par son design particulier, qui utilise une symbolique spécifique socioculturel et historique de la région. Les éléments de cette symbolique représentent le peigne à laine, la faucille ,une petite table , une clef , une main, un chandelier, un bec d’oiseau, un scorpion, un serpent … entre autres nombreux motifs qui reconstituent , par un système de connotations, les scènes de la vie quotidienne.

De la lecture de cette symbolique se dégage toute la structure socio familiale locale, foncièrement patriarcale et au sein de laquelle la femme tient le rôle de dépositaire d’une culture qu’elle communique par le tissage de tapis et de vêtements.

 

Site du Mzab Photos

Tafilalet ville écologique

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Tafilalet : première ville écologique dans le désert algérien

Cette éco-ville dans le Sahara est un projet qui remonte à 20 ans dont l’objectif est de faire fleurir le désert, tous les habitants aidant à planter des arbres et recyclant leurs déchets

Tandis que nous nous rendions en voiture au sommet de la colline, un jardin en terrasse entouré de murets de pierre est apparu dans le paysage désertique, électrisé par des touches de fruits orange et jaunes.

Une route goudronnée séparait cette ceinture verte de bâtiments en forme de cube, aux extérieurs teintés des mêmes couleurs pastel et aux ouvertures étroites. La ville que nous avons découverte derrière une impressionnante porte faite de branches de palmiers était si calme qu’elle ressemblait presque à une forteresse inoccupée.

Cette oasis de calme, c’est Tafilalet, un ensemble de plus de 1 000 maisons construites manuellement en pierre locale. Tafilalet est nichée au sommet d’un plateau qui domine la vallée du

M’Zab dans la région de Ghardaïa, au sud de l’Algérie.

Les défenseurs de l’écologie en l’Algérie

Ghanya était toujours en train de cuisiner lorsqu’elle a reçu Middle East Eye. Une chorba, une soupe traditionnelle algérienne avec des boulettes de viande, mijotait sur le feu tandis que la jeune femme séparait les déchets alimentaires des autres déchets. Le recyclage est devenu l’une des nouvelles habitudes de Ghanya depuis qu’elle a emménagé avec son mari et leur petit garçon à Tafilalet.

En échange des déchets alimentaires, lesquels sont récupérés pour nourrir les animaux du zoo local ouvert récemment, elle obtient du lait et des œufs frais gratuitement, dans le cadre du programme de recyclage local. « Le recyclage est devenu une habitude à Tafilalet », a expliqué Ghanya à MEE. « C’est un accord équitable : nous aidons à recycler les déchets organiques et, en retour, nous sommes autorisés à manger ce que la communauté produit. »

Après une montée éprouvante jusqu’au sommet du jardin à flanc de colline, Abdelaziz, coiffé d’un bonnet de laine noir rabattu sur le front et vêtu d’une veste bleue, a commencé à creuser des trous pour planter des bougainvilliers. « Il n’y a pas assez de place pour un potager. Voilà pourquoi nous étendons l’éco-parc », a indiqué le jardinier de 45 ans à MEE, désignant un groupe de maçons juste à côté en train de construire des clôtures sur un niveau inférieur.

Près d’Abdelaziz, Mohamed supervisait la construction en profitant d’une vue incomparable sur la palmeraie de Beni Isguen.

« Une fois l’expansion terminée, les habitants devront faire pousser des plantes et des légumes dans le cadre du programme de partage de la nourriture de la ville. Les récoltes qui en résulteront seront gratuites pour tout le monde », a précisé à MEE l’inspecteur en bâtiment vêtu d’un sarouel, le pantalon traditionnel algérien. « Nous aspirons tous à devenir autosuffisants sur le plan alimentaire. »

L’éco-parc de Tafilalet abrite une grande variété de palmiers dattiers, d’arbres fruitiers et d’arbustes qui poussent sans l’utilisation d’engrais chimiques ou de pesticides. Le jardin présente également un large éventail d’espèces de plantes médicinales, notamment la lavande, la verveine et le romarin.

« Tafilalet sera équipée d’un laboratoire pharmaceutique sophistiqué dans un avenir proche. Nous prévoyons de produire nos propres remèdes traditionnels », a déclaré Mohamed, qui était parmi les premiers habitants de cette ville écologique saharienne.

Un sol de mauvaise qualité

Cependant, faire fleurir ce désert est difficile à plus d’un titre. « Nous avons dû couvrir entièrement le sol rocheux avec quatre couches de terre arable. Il nous a fallu trois ans pour être en mesure de commencer à faire pousser la moindre plante en raison de la mauvaise qualité du sol », a expliqué Abdelaziz. Ces défenseurs de l’écologie du Sahara ont également mené des expériences sur des stratégies durables contre les pénuries d’eau. Ils ont commencé à tester un système innovant de traitement des eaux usées.

« Rien ne se perd, tout se transforme à Tafilalet », a déclaré Mohamed, montrant trois réservoirs et des tuyaux en béton, mis en place dans un coin de l’éco-parc. « Nous utilisons la technique de la phyto-épuration et, jusqu’à présent, c’est assez réussi. Nous avons pu arroser les plantes médicinales avec l’eau recyclée », a-t-il poursuivi.

À Tafilalet, le respect de l’environnement est la priorité de tous. Alors que dans le reste du pays des sacs poubelles débordants polluent encore les trottoirs, les rues étroites de la charmante ville saharienne sont exemptes de détritus. Outre les équipes de ramassage des ordures, les familles sont en charge du nettoyage de leur quartier par rotation d’une semaine.

« C’est le travail des hommes », a rapporté Meriem, une femme de 34 ans drapée dans un haïk (vêtement traditionnel blanc allant de la tête aux pieds et ne laissant apercevoir qu’un seul œil). « En outre, les familles ne sortent pas les poubelles avant 19 heures afin que l’odeur des poubelles qui pourrissent n’emplisse pas l’air », a-t-elle ajouté.

Cette communauté subsaharienne avant-gardiste en matière d’environnement a également choisi la formation la plus verte possible pour les jeunes. À l’école, on enseigne aux enfants des questions environnementales complexes et ils se rendent régulièrement dans l’éco-parc. « De cette façon, nous nous familiarisons avec la diversité des espèces de plantes », a déclaré Ayoub, le fils de Meriem âgé de 7 ans, à MEE.

« Ce qui me plaît le plus à Tafilalet, c’est que personne ici n’a une mentalité consumériste. En fait, il n’y a qu’une rue commerçante dans la ville. Nous nous efforçons de construire une vie durable, mettant l’accent sur ce qui compte vraiment », a affirmé à MEE Ali Ramdani, un forgeron de 40 ans portant un calotte mozabite traditionnelle.

Un projet respectueux de l’environnement à but non lucratif

Tafilalet n’a pas toujours été une oasis florissante. Il y a vingt ans, un groupe d’intellectuels, d’architectes et de scientifiques originaires du ksar (« château » en arabe) de Beni Isguen, se sont regroupés et ont créé la Fondation Amidoul dans le but de lutter contre la crise du logement locale. « À cette époque, des milliers de personnes vivaient dans des bidonvilles dispersés dans la vallée du M’Zab parce qu’il y avait trop peu de maisons, qui coûtaient souvent trop cher », a raconté à MEE Ahmed Nouh, un ancien pharmacien qui dirige désormais la Fondation Amidoul.

Alors que le gouvernement a lancé un programme de logement sans précédent, en utilisant les recettes engendrées par le pétrole pour construire des villes-dortoirs à travers le pays, la Fondation Amidoul a acheté une colline rocheuse dans le but de la transformer en une ville respectueuse de l’environnement, en fournissant des logements à des gens à faible revenu.

« Tafilalet est une initiative populaire avec une conscience à la fois écologique et sociale qui veut reloger les familles sans abri, tout en préservant la façon dont la communauté mozabite [peuple berbère amazighophone originaire de la vallée du M’Zab] vivait en harmonie avec la nature », a expliqué Nouh.

« Le Saint Coran nous enseigne à nous entraider. C’est le véritable islam », a-t-il ajouté. Son bureau est décoré de plusieurs images du désert algérien. « Voilà comment était Tafilalet au départ. Il n’y avait tout simplement rien », a poursuivi Nouh, montrant une photo d’une zone désertique isolée prise en 1997.

Logement à prix réduit

Selon le président de la fondation, les studios et villas de Tafilalet ont été construits pour un coût « trois fois moins élevé que la moyenne du pays ».

L’organisation à but non lucratif n’attend pas des habitants que ceux-ci paient en une seule fois. « Nous voulons des jeunes couples et familles qui ont besoin de posséder l’endroit où ils vivent. Voilà pourquoi nous leur donnons la possibilité d’étaler le coût de la propriété sur des années », a expliqué Nouh.

« Nous n’aurions jamais osé rêver de nous offrir une maison aussi confortable, meublée et spacieuse sans cet échéancier de paiement », a confirmé Meriem, assise dans son magnifique salon.

« Si une société travaille et prend soin de sa terre, les gens ne pensent pas à risquer leur vie pour aller ailleurs et même si certains s’installent à l’étranger pour travailler, ils finiront par retourner dans leur pays », a déclaré Nouh.

Mais tout le monde ne peut pas résider dans la première ville écologique d’Algérie. « La vie à Tafilalet est régie par une charte verte que tous les habitants ont dû signer avant d’acheter une propriété », a signalé Nouh. « Notre charte verte comprend l’obligation, entre autres, pour tous les occupants de planter et cultiver trois arbres : un palmier et deux sortes d’arbres fruitiers. »

« Tafilalet a été créée avec l’idée que les humains et la nature peuvent coexister », a déclaré à MEE Moussa Amara, le concepteur de cette éco-ville, qui vient de rentrer d’une exploration à Tamanrasset, ville de l’extrême sud de l’Algérie.

Tafilalet a été calquée sur Ghardaïa, un site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, connu notamment pour ses maisons blanchies à la chaux serrées les unes contre les autres. « Les cinq villes de Ghardaïa ont certainement été une source d’inspiration pour nous. Nous avons conservé les maisons traditionnelles mozabites car c’est un modèle d’écoconstruction et de bâtiment économe en énergie. Nous n’avons ajouté qu’un nouvel élément : un patio », a expliqué Amara.

Neïla, la belle-sœur de Ghanya récemment arrivée d’Alger, admire l’éco-conscience des habitants de Tafilalet, qui a reçu le Prix de la Ligue arabe pour l’environnement en 2014. « Ils nous donnent une leçon de citoyenneté. Nous ne devrions pas attendre des réformes écologiques du gouvernement. Le peuple algérien devrait prendre des initiatives qui peuvent potentiellement affecter de manière positive l’environnement. »

 

middle east eye

 

Tafilalt Tamaynut

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Tafilalt Tamaynut (Tajdidt): Décrochement du premier prix de ville durable

Face à la montée galopante de l’individualisme, l’agglomération Tafilalt tamaynut (tajdidt) d’At Izğen, avec ses équipements d’accompagnement (centre culturel, espaces de loisirs, salles de sports, mosquée, tours,…) fut créée en appliquant le principe d’entraide collective Twiza sans lequel une telle cité n’aurait pas vu le jour. C’est la meilleure réponse à une crise de logements aussi bien quantitative que qualitative tout en répondant en outre à la question de l’environnement et respectant jusqu’à un degré une typologie architecturale traditionnelle et cela, malgré l’absence au plan de la morphologie urbaine du principe de la centralité et du plan radioconcentrique régissant les anciennes igherman (cités) du Mẓab. Par ailleurs, l’un des principes se rapportant au choix du site est celui d’occuper des sols rocheux permettant de préserver les sols cultivables et celui de rendre rationnelle toute utilisation de l’espace urbanisable.

Je rappelle que dans la région du Mẓab, l’implantation d'un aƔerm traditionnel se fait sur un tertre dégagé afin de répondre aux quatre principes primordiaux :

1. Protéger la cité de toute incursion et/ou attaque extérieure en mettant à profit les accidents de terrains qui entourent l’aƔerm.

2. Protéger et dégager les terres cultivables.

3. Mettre à l’abri les habitations et les activités urbaines d’aƔerm de tout risque d’inondation.

4. Avoir la meilleure protection contre les rigueurs climatiques.

L’implantation d’aƔerm avec la palmeraie forme le noyau-socle de la vie socio-humaine qui fait partie d’une étendue géographique. Les espaces vitaux desquels est tributaire la population sédentaire sont comme suit :

1. AƔerm (cité fortifiée) : enclos habité et assurant la vie familiale et sociale.

2. Tiğemmiwin (Palmeraies) : espaces de subsistance et de fraîcheur.

3. Tinḍal (Cimetières) : espace des morts.

Chaque aƔerm s’organise suivant trois espaces qui sont les éléments de structuration, avec un réseau de parcours (rue, ruelle et impasse) :

1. Centre spirituel sacré, la mosquée (tamesğida).

2. Domaine d’habitation intime et intra-muros (tiddar).

3. Centre public, masculin et profane, le marché (souk).

 

Hammou Dabouz

 

Tafilelt

Reportage sur la nouvelle ville de Ghardaïa, Tafilalt

 

 

Tafilelt, une utopie devenue réalité

TaƔiwt ⵜⴰⵖⵉⵡⵜ

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 Pour interpréter un tant soit peu les mots de notre langue, je dirais que taƔiwt (pl. tiƔiwin) est le féminin de aƔiw qui doit dériver du nom aƔi (*) « lait (naturel ou maternel), sève laiteuse de certains végétaux ». Le suffixe /w/ de taƔiwt est employé dans la langue amazighe pour former des diminutifs. Exemple : uwḍa « tomber, chuter, précipiter, décliner, déchoir » → Ameṭṭaw « larme » (< m--- + [WḌ] + w).

Pour rester dans le mot taƔiwt qui, en représentant le stade de l’ovaire fécondé, renvoie au sens de « datte verte laiteuse et embryonnaire », la notion sémantique première à la quelle renvoie ce nom est celle de « laiteuse ».

Tanemmirt.

Note :

(*) En notre langue, le nom qui véhicule le sens de « lait frais, lait » est ačeffay (pl. ičeffayen), apparenté à akeffay, akfay, ayefki....          

Hammou Dabouz

Tajnint ⵜⴰⵊⵏⵉⵏⵜ

grilloir cafe 2Tajnint

ⵜⴰⵊⵏⵉⵏⵜ

Ana “Tajnint” uhu d ayen lmaɛun n tizit yeṭla s lgetṛan nses seg-s.

S mani ɣa tterwes “tajnint” i awen lmaɛun “tagnint” .

Iziɣ d batta “tajnint”? tawalt-u teffeɣ-d s wana “tagnitt” ɣi “g” yedwel-d d “j” (g---j) nerni-as “n” bac ad tili d “tagnint” ɣel imaziɣen iḍiḍnin “agni” i tmuṛt illan tili an ttult tuli bessi f tmuṛa i disan-s.

Awen tmuṛt i wlin qqaren-as “agni” uhu d “lemheǧ” uhu d awessaɛ tsamman-t s usemzi (asemzen)“tagnitt” tucu “Tajnint” ad nejjem as-nini “tawrirt”, d “awrir” uhu yuli yuɣleb .

Ama ana “lɛeṭf” i neqqar balli yeffeɣ-d s wana (المنعطف) d iggen txerwic lac ujar-s ,ismawen n yiɣerman-nneɣ ilin ad ilin s tumẓabt s tmaziɣt ,uɣen yelli ad neccertes f umezruy.

Iziɣ ana “lɛeṭf” s mani i d-yusu?

“aṭṭaf” d igget teɛcirt (taddart) tezzeɛlek ald tizi ,yella dex di ismawen-nsen (ait aṭṭaf - lɛeṭṭafa - bani ɛeṭṭaf - iɛeṭṭufen) llant ɣer wass-u timuṛa d yiɣerman n tmazɣa, llant :

• Clef

• Ɛin biyḍa

• Draɛ lmizan

• Tizi wazzu

• Wancaris

Ad yili aɣerm n tejnint yebbi isem n awen midden i d-usin s yuɣleb.

Mass Ḥawwac ɛebd Reḥman

(Ṛebbi at yeṛḥem)

(بتصرف) s urni

بقلم بامون عيسى‎

Tala n Yedder Yemmut

Iggen werjaz d ussan yejmeḍ izuγar... qdanas leɛwin d waman, yeffad al ad yejba f tmettant. S cceddet, ctud yiweḍ γel yigget teddart d tabeẓẓant, nettaha day d axxam yerci, zzman yeccit ul dyejji dys la lγerf wala ullunen. Axiggen werjaz yufu dys ammen bessi n tili, sagg°ed umaṛu yelleγ n tγuri, iberčas xwan, ttuṭṭan...

Day bettek n tili i yufu, ayen i ycekk° dys tabejnas!

Ihi, si yersu tamuṛt na yessili taneffut, yecemmeṛ tiṭṭawins yebda yetteqqel γel da d γel da... yeṣgeɛ iggen weγẓu n tala, ctaayinnat, yerčeb tamuṛt, yenḍel ijdi γel wezǧen.

Yessičid imans d asiči s tilinni, yemmured γel ayen txabit meγ d aγẓu yḍallas… yafit yeqqur... Yeḍren l ujenna yexzer fus n lṃanival yeffeγd s wekḍi, maṛu n tala!

Haa!! yebbeč f yiḍarens ul dyiwi lexbeṛ f imans, al yesḍewwar s teblulezt fus n lṃanival laγna alinasd bessi n waman aγẓu atenyaǧem.

Lṃanival n wuzzal d aṣeddi day yessawal: ɛiiiy', ɛiiiy', ɛiiiy', ɛiiiy'… yettleɛleɛ yettẓeryet la f lḥiyet. Arjaz yeɛya yesḍewwar, walu... tasettit n waman ul dtuli!

Hamimi?... hamimi? al yeqqar yettɛawad tleqqis, ul yessin d fusnni n wuzzal yezleǧ ilinet teγmass ḥfanet, wala d tala n waman teddum ttwasčef… d twaγitt netta ujar!

Si wel yufi ya sys, yčeḥčeḥ dynni fidis n weγẓu, yessusem ykenn mɛa yimans. Bessi bessi, yeǧǧ aṃṃ yxayeld igget lqeṛɛet… Batta cṛayu awissen? yeẓẓel fuss yebbited, yesfeḍtet s yixef n wayriḍs, yemxeḍtet... Aw!! Dys AMAN!!

Amanu n tidet meγ d tirjett?! yebbid atetyesw yxayeld dys tira s wadday ybedd dynni!

ula d aman ul iwiḍen zeddiγ imis, yenna awid zzar ad ɛezmeγ batta ttwarin mbeɛd sweγ, yak ul xsirγ ula d lḥiyet: Aswa dys dys,... ula d tmettant dys dys!

Yenked mɛa tiranni yaf yettwari dysent: « Ay amduččel YedderYemmut, seččer lmutur batta texsed acdalin waman n tala. Bac acyeččer, nγelas zzar aman n awen lqeṛɛet ayulun: la ujar la udun... Tṛebbsed bessi, ssynni sḍewwer fus n lṃanival, yella s Ṛebbi ad yeččer »… Yaf dex yettwari γel dessat: «A wal ttetta qbel m’ad tgeḍɛed, ay utnemmirt, ad terred lqeṛɛet teccuṛ al imis, teṣleḥ ya ammanč i tettufid ». Yejmeḍ werjaz, yuḥel wel yessin batta γ ad yeǧǧ... Awissen ad yessusem ysew aman n lqeṛɛet yesmeḥ dy waman n tala, mmeγ ad yamen tiranni, ul yessin ula wi tenturin?!

Ha batta netta yument yeẓwa yefsa aman wel yufi ula d cṛa!!... uhu ad yemmet wextenni s lγiḍ qebl tfadit??!

Arjaz yessilid tanehhidt, yetčel f Ṛebbi yenγel aman n lqeṛɛtnni mani asnnan nγel, yeṭṭef fus n lṃanival ybda: ḥdeḷḷa, sennet, careṭ, ukkẓet... γi yesḍewwar lacc abeddi... Yeččer lmutur jaj n tirest w’asysell netta s way yella lḥess n lṃanival yesseḍɛect... Ẓenẓrend waman dy uǧum n weγẓu, zzar, ttjeṛṛan d tisreṭ d tazdadt abdanni, mbeɛd feččend feẓẓren f tiččelt yirid al taceṭṭuyt... ehhhe!!!... Tala n waman iṣemmaḍen, xfifen ḥlun d zemzem, ṣfan d tisitt... day tteffγend ǧǧuren f wudem n tmuṛt, ttɛeyyḍen i temmitin d ijuḍad... ad tinim waṭṭanasd s ljennet.

Yettes fad, yesw al’d yeṛwa, ammen yeffeγd s tmettant γel tmeddurt! Ul yetti, yeccuṛ lqeṛɛet al imis yerritt amcans, ssynni yeccaṛ iqbas ayulun... netta day yettjeγbel yeqqar:

Yaah yah! Mbeṣṣeḥ wi nnan?... Lacc, lacc... bessi ami lliγ qqimeγd lqudret! Walayenni amsafeṛ n qbelik° ul yessin i wiwal! Bessi ami lliγ ẓliγt sweγ aman n lqeṛɛet!!

Lḥemduuuuulleh A Ṛebbi...

Telluyasd igget yenna asyɛawed i tira n tkirḍa, yafitt teččexčex, yexlef igget s γers, yebda yettari: « Jjulleγ... Ameniyi ay amduččel n webrid,... Tella sys ayen γ aciniγ imaṛu... Seččer lmutur batta texsed acdalin waman n tala. Bac acyeččer... »

Yeqda gaɛ tira yeqqen tkirḍa adday n lqeṛɛet, ycemmeṛ isemmuṛas yeẓwa yγenna yettgeẓgeẓ... awel yγir tleqqi d ayen tira i yuri γ a’nerr babs f weswa batta yenna ad ysew!!

Tanfustu aγentesselmed mennaw ibessiwen d ureγ :

Mi tewses f bnadem, ul tyneffeɛ lǧehds d uɛafeṛs batta wel yessin mani atenyeǧǧ...

Seɛɛat, aγanif babs ad yessers tawenjimts yerẓem tiṭṭawins, yesseγd yelmed s wasi yessegḍeɛ qeblas. Yerni yesselmed deγ netta i wasi zeddiγ ad dyas beɛdas...

Batta tuḥled mɛa ḥedd sy leḥbabč. Σqel tessned ul ttebbid sys cṛa γi mi stucid cečči zzar cṛa s γerč. Lɛecret taweḥdit ttasd s wawca n way iɛzizen γefneγ.

“Gaɛ may llan iggen midden ddunnit, atendtafed sǧan s uqimi mɛa beɛḍahum d wiwal, d wezdi n idammen d wuṭuf n ḍḍennet dy jarasen, d twiza d ucemmeṛ n beɛḍahum,...

ibessiwenu ayulun ttajjan midden berrsen aqda f cṛa iggen :

lehna d ucaci n ač ḥedd ssysen, axu dima s weqra n wasi mɛas.”

~ Françoise Dolto

 

Texte original en Français

Un homme perdu dans le désert était presque mort de soif. Mais il arriva près d'une petite maison, une cabane sans fenêtres, sans toit, délabrée par le temps. L'homme y trouva un peu d'ombre, au pied d'un mur aux briques défoncées. Regardant alentour, il vit une citerne d'eau, vieille et à moitié enfoncée dans le sable. Il s'arracha à l'ombre bienfaitrice et commença à puiser sans relâche. Rien n'arriva. Désemparé, l'homme s'affaissa à côté de la citerne et remarqua la présence d'une bouteille. Il la prit, l'essuya, la remua : elle était remplie d'eau !

Mais sur le dessous de la bouteille, il y avait une inscription : "vous devez d'abord relancer la

citerne avec toute l'eau de cette bouteille, mon ami". PS: soyez aimable de remplir à nouveau

la bouteille avant de partir".

L'homme, toujours assoiffé, se trouvait face à un dilemme : s'il buvait l'eau de la bouteille pour survivre, il ne pourrait relancer la citerne grâce à laquelle, peut être, il aurait obtenu de l'eau fraîche. Mais si jamais il ne parvenait pas à relancer la citerne... il aurait tout perdu. Que

faire ? Gâcher l'eau de la bouteille et perdre la vie ? Ou bien faire confiance à ce que le précédent voyageur avait écrit sur la bouteille ?

L'homme poussa un soupir, vida la bouteille dans la citerne et se mit à tourner la manivelle. Rien ne sortait. Il continua de plus belle... A la fin, un mince filet d'eau coula. Puis un écoulement plus conséquent arriva et finalement un jet puissant en sortit. La citerne donnait de l'eau fraîche et cristalline en abondance.

L'homme remplit la bouteille et but jusqu'à plus soif. Il la remplit de nouveau pour le prochain voyageur et prit un petit papier dans sa poche usée, sur lequel il écrivit : "Crois-moi, cela fonctionne ! Tu dois d'abord verser le contenu de cette bouteille dans la citerne pour en obtenir de l'eau fraîche en retour."

On peut apprendre de cette brève histoire des choses importantes :

Un effort peut être vain s'il est fait de la mauvaise manière. Parfois, il vaut mieux ouvrir ses

oreilles et ses yeux, apprendre d'autrui, de son expérience.

A son tour, il faut savoir faire profiter notre prochain de notre expérience.

Si vous avez des problèmes avec un proche, rappelez-vous ceci : vous ne pourrez obtenir de

lui quelque chose qu'à condition de donner avant.

Cultiver de bonnes relations, c'est d'abord donner le meilleur de soi. "Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l'entraide et la solidarité visant à un but commun : l'épanouissement de chacun dans le respect des différences."

~ Françoise Dolto

Tamceḍt & Takerraḍt

Tamceḍt & Takerraḍt

ⵜⴰⵎⵛⴻⴹⵜ & ⵜⴰⴽⴻⵔⵔⴰⴹⵜ

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On a souvent tendance à penser que tout ce qui, dans notre langue, ressemble forcément à la langue arabe en provient: taddart, tẓallit, tamezǧida,... ". Tamceḍt en est un cas. Quant à takerraḍt (pl. tikerraḍin) qui peut renvoyer aux sens de " grattoir, raclette, brosse, racloir ", il fait partie de la famille lexicale contenant kreḍ " arranger la chevelure, peigner ", akraḍ " touffe de laine tombant du peigne et passant dans la carde ", tamekraḍt " coiffeuse, peigneuse ",... sont des mots en rapport lexical avec l'adjectif numéral čareḍ/careḍ " trois "...

Pour ouvrir une parenthèse là-dessus, On a des mots (propres à d'autres variantes) qui sont de la même famille lexicale tels que :

- amekkarḍ " le 3ème et, par extension, avant-hier " (en Zénaga) ;

- kerḍ/cerḍ " peigner, se peigner et, par extension, gratter, rayer, tracer ", - takerraḍt " grattoir, raclette ", akerriḍ " rayure, trait, ligne " (au Moyen Atlas) ;

- kreḍ " gratter, racler, … " (en Tacelḥit, Taqbaylit,…) ;

- kreḍ " tresser et, par extension, peigner, arranger la chevelure " , creḍ " tripler " (Figuig) ;

- takerraḍt " peigne (instrument) " (en Tacawit), …

Ces mots sont apparentés génétiquement à l’adjectif numéral kraḍ " trois " avec ses variantes phonétiques kareḍ, karaḍ, čraḍ, careḍ, craḍ… Je pense là que l’idée première est à rattacher au fait traditionnel de tresser. Je fais d'ailleurs remarquer que l’étymologie de ce mot d’origine grecque « trix » (poil, cheveux) demeure discutable. Il me parait là que l’idée d’une origine sémantique lointaine ayant trait au signifié « arranger la chevelure selon le principe de 3 cordons, est à ne pas écarter. Voir dans :

https://fr.wiktionary.org/wiki/tresse#reference-1

Pour revenir au sujet évoqué, le nom tamceḍt " peigne ; brosse, petit peigne, à cheveux, pièce métallique représentant une main " ne peut être un emprunt à la langue arabe. J'expliquerai. En admettant que l'Amazighe fait partie de la famille linguistique afro-asiatique, nous pouvons émettre au moins les 2 hypothèse suivantes:

1- [CḌ] fait partie d'un fond commun.

2- [CḌ] ayant fourni le terme arabe " المشطة " est un emprunt à la langue amazighe.

Dans Tumẓabt que dans d'autres variantes amazighes, l'intégration de tamceḍt dans une famille lexicale est évidente. Il est attesté en Tumẓabt:

- tamceḍt n uḍar " métatarse ".

- Amcaḍ " peignage ".

- Amceḍ " peigne à laine ; pièce de viande tirée des côtelettes ".

- Mceḍ " peigner ".

- Semceḍ " faire peigner ".

- Asemceḍ " Action de faire peigner ".

- Taceṭṭuyt " houppe de cheveux laissée au sommet d'un crâne rasé et, par extension, toupet, tignasse, sommet du crâne,... ".

Il se peut que ledit mot dérive (par m-) du verbe primaire cceḍ que l'on rencontre par exemple au Maroc Central avec le sens de " glisser, échapper ". Son factitif suceḍ y est attesté avec le sens de " faire glisser, être glissant,...".

 

 Hammou DABOUZ

Tameṭṭut Tisednan

grilloir cafe 2ⵜⴰⵎⴻⵟⵟⵓⵜ ⵜⵉⵙⴻⴷⵏⴰⵏ

Dessat maɣa ad iniɣ inzan i twannen di (deg) tmeṭṭut ad iniɣ s mani i d-teffeɣ tawalt-u enɣ ana-y-u amaɣer iggen waɣyul yenna neɣ yuri belli ana tameṭṭut yus-edd s ṭemt (الطمث) n taɛrabt i twarayen ul yessin ula batta d ṭamt ɣer-s belli d idammen as tasen i tmeṭṭut ac uyur ama netta ṭemt uhu d idammen ini-t-as ..ṭemt d aja n tiẓiwt d tameṭṭut iḍ n wattaf-as tazeqqa mi temlec ayen d wuni d ṭemt uhu d idammen ɣa asen-nini asellili neɣ idammen n usellili

Ama ana tameṭṭut ana almendad tameṭṭuḍt yus-edd s uṭuḍ amaɣer ɣir nettaha tessuḍuḍ arǧaz ul yessuḍuḍ ad nini i tenni i suḍuḍen .(m) i yella tawalt n tmeṭṭut yettara-d hed yettaǧǧa cra-nni an wana tamsiredt ctayen di-s(m) amɣer tessarad amennittu

Ula d ana tameṭṭuḍt ctayen di-s (m) d wuṭuḍ tenni i d-teǧǧan neɣ i tticcen uṭuḍ ad nini i ssuḍuḍen ul nesxerwic nsell-as i xerwicen nales-t an dima anni yenna umezwar yales-t umeǧaru.

ɣer-nneɣ ana tameṭṭut mi tella igget d wana tisednen mi llant mennawt lac ana timeṭṭutin d asxerwac.

Ana tisednan yus-edd s waḍna(aḍna)ayen d acemmeṛ n uɛeddis

Ula di tumẓabt yella aḍna d useḍna (tisednan) tininni taṛwent.

Iziɣ ad neḥkel ana tameṭṭut i tenni ssuḍuḍen.

Ama tisednan s uḍna ayen d tenni i ḍannan (i ttaṛwen).

 

Mass Ḥawwac Abd Reḥman

(Ṛebbi at yeṛḥem)

بقلم بامون عيسى‎

Taneṭbuct

Taneṭbuct

Icon 08

Taneṭbuct (pl.tineṭbucin) est un nom attesté chez les AT Mẓab dont le contenu sémantique se rapporte au « nom que porte une variété de palmiers-dattiers et, par extension, la datte même de la variété taneṭbuct ».

Cette variété est cultivée fréquemment dans les régions du Mẓab, de Suff Ariɣ (Oued Righ) et de Suff (Oued Souf). Ses dattes sont de forme ronde, de taille moyenne de 3 cm, de couleur noire à la maturité (photo. infra) et de goût bien sucré avec une saveur piquante et appréciée. Elles peuvent être consommées fraîches ou destinées à la conservation (après les avoir écrasées et pilées).

Le substantif taneṭbuct bien rattaché à la suite de consonnes /nṭbc/ peut être issu d’une bilitère de forme [ḌB]. Avant de déchiffrer l’étymologie de taneṭbuct, je puis préalablement dire qu’en partant de sa double forme morphologique-sémantique, ce mot peut être analysé dans le contexte de ses parents lexicaux qui puissent attestés dans les variantes amazighes et que je cherche ( ?).

Dans un premier temps, Il peut être fait remarqué que le terme taneṭbuct en étant motivé par le fait d’être dans le Mẓab exploité et employé dans la phœniciculture, la question est celle de savoir si des mots similaires/semblables (taneḍbuct, aneṭbuc, aneḍbuc, etc,… ) peuvent être attestés dans d’autres régions de Tamazɣa ?

 Hammou DABOUZ

Tanfust n sat tẓiwin d Muggayla

c 7Tanfust  N tmuṛa

L’histoire des sept filles et l’ogresse

Iggen wass iggen werǧaz ɣers tamettuṭ tiṛew-as sat1tẓiwin2. Temmut tmettuṭ-nni tejj-d tiẓiwin-u

i baba-nsent3. Yedwel yawi igget tmettuṭ bla. Teqqim ttṛabba disent al ttunawwa ssisent. Ass si wussan

tenna-yas i werǧaz-s : awi ɣef-i tiẓiwin-u, eǧǧ-asent abrid, enɣ-itent, meɣ uc-i-d beṭṭu4ad ẓwiɣ f

yimanikw ! wama netta arǧaz-u tuɣ-it yexs tamettuṭ-s5ameč, yenna-yas : iwa ini-yi maneč ɣ a'sent-ǧǧeɣ

i tẓiwin ? tenna-yas nettaha : laḥḥiya ! awi-tent ɣel tǧemmin6, tessejmeḍed-tent dinni ! yenna-yas : mliḥ7...

Γel wacca ya yeǧrew yessis yenna-yasent : ayyamet a'neṣreḥ zzwayel... nnanet-as : yalleh ! ihi yeččer

yawi-tent yeṣreḥ ssisent tiǧemmin...

Tiẓiwin-u disent igget, gaɛ d tameẓẓant-nsent, tiwi tazgibt n yiɣed di ufus-s... siiii d-teffeɣ s ɣersen,

tella mani i d-tusu ad tefsa8bessi n yiɣed, aaal'd baɛdent f tmuṛt-nsen battayenni9. Yebbi-tent

babansent ɣel saggwed igget tezdayt10yenna-yasent : qimemt dani al ad aseɣ !

Ihi, qqiment dinni... wama netta yeẓwa yegdeɛ yejj-tten-d... Aaal'd yexs ad yuḍa ɣef-sent yiḍ11.

Tenna-yasent teyẓiwt-nni tameẓẓant : baba-nčemt yeẓwa yejj-acemt-d da ; ayyamet a'negdeɛ ! nnanet-as :

necnin u'nessin abrid... Tennayasent : tebɛemt-i... Tebda ttebbeɛ iɣed-nni i tefsa abrid12, netnitin

deffers, aal'd tedwel ssisent l teddart. Utefent ad afent baba-nsent yettminsiw ! yenna-yasent : ɛaddek

tuɣ-i xseɣ acemt-d-aseɣ... nnanet-as : ih.. ha ctayen nus-d ya iman-nneɣ...

Deǧǧiḍ13tenna-yas tmettuṭ i werǧaz-nni : yessi-č u'tent-tiwid l tǧemmin... tesserčesed ɣef-i ! uc-i-d

beṭṭu-kw teqqimed ceč d yessi-č ! yenna-yas : tinenni d yessi... xemmem cemm ziɣ tinid-i manč ɣ

asentǧǧeɣ, tenna-yas : imaṛu ad xemmeɣ... Qqimen ssusmen d isnin.

Beɛd careḍ wussan tenḍeq tenna-yas : mmter-asent i yessi-č isennan14d izɛimen, tinid-asent

ayyamet a'neḥḍeret islan15... tawid-tent ɣel iggen lberr ycetteḍ16izuɣar, yili dis anu17... ceč ɣ' ad tbedded

f yimi n wanu, kli kalabuc-č dis, tinid-asent : maneč seǧ-cemt a tiẓiwin tenni i llan texs-iyi gaɛ ujar ad

twaṭṭa18ay-d-tebbi kalabuc-ikw !... tenni ɣ a'nwaṭṭa anu, tettes zzar isennan-s, al'd tentteswaṭṭid

ayyulunet, tjerwed isemmuṛa-nsent tedweled-d.

Yeččer arǧaz lefjer19yenna-yasent i yessi-s : yella iggen weɛrab20d amduččel-ikw, ɣers lɛers, xseɣ

a'neḥḍer nec d id-nčemt... yessireḍ-asent21ziɣ isennan d icelcilen22, yawi-tent ɣel iggen lexla dis anu,

netta ɣi ybedd f weyders yekli dis kalabuc-s (maneč as-tenna tmettuṭ), al asent-yeqqar : a yessi... mantet

seǧ-cemt ay-xsen ujar n isetma-s, twaṭṭa tebbi-yi-d23kalabucikw s wanu !... Tenna-yas

tmeqqwrantnsent : necc.. ad neggzeɣ acdbbiɣ-tid, yenna-yas : suǧǧem ! ttes zzar isennan-nnem

twaṭṭid laɛud ttxennren ! teẓwa tettes isemmuṛa-s tneggez... ǧǧent semmset24isetma-s an nettaha

waṭṭanet anu, teqqim-d akan tameẓẓant-nsent... Yenna-yas imaṛu baba-s : netniti di seẓẓet25ul nejjment

ay-d-ssilinet kalabuc ! iwa hemmu ad tessilid-t-id ccemm... yya ttes ibessiwen-nnem cemmin tneggezed

tessilid-i-t-id... tenna-yas : maɛlih. Nettaha tused ad tneggez, temɛalet tekli isennan n isetma-s ayyulun

anu... yafeǧ26babas yenna-yas : Geddha ! mimi tkellexed-i27a tenni...??? tenna-yas yelli-s : ha cečči i

llan tuɣ-ač ttkellexed-aneɣ si webda !... f lxaṭer n tmettuṭ-č teklid-aneɣ necni yessi-č ! gdeɛ !... aɣar ad

teẓwid f iman-č... necnin ɣerneɣ Yuc.. netta aɣen-yeǧǧ abrid ! aɣar dwel-as ceč i tenni i ɣen-tlewweḥed f

ljal-s... ihi s'as-tenna gaɛ iwalen-u tneggez anu telḥeg isetma-s.

Tiẓiwin qqiment di ubuḍ28n wanu, bdanet ḥeffrent, ḥeffrent aɣẓu, aal ad snukkebent iggen wass f

teddart n muggayla tileɛweṛt, jaj n tmuṛt, afent-tet teẓẓad amensi-s. Tebda ayen teyẓiwt tameẓẓant,

muggayla teẓẓad, nettaha ttebbi-yas i wiren29tticc-as i yisetma-s, teẓẓad, nettaha tebbi-yas, teẓẓad,

ttebbiyas... nettaha d tileɛweṛt ul txezzer, al teqqar muggayla mɛa yiman-s si ttiwi lexbeṛ belli aren

yettjur yettmunkuẓ : Aaaw ! batta d ammu ? teẓwa tebbi-d iggen uyaẓid tessekṛem-t anɣer. Tayẓiwt

teẓẓel-d fus-s ad tebbi aren, yaẓid ygugu yekcef-tt, teṭṭef-tt muggayla tejbed-tet ɣers tenna-yas : ammu

-a tamcumt- tellid weḥd-nnem meɣ yella ḥedd bla dani d id-nnem30?! tenna-yas teyẓiwt : lacc, lacc !...

ul tekcif ya isetma-s.

Teẓwa terr-tt-d muggayla-nni txeddem ɣers, axigget31tenna-yas qim amǧǧeɣ d yelli, teqqim, tleqqi

bessif ɣefs... Si d-yusu Bugayla -arǧaz n muggayla- ɣel wenɣer yenna-yas : s mani i d-tusu tuni awissen ?

tenna-yas : d Ṛebbi yucitd bac ad teǧǧeɣ d yelli. Tili tayẓiwt-nni kul m'ad temmud amensi, asen-tuc

ajden32i muggayla d bugayla, tettes ajden wiḍiḍen (bla m'ad faqen) asent-tuc i yisetmas i llanet keṛment

di txerǧunt-nsent33...

Teqqim teyẓiwt i wammenni, careḍ iseggwasen nettaha txeddem-ten, aal ad yas wass n tfaska34n id

muggayla. Tenna-yas wextenni muggayla i werǧaz-s awi tayẓiwt d id-č35l tǧemmin, tɣeresed-tet dinni

bac a'nɛiyed ssis ! Yeččer yawi-tt l tǧemmin, awḍen dinni afen igget tezdayt d taaaaajeḍrart,36uǧlen37dis

iziwayen lakkammaneč i ǧǧin38ẓẓuẓin39s tiyni. Tenna-yas teyẓiwt i bugayla : ceč aley tazdayt

tnaqqidaneɣ-d bessi n yimlawen40, necc ad ẓwiɣ as-d-jerweɣ isɣaren, astenjjujdeɣ41i mamma-kw

ɣula42. Yenna-yas : ih, mliḥ... yeẓwa yali tazdayt, wama nettaha, tɣar tnaqqa-d isɣaren, ayen i tnejjem,

tebda ttɛeṛṛemten43saggwed tezdayt, tessunuḍ-as44i weɣṛuṛ45s yisɣaren... al as-yeqqar bugayla s

ujenna n tezdayt : Yaaaw! batta i tteǧǧed ?! hami tessunuḍed-as i tezdayt s yisɣaren ? tenna-yas : ceč

m'acdillan46diji ! ..muqqel47l iziwayen-č, tnaqqid-d tiyni lɣerḍ-č... ɣ necc48ad kemmleɣ axdam-ikw

lɣerḍ-ikw. Tayẓiwt ɣi tjerrew i yisɣaren tessalay-iten d tikennunin saggwed tezdayt... aal d-tejrew mṛawet

tzedmin49d tizeɛlak, tessiɣasent50lɛafyet ! yebda bugayla yettẓagga : wuuuuuukk! wuuuuukk!51a

tayẓiwt n midden fekk-iyi am-uceɣ gaɛ ayen i texsed ddunnit...! tenna-yas : lalala... ul ɣisseɣ ulaḥḥiya...

bessi bessi yers-d bugayla an lmerdayet52siii ujenna n tezdayt, yuḍa nican timsi53, yečnef, yezlef,54

yemmet ammas n wemɣud.

Tedwel teyẓiwt l wenɣer, tenna-yas muggayla : ma yella baba-m ? tennayas : yella yeɛya s webrid,

imaṛu bessi, ad d-yaweḍ... tenna-yas muggayla tileɛweṛt : yya ɣel da mɛalet senn-iyi dennej-nnem

asneẓwa imaṛu ! teẓwa tessenn-itt dennej-s tijur ssis... nettaha tettjur ttkeṛkeṛ, tettjur ttkeṛkeṛ, taf tirest

d tar buḍ55, tkebb-itt dis, traḥ ssis...

Ihi tedwel-asent i yisetma-s tessufeɣdtent s txerǧunt, afent ayetli56i skeṛmen bugayla d muggayla,

bbinettid... bersent57dex, afent imi i yettuɣ yetteffeɣ-d ssis bugayla l ddunnit, ffɣent-d ssis... ul ɣissent

ya ad dewlent l teddart n baba-nsent, ẓwanet alinetas i teddart n Lqaḍi, ač58igget ssisent yefren-tt59

iggen werǧaz... ihi, melcent, dwelent-d ya d timeṛkantiyin kfanet iman-nsent.

-Faris-

Tanfust yebbi-tt-d Dr. Hans Stumme s yimaziɣen n At Tmaẓret (di tmuṛt n Tunes), yteṛjemtt ɣel ṭalmanit di usuggas n 1900.

Yerr-tt-d ɣel tuggamant Dd-ikw Sliman u Ḥmed n at Bekkay, di 2011.

Yɛawed-as tira, ymeẓẓeb-tt Banuḥ n At Ḥemmi Nuḥ, di Maṛes 2012.

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1Sa, sat = 7.

2Di tenfust tugmaẓret, yettwari “taneglusin” i lmeɛna n tẓiwin. Di mẓab, (t)aneǧlus(t) - (t)ineǧlas : ayen d lemlayka... yettwanna

awal-u ula i burexs imeẓẓanen amaɣer ttasen-d an Lmlayka d id war ddnub.

3Tanfust yettwanna : i dadda-snet [i daddi-nsent s tumẓabt]. Ɣerneɣ tumẓabt Daddi n ḥedd yettuɣ yettwanna bekri ɣi i baba i

yiṛwen ḥedd-nni, wama ana Baba yettwanna-yas ula i wasi lɛumuṛ-nni ula wel yiṛiw ḥedd-nni : an Ɛemmi, Xali meɣ gaɛ wasi

d azeɛluk, yettwanna dex lmeɛna n: Ba, Si, meɣ Sidi…

4Beṭṭu = ṭṭlaq

5“Liwac-is” di tugmaẓret, lmeɛna-s: Leɛyal-s. At tmaẓret qqaren “Lwacun” i tsednan i melcent... awissen batta d azdi n

wiwalu i “Lwacul” i neqqar necni At mẓab i yiḍeflayen iwlɛiyen ? d “Twacult - tiwaculin” i neqqar dex i tẓiwin tiwelɛiyin

u'nemlic ? Ula di wewrir n Infusen qqaren : abucil - ibucilen i yiḍeflayen, tbucilt - tbucilin i tẓiwin. Yella dex “Tawacult” d

isem d ajdid yella yettjur imaṛ-u Dzayer lmeɛna-s Lɛaylet.

6“ijiman” s tugmaẓret... jimi - ijiman ayen-d lɣabet. Necni neqqar-as taǧemmi - tiǧemma / tiǧemmin.

7“Sbiḥ” s tugmaẓret. At waregren qqaren uṣbiḥ i way i llan d aweḥdi meɣ yebha, Irifiyen qqaren aṣebḥan, Igawawen qqaren

ucbiḥ, necni At mẓab ɣerneɣ ana ccbaḥ d ucebbeḥ, d wana abbiḥ meɣ tabbiḥt... gaɛ lmeɛna n webha d usebha.

8Di tenfust tugmaẓret nnan “ad tenɣel”. Necni di tumẓabt anɣal neqqar-i ujar i way i llan yejra an waman...

9Battayenni [batta - inni] = yeɣwleb, lqedd n mennect....

10Nexs a'nini dani Ṣṣejret. Aɣlan, yella wasi yeqqar tazdayt ula i ṣṣjer. Mennaw isestinen llun-i-d dani :

1- S mani i d-yeffeɣ ana Tazdayt ? Yaḍra s wezdi [azdey / azday] = ṣṣilet, uqun ?... Meṣṣeḥ maneči ?

2- Batta dex awissen jar tezdayt-nneɣ d Taddagt (= ṣṣejret s tmaziɣt n Lmeṛṛuk) ? mi nessen belli (z) d (s) ḍerrnent jarasent,

ammanč i ḍerrnent dex (g) d (y) ; tili (s/z) dani tneffeɛ day i usḥerrec, ul d-tusi di uẓur n wiwal...

Tazdayt « Tasdayt « Tasdagt « Taddagt ? ammu batta n tidet ẓur-nsent DG / DY yettic lmeɛna n ṣṣjer d tduli...

3- Ha ana Tḍayt [Ḍḍayet] i yella uẓur-s d ḌY, batta i tt-qqenen dex i Tezdayt d Teddagt ? meɣ amaɣer dis ṣṣjer ?

11Di tenfust nnan : al'd yuweḍ fill-asnet deggiḍ [s tumẓabt : al'd yaweḍ fell-asent deǧǧiḍ]. Aɣanif a'nini : iḍ uhu deǧǧiḍ.

12Maneč i ǧǧinet ad xzerent iɣed ɣubbec?

13Deǧǧiḍ [deǧ-yiḍ] = Di / dey yiḍ : iggen lweqt di yiḍ.

14Isennan : isemmuṛa, ayriḍen. Di tenfust yettwanna: “Ddbac” i yisemmuṛa. Necni ɣerneɣ At Ddbac d isem n yigget teddart

(Lɛaylet) di Tɣerdayt d At ibergan.

15At tmaẓret qqaren-as i Lɛers : islan. Awal iwiɣ-t-id dani am manč i d-yusu tanfust.

16Ycetteḍ : yus-d amčan yebɛed, yejbed f yibriden..

17Anu : tirest n rreɛyan ttas-d azɣar uɣerm.

18Di tenfust nnan “teggez”. Tugmaẓret ɣersen Ggez, yeggez, aggaz = waṭṭa, ywaṭṭa, awaṭṭa. qqaren-t ula i wawnu n tfuyt.

Necni tumẓabt ɣerneɣ Neggez, yneggez, aneggez : ayen d aqfaz ɣel wadday, meɣ aqfaz gaɛ. Tella ula di ddarja : neggez,

neqqez... d teɛrabt : naqaza, yanquzu.

19Di tenfust tugmaẓret nnan “talji”… isem-u [Talji / Talǧi] ayen d ɣbecca bekri meɣ Lefjer. Di wedrar n infusen qqaren : aflaḥ

n talǧi i tẓallit n lefjer.

20“Abeyyat - ibeyyaten” s tugmaẓret ayen d aɛrab, meɣ dex aɛṛubi n texxamin i ɛemren izuɣar, uhu aḥeḍri n iɣerman. Di Nfusa

qqaren : Maziɣ i bab n tmuṛt, Abyat i weɛrab. Necni neqqar i weɛrab : Utzit - At tzit.

21Yuc-asent ad irḍent, yuc-asent ad ssninet.

22Icelcilen : ssyaɣet i tteqqen tmettuṭ i ucala lɛers, uhu tenni n dima dima.

23“Tenzeɣ-i-d” yettwanna di tenfust, lmeɛna-s : tejbed-i-d. At tmaẓret qqaren : Nzeɣ, yenzeɣ, anzaɣ = Jbed, yejbed, ajbad...

qqaren-t ula i wejbad n waman s tirest. Necni ɣerneɣ tumẓabt : Anzaɣ - anzaɣen / inzaɣen ayen-d bessi n tḍuft i ttwaxdemen

: ttwajbed s uqerdac meɣ s ufus n wemceḍ. Neqqar dex : nzeɣ aɣyul, axu lmeɛna-s ul tessineɣ gedd gedd.

24Semmes - semmset = 5.

25Seẓ - seẓẓet = 6.

26Yufeǧ : yferfer, yṭar. Dani yufeǧ s wegran, s weḥmaq. Yhess, ykerrez, ynirva...

27Akellex : akelleḥ, aɣafes, axdaɛ, azebleḥ, abelɛeṭ, aserkes, adarba, aheffi, aɣeṛṛi, aɣecci..

28Buḍ n wanu : adday-s.

29Aren : farina.

30D id-nnem : mɛa-m.

31Axiggen, axigget, yella wasi yeqqar axiǧǧen, axiǧǧet : lmeɛna-nsen yak netta, yak nettaha... yaxi netta/nettaha.

32Ajden, llṣel azǧen... i usexfif n wiwal z + ǧ dewlen-d d : j + d, am manč i neqqar tamejdida amčan n tmezǧida.

33Taḥfirt-nsent.

34Tfaska: lɛid i llan dis aɣras.

35D id-č : mɛa-č.

36Tajeḍrart. Llṣel d taẓeǧrart.

37Uǧlen s wemyag (verbe) aǧel ; [yuǧel, yaǧel, wel yuǧil, yettaǧel, ad yaǧel, wel yettiǧel, aǧǧal] = ɛelleg.

38Lakk-am-maneč i ǧǧin : muqqel maneč i ǧǧin, muqqel batta i bhan.

39Ẓẓuẓin : ccuṛen ẓẓan, ttucaṛǧan.

40Amlaw – imlawen : tiyni tewwu d tajdidt ; ttebbes.

41Ajujued : awejjed.

42Mamma-ɣula : muggayla.

43Ttɛeṛṛem-ten : tjerrew-ten d takennunt.

44Tessunuḍ-as s yisɣaren : tesḍura-yas isɣaren. Asuneḍ yettwanna i cṛa al t-neṭṭef nili nesḍura-t f cṛa bla.

45Aɣṛuṛ n tezdayt : aɛmud n ukercuc i tet-cemmṛen (le tronc).

46M'ay-dillan, m'ac-dillan, m'am-dillan, m'as-dillan, m'aɣen-dillan, m'awem-dillan, m'acemt-dillan, m'asen-dillan, m'asent-dillan

? = wac dexxel-i / k / ki / u / ha / na / kum / kumet / hum / humet ?

47Muqqel ɣel cṛa-yu / cṛa-yinni / ḥedd-u / ḥedd-nni... ! = [zzar] qqel ɣers ! telhid dis !

48ɣ necc, ɣ netta, ɣ nettaha... = ula d (necc, netta, nettaha....).

49Mṛawet tzedmin : 10 n tzedmin. Tazdemt n yisɣaren ayen d lfago / lḥezmet n yisɣaren.

50Tessiɣ-asent lɛafyet : tecɛel-asent tfawt.

51Wukk ! au secour !

52Lmerdayet : llebbay, leblok: aḍɣa(ɣ) ameqqwran.

53Timsi : tfawt.

54Yečnef : yecwa. Yezlef : yerɣu, yeḥrek al'd yebberčen.

55Tirest tar buḍ : lacc ɣers buḍ, lacc ɣers tamuṛt tqedda dis, teɣẓu ameč.

56Ayetli : lmal d wayen i yesɛa ḥedd.

57Bres : kelleb.

58Ač : kul.

59Fren : xiyer.

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Iselḥigen : Tanfust-u s tuggamant :

L’histoire des sept filles et l’ogresse.

Il était une fois un homme qui avait une femme. Elle lui avait donné sept filles. Puis elle décéda et laissa les filles avec leur

père. Après un temps, l’homme épousa une autre femme. Celle-ci s’occupait des filles qui, après un certain moment, l’avaient

cependant fatiguée. Un jour elle dit à son mari : « Emporte les filles et tue les, sinon tu me donnes mon divorce pour que je

puisse m’en aller ! » L’homme, qui toutefois aimait tant sa femme, répondit : « Mais comment dois-je faire ça avec les

enfants ? » Elle dit : « Ramène-les à la forêt pour qu’elles perdent le chemin. » « Bien ! » répondit l’homme.

Le jour suivant, le père s’adressa à ses filles : « Levez-vous ; allons-nous nourrir le bétail ! » « Super ! » répondirent-elles. Il

ramena les filles et les garda avec le bétail. La plus jeune des filles avait apporté de la cendre dans un sac. Alors, dès qu’elle

quitta la ville, elle mit un peu de la cendre tout au long de la route. Les filles arrivèrent à un endroit très lointain ; le père les

mena sous un arbre et leur dit : « Restez ici jusqu’à ce que je revienne ! » Il prit le chemin du retour laissant ses filles demeurer

là-bas. La nuit tombant, la plus jeune dit à ses soeurs : « Votre père est revenu à la maison et nous a laissées ici toutes seules.

Allons-nous à la maison. » Les soeurs rétorquèrent : « Nous ne connaissons pas le chemin ! » La plus jeune dit : « Vous n’avez

qu’à me suivre ! ». Alors, elles suivaient la cendre et elles arrivèrent chez-elles. Elles trouvèrent leur père en train de prendre

son dîner. Il leur dit : « J’ai bien voulu venir vous chercher moi-même. » les filles répondirent : « Mais bon, nous sommes

arrivées toutes seules. »

Pendant la nuit la femme dit à son épouse : « Tu n’as pas conduit les filles à la forêt. Tu m’as raconté des mensonges.

Donne-moi mon divorce et reste avec tes filles. » Il lui répondit : « Ce sont mes filles ; réfléchis comment dois-je faire avec

elles. » La femme répondit : « Je vais réfléchir tout de suite. » Et ils se turent tout les deux. Après trois jours la femme dit : «

Demande aux gens des costumes neuves pour les filles, puis dis leur que vous allez assister à une fête de mariage. Alors tu vas

les ramener à un endroit lointain où l’on peut trouver un puits. Lorsque tu arrives à l’ouverture du puits tu y jettes ton fez

délibérément et tu leur demandes laquelle d’eux t’aime beaucoup et peut descendre dans le puits et te ramener ton fez.

Maintenant quand une veut descendre tu la déshabilles jusqu’à ce que tu les fasses toutes y descendre. Alors tu récupères leurs

costumes et tu te retournes à la maison. »

Tôt le matin, l’homme se mit debout et s’adressa à ses filles : « J’ai un ami, un bédouin, qui organise une fête de mariage.

Je voudrais bien que vous m’y accompagniez. » Et sans attendre il se mit à habiller ses enfants les costumes et les bijoux

empruntés et les ramena avec lui. Après, il arriva à un endroit désertique où se trouvait un puits. Lorsqu’il arriva à l’ouverture

du puits il jeta son fez. Puis il dit aux filles : « Laquelle de vous, mes petites, m’aime beaucoup et veut descendre pour aller

chercher mon fez ? » L’aînée répondit : « Je vais descendre dans le puits. » Le père dit : « Enlève ta costume et descends ! » La

fille se déshabilla et descendit. Les cinq filles suivantes faisaient pareillement avec leurs costumes. Mais il ne restait que la plus

jeune. Son père lui dit : « Les six n’ont pas pu apporter le fez ; tu dois donc aller chercher ! Elles sont incapables de le faire ;

enlève donc ton costume et descends dans le puits et ramène le fez ! » « Entendu ! » Répondit la plus jeune. Lorsqu’elle était en

train de tirer son costume elle jeta rapidement ceux de ses soeurs dans le puits avant de se déshabiller complètement. Son père

cria : « Pourquoi veux-tu me tromper ? » La fille rétorqua : « C’est toi qui nous as trompées ; à cause de ta femme tu nous as

jetées dehors ! Tire-toi donc d’ici ; Dieu nous gardera, et retourne à celle à cause de laquelle tu nous jettes ! » Après qu’elle

avait dit ses mots à son père, elle se jeta dans le puits et rejoignit ses six soeurs dans les profonds.

Les filles étaient donc au fond du puits et commença à creuser un trou. Après quelques jours, la voie souterraine mena à

la demeure d’une ogresse qui était borgne. Elle était, comme elles pouvaient le voir, en train de moudre la farine pour son

dîner. Pendant que l’ogresse moulait, la plus jeune prit de sa farine et en donna à ses soeurs. Comme la sorcière moulait encore

et encore, elle vit sa farine disparaître de plus en plus. Elle dit étonnante : « Comment cela se fait-il ? » et prit un coq qu’elle mit

dans une cavité. Alors, lorsque la fille tendit sa main (pour voler), le coq se mit à crier. La sorcière saisit donc la fille, la tira et

l’interrogea : « Y-a-t-il quelqu’un autre ici ? » « Non ! » répondit la fille. Dorénavant la fille s’occupait des tâches ménagères

chez l’ogresse. Celle-ci lui avait dit : « Reste ici et je te prends comme mon enfant ! » Et la fille demeurait chez elle. Lorsque le

mari de l’ogresse arriva, il lui dit : « D’où vient-elle ? » L’épouse répondit : « C’est Dieu qui me l’a donnée pour la prendre

comme ma fille. Alors la fille faisait toujours ainsi : lorsqu’elle préparerait le dîner, elle en donnait la moitié à l’ogresse et son

mari et l’autre moitié à ses soeurs qui se trouvaient dans un caveau.

Elle passait déjà trois ans au service de cette ogresse lorsque la grande fête des sorcières se rapprochait. La femme dit à

son mari : « Prends la fille avec toi à la forêt et égorge-la pour en faire notre rôti de fête ! » L’homme prit la fille à la forêt.

Arrivés, ils trouvèrent un long palmier qui portait ses dattes. La fille dit à l’ogre : « Monte là-haut et cueillis pour moi quelques

dattes, et j’irai apporter du bois et le couper en morceau pour ma mère. » « Bien ! » approuva l’ogre et monta le palmier tandis

que la petite se dépêcha et ramassa du bois à brûler qu’elle mit autour du palmier. L’ogre demanda : «Pourquoi empiles-tu du

bois autour du palmier ? » La petite répliqua : « cueillis les dattes et ne t’occupe de rien plus tandis que j’accomplis mon

devoir ! » La fille ramassait encore du bois et l’entassait dans l’entourage du palmier ; elle en fit dix fagots puis les brûla. L’ogre

l’appela au secours et lui proposa de lui donner tout ce qu’elle voulait dans ce monde. « Non, je ne veux rien ! » répondit

l’enfant. Alors, l’ogre s’effondra du haut du palmier au milieu du feu et mourut. La petite retourna à la maison. « Où est ton

père ? » dit l’ogresse. La fille répondit : « il est fatigué, mais il va venir tout de suite. » La femme dit : « Allez, laisse-moi monter

sur ton dos et aller vers lui ! » La fille la laissa monter sur son dos et elles partirent ensemble. Lorsqu’elles arrivèrent, la fille vit

un puits qui était sans fond. La fille jeta donc la sorcière là-dedans, se retourna à ses soeurs et les sortit de leur caveau.

Les enfants trouvèrent tant de bels objets et d’argent appartenant à l’ogresse et son mari et découvrirent aussi l’endroit où

l’ogre avait l’habitude d’atteindre le monde d’Au-delà. Elles ne voulaient plus revenir à leur père. Elles se rendirent plutôt au

village du Supérieur et chacune fut choisie par un homme. Elles devinrent toutes riches.

Aṭerjem n : Sliman u Ḥmed n Bekkay, 2011.

            

Tanfust N Yiğemz D Iḍuḍan

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Fus ⴼⵓⵙ 

Conte du pouce et des doigts

I Yimeẓẓanen-NneƔ Tanfust N Yiğemz D Iḍuḍan

 

Tenna tilḍet: “ LliƔ lluẓeƔ ”.

Yerras-d ḍaḍ n uzakar: “ yya-d ad naker ”.

Yerni-d anemmas: “ Ha batta yessen Yuc ”

Yenna amelliƔ: “ Manayu ad s-yini ? ”.

Yerrasen-d iğemz: “ Necci ad s-iniƔ ”.

Aṃṃu, nnan aytma-s, iḍuḍan iḍiḍnin: “ iziƔ ad ten-ssufeƔ s ğar-aneƔ ”.

S wammen, yeqqim-ed iğemz n ufus yid iman-es.

Fond littéraire populaire.

 

Traduction:

L'auriculaire dit : " J'ai faim "

L'annulaire répond : " viens, on va voler "

Le majeur ajoute : " Et si Dieu l'apprenait "

l'index dit : " Qui va le lui dire ? "

Le pouce répond alors : " Moi j'irai lui dire "

C'est ainsi que ses frères, les autres doigts, ont décidé de l’écarter et de se séparer de lui. C’est ainsi que le pouce de la main reste une fois pour toutes tout seul.

Hammou Dabouz

Tapis du M'zab

Icon 08Tapis du M'zab(1)

Le tapis, comme les autres domaines artistiques, est un objet d’art dont le savoir est exprimé à travers les motifs qui peuvent de leur tour donner même l’origine de la famille, de la tribu et/ou de la région dont est originaire le produit.

Il parait qu’à l’écart des civilisations de l’antiquité, le tapis amazighe, en Afrique du Nord, a gardé son cachet original et une authenticité incontestable. Ce qui le prédestine à l’explication des symboles –lettres qui remontent aux temps préhistoriques. Ces motifs-lettres furent-ils le résultat d’un art pariétal et/ou d’un artefact de l’évolution des premières cultures de l’Homme préhistorique ?

Outre les fresques, les gravures rupestres aussi bien que la poterie, le tapis du Mzab, d’une beauté sans égal, est de nos jours l’ultime témoignage authentique de ce monde qui remonte à la nuit des temps. La femme, au long des millénaire, a entre autres transmis à travers le tapis un langage abstrait et géométrique en rapport direct et/ou indirect avec sa vie.

Quelques sens-messages apéritifs :

Sur un tapis, les lignes brisées, les losanges, les chevrons, les croix (ces croix typiquement amazighes, une fois au centre du tapis, rappellent l’architecture de l’Aeɣrm), les croisillons, les peignes, les étoiles, les damiers sont les motifs les plus reproduits. Dans une position composée, les losanges incarnent des scarabées ou des scorpions. Dans une position libre, le losange incarne l’image de l’œil qui protège des mauvais sorts. Les motifs en forme de rameaux expriment une situation de difficulté ou de complexité, le danger, mais aussi les végétaux et l'arbre de vie. Les peignes dans des positions isolées ou réciproques rappellent les instruments utilisé dans le métier à tisser. Les papillons sous forme de 2 triangles mis en contact par leurs pointes, sont des fleurs ou des étoiles, symboles de la beauté féminine. Les lignes brisées en forme de zigzag continu cernent bien souvent un tapis. Ces lignes peuvent incarner l’image d’un ruisseau. Ce ne sont que quelques petites bribes de connaissances. Le sujet doit être beaucoup plus profond et bien très vaste.

Dans le tapis supra, le motif-lettre le plus remarquable est la lettre Tifinaɣ qui s’appelle « aza » (tassezt), forme de la statue humaine. Elle peut donner l’image de la femme libre dans son espace, avec les 2 pieds et les 2 bras levés qui prennent bien l’allure de ladite lettre Tifinaɣ.

Le sujet étant évoqué, je voudrais lancer une petite enquête pour arriver à cerner les sens exacts que les tisserandes du Mzab donnent à ce motif-lettre (tassezt). Y-a-il des personnes qui pourraient et voudraient collaborer en ce sens et que je remercie à d’avance ? Et comme le dit le proverbe : « l’appétit vient en mangeant » et l’envie d’une chose vient en la pratiquant.

 

Tradition ancestrale(2)

La vallée du M’zab possède un riche artisanat traditionnel (production des tapis, travail du cuivre, poterie, ébénisterie etc..) qui fait partie intégrante de la réputation de cette région. De nombreuses pièces de l’artisanat local se trouvent dans les musées nationaux et internationaux.

tapis du mzab ghardaia 2La production de tapis à Ghardaia

Parmi les activités artisanales essentielles à la vie citadine et agricole de la région, les Mozabites excellent surtout dans la production du tapis. Cette tradition artisanale demeure l’un des meilleurs moyens d’expression artistique de la vie féminine au M’zab.

Le tapis mozabite à base de laine et de poils de chèvre est réputé pour la finesse de ses traits, ses formes géométriques et ses coloris chaleureux.

Il est constitué de trames très fines décorées de bandes de différentes teintes. Les motifs représentés tirent leurs formes des ustensiles domestiques : chandelier, peigne à tisser, scorpion, clé…

tapis du mzab ghardaia 1Les styles de tapis de Ghardaia

Les principaux styles de tapis sont :

– Tapis ras dit « Regma »,

– « Nila » appelé communément « Gandoura Mozabite »

– haute laine dit « du banc ».

Cette tradition artisanale demeure l’un des meilleurs moyens d’expression artistique de la vie féminine au M’zab.

Le tracé original qui emploie une symbolique spéciale véhicule le substrat socioculturel et historique de la région.

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(1) mzabhouse hammou dabouz 

(2) ghardaia tourisme

 

Tarist n yiman

Tarist an d mi yessed bab-s, tezbel tiṭṭs yebbi-t yiḍes, ula bettek!… an d mi dyeččer yaf imans yecreh yesteɛfa, d twenjimts tersu n tidet… Tarist γel lebdan ittnekkaḍen, an wi neggzen Tala n wamanisemmaḍen dy tγewγiwt n Γucet ; nneγ an wi ttuγen yettqermed izuγar, d taǧrest n Yennaṛ, yatefd l wexxam ad ycemmed!

Tarist yifen netta ujaṛ… d tarist n yiman d wul mi fsusen, al ttferferen ttalin, ttalin… Ttalin l ijenwan n u Yuc u’nqeddi…

Banuḥ n At Ḥemmi Nuḥ. TigentarTadmayt, Yunyu 2012.

Tasca ⵜⴰⵙⵛⴰ

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ⵜⴰⵙⵛⴰ

Selon mes connaissances, et depuis la nuit des temps, l’essaimage de la langue amazighe s’est effectué du sud vers le nord, et non pas l’inverse. Pour cela aussi il y a lieu d’aller chercher des interprétations étymologiques à l’intérieur de Tamazgha, et bien plus vers les régions du sud (…).

Ce thème abordé est, à mes yeux, très passionnant. Le vocabulaire du métier à tisser (azeṭṭa, pan-amazighe) représente l’un des ensembles de matériaux lexicaux où les mots peuvent être analysés et, en outre, suivis au plan diachronique. Je n’ai pas cessé depuis des décennies de tenter de décortiquer ledit vocabulaire, son comportement sémantico-morphologique et son essence. Je continue d’avoir le sentiment que l’on a à faire à une science complexe ou un complexe de sciences, et non pas à une science aux limites claires et nettes. Si je prends par exemple le substantif renvoyant au sens de « peigne à tasser la trame du métier à tisser, peigne de tisserande », je puis confirmer sans risque de m’induire en erreur que les mots véhiculant ce sens peuvent être ramenés à une même origine lexicale relevant d’un thème verbal, à savoir esk. Notre nom amazighe se manifeste en grosso modo sous quelques formes phonétiques principales qui se comptent au bout des doigts : tasekka/tazečča (Maroc Central), tazekka (Ghdamès), tadečča/taḍsa (Aurès), tasca (Mẓab/Algérie), etc. Nous sommes en présence d’une riche famille lexicale qui a aussi donné tant de toponymes à l’échelle de Tamazgha. Je schématise rapidement la diachronie dans la synchronie comme suit : /sk/ > /sč/ > /dč/ > /ḍs/, de l’autre côté, /sč/ > /sc/ > /cc/.

Au-delà du métier à tisser, un bon nombre de mots sont issus de la même racine [SK] ayant donnée tasekka/tazečča/tazekka/ tadečča/taḍsa/tasca (…). Je cite à titre d’exemple le nom féminin tazeqqa auquel correspondent les masculins azeqqa, aseqqa et aẓekka…, et là je dois préciser par ailleurs que dans une même racine comme [SK], les prononciations /k/, /q/ et /Ɣ/ se substituent les unes aux autres. Ce phénomène est manifestement attesté en l’ensemble amazighe. Pour enchaîner ces idées, je tire votre aimable attention sur le fait que tous ces mots évoqués supra et provenant de [SK], doivent avoir comme forme primaire le verbe esk « construire, maçonner, bâtir, murer, dresser (chez les Imuhaq), fabriquer ou bâtir (chez les Zenaga) ». L’idée de « bâtir » expliquée par Claude Lefébure comme étant « traditionnellement damer de la terre dans un moule, geste répétitif qui n’est pas sans rapport avec celui de la tisseuse quand elle tasse la trame » n’y est pas pour rien. Si les gens de Ghat emploient la variante ẓek « construire », Tamahaq, quant à elle, connait la forme sku véhiculant les sens de « mettre dans la tombe, être mis dans la tombe, enterrer », les mots factitifs sesku « faire mettre dans la tombe, faire enterrer » et teseskut « cimetière ». Le même verbe, avec cette fois-ci sa silhouette phonétique eṣč (< esč < esk), véhicule dans le Mzab les sens de « cimenter, colmater, boucher ; celer quelqu’un à un mur ; coller, demeurer collé solidement ». J’ai relevé même quelque part le nom tizeḳḳwin (avec /kk/ tendu et emphatisé) qui véhicule le sens de « poèmes (pour métier à tisser) », du verbe eski.

Parlant d’un toponyme comme celui de ZeƔwan (Algérie), ce dernier nom géographique se manifeste comme étant un nom masculin au pluriel. Il s’agit d’un substantif dont la forme-parente la plus stable, est attestée dans la variante amazighe des Aurès où azeqqa (plur. izeqwa) veut dire « tombeau, tombe ». Avec la forme féminine qui, parait-il, implique même la notion du diminutif, nous trouvons dans Mzab l’usage du nom féminin tazeqqa (plur. tizeqwin) « chambre, loge, cellule ». La variante de Ghdamès, quant à elle, elle connait la même forme (tazeqqa) qui renvoie au sens de « mur de maçonnerie ». C’est par rapport à cette riche situation que l’on peut chercher les contenus du toponyme (I)ZeƔwan dont le masculin est (a)zeqwa/(a)zeqqa. Il n’est pas aisé de suivre l’évolution de ces unités lexicales qui, depuis les temps les plus anciens, ne cessent d’être transformées peu ou prou dans des catégories sémantico-morphologiques différentes de celles auxquelles elles appartenaient auparavant. A cet égard, je n’ai pas de certitudes, mais je puis déjà former des hypothèses tentantes d’après la synchronie des possibilités lexicales. J’ai toujours pensé que même si l’ensemble linguistique amazighe a pu être transformé au cours des temps, des formes doivent bien rester quelque part constantes.

Il y a bien d’autres cas toponymiques qui relèvent du verbe esk, c’est-à-dire en rapport avec le noyau [SK]. Je cite succinctement le mot tmasekt (> tmasext > tmaseƔt < tmazeƔt) que l’on peut rencontrer en toponymie. On a dans le Mzab un ancien lieudit qui porte à ce jour le nom de Tmasext. En effet, je fais remarquer que le nom tmasext est donné aux endroits qui contiennent d’anciennes demeures d’adoration. Bien que n’ayant même pas l’existence d’une synagogue, d’une église ou d’une mosquée, les anciens amazighes se rendaient dans des constructions qui, en étant à caractère divin, sont de petites chambres portant le nom singulier de tazeqqa qui provient d’un même noyau et ce, pour y pratiquer leurs rituels tels que tanit et amun en y allumant le feu.

Avant de continuer de développer cette famille lexicale à racine [SK], il serait indispensable d’évoquer que pour les cas de ces toponymes provenant d’une même racine, il y a lieu d’étudier de près leurs différents procédés de création, leurs propres environnements circonstanciels et leurs conditions de conception.

Chez les Imuhaq, on rencontre le nom masculin aẓekka (plur. iẓekwan) « tombe ». Aẓekka à Adrar Nfusen aussi bien qu’en Kabylie veut dire « tombe ». Mais comme il s’agit là de légères variations phonétiques, je puis faire remarquer que cette famille lexicale provient d’une racine bilitère (peut-être trilitère « [SK]/[SKW]) ayant pour suite de radicales [sk], voire [skw]. Puisque c’est très délicat, comme cela nécessite d’avoir à ma disposition tout l’ensemble des matériaux lexicaux, je ne tranche pas sur la question. J’ouvre une petite parenthèse pour dire qu’à ma connaissance et comme cela se passe depuis longtemps - En Amazighe, le /Ɣ/ et le /q/sont les 2 faces phonétique d’un même phonème-, les situations d’alternance se manifestent partout et même par rapport à une même variante régionale, voire à un même parler. Sur ce phénomène d’alternance qui concerne la situation abordée ici, je dresse rapidement les couples suivants qui alternent les uns avec les autres :

- /Ɣ/ --- /q/-

- /s/ --- /z/.

- /k/ --- /q/,

- /k/ --- /č/.

Je pense que la racine [SK] renferme les premières notions de « maçonner, construire, bâtir ». Même le verbe primaire esk/ esč est en raport avec le sens de « maçonner, construire,… », plutôt qu’à celui de « enterrer ». D’une autre part, le sens de « enterrer » est véhiculer dans le cas général par nḍel, nṭel, mḍel, et son intégration sémantico-morphologique dans l’ensemble des variantes est évidente. C’est d’ailleurs les premiers sens que véhiculent les mots provenant de cette racine. N’a-t-on pas besoin de construire (en pierre, tout particulièrement) une tombe avant d’enterrer ?

Si nous voulons approfondir les questions soulevées supra, nous devons demander à quoi sont dues ces restrictions dans la formation des signes d’une famille lexicale amazighe ? Quelle est les caractéristique structurantes de l’Amazighe qui font qu’un signe ne peut être composé et formé n’importe comment ? C’est par ailleurs pourquoi l’ensemble amazighe renferme, en plus des mots effectivement employés, une réserve pratiquement inépuisable.

N.B. : la transcription taṣka est une mauvaise transcription qui, étant donné que l’emphase est marquée sur /k/ et non pas /s/, reflète l’influence du phonème de souche linguistique arabe /ṣ/. En bref la situation diachronique se manifeste schématiquement comme suit : taṣka < tazka < taska (j’entends des /k/ emphatisés).

tc.revues

Hammou Dabouz

Tazdayt Palmier ⵜⴰⵣⴷⴰⵢⵜ

Icon 08 ⵜⵉⴼⴰⵡⵜVocabulaire du palmier-dattier (*)

• Akercuc (pl. ikercucen/ikercac) « stipe de palmier »

• Axellab (pl. ixellaben) « spathe de spadice de palmier dattier, enveloppe de l’inflorescence ».

• Aziwa ou aziway (pl. iziwayen) « régime de fruits, de dattes ».

• Aẓur (pl. iẓuran) «racine ».

• Tarekbit (pl. tirekbiyin) « rejet suspendu ».

• Tiǧǧemt (pl. tiǧǧam) ou tbuṭ « base du palmier-dattier ; zone d’attache du rejet avec le pied mère ».

• Tizit (pl. tizitin ou tizin) « foliole de palme ».

• Tmutit (pl. timutiyin) « rejet, jeune plant de palmier dattier (situé à la base) ».

• Tuffa (pl. tuffawin) « palme entière ».

Note:

(*) Il s'agit d'un tout petit échantillon y afférent. Le vocabulaire amazighe se rapportant au palmier-dattier (tazdayt) comporte des centaines de mots.

En évoquant le vocabulaire du palmier-dattier, Mass Abderrahmane HOUACHE dixit : « Ce vocabulaire, d'après mes connaissances, ne peut plausiblement exister ailleurs, comme il peut former une grande source lexicale qui peut donner naissance à beaucoup de néologismes. C'est tout un domaine vital qui reflète la richesse de notre langue et toute une existence sociale-culturelle multi millénaire. »

Voir l’intégralité de l’entretien :

bonjour desougueu

Hammou Dabouz

tğawt ⵜⵊⴰⵡⵜ

Icon 08tğawt ⵜⵊⴰⵡⵜ

Objet traditionnel.

Dans le Mẓab, tğawt (plu. tiğawin/tiğaggin) « Outre (sorte de seau à eau potable en cuir, orné et muni de cordes de suspension) ayant la forme d’une calotte semi-sphérique, servant à rafraîchir l’eau à boire ». On l’observait notamment dans la chambre nuptiale.

Augmentatif : ğa (plu. Iğaggen).

Hammou Dabouz

Tifawt lumière feu

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 ⵜⵉⴼⴰⵡⵜ

Quelques constats sur les noms renvoyant aux notions de « lumière, feu » en l’ensemble linguistique amazighe

Le mot tufat appartient à une riche famille lexicale amazighe qui renferme les notions de « lumière, clarté, feu… ». Dans cette optique, je puis citer entre autres :

• Tafukt/tafugt/tafuct/tafuyt/tfiwwit/tfiwt « soleil ».

• Tifawt/tufawt/tafat « lumière, lueur, clarté… ».

• Sfaw/sfiw/sufu/isfiw (*) « éclairer, devenir clair, faire de la lumière… ».

• Tfawt/tufut « feu ».

• Yfaw/ifiw, ffu « être clair, se lever (jour, soleil), faire jour, arriver à l’aube ».

• Ifiw « feu de l’enfer ».

• Ffu « poindre, jaillir, briller, éclairer (soleil, jour), faire jour, arriver à l'aube ».

• Asafu « celui qui brille, qui est allumé, flambeau … ».

• Sifaw, prénom amazighe, « celui qui éclaire… ».

• Asafuk « jour du soleil ».

• Amesfaw « éclaireur ».

La liste est non exhaustive…

Le mot « tufat » est en outre employé dans l’expression « Ar tufat ». Dans « ar tufat », il y a :

ar « à » + tufat (plur. tufatin) « matin, matinée ».

Cette expression « ar tufat » donne le sens de « à demain matin » et, par extension, « à la prochaine, à bien tôt ». Dans une richesse lexicale, le même mot tufat peut être véhiculé par une autre expression amazighe, à savoir « tanekra n wass ».

Chez les Imuhaq (Touaregs), le terme tufat signifie : matin, matinée, espace de temps compris entre la toute première lueur et midi. Ce même espace de temps est subdivisé chez ces derniers amazighes en d’autres sous-parties. Lorsqu’un amahaq veut aussi exprimer l’idée de « bonne nuit », il prononce cette même expression « ar tufat ». Ce même terme tufat peut être rencontré dans cette dernière variante et ce, dans l’expression : tatrit n tufat « étoile du matin ».

Cette même racine ([FK/FW]) est attestée aussi en état de composition. On peut citer ifizw/ifizu « très forte chaleur, canicule… », nafasekka « après-demain », nafazen « le demain », nafidgam « avant-hier », etc… Une petite parenthèse. Le sens de « au revoir » est notamment véhiculé par « ar temlinit/ar timlilit ». On fait usage en outre de l’expression ar asekka/azekka « à demain ».

Selon mes constations, l’évolution dudit mot peut se traduire comme suit : [FK] > [FW] > [FY] > [F]. Par conséquent, la bilitère [FK] est à considérer diachroniquement antérieure.

Il est vrai que certains étymologistes prétendent que "tafukt" serait l’amazighisation (berbérisation) du nom focus. Et d'après le dictionnaire latin-français, on a : FOCUS « foyer, âtre, brasier, réchaud, emplacement d'un bûcher, Spéc. Brasier allumé pour un sacrifice et, par extension, foyer (domestique), intérieur, famille... ». Il est évident là que le sens de focus pourrait être lié à la désignation du soleil, mais là où l’on peut être sceptique, c'est que le mot tafukt/tafugt/tafuct/tafuyt/tfiwwit/tfiwt « soleil », est bien attesté, réparti et ancré depuis toujours dans toute la zone linguistique amazighe (Tamazgha). Ceci étant donné, il n’est pas admissible de penser que les Imazighen devaient attendre l’arrivée du Grec-latin pour nommer le soleil. En effet, la racine dudit mot est par ailleurs utilisée même dans les croyances et les mythologies amazighes qui doivent remonter à la nuit des temps. L’épigraphie amazighe de sa part peut aussi jeter toute une lumière sur la question. On peut se demander comment se fait-il que le sens que dimanche chez les Anglo-saxons puisse avoir la même portée sémantique que dans les Aurès où le terme asafuk véhicule le sens de « jour du soleil » ? Pour ces raisons, j’écarte bien l’hypothèse que le monde romain ait eu une influence si marquante pour un mot de souche linguistique amazighe si réparti, si ancré et si ancien que tafukt. Il se peut que l’on soit devant une racine linguistique empruntée à la branche amazighe, si non commune à la méditerranée.

Si les langues italienne, française, espagnole … dérivent du Latin ayant été connu depuis presque deux (02) millénaires, l’Amazighe s’est identifié de manière autonome il y a plus de 8000 ans. Le mépris des cultures, ou des pays dominés, ne datent finalement pas d’hier. Selon le stade actuel des recherches scientifiques, la langue amazighe est considérée par les spécialistes comme l’une des plus anciennes du bassin méditerranéen.

Note :

(*) En raison de leur similarité sémantique que leur aspect formel, le terme ass (plur. ussan) « jour » est à rattacher à la racine des mots issus de la racine [FK]/[FW] dont je cite sifaw « éclairer, devenir claire, faire de la lumière, faire jour », asfa/asfu « aujourd’hui ». Dans ce cas d’hypothèse, le nom ass est à considérer diachroniquement postérieur à asf, assimilation de la radicale /f/.

Bibliographie consultée :

1- Mohand Akli HADDADOU, DICTIONNAIRE DES RACINES BERBERES COMMUNES. Suivi d'un index français-berbère des termes relevés. Haut Commissariat à l'Amazighité 2006/2007.

2- Kamal NAÏT-ZERRAD, DICTIONNAIRE DES RACINES BERBERES (formes attestées), Editions PEETERS PARIS-LOUVAIN 2002.

Hammou Dabouz

Tira s Tugɣersant

Udmawen d tsunan d trejwin n tira s Tugɣersant

ⵓⴷⵎⴰⵡⴻⵏ ⴷ ⵜⵙⵓⵏⴰⵏ ⴷ ⵜⵔⴻⵊⵡⵉⵏ ⵏ ⵜⵉⵔⴰ ⵙ ⵜⵓⴳⵖⴻⵔⵙⴰⵏⵜ 

Yiwi‑ted : Banuḥ Nat Ḥemmi Nuḥ,

Taddart Tadelsant n Ṣaleḥ Merɣub,

At Izjen, 27 Julit 2013.

 

Attafawal:

May tella yigget tutlayt dunnit gaɛ, neɣ iggen yiles xsen‑as id bab‑s ad yeḥrez aten‑tafed ttarin‑t.

Deɣ necni, Tumẓabt tella zeddiɣ isuggasen‑s imezwar n tira, neɣ aɣanif a’nini:« n wedwal ɣel tira» manec i yenna Di‑kʷ Bṛahim Ɛebdesslam... yili ul nessin zeddiɣ d aweḥdi s manci ɣa nari, wala d batta yidsilen ɣa nebbi, d tecli ɣa nijur deg ubrid‑nni, bla umejreḍ, wala aneggez f tbejna d ubellez.. aṃṃu lweqt i yella grib lac ass‑u wi tet‑sɛezzamen (Tumẓabt), neɣ lac wi tet‑ttarin sy lɛammet, yili bab ixsen ad yari cṛa s Tugɣersant yreggeb tira‑nni d awrir dessat‑s, wel yessin s mani ɣ as‑d‑yas... Mimi d amaɣer ul yennum yɛezzem iḍrisen neɣ yxezzer zmamat ttwarin sys, macak ad yɛaned deɣ netta yelmed tira sys.

Lqelt n useɛzem d lqelt n tira s Tugɣersant ttajjan‑d tiččal –neɣ dima bab‑s yuḥel dy mennawet tḥemmalin i yettaf dessat‑s: Awissen s manec usekkil ɣad yari? D batta awal ɣad yini? Zar, i wa ɣad yari? Aṃṃu wi ssnen ya agemmay (l’alphabet) n Tumẓabt, xell wa ul nessin! Bla ma nebder dex ticutar tiḍiḍnin i sɛerrakent adlil an lqelt n wafa n clavier azɛim iwatan i tira n Tmaziɣt dessat‑s.

Awal‑ikʷ ass‑u ad yɛad Ncaḷḷeh f wayenni s‑sammiɣ: Udmawen, tisunan d trejwin n tira tugɣersant, mettleɣ‑d tira‑yu n Tmaziɣt an yigget tsit neɣ legzazet tessecna‑d mennaw udmawen, ul qqireɣ terreẓ d tirẓi… d wa ɣa nari ad yaf iman‑s am batta yettali igget tsunan ɣel nnej: tsanent, tsanent… aṃṃu tira, ula d awal‑nni ɣad yari bab‑s mettleɣ‑t an yigget terja n waman, neɣ mennawet, ač tarja d wayenni tesseswa. Ckuh ami ufiɣ ad d‑jebdeɣ dex bessi awal f tcutar i mlagiɣ necci iman‑ikʷ sy bdiɣ ad ariɣ... D amɛalet ad bedreɣ gedɛeɣ f yibessiwen‑u illan ad yemken wi ttarin yella ya yḥussa‑ten, neɣ netta yessen‑ten yif‑i, ckuh ad reẓmeɣ tawurt ssecneɣ bessi tisensa i gaɛ wi xsen deɣ netta ad yjerreb ad yari s yiles n mamma‑s. Aṃṃu ɣi d aẓmak, xseɣ aɣanif ad d‑jjeɣ awal ajeḍrar i ucemmeṛ d usersi, d isestinen ɣad d‑ffɣen mbeɛd.

1) Udmawen i tessecna Tira tugɣersant :

Imaṛu Tumẓabt tella ttwaray f careḍ wudmawen, aten‑naf ay carḍin ttjuren ɣel wass‑u ama dy tezmamin i d‑tteffɣent seɛa seɛa ama dy lantirnat: Udmawen‑u n tira d id batta: Ayen d Tifinaɣ, Tuggamant, d Teɛrabt.

a) Tifinaɣ:illanet ffɣent‑d s Tlibiyin, ttwaḥsabent sy tira timezwar n Tefriqt. Ass‑u yella ɣersent ujar n 3000 isuggasen, qqiment ammen ddrent sy zman n weḍɣaɣ, aaal imaṛu: zman n lantirnat d satellite, lweqt i gbanet mennawet n id tira tikbar n wext‑nni an Thiroglift n Maṣer d Tfiniqt d Tbuniqt d Tatruskit d ɣirasent yuɣleb..

Asjuri‑nsent ɣerneɣ:Bekri, ul d‑nedrik Aɣlan iggen midden ttarin s Tfinaɣ, ammanc illan Imuhaɣ Tiniri. Gaɛ batta dys, mennaw isekkilen ttwagzin da d da, neɣ ttwazḍen d tiqeddisin tisujal‑nneɣ, neɣ ttwakercen imudan d imuṛan n weḍɣa iwriren‑nneɣ,… ad tafed day sen, careḍ, ukkeẓ isekkilen fezzɛen, neɣ batta settfen ul ttiwḍen ad ssemdan idurran neɣ ad ǧǧen iggen yiḍrisen, batta cṛa ɣel dessat yettuɣ yekṛem, wel nessin.

Ass‑u: Tira n Tfinaɣ i ttuɣen sxerwicen sys day mennaw iḥcayciyen n At iɣersan, tella tdeggʷel‑d bessi bessi d lamoda ɣel mennaw imekras: yettuɣ ad tafed lepḷakat iɣulad neɣ tiḥuna igget igget ; ass‑u d udmawen n tesfifin d id CD n leflam neɣ n lḥuf n tawwat inaẓuren ; ula jar tsednan, tedwel‑d ass‑u tira n Tfinaɣ d cṛa abdayɛi ibhan tajennit d uṭerrez, d wexdam n ufus... Semmel wiḍiḍen dex, llan At Mẓab ttarin seɛa Tifinaɣ dy tezmamin n izelwan i d‑ssufuɣen ; neɣ ass‑u dex gaɛ ujar, dy lantirnat neɣ facebook, ad tafed imekras d tmekras n At Iɣersan ttpostan tiwalin d iwalen s Tfinaɣ, ttɛafaṛen, tthaǧǧan lemmden isekkilen‑nni, ttawḍen ula seɛa ad arin iḍrisen sys, neɣ ad cemmṛen ssersen s Tfinaɣ:« ttcaṭan» manec i neqqar s wiwal n At imaṛu.

Iggen uwelleh d ameẓẓan xseɣ at‑rniɣ dani: At Mẓab i ttarin ass‑u s Tfinaɣ, tegrib manc i llan, ul ttirin ujar n mennawet twalin, neɣ mennaw idurran, mimi d amaɣer midden‑nneɣ zeddiɣ ul nnumen tira‑nni.

b) Tuggamant:Ul nessin iggen yiḍrisen n Tmaziɣt ttwarin s Tḷatinin bekri lweqt n Roman, axu nessen belli beɛd wattaf n Fṛansa, ameč inebrasen iqqlen ɣel tira n Tmaziɣt s yisekkilen n Tuggamant. Imaṛu yella ɣers ya ujar n 100 n ilan sy tella Tmaziɣt ttwaray s yisekkilen‑u, yella ɣersen ya mennect yettwaxdam sysen, yettwabras sysen, neɣ yettuseɛzam sysen, ilinet yfat ttusersent ya yuɣleb n terkizin n tira, d inebrasen dewlen‑d walfen tira s Tḷatinin, ḥawlen ya battayenni d ijrawen f temsal n tira d tjeṛṛumt i ufečči n yicras i d‑qqimen.

Asjuri‑s ɣerneɣ:Ula dy Tumẓabt, sy bekri, tijeṛṛumin, neɣ imawalen i ttwaǧǧen, neɣ ula ttaxiret‑u : iḍrisen ijeḍraren n useɛzem, neɣ ula iḍrisen ibezzanen lantirnat al ass‑u yuɣleb sysen ttwarin, ttupostan s yisekkilen‑u. Yuɣleb sy inebrasen n Tumẓabt ttarin sys. Ula imedyazen‑nneɣ, wi xsen sysen ad ffɣen bessi izelwan‑s ɣel yiggen ijenwan bla Weɣlan, ad tafed‑t yesḍerran iḍrisen‑s ɣel Tḷatinin.

Dani dex ad rniɣ cṛa : Wi sɛezzamen Tumẓabt i yinelmaden n Tmaziɣt dy tseddawit yesɛezzam s Tḷatinin manc i llan iselmaden n Dzayer. Ula sy d‑yutef useɛzem n Tumẓabt i teččelt tamezwart Likul asuggas n 1995, neɛzem‑tt s Tḷatinin. Netta gaɛ wi ttarin ass‑u Tumẓabt s Tḷatinin ad tafed‑t d wasi yeɛzem Tuggamant likul.

3) Taɛrabt:Imaziɣen imselmen imezwar i necṛen Lislam timuṛa‑nneɣ jjin‑d iḍrisen d ikbar s tmaziɣt ittwarin s Teɛrabt... Ttalsen batta i urin zik, axik drus ameč ayen aɣen‑d‑iwḍen. Bessi bessi wi ttuɣen yettari Tmusni s Tmaziɣt yeḍren ɣel teɛrabt, d amaɣer midden sy bdan lemmden taɛrabt, bdan qqasen ad lemden Din‑nsen s Teɛrabt ya, ilin ttsiyben i yiḍrisen‑nni ikbar n Tmaziɣt, ttarran taḍfi illan dysen ɣel Teɛṛabt, nnan zeɛma bac ad d‑ybani lmeɛna ujar. S wammen‑nni jemḍen ayen yiḍrisen ul ttwaḥerzen, tili ticli‑nni n tira n Tmaziɣt s Teɛrabt ttwankeḍ ajden ul tet‑jjin ad tjam tezzeɛlek ayen ɣad tuc tirkizin i tira n wass‑u.

Necni imselmen ul nejji awal‑nneɣ amaziɣ ad yettwari, w’as‑neǧǧi azel manec i s‑iǧǧin Ifarisiyen neɣ Ituṛkiyen i wiwal‑nsen. S wammen wi ttarin ass‑u Tamaziɣt s Teɛrabt ybedda sy Lḥemdulleh, d amaɣer uhu yettaf dessat‑s igget leɛwayed n tira ttefqen ɣefs inebrasen, neɣ igget Tjeṛṛumt d taweḥdit neɣ iggen yibrasen ttwabdaren s Teɛrabt. Uss‑u midden ttuɛeṛṛben grib ay yulun s lemdares d tilifizyun d radio, mbeṣṣeḥ drus ameč sysen wi ttarin Tamaziɣt s Teɛrabt. Kemmel wi ttarin yettari manc i yexs, uhu ytebbeɛ d iggen cṛa ttefqen ɣefs ineɛzamen. Ami uhu Di‑kʷ Muḥemmed Cafiq yuri ddurus n Tmaziɣt s Teɛrabt, d umawal‑s illan yessecen‑asen bessi i midden manec ɣad arin, ami zeddiɣ abras dy tira n Tmaziɣt s Teɛrabt yella yeɣḍer iḍes.

Asjuri‑s ɣerneɣ:Bekri tawwat Ibaḍiyen ɣersen batta i urin s Tmaziɣt, yella ayen i nsell ɣefs belli yettuɣ s Tmaziɣt an Ɛaqidet Tawḥid, axik w’aɣen d‑yiwiḍ ɣi aḍris n Teɛrabt. Inebrasen an Motilynski sellken‑d mennaw ifettiten n yiḍrisen s zmamat n Ibaḍiyen.. baqi uhu d cṛa ameqran ɣa netcel ɣefs nebbi‑t d ssas i tira ɣel dessat. At Mẓab illan qqiment tira‑nsen zdinet yuɣleb ɣel temsalin n Din, ttarin ass‑u ula d izelwan‑nsen d Riwayat‑nsen d iḥewwifen‑nsen s usekkil aɛrab d amaɣer ujar n wejden ameqran n midden ul ssinen ad ɛezmen cṛa neɣ ad arin bla Teɛrabt. Lemdares n tawwat, wi sseɛzemen Tugɣersant yesseɛzem‑tt ujar s yisekkilen n Teɛrabt. Ula dy lantirnat ass‑u yuɣleb n wi ttarin Tumẓabt yettari‑tt s Teɛrabt, ula batta day mennaw iwalen fezzɛen da d da lketṛet ul iwiḍen ɣel tsanent n yiḍrisen ijeḍraren.

2) Tisunan n tira tugɣersant :

Wasi ul yettiri gaɛ an wi ttḥukkan zeddiɣ buḍ ul nessiwil ɣefs dani; wama wi bdan ad yari at‑nmettel an wi ttalin igget tsunan sy tmeḍmurt ɣel wadday, synni ɣel nnej wadday, synni ɣel nnej ameqran. Tsanent, tsanent yettali‑d sy sulles al tfuyt iwerrɛen. Tisunan ameč, axu ad nejjmeɣ atent‑jerweɣ dy careṭ lakan.

a) Tsanent n wi xsen yari manec i yexs:Ayen d tira tar ilujan i nxezzer seɛa dy lantirnat, neɣ dy tebratin tibezzanin n jaraneɣ, alliwen d izelwan, neɣ deg ismawen n tḥuna‑nneɣ Aɣlan… wasi yettari ad t‑tafed grib ul yessin ula d cṛa f terkizin n tira n Tumẓabt neɣ n Tmaziɣt, twalem ul yessin ula ad yhaǧǧa isekkilen n ugemmay. Tira‑yu an tenfust n imej̣j̣uj̣en d amaɣer ač ḥed yettari manec i yexs, neɣ manec i yessen f yilsawen iḍiḍnin, yili wa ɣa neɛzem dima yettazeg d azzag, jar bessi d yuɣleb, seɛa ul yferrez dys ula d cṛa.

b) Tsanent n tira s yilujan iẓlin:Tsanent‑u ad naf dys inebrasen, imarayen, imedyazen, d gaɛ wi ssnen bessi tajeṛṛumt tamaziɣt. Azzag yettmunkuẓ yuɣleb dessat ayenni cerken d ilujan jarasen. Timmiẓt‑u n midden ifṛasen bessi Tamaziɣt ttawḍen fehhmen tira n beɛḍahum, ɛezzmen‑tent bla westaf n yiri.

Ha mimi nenna ilujan ẓlin? D amaɣer zeddiɣ uhu an ilujan n tira s Tḷatinin, an in n tira s Tfinaɣ, neɣ inni n tira s Teɛrabt (ula batta Tifinaɣ d Tḷatinin lac batta jarasent). Ač udem n tira ɣers inaffen‑s illan nnes weḥd‑s. Rni s tma tiḍiḍet : ač anebras ɣers ilujan‑s i yxezzer netta, d amaɣer ula nessen i yella ẓur n tjeṛṛumt tamaziɣt d iggen, ineɛzamen uhu jerrwen zeddiɣ gḍiḍ bac ad ssersen tirkizin n tira, mfahmen f ilujan d iggen i useɛzem. Kemmel zeddiɣ inebrasen uhu ttarin ameč bah, s tira‑nni, weḥd‑nsen ad d‑fṛuṛin ilujan iwatan.

c) Tsanent n tira s yilujan izdin:Zeddiɣ ul niwiḍ dys. Bac a’nejru f tira s tjeṛṛumt igget tefṣeḥ ifuk ad ttuseɛzem Tumẓabt –lac dys awal. Kemmel bac a’nnejjem ad nesseḍren iḍrisen‑nneɣ aḍran automatic s wudem ɣel wiḍiḍen (s Teɛrabt, ɣel Tuggamant, ɣel Tfinaɣ) ifuk zzar ad ilin ilujan n tira‑nsent zdin ttufeṣṣlen d ayriḍ iggen. An lvista‑nni ittufeṣṣlen f sen wudmawen –ač iggen d llun, yili bab‑s ad yaf atet‑yireḍ manec i yexs ssa neɣ ssa… Acnu, Tamaziɣt, xaylet‑d ad nesḥeqq igget lvista d tabdayɛit, n careḍ udmawen! Ass‑u jar Tḷatinin d Tfinaɣ ɣi init nella niweḍ ya ad neḍren jarasent bla weɛrak. Ama Taɛrabt zeddiɣ bessi, amaɣer tira‑s tafusayt ttwaray teddes u’ttufečči, dex dys aceqqel d lqelt‑s; kemmel drus ameč wi berrsen ad ysajja tira‑s i Tmaziɣt.

3) Tirejwin n tira d wiwal :

Mi d‑nefren iggen wudem n tira, nas‑d neqqim igget sy tsunan bac a’nari,… a’naf iman‑nneɣ dex dessat igget temsalt bla : s manec Tumẓabt ɣa nari? Yaḍra d Tumẓabt i nessawal ya neɣ d igget bla? Mennawet trejwin neɣ tiḥemmalin, iɣulad neɣ iburad ɣa nerẓem dessat‑nneɣ… Tira‑yu ɣa nari s Tumẓabt yṣar‑as an yigget tebrat nuzen‑tt nexs‑as ad taweḍ l id bab‑s ɛezmen‑tt uzgen batta dys bla westaf n yiri. Imaṛu manet webrid neɣ tarja ɣa nebbi? Amaɣer ač abrid d wiwal i yessawaḍ, d mani dex i yessawaḍ ɣers. Nec ufiɣ careṭ trejwin d tizeɛlak : Tarja n wi ttarin i lɛammet n At Mẓab ; tarja n yid bab n Tsekla ; d terja n wi ttarin i Yimaziɣen ay ulun. Laci tisraḍ ẓellinet ṭul jar terja d tiḍiḍet… Tanfust n wiwal d tira an d ayen i ttjerrben midden ač ass dy jarasen.

1) Tumẓabt timserreḥt i nessen:Ayen d awal i nessawal ač ass dy jaraneɣ tiddar neɣ iɣulad, nxeddem sys, neqqar sys ayenni nexs, s wekbur‑s d wejdid‑s, s xaluṭa‑s n Tmaziɣt d Teɛrabt d Tuggamant. Ayen d awal‑nneɣ n At imaṛu ittwafhamen. Mbeṣṣeḥ jaj‑s at‑naf dex yemxalaf : uhu an wiwal n wi ɛezmen d wa u’neɛzim, uhu an wiwal n Ineɛmar d At Weɣlan, uhu an wiwal n luleɛ d izeɛlak, uhu an wiwal n yirjazen d tsednan, uhu an wiwal n uɣerm‑u d uɣerm‑nni… Mi d‑tusid ad tarid dy terja‑yu ad teǧǧed tayetti i wi ttarid yaḍra ac‑yefhem neɣ uhu. Yella wasi sy inebrasen yuɣu f tira n wiwal‑u illan yxezzer‑t yessemlallay, neɣ yedɣel yuɣleb s ubeṛṛani, ul t‑yeḥsib d Tumẓabt. Yella wasi sysen bla yxezzer belli ayen d wenni d iles iddren.

2) Tumẓabt ittusiffen:Ayen d awal n zik ittuɣen ssawalen id baba‑nneɣ imezwar d id mamma‑nneɣ, s yiwalen‑s‑nni ibhan illan ajden‑nsen ass‑u grib yemṭa ul d‑yeqqim, yeẓwa sy ẓwan id bab‑s. Awal‑u ayen d‑wenni i ttmalan ɣers imedyazen, d lketṛet n wi ttarin iḍrisen sy tawwat inebrasen, d amaɣer d netta i d‑ssecnan gaɛ ujar inaffen ineṣliyen n yiles ugɣersan. Axik ad t‑tafed yeqqur f At imaṛu d amaɣer ul yelli yettusawal ya, day ḥed ḥed terrqen dys, ad tafed grib taṛwa n imaṛu ul ṣeggɛen dys ula d cṛa.

3) Tumẓabt tamaḍalt:Yella s At Mẓab wasi ass‑u, dy lantirnat, radio neɣ tilifizyun, neɣ ula dy tseddawit ad t‑tafed yettmala ujar l usjuri n yiwalen icerken jaraneɣ d Imaziɣen iḍiḍnin, bac ad yezdi jar yilsawen n Tmaziɣt yessiweḍ tabrat‑s uhu ɣi i At Mẓab, ula i ayetma‑s n Jerjer d Arrif d Cenwa d Luras… ass‑u llan midden ttcemmṛen srusun ttarin tibratin s yiles‑u amaḍal dy jarasen. Ttarin sys ula iḍrisen dy Wikipedia. Axik d amaɣer Tumẓabt uhu ttuseɛzam, lɛammet n midden ul ṣeggɛen ula d cṛa awal‑nni.

Tameǧǧarut :

Tira n Tumẓabt, gaɛ s way tella teqqim ttwaḥger ul ttuseɛzem, tili ttenjujey zeddiɣ, ul tbedd f yiman‑s d aweḥdi. Wi xsen ad yebda tira, ad yaf iman‑s am batta dessat iggen Lkrisṭal d ameqran seɛa qqaren‑as Tumẓabt, seɛa Tamaziɣt… Lkrisṭal‑u ay yulu d udmawen, ay yulu d tisitin, ɣel mani t‑tesseqqled bettek ad tewwet dys tifawt ac‑d‑yessisseɣ iggen wudem neɣ igget tesreṭ ul ttuɣed treggbed‑tet! War ṣṣber anejlum ad yemlilli s tiliwin yeṛwel wel yuri cṛa. Wama anjim iqeṣden tira, yella ad yefren iggen yilliw n tifawt yijur abrid‑s dy tira‑nni izijek ad d‑banin iburad iḍiḍnin ɣa nessifaw idsilen dessat‑s ujar d ujar.

Necci ckuh ami ufiɣ udmawen‑u n tira ad qqimen, d trejwin ad qqiment dex, d tsunan ad mmunkẓent ad d‑dewlent d igget, d tcutar ad ttusičinet ul d‑ttqimi ula d igget!

Tanemmirt i gaɛ wi sseɣden.

Banuḥ Nat Ḥemmi Nuḥ.

Tira S tumẓabt

c 7

S maneč tumẓabt γ a’nari?  zzar, i manayu i nessawal

Awal n tugγersant yettwarin, yella badabada ydegg̊eld assu d iggen webrid sy iburad n littiṣal (voie de communication) jar tawwat At Mẓab dy lantirnat, ula batta zeddiγ yella yetteqqel ameč γel wayenni γ atneɛged ujar, yessersas rrayat tiweḥdiyin γ ad yaweḍ sysent, yessiweḍ.

Nettaha tira s tmaziγt, d ay yexsen yili nnivus, tella an yigget tebratt audiovisuelle nuzentt γel midden, nexsas ad taweḍ, sellenas, ɛezmentt fehmentt bla westaf n yiri! Ziγ wa γ a’nari tabrattu yeqqentid zzar ad yeqra leḥsab i wi yella yettarias, awissen yella ad yefhem awals meγ uhu?

Llan mennaw ccuruṭ universels ifuk ad ttuṛaɛan bac littiṣalnni ad yeqqim yeǧǧur jar At Mẓab s tumẓabt, ul ttulizzin ad ḍrenen γel yigget lluγet bla. A’nebder dani ccerṭ amezwar: Lkod n wiwal.

Awissen maneč lkod n wiwal γ a’nesteɛmel i littiṣal jaraneγ s tugγersant? (code de communication). Amaγer ifuk ad yili γerneγ lkod yettwafham, yettudicifra d iggen jar wi ttaznen d wi steqbalen, wi ttarin d wi ɛezzmen, wi leqqan d wi ttsellan. Batta uhu, tabratt i nuri s tmaziγt ad tɛad an tenfust n imej̣j̣uj̣en, ul tetfehhmen midden ul ttizgen batta dys!

Bac awenqerrbeγ bessi ujar γel lmeɛna n wiwal.. ad uceγ mennaw isestinen:

Mennect n midden yellan iweḍen ad ɛezmen bla weḥtar tira tugγersant i uriγ dani?

Kemmel, mennect sy wi ɛezmenyella yiweḍ yefhem, ul yeqqim yuḥel ahaǧǧa yili yeṛwelas Lmeɛna?

Dex mennect sy wasi yettwaɛzemas ayen i uriγ d aɛzam yella yefhhem normal awalik̊?...

jar wasi d ameqran lɛumuṛ yessawal γi awal n at bekri, d la jeunesse n imaṛu yellan γersen iggen lkod bla n wiwal ; jar awal n tsednan d wenni n yirǧazen ; jar uγerm d uγerm ; jar uneɛmur d wi dččeren aγlan ; jar wi ɛzemen s teɛrabt al’d yili ya yessawal sys tirjett, d wi tterteqen d tuggamant, d wasi sy lɛammet ul yessin γi tumẓabt… Gaɛ inennu, ač iggen d wiwal i ywalef yessawal.

Yeqqari wulik̊, wi ttarin s tmaziγt yeqqentid ad yeǧǧ tayetti i yibessiwenu, yeqra leḥsab d aweḥdi i wi yella yettariyas bac ad yaweḍ atyefhem, d amaγer abdayu, midden zeddiγ kus ḥedd d lkod γ asnelzem madam tumẓabt ul telli ttuseɛzam.

Banuḥ Nat Ḥemmi Nuḥ, At izjen, Yunyu 2012.

Toponyme Legṛaṛa

 

Icon 08Sur l'origine du toponyme Legṛaṛa

ⵍⴻⴳⵕⴰⵕⴰ

 Dans le cadre de la toponymie de la région des At Mẓab, l’étymologie du toponyme Lagṛaṛa/Guerrara est irréfutablement d’origine amazighe.

 Si tout au long des siècles, le toponyme de la ville de Guerrara (forme francisée) et Lagṛaṛa > Al-Gagṛaṛa (introduction de l’article arabe /Al/) > Al-Qaṛaṛa (forme arabisée) a peu ou prou changé, il continue de garder globalement les traces de son origine amazighe. Ceux qui l’ont étudié et tenté d’interpréter son origine, n’ont pas vu en sa forme qu’elle rappelle celle de l’un des grands oueds de cette région. Et comme les arabisants ne sont capables d’expliquer qu’en recourant à la langue arabe, ils ont tâché de lui donner une signification étymologique arabe montée de toutes pièces en rajoutant et transformant des phonèmes.

 Si le toponyme Guerrara remonte à la date de la fondation du premier noyau citadin, celui de l’oued zegrir doit être plus ancien. Selon des sources historiques, l’ancien aγerm (Ksar) de la ville de Guerrara est construit sur un piton situé juste au nord de l’oued zegrir, vers le début du 17ème siècle.

 L’hydronyme (a)Zegrir a pu se conserver dans un état sain. Sa forme phonétique reflète l’image d’un état ancien de la langue amazighe de la région du Mzab (/g/ > /ğ/ >/j/). Dans l’état synchronique de la langue amazighe du Mzab, azeğṛaṛ véhicule les sens de « être long, être haut, être allongé ».

 En raison que Zegrir est l’un des plus longs oueds de la région de Guerrara, ses potentialités hydrauliques avaient permis non seulement la fondation de l’Agherm de Guerrara, mais aussi développé une véritable forêt de palmiers dattiers en mettant en valeur un mode spécifique d’exploitation hydraulique et ce, grâce à l’oued Zegrir.

 Ceci étant donné, le toponyme Zegrir que porte le plus grand cours d'eau de la ville de Guerrara, est d’origine hydronymique. Si les formes Al-Garara et Al-Qarara sont relativement récente et à écarter, celle de Legrara permet facilement d’arriver à reconstruire Zegrara avec l’altération : /z/ > /l/. D’où Zegṛaṛ > Zegṛaṛa > Legṛaṛa. La lettre finale /a/ est due à une l’influence de la langue arabe qui peut traduire une éventualité de différencier Zegrara de Zegrir en introduisant la finale /a/ donnant le genre féminin. Par ailleurs, il n’est pas exclu le fait que l’on aurait pu avoir la forme amazighe Tazegrart ou tazegrirt.

 En guise de conclusion, la forme authentique du toponyme Guerrara est Zegṛaṛ (avec deux /r/ emphatisés). La reconstruction de la forme Zegṛaṛ se fait comme suit : Zegṛaṛ > Zegṛaṛa < Legṛaṛa (remplacement de /z/ par /l/) > Al- Gaṛaṛa (introduction de l’article de définition arabe /Al/) > Al- Qaṛaṛa (transformation de /g/ en /q/ en raison du fait que la pronociation /g/ n’existe pas en langue arabe).


Hammou Dabouz

 

Tumẓabt T-tfransist

dectionair

AǦRAW N YIWALEN

Tumẓabt T-tfransist

J. Delheure

- Lexique Français-Tumẓabt.

- Racines de mots.

- Exemples de textes en mozabite et leurs signification en français.

- Existe en version papier et PDF téléchargeable.

Édition : 1984

- Plus de 340 pages.

Twatra ⵜⵡⴰⵜⵔⴰ

Icon 08

prière

A Yella a baba-nneɣ, a bab n yiğenwan d tmuṛa, a wenni ul netteṭṭes ul t-ytebbi azellal, awenni ul niṛiw ul nlul, sağğ-ay-aneɣ taṛwa-nneɣ teğğed-aneɣ necnin d yid-sen si wi ğğuren abrid i ɣdin, abrid n waser-eč d yiṛnawen-es, terred ɣef-neɣ uctimen d way llan d uctim d tsallast. Ay ağellid Ameqwṛan suğğeğ ɣef-neɣ timsi d way i ssawaḍen d-is, teğğed-aneɣ amčan tağemmi-č. A yuc, ay Amegdah awsa-neɣ f tɣawsiwin-nneɣ d tarezd-aneɣ s tezâimin d tezmert d telwit, tameddurt-nneɣ d was-nni i llan ul yetseddi d-is ayetli d taṛwa, ɣi wa ɣa-ad nas d-is s wul yezdeg d amellal, teẓẓalled tuzled f waser-nneɣ Muḥammed ameğğaru n wisriwen d uzul f imezzanen ayyulun. Amin(1).

AMAWAL

Twatra (plur. tiwetriwin) : invocation

Yella, Yuc : Dieu.

Iğenwan d tmuṛa: cieux et terres.

Azellal : assoupissement, somnolence.

Abrid i ɣdin : chemin droit.

Tsallast : obscurité.

Aser (plur. asriwen) : Prophète.

Aṛnaw (plur. iṛnawen) : ami.

Suğğeğ : éloigner.

Timsi : enfer.

Tağemmi : paradis.

Azdag : propreté

Yezdeg : (être) propre

Amegdah : se suffit à lui-même.

Ağellid Ameqṛan : Roi suprême.

Arez : récompenser.

Azul : salut.

Asriwen (sing. aser) : messager.

Imezzanen (sing. amezzan) : envoyé (de Dieu).

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(1) Brahim ABDESSELAM.

Hammou Dabouz

Vie Artistique

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Vie Artistique

Il est largement admis que la région du Mzab accuse tout un retard dans le domaine du chant d’expression amazighe[8], cela en dépit des inestimables richesses que recèle cette région. Cet héritage richissime et tout un environnement peuvent à l’époque actuelle engendrer une dynamique et un dynamisme sans précédent, tout particulièrement dans la chanson sur laquelle tant d’artistes ont œuvré depuis le début des années 1970 et ce, avec le tout début du chanteur Âadel Mzab, pionnier et père de la chanson tumzabt, qui tout seul, était parvenu à gagner une échelle d’audience au Mzab et en Kabylie.

En dépit d’une histoire de plus de trois décennies, la situation actuelle de la chanson d’expression amazighe du Mzab n’est pas facile à surmonter, cela pour différentes causes. Toute une stagnation risque de peser lourdement sur le devenir de la production de la chanson d’expression amazighe dans cette région. Dans ce papier, il est important de préciser que l’objectif est de faire connaître en bref comment la chanson contemporaine est née dans le Mzab, dans quelles conditions a évoluée et ce, sans entrer dans les aspects thématiques et musicologiques.

Il y a lieu ici de distinguer la chanson du chant traditionnel en tant que forme d’expression pratiquée (dans diverses occasions nuptiales, religieuses et autres) et non accompagnée d’instruments musicaux de mélodie. Dans la présente rétrospective historique, on admet pour la chanson amazighe dans le Mzab trois étapes principales : la première allant du début des années 1970 à la fin des années 1980, la deuxième de la fin des années 1980 à la fin des années 1990 et l’actuelle étape qui a débuté tout juste avec notre entrée au troisième millénaire.

La première étape a connu ses tous premiers débuts grâce à la détermination du chanteur Âadel MZAB que l’histoire retiendra son nom pour toute l’ascendance. Âadel Mzab - le nom « Mzab » se réfère à une région amazighophone de la partie Nord du Sahara algérien -, comme le montre d’ailleurs son nom artistique comportant le terme Mzab auquel toute la société des At Mzab s’attache et par rapport auquel s’identifie, est resté en phase avec sa société, son vécu et le monde qui l’entoure et ce, par fidélité à sa mission artistique et son rôle de chanteur sensé participer à sauvegarder sa culture et sa langue maternelle.

Âadel Mzab a su, grâce à sa persévérance plusieurs fois décennale, donner à la chanson un rôle important dans la participation à la sauvegarde de la culture amazighe et cela, à un moment crucial caractérisé par une multitude de difficultés. Après être parvenu à inscrire la chanson dans un processus de rupture avec les pratiques anti-musicales, il était parvenu à la faire sortir d’un état de sclérose naissant et d’une réversibilité mortelle tout en défiant les circonstances malencontreuses des décennies 1970-1980 qui, à cause que la chanson était considérée comme un tabou/péché, étouffaient cette action artistique depuis sa phase embryonnaire. Concernant ce mot « tabou/péché », il y a à faire remarquer que dans les traditions religieuses, tout ce qui se rapportait aux genres musicaux, artistiques tels la chanson, le théâtre et la poésie étaient strictement interdits par le cercle religieux des iâezzaben. Donc le fait de songer et de s’engager dans la chanson encourait l’auteur une impitoyable inimitié, toute une excommunication et un strict refoulement.

Le chanteur Âadel Mzab, comme l’ont fait d’ailleurs d’autres chanteurs du Mzab, a su et pu vaincre l’interdit tout en exprimant à haute voie et en décrivant la vie de la société amazighe du Mzab. Ainsi, cette démarche artistique s’est inscrite dans une remise en cause de l’ordre établi des années 1970-1980. Les chansons à caractère social et sentimental occupent la place prépondérante de l’œuvre multi décennale de Âadel Mzab. Sa chanson présente un éventail qui mérite d’être étudié de près pour servir d’appui et d’expérience-synthèse.

Les thèmes de la chanson de Âadel Mzab étaient diversifiés. C’était le regard d’un artiste sur des pratiques sociales, sur la religion de la société et les prophètes, sur la fille de son pays, sur la circoncision et le mariage, sur la naissance et la mort, sur les fêtes, sur la nature et sur les événements qui marquent l’histoire contemporaine du Mzab. On évoque ici que le poème « ay anuji » chanté a été in extremis sauvé et tiré d’un répertoire traditionnel (et anonyme). Là on fait attirer l’attention qu’une grande partie du patrimoine immatériel risque de disparaître du champ de notre vécu tant que ce dernier demeure enfouie seulement dans la mémoire collective.

Dans l’évolution de la chanson pendant les années 1980, on a principalement vu l’apparition de deux autres chanteurs ; il s’agit de Slimane Othmane et Djaber BLIDI qui avait diffusé son seul et unique album au milieu des années 1980. La demande était passée d’une étape primaire à une étape qui avait connu du point de vue demande un considérable changement.

La deuxième étape voit l’éclosion de nouveaux chanteurs et troupes musicales encore déterminés à relever le défi pour mener la chanson vers une certitude où tous ses enfants puissent s’épanouir. Âadel Mzab, Slimane Othmane et Djaber BLIDI sont rejoints ainsi par les troupes Itran et Utciḍen, par les chanteurs Alga, Amar KHELILI, Said TAMJERT, Bassa AKERRAZ et bien d’autres qui ont plus au moins travaillé sur la chanson.

Pour que l’histoire le retienne, à l’origine de cette deuxième étape, un groupe, composé par Zitani Hammou et Djamel, Âadel MZAB et Baslimane Mahfoud, a organisé au Centre Culturel de Berriane vers la fin de l’année 1988 deux journées d’étude sur le très modeste itinéraire de la chanson amazighe du Mzab auxquelles ont participé Âadel Mzab et la quasi-totalité des jeunes chanteurs ainsi que des acteurs du folklore de la ville de Berriane. Les organisateurs de ces deux journées ont mis le point sur la nécessité vitale d’inciter et d’aider les nouveaux chanteurs à s’engager dans la chanson d’expression amazighe. Ces deux journées d’étude sur la chanson amazighe du Mzab avaient en effet donné un nouveau souffle à la chanson en réussissant à amorcer une dynamique et à inciter les jeunes chanteurs à s’orienter vers la chanson d’expression amazighe.

Cette deuxième étape se distingue de la première par le changement qu’a connu globalement la scène politique algérienne et, localement, par la naissance d’une génération de chanteurs prêts à prendre en main la destinée de la chanson. Cette génération d’artistes était caractérisée par un esprit de mobilité et de créativité ; c’était grâce à ces efforts déployés que le répertoire musico-thématique existant a connu tout un apport d’enrichissement quantitatif et qualitatif. Pour l’accomplissement de ce travail et pour assurer le contenu thématique des chansons, l’on avait fait appel aux poètes les plus renommés de la région du Mzab, entre autres Abdelouahab AFEKHAR, Salah TIRICHINE, Hammou ZITANI, Ahmed HADJ YAHIA, Youcef LASSAKEUR, Omar BOUSSADA, Omar DAOUDI et bien d’autres. C’est grâce à tous ces acteurs que l’on doit rendre un grand hommage pour leur participation dans la sensibilisation des masses et la redynamisation de la vie artistique. La chanson était à partir de cette étape diffusée à une grande échelle du Mzab via les nouveaux supports, notamment la cassette et le CD. Ne serait-il utile de rappeler que les mass média audio et/ou audio-visuels doivent constituer un véritable moyen de diffusion fort efficace pour toute la production chantée et d’éveil de la conscience amazighe.

Il y a lieu de faire remarque qu’outre la chanson proprement dite, un nombre de troupes de chorales ont depuis les années 1970 été créées. Les plus connues sont Omar DAOUDI, Omar BOUSSADA, Omar BADJOU, Moussa RFISSE, SELLAS et d’autres.

L’opposition entre deux étapes sociales distinctes, passée et présente, nouvelle et ancienne, traduit une rupture définitive au sein de la jeune génération avec la vision traditionnelle de la société et marque la prise en charge de la dimension amazighe exprimée par la chanson. La chanson d’expression amazighe du Mzab est depuis plus d’une décennie avait sensiblement dépassé une première étape qui était très déterminante pour les étapes suivantes.

La troisième étape qui est en cours, a vu la diffusion par Slimane Othmane d’un album de style chaâbi. Et le tout prochain produit musical le prépare le chanteur Djamel IZLI, ex chef de la troupe Utciḍen. Cet album, bien travaillé, sera mis sur le marché international le mois mai 2009. Cet album, au nombre de 8 chansons, est intitulé « TAMEDDURT » (Existence).

La chanson dans le Mzab a dans l’étape actuelle besoin d’encouragement et de plus de chercheurs en matière musicologique et thématique afin d’arriver à réunir les conditions requises et toutes les connaissances qui peuvent servir de repère et de matière première indispensable pour le développement de la chanson d’expression amazighe. L’actuelle étape dont certaines perspectives se dessinent, est celle qui, tout particulièrement, intéresse la classe artistique en raison du rôle qu’on doit jouer pour redynamiser, élargir davantage et faire participer activement de larges franges dans cette entreprise artistique, notamment les poètes et les chanteurs. Il s’agit d’opérer une mise à niveau de la chanson tout en la faisant sortir de ces confins. Dans cette optique, un festival de la chanson amazighe du Mzab sera organisé à Ghardaia (Tagherdayt) du 12 au 18 mai 2009.

Rapport avec d’autres artistes amazighes

En partant du fait de partager un même espace historique et préhistorique, linguistique et culturel, traditionnel et civilisationnel, une prise de contact entres différents chanteurs amazighes doit massivement arriver pour avantager un rapprochement fructueux entre le Mzab et les autres régions de Tamazgha (Amazighie). Il y a lieu de faire remarquer qu’un rapport de complicité entre le Mzab et la Kabylie a bel et bien existé. On évoque ici que des chansons du Mzab ont été reprises par des chanteurs kabyles. Il s’agit de la chanson « ay anuji » de Âadel Mzab reprise par la troupe Tagrawla de Kabylie, du poème « Tamurt n Sehra » de Salah TIRICHINE chanté par le chanteur Ferhat MEHANI, de la chanson « ay anuji » de Âadel MZAB reprise par la chanteuse Ferroudja. Cette dernière artiste a aussi chanté le poème « a lalla zeth izetwan » de Salah TIRICHINE. Il est temps d’inscrire et d’adapter la chanson amazighe aux nouvelles conditions pour la mettre en compétition et ce, pour lui permettre à l’avenir de connaître un développement assez équilibré dans un itinéraire historique propre à toutes les régions amazighes.

La chanson était, reste et sera entre autres un moyen très important et efficient de contribution à la conscience identitaire et culturelle amazighe. Le travail de la chanson reste un investissement de générations, certes immatérialisable, mais qui aura des retombées positives et épanouissantes sur toute la société. La nouvelle génération, quant à elle, est aujourd’hui par excellence le lieu d’audience, de consommation et de production privilégie de la chanson amazighe. En bref, les jeunes sont au Mzab le meilleur facteur et un lieu propice au progrès d’une chanson d’expression amazighe dans son contenu thématique que dans son contenant musical. Les prédécesseurs doivent éveiller dans les nouveaux artistes cette dimension « chanson » pour créer une dynamique capable de faire sortir la chanson d’expression amazighe du Mzab d’une situation de marasme dangereuse.

La crise qui se manifeste un peu partout, doit accélérer une prise de conscience à la hauteur de la marche du monde d’aujourd’hui et de demain. Cette prise de conscience devrait arriver très vite pour sauver cette richesse algérienne du risque d’une disparition. Mais une telle prise de conscience est de nature à bien remettre en cause tout un nombre de problématiques d’ordre administratif, politique… et philosophique. C’est en effet cela qui continue de contribuer à freiner la marche de l’histoire.

 

Par Hammou DABOUZ

 

Références bibliographiques

· Brahim CHERIFI, 2003. Université de PARIS III VINCENNES-SAINT-DENIS, Thèse pour le doctorat d’anthropologie. « Etude d’Anthropologie Historique et Culturelle sur le Mzab ».

· Joël ABONNEAU, 1983. Université de PARIS I (Panthéon Sorbonne), Thèse pour le doctorat de 3ème Cycle en Art et Archéologie. « PREHISTOIRE DU M’ZAB (ALGERIE – WILAYA DE LAGHOUAT ».

· IZMULEN, Yennar 2951 (2001). Revue de l’Association Culturelle BERGAN, Numéro 01.

· Brahim BENYOUCEF, 1986. Entreprise Nationale du Livre –ALGER, LE M’ZAB : les pratiques de l’espace.

· Djilali SARI, 2003. Editions ANEP, LE M’ZAB : Une création ex-nihilo en harmonie avec les principes égalitaires de ses créateurs.

· A. RAVEREAU, 1981. Editions Sindbad, Paris, Le M’Zab, une leçon d’architecture.

· A. IBN KHELDOUN, Traduction de Slane, Paris, Geuthner, 1934, 4 Vol, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes en Afrique septentrionale.

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[8] Il y a lieu de faire remarquer que la région du Mzab avait connu depuis les années 1940 des chanteurs amateurs. Ces chanteurs amateurs, en considération de l’hostilité et de la stricte interdiction de la chanson dans le Mzab, chantaient en cachette et imitaient notamment des chanteurs de Chaâbi tels que Dahmane Benachour et Med Hadj El-Anka. Jusqu’ici, aucun chanteur n’avait songé ni pris l’initiative de commencer de chanter dans l’Amazighe du Mzab.

 

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Vie Culturelle

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Une culture qui ne s’actualise pas s’anachronise, pour prendre à coup sûr le chemin qui mène tout droit à la disparition. La diversité, l’expression de soi, la transformation et la prospérité sont le résultat de la vitalité culturelle. La diversité culturelle est autant précieuse que la biodiversité. Dans le Mzab, même si elle est basée sur l’oralité, toute une vie littéraire et culturelle a toujours existé. A présent, le patrimoine immatériel est aussi attesté par un grand fond de manuscrits portant sur les divers domaines historique, linguistique, religieux, juridique, social… et littéraire. Cette multi-richesse avait vite attiré l’attention des européens qui l’ont exploitée dans beaucoup de recherches interdisciplinaires.

La culture dans le Mzab est l'expression la plus profonde de ses richesses. Chaque période historique a laissé une masse de savoir-faire et de connaissances qui ne cessent d'évoluer de génération en génération. Quant aux générations actuelles, il est constructivement de leur devoir de penser à la préservation et à la mise en valeur de tout l'ensemble culturel du Mzab et ce, sous ses différents aspects d'expressions poétiques, techniques… et artistiques. L’emprise sociale de la culture populaire est une réalité nationale et un habitus légitime. L’avenir des At Mzab dépend diamétralement et plus que jamais du rapport de ces derniers aux éléments constitutifs de leur langue et de leur culture amazighe qui sont en symbiose avec leur religion universelle.

Le grand inventaire des contes (tinfas, en amazighe du Mzab) populaires oraux qui, dans une étape ultime, continue de résister à la disparition, nécessite une sauvegarde écrite. Le conte traditionnel se situe en effet à l'articulation de deux types de sociétés, l'une traditionnelle, et l'autre en devenir. C’est un inventaire qui offre un menu varié au plan thématique et selon des typologies variables. Dans un schéma simplifié, les récits peuvent être classés selon trois catégories :

1. Les légendes inspirées des textes sacrés, mais bien adaptés aux réalités géographiques, culturelles, sociales… et économiques.

2. Les récits issus de la région du Mzab et traitant de thèmes spécifiques à cette dernière.

3. les récits inspirés d’œuvres connues et faisant partie des autres cultures (comme « Mille et Une Nuit ») sans rapport avec les réalités historiques de la région.

En excluant les récits de la 1ère catégorie, les autres se manifestent an ayant les caractéristiques suivantes :

§ Du point de vue contenu, les récits narrés sont courts et, des fois, bien très courts (anecdotiques et légendaires).

§ L’anecdote fait relater la genèse d’un adage ou justifier une légende.

§ Le héros est toujours un personnage humble : une veuve, un(e) orphelin(e), une personne pieuse, une fille, etc...

§ Faisant partie de l’oralité, le conte reste malléable (il y a à remarquer que des détails apparaissent et disparaissent d’un conteur à l’autre).

§ Le conte traditionnel n’a pas de propriétaire, il relève du monde des conteuses, et fait partie au fond du patrimoine populaire.

§ Un bon nombre de contes ne connait pas de titres. On fait remarquer que le titre correspond dans la plus part des cas au nom du héros ou à une formule consacrée.

§ Le conte oral est véhiculé par le genre féminin à la veillée.

§ Contrairement aux domaines artistiques tels le chant et la danse, le conte populaire est toléré par les hommes de pieux.

§ Des contes narrés dans le Mzab ont, comme au reste de Tamazgha, leurs versions dans la tradition méditerranéenne.

L’expression orale est le trait marquant des différentes productions intellectuelles et artistiques nées dans le Mzab. Malgré que l’ancien patrimoine culturel véhiculé par la tradition orale (contes, adages, poèmes, proverbes, chants ou toute autre forme d’expression) recèle bien une richesse intellectuelle, morale et artistique d’une grande valeur, tout s’est passé comme si, pour les lettrés (en langue arabe), seule la chose religieuse mérite le soin d’être écrite. Aujourd’hui, on peut dire que le passage d’une production culturelle orale à celle écrite a été marqué par la création du conseil de Tumzabt dans les années 1980 auquel ont pris part des hommes déterminés. Ces sont ces hommes qui ont marqué les tous débuts du passage de la langue amazighe dans le Mzab du stade de l’oral à l’écrit. A présent, le Mzab compte des dizaines d’homme ayant produit des centaines de poèmes et de proses. Le nombre de poètes ne cesse d’augmenter depuis notamment les années 1990, et des recueils de poèmes sont aujourd’hui publiés. Par ailleurs, l'introduction de l'enseignement de tamazight dans le Mzab, qui avait connu ses débuts vers le début des années 1990 au sein de l'institut "El-Islah" de Tagherdayt où a été introduites la matière langue et la littérature tumzabt, a tout particulièrement permis de contribuer à marquer le passage de l’oralité à l’écriture. Et cet enseignement qui résiste à toutes les tentations d’étouffement, dure jusqu’à nos jours.

Par ailleurs, depuis les années 1980, des étudiants du Mzab ont pris l’initiative de prendre en charge leur langue-culture en animant des expositions culturelles aux universités et au sein des associations dont la plus renommée est l’association Bergan pour la protection de l’environnement et la sauvegarde du patrimoine culturel. Dans cette optique, et suite à une demande destinée au HCA, il y avait du 22 au 24 mars 2000 l’organisation par le mouvement associatif, sous l’égide du HCA, de la deuxième édition du Festival de la poésie amazighe à Bergan.

Dans ce temps, deux revues ont été animés (revues Tifawt et Izmulen). Quant aux mass médias, outre la présence de tumzabt à la chaîne 2, la chaîne de Ghardaia, depuis sa création, consacre de manière subalterne un certain temps très insuffisant pour diverses émissions en langue amazighe du Mzab.

 

Par Hammou DABOUZ

 

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Visiter les villes du M'zab

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Visiter les villes du M'zab

Pour bien découvrir la région, nous vous conseillons de visiter Ghardaia mais aussi les autres villes du Mzab. Chaque ville (ksour) a un caractère particulier et une histoire singulière.

Les villes (ksour) de la vallée du Mzab sont au nombre de sept. Les 5 premiers ksour (ou ighermane en mozabite) ont été édifiés au XIème siècle. On les appelle communément « La pentapole du Mzab ».

 

GHARDAIA TOURISME

 

Ẓiriẓa ⵥⵉⵔⵉⵥⴰ

grilloir cafe 2

Dans le Mẓab, il est largement admissible que la consommation des dattes est associée à la bonne santé ! Et pourtant, tant de gens ne trouvent pas de nos jours très attrayante l’idée d’en manger couramment et ce, en dépit des qualités nutritives des dattes que ce soit à l'état frais ou sec (1).

je cite cette fois-ci un aliment à base de dattes fortement apprécié dans tout le Mẓab, notamment pendant le mois de Carême. Si j'hésite entre les trois transcriptions « ẓiriẓa », « ẓiṛiẓa » et « ziṛiza », c'est parce que je n'ai pas la certitude de son origine étymologique (2).

Ẓiriẓa « nom (féminin) d’une préparation culinaire à base de pâte de dattes, de fromage sec et de beurre fondu ; mets contenant des dattes et des brisures de fromage sec appelées ikeṛṛayen (3) ». On consomme ẓiriẓa tout particulièrement pour rompre le Carême, d'où l'idée à laquelle je pense: ẓiriẓa < erẓ " rompre ".

L'autre terme qui accompagne habituellement ẓiriẓa est takḍurt. Takḍurt (pl. tikḍurin ou tikḍar) renvoie au sens de « nourriture préparée en général à base de dattes et agglomérées en briquette ; sorte de mets sucré composé de semoule de blé grillé, de beurre fondu (4), de brisures de fromage dur, de dattes (surtout muscades) séchées et pilées, nourriture des enfants et des voyageurs ».

Que Dieu accepte de tous les musulmans.

Notes:

(1) Voir par exemple in:

http://www.passeportsante.net/…/EncyclopedieAli…/Fiche.aspx…

(2) Du point de vue morphologique, la forme verbale la plus proche de ẓiriẓa est erẓ " casser, briser, rompre " et tirẓi ou arẓa " cassure, brisure, rupture ; labourage " sachant que l'expression erẓ aẓumi veut dire dans la variante amazighe du Mẓab " rompre le jeûne (le amadan) " et arẓa n uẓumi " rupture du jeûne ". Par conséquent, dans cette hypothèse étymologique, ẓiriẓa < siriẓa (*). Peut-on par ailleurs penser au verbe arrazen (pluriel de arraz) qui renvoie au sens de " récompense " ? Arraz relève de la forme verbale erz " donner en retour, en récompense, offrir en retour quelque chose à une personne de laquelle on a reçu (en premier) quelque chose ".

(3) Elles portent le nom de ikeṛṛayen (pluriel de akeṛṛa). Akeṛṛa (employé notamment au pluriel: ikeṛṛayen « brisures, grains durs ; brisures de fromage sec utilisé dans la préparation de certains mets ».

(4) Il s'appelle dans la variante amazighe du Mẓab udi " beurre fondu et épuré ".

Hammou Dabouz

ⴰⴱⵢⴰⵏⵏⵓ Abyannu

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Abyannu(1) : Une Fête Amazighe Qui Remonte A Quand ?

Je saisis l’occasion pour évoquer un tout petit peu Abyannu en traitant brièvement de certains aspects y afférents. De nos jours, Abyannu est une fête annuelle se déroulant vers le 10 du mois de Muharrem dans le calendrier lunaire (premier mois de l’année hégirienne). Bien que dans le stade actuel des choses, cette fête ouvre l’année lunaire, son origine quant à elle demeure inconnue.

Il est évident que les variantes phonétiques (abyannu, babyannu, tabennayut, bu-inu, etc.) proviennent d’un même nom. Celle d’abyannu symbolise dans le Mzab toute une cérémonie avec des offrandes distribuées aussi aux enfants à l’occasion de chaque avènement de ɛacura (2). Abyannu traduit quelque part le souhait de nouvelle année. Ce qui attire l’attention, c’est aussi dans le cadre de cette fête que la tradition de consommation des fèves est ancrée dans la société. L’offrande de plats de fèves aux proches, aux voisins et aux pauvres compose entre autres cette animation festive. Sans omettre le fait que les fèves constituaient l’un des plats de base des Imazighen, c’est pendant cette occasion comme bien dans d’autres heureux événements que la fève représente dans le symbolisme amazighe la fécondité, la longévité et la puissance. Y a-t-il lieu ici de parler de superposition de croyances dans un même élan rituel d’origine nord-africaine ?

La fête Abyannu qui, en n’étant pas d’origine arabe (3), existe dans le Mzab, est célébrée dans les autres régions nord-africaines. Elle doit bien remonter à des temps fort anciens (un rite d’origine agraire ?). Il est plausible que cet événement remonte à la période du judaïsme nord-africain, voire à un temps antérieur.

Sur le plan historique, la fête Abyannu, suite à l’avènement de l’Islam en Afrique du Nord, ne fut que la transportation (par l’élite théologienne, je le pense) de la fête antique du début de l’année à base agraire. D’ailleurs, un grand carnaval appelé « Bu wkeffus » (dans le Mzab, Keffus est un ancien sobriquet) connu aussi sous l’appellation « uday n teɛcurt » (c=ch) est célébré au Sud-est du Maroc. Y a-t-il lieu de songer que ce carnaval soit lié à la fête Abyannu ?

Si la forme de célébration diffère sensiblement d’une région à une autre, il est utile d’aller chercher là les relations profondes de la fête Abyannu qui se manifeste partout en Afrique du Nord sous des formes plus ou moins proches. Les diverses données ne cessent d’indiquer que l’ascendance amazighe fut en mesure d’être aux rendez-vous auxquels l’histoire - aussi bien que la préhistoire - les a convoqués : depuis le développement de la civilisation Ibéro-maurusienne et le grand cheminement proto-amazighe en passant par leurs réalisations civilisationnelles, leurs royaumes, leurs principautés…, voilà l’Islam venu pour marquer une étape cruciale dans cette existence amazighe.

Bien que la célébration de ce jour remonte très loin dans le temps, de nos jours, la fête d’Abyannu célèbre aussi l'Hégire (le départ du Prophète Mohammed (QSDDSSL) vers Medine). Par ailleurs, selon d’autres croyances et en étant aussi à la base une fête judaïque marquée par un jour de jeûne, cette fête marque aussi la date de l'exode du peuple d'Israël d'Egypte. D’autres sources font coïncider cette date avec le jour où le Prophète Noé fut sauvé du cataclysme ; c’est aussi le jour où Ibrahim est sorti du feu sain et sauf, la date où Younès (Jonas) est recueilli dans le ventre d'un grand poisson qui le recrache sur le rivage sauf et sain,...

Contrairement à d’autres régions, à Ouargla, on a bien conservé des dénominations amazighes pour les mois liturgiques, même achoura/Muḥarram se dit Babyannu (4). Selon certains écrits, la fête d’Abyannu dans le Mzab qui est célébrée à l’arrivée de chaque Achoura, est amenée de Ouargla où on l’appelle la fête de Lalla Babyannu (5) « La Dame Babyannu ». Ceci étant dit, le premier mois est celui de la célébration de « Dame Babyanno » qui correspond à la fête musulmane de ɛacura.

Ce même nom Babyannu (6) est en outre donné aux rituels de passage à la nouvelle année julienne, dans la nuit de 1er janvier « iḍ n Yennayer » qui peut, selon les groupes, prendre des formes variées : tabennayut, tabelyut, bu inni (Aurès), … Il désigne à la fois les feux de joie des rites de passage et aussi d’un personnage féminin légendaire appelé Lalla Babyannu dans des expressions rituelles que chantent les jeunes chleuhs en quêtant de maison en maison. Chez les Isaffen, les enfants donnent le nom de baynu et tabennayut à des baguettes de laurier-rose dont ils se débarrassent pour éloigner le mal. C’est cette même tradition de Lalla Babyannu qui se pratique aussi pendant le mois hégirien Achoura. Sa forme Byannu se rapporte à la fête (7) qui se déroule chez les Touaregs de l’Aïr, au Niger. Chez ces derniers amazighes, elle a lieu le 20ème jour de Muḥarram et est célébrée pendant 2 jours et 2 nuits successifs. Sa réputation, qui rappelle la nuit de l’erreur, est liée au fait de se considérer licencieux. Ce qui est frappant, c’est l’adaptation du rituel Abyannu du 1er mois solaire à celui du 1er mois lunaire liturgique, y compris les croyances et les pratiques. Comment et dans quelles conditions que cette fête fut-elle extrapolée et transportée par les anciens Imazighen ? C’est une question qui demeure à ma connaissance sans réponse.

Dans le Mzab, une légende présente que le mot Abyannu vient de cri ou de l’appel des enfants de Noé à la sortie de l’Arche, après le Déluge. Ayant faim, les enfants criaient : Abi a Nuḥ ! « Donne à Noé ». Cet événement festif y est par excellence la fête du nouvel an. C’est pour cela qu’on a aussi donné à Abyannu le sens néologique de « Bonne année » en Tumẓabt (variante amazighe du Mẓab).

A ce jour, on n’a pas décelé la juste étymologie du terme babyannu/abyannu. On a tenté de rapprocher la forme Babyannu du Latin bonum annum « bonne année ». Par ailleurs, Masqueray a tenté de rapprocher babyannu de « bonus annus » qui marque les rituels de passage à la nouvelle année julienne. Selon sa morphologie, le mot Abyannu est linguistiquement un mot amazighe. Les différentes variantes d’Abyannu et suites de lettres attestées (Babyannu, Tabyannut, Tabelyut, Tabernayut, Bu-inu,…) sont en toute évidence liées les unes aux autres.

Babyannu désigne aussi bien le rituel qu’un personnage féminin imprécis appelé Lalla Babyannu dans les expressions rituelles que chantent les amazighes icelḥiyyen au Maroc. Et comme Abyannu fait partie des pratiques sociales qui sont de traditions orales, on s’attend bien à rencontrer tant de versions.

Au Niger, le Byanu est une fête annuelle se déroulant chaque année vers le 10 du mois de Moharem dans le calendrier musulman et dure 23 jours. Chez les populations touaregs, le Byanu est considéré comme le moment le plus propice aux pardons des péchés commis au cours de l'année écoulée.

Ce qui n’est guère ‎étonnant, quand on sait, qu’en matière religieuse et dogmatique - d’interprétation du texte sacré en exception -, les avis sont souvent divergents voire contradictoires, ‎qui, comme l’indique bien l’histoire, peuvent même conduire à des luttes, souvent désastreuses pour les populations ‎concernées. Même avec l’aide de la technologie la plus avancée, on remarque chaque année que tous les pays ‎musulmans ne célèbrent pas par exemple les fêtes musulmanes telles Laid el-fitr le même jour. Les Musulmans qui observent le rituel du sacrifice, ‎d’origine proche-orientale, auront remarqué que tous les pays ‎musulmans n’arrivent pas de nos jours à s’accorder sur une même date pour sa célébration, qui ‎pourtant, est une fête importante dans le calendrier musulman. Cette divergence n’est pas la ‎caractéristique des seuls Musulmans, elle existe bien chez les Chrétiens. C’est ainsi, que si la majorité des Chrétiens de ‎l’Occident fêtent la nativité le 25 décembre, les Orthodoxes, quant à eux (y compris ‎les Grecs Orthodoxes, les Syriens Orthodoxes, les Coptes Orthodoxes, les Roumains ‎Orthodoxes et autres), célèbrent la nativité le 6 janvier.

Si dans les villes du nord telles qu’Alger, Oran et Constantine, la fête Achoura est célébrée par la préparation de plats traditionnels tels que la rechta et le roggague, il en est tout autrement dans d’autres régions. Au Mzab et selon la tradition, les préparatifs commencent par le passé tôt, soit une bonne semaine avant. Entre autres, Abyannu, fête de générosité et de solidarité, est célébré par la préparation de fèves bouillies dans une eau salée. La chakhchoukha est aussi un plat qui, chez-nous, annonce l’avènement d’une bonne nouvelle année. Jadis, le jour de Mouḥarrem, les enfants tapaient aux portes des maisons pour ramasser de la nourriture (fèves, dattes, refis, pain, semoule,…) en répétant « Abyannu, abyannu ucaneƔ ad necc ! » (Père Noé ! père Noé ! Donne-nous à manger !) et ce, pour en manger avec leurs parents. Donc cela dénote qu’il y a là un rapport avec le prophète Noé. En bref, cette ancienne fête aurait pu au fil des siècles être adaptée à l’évolution de l’ascendance.

Si la fête d’achoura coïncide aussi dans le monde musulman avec le 10ème jour de l’année hégirienne, elle est aussi la fête de l’enfance pour les sunnites et celle de deuil pour les chiites qui commémorent le martyr Houssein, fils d’Ali, époux de Fatima, fille du prophète Mohammed (QSDDSSL). En Kabylie, cette fête est célébrée à nos jours et ce, comme étant un des vestiges du Rite chiite en Afrique du Nord. Là l’histoire nous renseigne bien sur l’implantation du rite chiite parmi les Imazighen de la branche Kutama tout exceptionnellement.

La célébration d’Abyannu semble bien liée à des occasions de fête venues des fins fonds des temps et, en subissant diverses influences et différents apports, elle continue de s’adapter à l’évolution de la société détentrice. Même si l’origine de cette fête n’est pas définitivement déterminée, on peut remarquer que ce qui est unique et évident est l’empreinte nord-africaine enrichie de pratiques religieuses et symboliques. De part son caractère de répartition et de son intégration, cette fête vient de temps très lointains, son origine mystérieuse précède plausiblement les religions monothéistes. C’est une fête qui a su s’adapter et évoluer après la disparition des croyances qui l’ont créé.

Depuis longtemps, les Nord-africains réservaient le jour d’Abyannu, outre au jeûne facultatif, à des festivités carnavalesques dont l’origine remonte à des temps immémoriaux et ce, selon le processus qui obéit au schéma : croyance passagère, rite persistant. Si le caractère magico-religieux a perdu au fil des temps de son aspect primaire, la fête Abyannu ne cesse de devenir un rituel qui respecte les croyances religieuses. Dans cette vision, cette fête, arrivée à son stade actuel, doit-elle refléter le passage des sociétés nord-africaines par les quatre étapes principales : le paganisme-animisme, le judaïsme, le christianisme et l’islamisme ?

A l’égard d’Abyannu, il existe encore en Amazighie (Tamazgha) des traditions très anciennes remontant au paganisme, au judaïsme et au christianisme que l’on a adapté à l’Islam. L’Historien GAID Mouloud écrit dans son ouvrage intitulé LES BERBERES DANS L’HISTOIRE : « Quelle que soit son option, le berber garde sa véritable personnalité en dépit du mode de vie qu’il affiche, des croyances qu’il pratique, de la civilisation qu’il adopte et assimile. Ce qui fit dire à Salluste : « Le Berber assimile toutes les « civilisations mais n’est assimilé par aucune ».

Abyannu/Bonne année à tout le monde.

H. Hammou Dabouz

Notes :

1- Ce nom possède aussi une portée toponymique.

2- Achoura qui, en signifian « dix » en langue arabe, soit célébrée le 10 Moharram, premier mois de l’année de l’Hégire, est par ailleurs la fête de l’enfance (dans le Sunnisme) aussi bien que celle du partage et de la charité. Elle est célébrée le dix Moharram qui est le premier mois de l’année de l’Hégire.

3- Il est aussi important de rappeler que tant d’auteurs exagèrent trop en voyant des Arabes là où il n’y avait que des musulmans de différentes langues et différents peuples tels que les Amazighes. Il est largement démontré que l’Islam doit son expansion, son renom, sa puissance et, aussi, son universalisme aux peuples non arabes qu’il compte. Pendant des siècles et à ce jour encore, les Perses, les Amazighes… et les Turcs restent les promoteurs de l’Islam.

4- Par rapport au calendrier hégirien, la liste des noms de mois en arabe est généralement pratiquée dans les différentes régions de Tamazgha, excepté Ouargla et dans les régions sahariennes et sahéliennes où sont utilisées quasi-totalement des dénominations amazighes pour chacun de ces mois liturgiques. Voici pour Ouargla la liste telle que l’auteur J. Delheure (1988,p.124) l’a notée (avec quelques modifications de transcription):

1) Babyannu (muharram) « achoura ».

2) Ğar Babyannu d lmulud (safar entre Babyannu et le mouloud).

3) Lmulud (rrabiɛ lawwel).

4) War isem amizar (rrabiɛ ttani).

5) War isem aneggaru (ljumada lewla).

6) Asgenfu n twessarin (ljumada ttanya).

7) Tiwessarin (rajab).

8) Asgenfu n rremdan (ce3ban).

9) Rremdan (rremdan).

10) Tfaska tixiht (cuwal).

11) Ğar tfaskiwin (du lqi3da).

12) Tfaska tameqṛant (du lhijja).

5- Il y a lieu de faire remarquer que 3 versions principales sont en circulation à propos de l’origine de ce nom Abyannu. La 1ère selon laquelle Abyannu ne serait qu'une déformation de Baba Nuḥ, une fête qui fut instituée en commémoration du sauvetage du prophète Nuḥ du déluge cataclysmique. La 2ème autre version est que Babyannu ne serait que le nom d'une princesse ou reine de la contrée de Warğlan (Ouargla) qui y aurait régnée en des temps immémoriaux, et qui se serait distinguée par son sens de l’équité, de la justice, de la magnanimité et de la clairvoyance. La dernière, en puisant dans des sources latines, serait qu’Abyannu remonte à Appiah Annum qui, en étant d’origine latine, renvoie au sens de « bonne année ». Outre ces versions de provenance de la région de Ouargla/Mzab, d’autres doivent exister ailleurs sur l’ensemble de Tamazgha.

6- Il me parait que l’élément /ba/ est celui de sanctification conférant au nom un titre honorifique.

7- Cet événement continue d’être vivace à Agades. E.Laoust rapporte que le garçon né au cours du mois de muharram, chez les Touaregs de l’Aïr, porte le nom Byanu (Laoust, 1920, p.195-197), nom qui est aussi attesté dans l’Adghagh malien.

Hammou Dabouz