Ouargla Warjlan

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Ouargla Warjlan

Un nom propre est à considérer comme étant un objet exceptionnel de la langue dont le statut est principalement double :

1- Il s’intègre, par sa nature et ses fonctionnements, au champ lexical de la langue et cela, de la manière la plus naturelle qui soit.

2- Il se distingue de tous les mots de la langue, et tout particulièrement de l’unité lexicale dont il est le plus proche (nom propre) et ce, par son aspect spécifiquement tributaire des autres réalités liées à un contexte de naissance particulier, à une histoire, à une géographie, à une anthropologie… D’où la difficulté de le définir.

La ville de Ouargla se targue d’être l’une des plus anciennes, si ce n’est pas la pas ancienne du Sahara. La cuvette de Ouargla avec ses palmeraies et l’espace l’entourant, est une dépression géographique située pratiquement sur la méridienne de Béjaia en partant de N’Goussa (un toponyme amazighe) dans le nord jusqu’au mont (Gara) Akrima au sud, c’est-à-dire le long de 30 à 40 km. Cette dépression fermée qui est riche en sites préhistoriques (des spécialistes font remonter la période à plus de 100.000 ans), témoigne d’une occupation humaine fort ancienne. À cette lointaine période, les conditions climatiques furent différentes de celle de notre époque. Les vestiges et les dessins rupestres témoignent de l’existence d’un grand fleuve « AƔeṛƔaṛ » dont l’un de ses affluents est l’oued « Mia » qui prend sa source dans le plateau de Tidekelt. A propos de la situation historique que préhistorique de Ouargla, l’archéologie est appelée à répondre à tant de questions en suspens.

Selon les plus anciens auteurs tels Abu Zakaria, Derjini, Al-Wassiani, la forme la plus répandue et la plus ancienne est « Warjlan ». Cependant le père de l’histoire des Amazighes, Ibn Xeldun, avait écrit que les « Beni Warkla » sont des Zénètes ayant fondés « Warjlan ». Selon certaines sources locales, Louargli est l’ancêtre des Ouarglis et le fondateur de Ouargla, comme cela se passe dans d’autres cas de noms géographiques qui sont d’origine anthroponymique. je fais remarquer que d’innombrables noms de villes et/ou de régions commençant par le lexème war/ar/ur---- sont parfois ceux de tribus amazighes occupant ces espaces. J’en cite quelques-uns: Warfella, Warsenis, Warifen, Warzifa, Wardigha, Warzmar, Urtezzer, Uryaghal, Urzidan, Wartajen, Wartin, Waryagel (près de Béjaia), Wartizallin … Ce sont des formations lexicales de la branche amazighe zénète attestées à l’Est, au Centre qu’à l’Ouest de Tamazgha. Ce mode de compositions qui, en étant fréquent dans des régions éloignées d’Afrique du Nord, revient fréquemment dans le domaine onomastique en composant aussi bien des noms de tribus que de lieux (d'origine manifestement anthroponymique). L’onomastique amazighe est l’une des rares sources permettant d’explorer le passé de Tamazgha, bien qu’au prix d’immenses difficultés, dues aux altérations du temps et exogènes.

A en débattre…

Hammou Dabouz

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